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18/12/2018

Orban le "Protecteur", menace pour le salarié hongrois

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Manifestations à Budapest contre l'effarante "loi travail"  :


 

Quitte à se faire harpailler sur les réseaux "sociaux" (mais quelle importance ?) : quelques réflexions à propos de ce qui se passe en Hongrie. Des milliers de Magyars – et toute l'opposition, des Verts à l'extrême droite – protestent dans la rue contre les nouvelles mesures de Viktor Orban sur le droit du travail. Ces mesures portent à 400 heures par an (deux mois de travail) le nombre d'heures supplémentaires exigibles du salarié, avec une rémunération pouvant être retardée de  trois ans. Cette réforme effarante fait partie d'un ensemble de mesures au service de l'Argent : par exemple, la création de juridictions spéciales, destinées à soustraire les dossiers d'appels d'offre publics aux tribunaux normaux...

Il en résulte que M. Orban, protecteur autoproclamé des Hongrois, est en fait le pire des ultralibéraux. Il affichait cette idéologie dans les années 1990, au retour de sa formation à Oxford. Il l'avait occultée depuis 2015 derrière une rhétorique "nationale". Aujourd'hui il la démasque.

On voit ainsi l'incohérence du grief répété en boucle par nos milieux officiels : "illibéral", M. Orban l'est peut-être en politique mais il est férocement libéral – donc antisocial – en économie, ce qui indique la véritable nature de son pouvoir. Ce point est essentiel. Il n'est pas commenté par nos médias, doit-on s'en étonner ? Ces médias sont le symétrique de M. Orban : eux aussi préfèrent parler (quoique en sens inverse) des migrants et du nationalisme, plutôt que des réalités violentes du libéralisme.

La véritable nature de M. Orban est celle de tous les populistes de droite, "nationaux-conservateurs" en verbiage mais libéraux-antisociaux en pratique ; ce second caractère ridiculisant le premier.

Quand ils se proclament "catholiques", le faux-semblant se double d'une imposture : personne ne peut se dire "catholique en politique" s'il tourne le dos aux préconisations sociales de l'Eglise catholique. Celles-ci sont incompatibles avec la loi Orban, avec les hypocrisies françaises (de M. Macron à Mmes Le Pen), avec les boursouflures de M. Bolsonaro  – et bien entendu avec les actes de M. Trump, quoiqu'en disent une partie des évêques catholiques américains.

 

 

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10:04 Publié dans Social | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : orban, social

Commentaires

"PETITS AIRS"

> "Personne ne peut se dire catholique en politique s'il tourne le dos aux préconisations sociales de l'Eglise catholique". Oh oui. Il fut voir les petits airs de messieurs qui vous demandent si vous voulez "la papolâtrie" ou "l'inquisition" quand vous dites simplement qu'il faut suivre les encycliques sociales. Et certains de ces messieurs "conservateurs libéraux" passent pour de grands esprits cathos.
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Écrit par : Sophie Caujol / | 18/12/2018

L'OXYMORE "LIBÉRAL-CONSERVATEUR"

> Je me demande depuis longtemps comment la droite en général, et les "nationaux-conservateurs" en particulier, arrivent à faire le grand-écart pour intégrer le néo-libéralisme dans leur pensée politique.
C'est peut-être qu'ils n'en ont tout simplement pas...
La citation de Bossuet est toujours d'actualité.
“Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.”

Philippe S.


[ PP à Ph.S. – Ils y parviennent en parlant d'un libéralisme imaginaire (celui "qui n'a jamais été réalisé nulle part" comme dit 'Evangelii gaudium') ; ce qui leur permet d'écarter tous les faits.
Exactement l'attitude des communistes tardifs de la seconde moitié du XXe siècle, expliquant que le socialisme de ;l'URSS était très imparfait et que le "véritable socialisme"restait à réaliser.
Les idéologues sont tous les mêmes... ]

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Écrit par : Philippe S./ | 18/12/2018

MODÈLE

> Accumulation d'heures supplémentaires payées en retard ?
Soyons fiers !
Il a pris modèle sur la police française.

