02/06/2018
Océans de plastique : l'alerte mondiale
Les citoyens sentent l'urgence (vitale) d'endiguer ça ! Des Etats et des entreprises semblent s'y mettre... Mais pour endiguer la marée de plastiques qui commence à asphyxier les océans et obstruer la planète, les conditions ne sont pas réunies. Elles exigeraient de changer politiquement le système économique :
Les océans sont envahis de mégots, fragments, bouteilles, bouchons, emballages, sacs, bâtons de sucettes etc, produits par millions de tonnes en courbe ascendant exponentielle depuis soixante ans. On les déverse dans les bassins fluviaux (28 millions de tonnes par an) et de là dans les mers, où les courants les agglutinent en gigantesques bancs : par exemple dans le Pacifique entre la côte américaine et Hawaï. La faune marine en meurt : au rythme actuel d'accumulation de plastiques et de microplastiques dans les océans, en 2050 il y aura plus de plastiques que de poissons...
Nombreux parmi nous sont ceux qui ont pris conscience du problème. Nos dirigeants font donc mine d'en avoir conscience eux aussi. Mais c'est par force : car la Chine refuse désormais de servir de déversoir aux plastiques occidentaux...
La France, par exemple, exportait vers les usines chinoises de recyclage quelque 98 000 tonnes de déchets plastique en 2016. La Chine se montre soudain plus exigeante et ne prend plus les rebuts ménagers. La France, comme le reste des pays occidentaux, n'est pas équipée pour faire elle-même ce recyclage : donc "les stocks s'amoncellent chez nous" (constate la presse). Que faire ? En 2017, la France a interdit les sacs non recyclables ; en 2020 elle interdira la vaisselle de cette catégorie et les cotons-tige. Idem au Royaume-Uni, qui veut taxer lourdement le non-biodégradable. Même aux Etats-Unis : sans parler de la Californie en avance dans ce domaine, et malgré les écolophobes de l'équipe Trump, plusieurs géants de l'informatique US disent maintenant "opter pour le plastique recyclé biodégradable". Etc.
A ceci près que :
► des plastiques "biodégradables" ne sont pas solubles dans la mer,
► les industriels voudraient ajourner le moment où il leur faudra généraliser le plastique recyclé dans les emballages ;
► pour qu'ils le généralisent vite, ils devraient y être poussés par les gouvernements. Par exemple en fixant "un taux d'incorporation obligatoire de matières premières issues du recyclage dans les bouteilles et emballages" (Libération 2/06)... Mais les gouvernements - cf. le nôtre - n'osent pas "tomber dans l'obligatoire" : on sait que pour l'équipe libérale Macron-Philippe, quand il s'agit des entreprises du Medef la loi ne doit qu' "accompagner" sans être "punitive"... Jouer au souverain permet de belles mises en scène pour recevoir M.Trump ou M. Poutine, mais on connaît les vraies règles du jeu : Nicolas Hulot en sait quelque chose
D'où la campagne lancée par des mouvements écologiques. Ce 2 juin, par exemple, Plastic Attack devait manifester dans les supermarchés en déposant à la sortie les "emballages plastiques non nécessaires"...
12:40 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : pollution plastiques
Commentaires
"MONTRONS-LEUR"
> On a supprimé les vendeurs, on achète en libre service. Mais cela facilite la fraude alors on ajoute, surajoute, des emballages. Pour faire croire qu'on en a plus, la taille des paquets est augmentée (on achète du "vide"). Tout cela pèse ainsi plus lourd, prend plus de place ; mais ces surcoûts induits ne sont pas quantifiés, car s'étalent tout au long du cycle de vente, de la fabrication à l'arrivée chez le consommateur, et ne sont pas non plus comparés à la situation de initiale ; et finissent bel et bien (moche et mal?) à la poubelle.
Dans tout achat, quelle est la part qui est utilisée et quelle est celle qui finit à la poubelle ?
Tout ce qui va à la poubelle contribue à la destruction de notre habitat, notre éco-système : la planète Terre.
On peut bien fantasmer sur les planètes potentiellement habitables d'autres galaxies ; pendant que l'on tente de nous faire rêver, nous courons toujours plus vite sur notre ... "l'île de Pâques" !
