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14/05/2018

Tout pour les actionnaires : un rapport qui fait du bruit

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Rapport qui mettrait la macronie au pied du mur... si elle prenait ce genre de choses en considération :


Intitulé  CAC 40 : des profits sans partage,  le rapport d'Oxfam France dissèque l'usage fait de leurs bénéfices par les grandes entreprises françaises depuis 2009. Bilan :

leurs bénéfices ont pulvérisé les records (2017 : 93 milliards d'euros) ;

à ces profits ont largement concouru la pression à la baisse sur les effectifs, les salaires et les fournisseurs, ainsi que l'évasion fiscale ;

"ces gigantesques richesses ont surtout bénéficié aux actionnaires et aux dirigeants des entreprises". En 2009-2017, sur 600 milliards de profits, 407 milliards sont allés aux actionnaires. En Europe, les grands groupes français sont les plus gros payeurs de dividendes, "loin devant l'Allemagne" ;

►  sur 100 euros de bénéfices, ces groupes versent en moyenne 67,4 euros aux actionnaires : restent 27,3 euros pour le réinvestissement et 5,3 euros pour les salariés. "Entre 2009 et 2016, la rémunération des actionnaires a progressé plus de quatre fois plus vite que celle des salariés" ;

en dépit de ce que répètent depuis trente ans les théoriciens du libéralisme, cette manne n'irrigue pas les petits porteurs issus des classes moyennes :  elle va en priorité à des fonds anglo-saxons et à des pôles familiaux comme Arnault, Bettencourt-Meyers etc ;

la rémunération des patrons du CAC 40 a progressé de 40 % depuis 2009. Champions des écarts de salaires en France : Carrefour, LVMH, Danone...

 

Commentaire de l'économiste Patrick Artus (Libération 14/05) :

> "ce nouveau capitalisme globalisé privilégie systématiquement l'actionnaire et le rendement du capital au détriment de l'investissement et de la rémunération du travail" ;

> "ces entreprises sont françaises sur le plan juridique et cotées à Paris, mais elles sont surtout mondiales par leurs activités" ;

> "ce qu'Oxfam décrit est caractéristique du capitalisme américain, moins du capitalisme européen" ;

>  "rien d'étonnant à ce que les entreprises cotées se soient rapprochées du modèle anglo-saxon. Elles ont souvent les mêmes actionnaires qui en moyenne ne sont pas des résidents de la zone euro : pour les entreprises du CAC 40 cela dépasse les 50 %, et les Américains détiennent un tiers de leur capitalisation" ;

> "les dérèglements des marchés du travail vers toujours plus de flexibilité ont abouti à transférer l'essentiel des risques vers les salariés. Normalement c'est celui qui prend le plus de risques qui devrait être en premier rémunéré, mais ce n'est plus le cas".

 

 Partant de ces constatations, que deviennent les leit-motive de M. Macron, ses "pas d'autres choix", son apologie du système global auquel il n'y aurait qu'à se plier - quitte à défaire la société française ?  Et ses cadeaux aux plus riches, sans aucune mesure les poussant à investir ?

 

 

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