PH


[ PP à PH - Ou plus exactement : sur la direction des salaires au ministère de l'Intérieur,
elle-même assujettie à Bercy... ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 18/12/2018

FILLON

> "(...) les hypocrisies françaises (de M. Macron à Mmes Le Pen)"

Sans oublier Fillon, rappelons-le car ce n'est pas évident pour tout le monde puisque j'ai appris qu'il avait été (je cite) "victime d'un complot pour faire taire la voix de la France".
Les bras m'en sont tombés.

EL


[ PP à EL – Quel est l'auteur imbécile de cette affirmation ? (Je ds 'imbécile' parce qu'il prend FF pour la voix de la France ; et parce qu'il ne voit sûrement pas d'où venait le complot, ou plus exactement le "balançage" de FF : c à d de son propre camp... Tout le pays l'a su, sauf évidemment la Droite Fière De Ses Valeurs. ]

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Écrit par : E Levavasseur / | 18/12/2018

SERGENT GARCIA

> Comme disait Bruno "Sergent" Garcia:

" Todo si, todo tiene que acabar muy mal"
"Tout oui, tout doit très mal finir
Si siguen asi machacando a la gente (...)

Hésitant entre l'espoir (pour lequel je crois qu'il n'y a pas les fondations, mais je ne demande qu'à y croire) d'une levée populaire qui soit véritablement européenne, et une désillusion de plus à venir, je potasse ma lectio divina et les exhortations apostoliques papales, faut-il oser prier plus loin ?

Aventin


[ PP à tous – 'Acabar mal' : https://www.youtube.com/watch?v=k8WefZkBcSs ]

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Écrit par : Aventin / | 18/12/2018

UBUESQUES

> On ne peut être que frappé par deux choses :
- l'une est le manque complet de pudeur et de retenue avec lequel les gouvernements divers annoncent des mesures ubuesques (si elles n'étaient vraies, ce serait à se tordre) ;
- l'autre est la facilité avec laquelle ces gouvernements se parent d'oripeaux de "gauche", de "droite", des "deux à la fois" et j'en passe pour mener une politique qui est au fond la même.
Observons en outre de ces deux points une similitude entre MM. Macron et Orban, qui réside dans la volonté de se faire passer pour des "protecteurs".
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Écrit par : Sven Laval / | 18/12/2018

LA LOGIQUE

> Bon, je vais encore taper sur le même clou.
Toutes ces mesures de mise en pression des êtres humains laborieux sont dans la logique de la mise en concurrence universelles de nos économies.
Vers le bas: augmentation des productivités, automatisation des usines, réduction des prélèvements, dumping salarial et social.
Vers le haut: alignement des rémunérations des actionnaires et dirigeants.
Impossible d'éviter ceci sans sortir des cadres juridiques de la mondialisation.
(Spécificité française inquiétante: utilisation particulièrement mauvaise d'un prélèvement public excessivement haut: fastueuses constructions de palais régionaux et départementaux, sureffectifs administratifs dus à des complexités stupides. Il nous faudrait davantage d'enseignants ou d'infirmières et moins de tapeurs de claviers.)
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Écrit par : Pierre Huet / | 19/12/2018

à Pierre Huet

> Oui, et ça prouve que les prétendus populistes genre Orban ou Bolsonaro sont dans la même logique anti-pauvres que leurs prétendus adversaires bruxellois etc. Imposture.
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Écrit par : Jean-René Bizot / | 19/12/2018

@ Pierre Huet et J-R Bizot

> à Bordeaux à la fin des années 80, le "palais" du conseil régional était surnommé "le palais Ceaucescu".
Il y avait encore cependant un léger enracinement puisque les drapeaux sur la façade étaient de gueules au léopard d'or = l'Aquitaine.
Qq temps plus tard, ils ont été remplacés par un insipide "A" qui pouvait faire croire que le bâtiment avait été racheté par le Crédit agricole.
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Écrit par : E Levavasseur / | 20/12/2018

@ Jean-René Bizot.

> Bien sûr Orban et les autres ne sont pas vraiment adversaires de Bruxelles puisqu'ils restent dans l'UE et n'ont pas envie que ça change.
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Écrit par : Pierre Huet / | 21/12/2018

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