20/02/2019
Aux USA aussi, le paradoxe vicieux des ultras
Des deux côtés de l’Atlantique, des ultra-conservateurs politisés cherchent à utiliser le scandale de moeurs dans l’Eglise pour empêcher paradoxalement la réforme de celle-ci… et même exhumer les slogans lefebvristes, cinquante ans après Vatican II ! Extrait d’un article de Michael S. Winters :
<< ...Ceux dont la foi a été ébranlée quand ils ont constaté que quelqu’un qu’ils estimaient était capable de tels crimes, puissent-ils trouver réconfort dans la parole de saint Paul que nous avons tous entendue dimanche à la messe : “Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.” Notre foi n’est enracinée en rien d’autre que la mort et résurrection du Seigneur Jésus. S’Il abandonnait l’Eglise, nous la quitterions avec Lui – mais Il a promis de ne jamais l’abandonner, et le Seigneur tient ses promesses.
Il est impossible d’assimiler à un souci des victimes les efforts de certains pour exploiter le cas McCarrick dans des intentions autres et incongrues. Laissons cela au Raymond Arroyo d’EWTN, dont l’exécrable show télévisé [photo ci-dessus] ne cesse d’oublier l’essence du christianisme et d’essayer d’utiliser l’affaire McCarrick pour nuire aux gens qu’il n’aime pas…
Autre chose méprisable et plus étrange encore : la tribune du théologien Chad Pecknold (Catholic University – Washington) dans le New York Post. […] Il est complaisant envers Carlo Vigano, l’ex-nonce déloyal, qui mentit au pape Benoît XVI et sur le pape François. Pecknold imagine de vastes forces en action dans les crimes de McCarrick qui, à son avis, “personnifiait l’esprit qui balaya l’Eglise dans les premières années de l’après-concile […] Réduire McCarrick à l’état laïc est un jugement porté non seulement contre cet homme mais aussi contre cet esprit de rébellion”. C’est une façon de voir le deuxième concile du Vatican et ses suites ; mais la rébellion n’était pas dans l’esprit de la plupart de ceux qui voulurent alors ressourcer l’Eglise pour qu’elle affronte les nouveaux temps : ils se voyaient comme des gens de foi tentant de dégager l’Evangile des scories culturelles et intellectuelles du XIXe siècle. Leur but était de rénover l’Eglise, non de la démolir. Et s’il y eut alors, effectivement, un certain nombre de dérapages [doctrinaux et liturgiques], aucun d’eux n’a impliqué McCarrick. Au contraire : je l’ai vu, présidant une messe et voyant que l’assistance ne s’agenouillait pas pour la prière eucharistique, arrêter la liturgie jusqu’à ce que tout le monde se soit mis à genoux.
Pecknold affirme que beaucoup, dans l’Eglise postconciliaire, devinrent “obsédés d’ouverture au monde au point de tourner les autels face au peuple plutôt qu’à Jésus mourant sur la croix”. On a le droit de voir le retournement de l’autel comme un retour à la pratique de la primitive Eglise pour évoquer la Cène ; on a aussi le droit de préférer faire face à l’orient liturgique pour évoquer d’autres symboles importants ; mais qu’est-ce que l’orientation de l’autel a à voir avec McCarrick abusant des mineurs et des séminaristes ? Ce genre d’amalgames vicieux est normal de la part de LifeSiteNews ou ChurchMilitant [sites intégristes]. L’est-il de la part d’un universitaire catholique ? ou d’EWTN ? D’accord, EWTN a toujours diffusé des mensonges. Mais dans l’émission d’Arroyo, l’ampleur des attaques constantes contre le pape et ses collaborateurs est sidérante. Où est passé Michael Warsaw, le président d’EWTN ? Où est passé l’évêque de Birmingham, Alabama, où est installée EWTN ? Je l’ai déjà dit et le redirai, les évêques de ce pays ont le devoir d’éteindre cette ébullition médiatique. C’était déjà évident lors de la visite apostolique au couvent de Mère Angelica [fondatrice de cette radio] en 2000. C’est devenu encore plus évident depuis… >>
20:06 Publié dans AVEC LE PAPE FRANÇOIS, USA | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
INFLUENCE
>Se souvenir de l'énorme influence de l'ultra-droite américaine sur la droite française.
Par exemple il y a dix ans quand celle-ci s'est mise à réciter les slogans américains sur l'inexistence du changement climatique. Nier le problème du climat est devenu un marqueur identitaire des "réacs", pour leur honte totale ensuite devant la réalité des faits.
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Écrit par : Toma Zrak / | 20/02/2019
EWTN
> Le problème, c'est qu'EWTN est très écoutée des catholiques américains, du moins l'était lorsque j'étais aux États-Unis il y a dix ans. C'était un peu le KTO américain, donc sa force de frappe était loin d'être négligeable. Espérons qu'avec les calomnies de l'été dernier, l'audimat ait lourdement chuté !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 21/02/2019
MUSELER LE PAPE
> Ce pape dénonce le système économique injuste et oppressif qui détruit l'homme et la planète. Il faut donc à tout prix le museler pour pouvoir continuer de faire de l'argent.
A partir de ce constat, tous les moyens sont bons, et les arguments pseudo-religieux sont les plus à même d'être efficaces auprès des croyants. "Alors allons-y plein pot, il y en aura bien un dans le lot qui marchera" se disent-ils.
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Écrit par : Bernadette / | 21/02/2019
IZOARD
> Curieuse remarque de M. Izoard ce matin : le récent défroquage de McCarrick donnerait raison à l'ex-nonce Vigano ! Sauf que le pape n'a évidemment pas défroqué à cause du libelle de 2018... Le défroquage n'est que la conséquence de la politique de François à l'égard des prédateurs sexuels en soutane, quelle que soit la capacité de ces derniers à financer le Saint-Siège... Tolérance zéro.
PV
[ PP à PV – Ah bon ? Je ne savais pas. Mais je ne suis pas surpris. Ce milieu tente perpétuellement de réhabiliter Vigano en dépit de ce que les enquêtes ont établi, à son sujet personnel et au sujet de son coup monté d'août 2018... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe de Visieux / | 22/02/2019
'VICE'
> Permettez-moi de vous recommander, Patrice, comme je recommande à toutes et à tous le film "Vice", d'Adam McKay, qui traite par un jeu de mots de la nature vicieuse de l'ancien vice-président américain Dick Cheney.
La montée en puissance de cet homme de l'ombre accompagna la transformation de la droite US en ce qu'elle est aujourd'hui : addicte aux énergies fossiles, ultralibérale, martiale dans ses opérations extérieures. On voit le personnage se rapprocher de Donald Rumsfeld dès les années Nixon, mais aussi de Paul Wolfowitz et des néoconservateurs façon Fox News.
Les deux mandats Bush junior sont dépeints sous l'angle de ce funeste aréopage, aux commandes de l'État derrière un président niais, systématiquement manipulé : la guerre d'Irak de 2003 aurait été exigée par le tandem Cheney-Rumsfeld, les "gentils" Rice-Powell n'ayant pu l'empêcher. Tout ça pour quoi, nous demande McKay ? L'Irak est à feu et à sang, les armes de destruction massive introuvables, l'État islamique a pu s'installer sur ce vide et des centaines de milliers de civils sont morts pour rien. Cela fait tout de même beaucoup sur la conscience d'un seul homme.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 08/03/2019
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