05/12/2018
La FNSEA se sert de la crise pour combattre le bio
Le lobby agro-industriel profite de la panique du gouvernement pour attaquer ses velléités de mesures pro-bio et anti-glyphosate :
La FNSEA ne déçoit jamais : elle est toujours pire que prévu. Cette fois elle exploite le drame social de la France pour pousser le gouvernement, affaibli, à laisser tomber ses quelques mesures d'accompagnement d'une transition agro-biologique : notamment la hausse de la "redevance pour pollutions diffuses", qui devait abonder les fonds pour l'agriculture bio à la hauteur de 50 millions d'euros. Autre but de la FNSEA : faire annuler la décision officielle de séparer la vente et le conseil en matière de produits comme le glyphosate. Et faire annuler l'interdiction du glyphosate, qui était annoncée pour 2021 mais que la FNSEA accuse de "nationalisme"...
Cette écolophobie contraire à l'intérêt et à la santé des populations, la FNSEA la mélange (non sans hypocrisie) à d'autres thèmes plus légitimes, comme la défense des agriculteurs contre les pressions de la grande distribution sur les prix. Christiane Lambert, présidente de la centrale agro-industrielle, appelle tout cela de l'agri-bashing : formule média-chic déplaçant le problème sur le terrain émotionnel, pour profiter du climat de tension et faire sentir à Matignon la menace des tracteurs qui pourraient se joindre aux gilets jaunes.
En milieu catholique, faut-il s'attendre à une nouvelle tournée de conférences de M. de Larminat contre l'écologie intégrale ? Ce serait cohérent avec ce qui précède.
12:44 Publié dans Agriculture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : agriculture, bio
Commentaires
LA FNSEA
> Depuis longtemps la FNSEA ne représente plus que les gros agriculteurs, qui tout comme les chambres d'agricultures sont contrôlés par les lobbies de l'industrie agrochimiques.
Maintenant l'on sait que tout le système d'agriculture intensive basée sur des surfaces de mono culture à perte de vue, de labourage de plus en plus profonds avec des tracteurs de plus en puissant, et d'apport d'engrais chimique, en réalité tue les sols, et au bout de 20 ans même avec toujours plus d'engrais, les sols étant morts la production baisse. Le problème est qu'il faut au 3 à 7 ans pour arriver à faire revivre un sol quand il a été détruit.
Pour faire court :
Ce qui fait vivre un sol, c'est la vie qu'il contient, or ce qui vit en surface meurt à 30 cm et inversement. Donc le labourage contribue à tuer les sols. De même les grandes surfaces favorisent l'érosion des sols soit par ruissellement, soit de façon éolienne, par vents. De même laisser une terre à nue entre 2 cultures ne repose pas le sol mais contribue à tuer tout ce qui vit dedans. Il faut mettre des plantes qui permettent de fixer l'azote de l'air dans le sol. Ensuite un griffage de surface est suffisant avant de remettre en culture, éventuellement ajouté à un désherbant léger. Egalement les arbres ne travaillant pas le sol dans les mêmes couches ne sont pas concurrence avec les culture mais sont des brises vent bénéfiques, et évitent le dessèchement lors des périodes caniculaires et selon les espèces peuvent même être sources de profits. Quand le sol est redevenu vivant, les rendements sont quais similaires (parfois un peu moins parfois un peu plus) et en plus l'agriculteur économise en achat d'apport chimique, en consommation de gasoil, et a des machines moins puissantes donc moins chères ; donc même avec des rendements égaux voire inférieur gagnent mieux leur vie et en plus sont moins exposés à tous les effets secondaires (les agriculteurs ont des taux de maladie et surtout de problème de reproduction [infertilité, malformation] supérieurs à toutes les autres couches de population). De même les grandes surfaces favorisent la prédation contre une culture : une seule culture = un "eldorado" pour le prédateur, et pas d'autres d'espèces qui pourraient lui nuire. Et quand une "maladie agricole" apparaît elle n'a pas de limite à son extension, alors qu'une variété de culture la défavorise.
C'est une véritable révolution par rapport à ce qui a été enseigné durant des dizaines d'années, et donc le message à du mal à passer.
D'autant que ce type d'exploitation n'ayant plus plus besoin de gros tracteurs, d'engrais, de fait dresse contre lui le lobby du mécanisme agricole, ainsi que le lobby de l'industrie pétrochimique.
La seule chose est que plus le sol va être mort plus la période de transition va être longue, mais une fois le sols remit en vie il n'y a pas photo (et encore je ne parle même pas de la permaculture).
Donc ces lobbies mènent campagne d'intox en permanence contre cette "révolution bio" ... et même le lobby pharmaceutique n'y a pas intérêt (petit rappel d'une campagne de pub INTERDITE https://leprixdelavie.medecinsdumonde.org/fr/ ) !!! Cette révolution étant pour eux une maladie quasi mortelle.... et pourtant la planète (notre maison commune, donc nous tous) en serait la grande gagnante (à commencer par les rejets dans l'atmosphère).
______
Écrit par : franz / | 06/12/2018
Les commentaires sont fermés.