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06/01/2019

Epiphanie : s'ouvrir aux "voies nouvelles et fécondes"

épiphanie,catholicisme

Posée à Hérode au Ier siècle ou à des catho-sociologiques d'aujourd'hui (constate le théologien Hans Urs von Balthasar), certaine question cause "embarras et effroi" :


 

<<  1.  L'évangile décrit la venue des astrologues païens qui ont vu se lever l'étoile de la rédemption et l'ont suivie. Dieu leur a adressé une parole par un astre inhabituel au milieu de leurs constellations habituelles, et cette parole les a émus et amenés à tendre l'oreille – tandis qu'Israël, habitué à la parole de Dieu, est devenu sourd à de telles paroles de révélation : il ne veut pas se laisser troubler dans le cours habituel de ses dynasties (ainsi souvent l'Eglise, quand par un saint, un message inattendu la dérange). La question naïve de ces étrangers : "Où est le roi qui vient de naître ?", posée aux juifs ou à des catholiques d'aujourd'hui, crée embarras et même effroi. La conséquence sera chez Hérode un projet meurtrier prudemment voilé... L'événement est symbolique : plus d'une fois, Jésus trouvera chez des païens une plus grande foi qu'en Israël. Souvent aussi ce sont des convertis (rarement souhaités) qui ouvrent à l'Eglise des voies nouvelles et fécondes : cf. Actes 9, 26-30.

2. Dans la première lecture, Isaïe (60, 1-6) exhorte Jérusalem à resplendir "car elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur a resplendi sur toi"  :  ce n'est pas d'elle-même (même si elle le croit) que Jérusalem tient cette lumière à laquelle elle doit voir venir des peuples et des rois...  Et ce n'est que dans cette lumière qu'elle pourra se rassembler à nouveau elle-même, non plus en se fermant aux peuples qui lui apportent "les trésors d'au-delà des mers", des pays les plus lointains, mais uniquement en s'unissant à eux. Ce qui se rassemble là sera un nouveau peuple, "l'Israël de Dieu"... Si maintenant viennent "tous les gens de Saba" (60, 6), c'est autre chose que la reine de Saba qui fit le voyage pour "la renommée de Salomon" (1 Rois 10, 1) ; c'est réellement un peuple de Dieu représentés ici par les premiers arrivés : ces astronomes qui ont suivi la lumière et rendu hommage à l'Enfant.

3. Dans la deuxième lecture (Ephésiens 3, 2-6), tous les peuples "ont part à la même promesse dans le Christ Jésus" et sont "co-héritiers" avec Israël. Mais malgré l'annonce faite par Dieu à Abraham que les peuples seront bénis en lui, Israël n'a pas compris la prédiction, il s'est même défendu contre "le roi des Juifs qui vient de naître"... C'est seulement par "l'Esprit" (3, 5) qu'il a été révélé, "aux saints apôtres et prophètes" (3, 6) néotestamentaires, que la vieille promesse faite à Abraham, et l'alliance noachique – plus ancienne encore – avec toute la création, se sont accomplies dans ce nouveau-né. 

Voilà quelle étoile se lève là, et quelle épiphanie ["manifestation"] rayonne sur le monde entier.  >>

 

Hans Urs von Balthasar

 

 

 

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