Cessons d'attendre que les décisions viennent d'en haut, il y a assez d'agences qui scrutent le comportements des proies que sont les consommateurs, montrons leurs vers quels produits (et quels commerces) nous, consommateurs, non pas, voulons nous tourner, mais nous nous tournons (dès aujourd'hui).
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Écrit par : franz / | 02/06/2018
RÉAGIR
> Je vais vous partager une photo du quai de la gare (proche de la Seine) que je prends souvent... Malheureusement, certains citoyens n'ont pas l'air de s'alerter !
C'est vrai que les Etats n'en font pas assez, mais il y a un travail colossal du point de vue de l'éducation à avoir. Et ça c'est aussi notre devoir de chrétien que de le faire auprès de notre famille mais aussi d'engager quelques corrections fraternelles lorsque l'on voit certains le faire.
Une fois, j'ai vu quelqu'un (à la gare) jeter une bouteille de soda vide dans le cours d' eau qui est à quelques mètres de l'embouchure avec la Seine. Pressé par le temps et surpris tout à la fois, je n'ai pas réagi sur le moment (une poubelle était à 3 m devant lui, me suis-je dis peu de temps après).
Quelques jours plus tard, j'ai abordé quelqu'un qui venait de balancer une canette (à la gare toujours, mais dans les buissons cette fois-ci). Il a commencé à me rejeter ("Vas-y me saoule pas toi"), j'ai insisté en lui indiquant la poubelle en question et il a fini par dire qu'il avait eu tort, qu'il essaierai de plus recommencer... Puis on a parlé de la chaleur et des retards de train ;-)
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Écrit par : TZ / | 02/06/2018
LE PROGRÈS QUI TUE
> Les oiseaux meurent aussi par millions de cette omniprésence du plastique, qu'ils prennent pour de la nourriture. Le voici, le Progrès : remplir les estomacs d'albatros de bouchons multicolores et de sacs plastiques, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Comment agir ? Nettoyer les océans semble difficile sinon impossible.
http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2016/11/13/pourquoi-les-oiseaux-marins-se-gavent-de-plastique/
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/06/2018
ENDOCRINIENS
> Et comme tout est lié, on peut rajouter le problème des perturbateurs endocriniens. Il y a des tas de légumes pré-emballés, idem pour les charcuteries et surtout le fromage où un plastique fait contact direct avec la denrée.
à TZ: un collègue ayant grandi en Allemagne (Wolfsbourg), me racontait que la récré, à l'école, ne reprenait pas (les jeux étaient arrêtés) tant que les détritus n'étaient pas tous dans la poubelle. Il a gardé cette bonne habitude... Après on peut voir chez certains un mépris envers la nature lié aussi à un mépris envers leur propre personne, me semble-t-il, tant certains errent dans leur propre existence sans espérance. Ils ne se sentent plus faire partie de rien tant la société moderne les a éloignés de la nature, du lien social (parce qu'on peut aussi s'empêcher de polluer ne serait-ce que par civisme) et surtout de toute vie intérieure (comme disait un certain Georges B.).
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Écrit par : Raphaël R. / | 03/06/2018
> Vivement le retour massif des emballages consignés, mais ce sera difficile!
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/06/2018
@ Raphaël R.
> En matière de défense de l'environnement, les Allemands sont parfois paradoxaux. A Wolfsburg - puisque vous citez cette ville- se trouve l'Autostadt. Imaginez une sorte de sanctuaire de Lourdes à la gloire du Dieu-bagnole (surtout quand celui-ci appartient au groupe Volkswagen ! ). A la fois musée, parc d'attraction et concession automobile géante, où chaque marque du groupe a sa ...chapelle (pour ma part, j'ai été assez impressionné par la "basilique" Audi). A noter également : sur le modèle d'un distributeur de sandwichs, un immense distributeur de ...voitures (on en voit une photo sur la page wiki).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Autostadt
https://www.autostadt.de
https://www.autostadt.de/autostadt-erkunden/pavillons/audi
Ce qu'il m'est arrivé de voir dans des familles allemandes (sans faire de généralités pour autant) : le tri des déchets, un attachement profond à la nature sauvage, la pratique quotidienne du vélo (je ne connais pas un seul Allemand de plus de 3 ans qui n'ait pas sa propre bicyclette) et... trois BMW dans le garage !
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Écrit par : Feld / | 04/06/2018
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