20/03/2018
Campagne anti-François : quand la droite bourgeoise s'excite et patauge dans les affaires religieuses
Les bergogliophobes se jettent sur une balourdise de la com' romaine pour en faire un roman parano : énième vague de désinformation anti-François sur les réseaux sociaux, impulsée et relayée par la presse d'une certaine bourgeoisie (Valeurs actuelles puis Le Figaro) selon l'engrenage que je signale dans Cathos, ne devenons pas une secte :
Cette fois il s'agit de la fameuse lettre de Benoît XVI à l'éditeur de la collection de livres autour de la théologie de François. Nous avons relaté et commenté cette affaire, et j'ai dû ferrailler sur Facebook contre les tordus qui se jetaient sur le buzz ; mais voici le résumé très instructif que publie Nicolas Senèze (La Croix 19/03) :
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Une lettre de Benoît XVI utilisée
par les opposants au pape François
Le floutage d’une partie d’une lettre de Benoît XVI soulignant la « continuité » du pontificat de François avec le sien, sert aujourd’hui à faire dire le contraire au pape émérite.
<< Le 12 mars dernier, lors de la présentation d’une collection de livrets de la Librairie éditrice vaticane (LEV) sur la théologie du pape François, le préfet du Secrétariat pour la communication, Mgr Dario Vigano, avait lu aux journalistes une lettre de Benoît XVI.
Le pape émérite applaudissait à « cette initiative qui veut s’opposer et réagir au préjugé insensé selon lequel le pape François serait un homme purement pratique, privé d’une formation théologique ou philosophique particulière, alors que moi j’aurais été uniquement un théoricien de la théologie qui n’aurait pas compris grand-chose de la vie concrète d’un chrétien aujourd’hui ».
« Ces petits volumes montrent à raison que le pape François est un homme d’une profonde formation philosophique ou théologique, et aident donc à voir la continuité intérieure entre les deux pontificats, même avec toutes les différences de style et de tempérament », ajoutait-il.
Lors de la conférence de presse, Mgr Vigano avait également lu un autre passage de la lettre où Benoît XVI déclinait la proposition d’écrire une préface à ces livrets, estimant, « pour des raisons physiques », ne pas se sentir « en état de lire les onze volumes dans un futur proche ».
« Dans toute ma vie, il a été clair que j’ai écrit et me suis exprimé seulement sur les livres que j’ai véritablement lu », expliquait-il.
Floutage
Bien que lu par Mgr Vigano, ce passage avait néanmoins été discrètement flouté sur une photo transmise à la presse figurant la première page de la lettre devant les volumes édités par la LEV, provoquant notamment la colère de l’agence Associated Press qui l’avait diffusée (1).
Le Vatican avait dû reconnaître auprès de l’agence que le floutage avait été obtenu par un procédé numérique, et non naturellement par un effet de profondeur de champ, en contradiction avec la politique éditoriale d’AP qui, comme la plupart des agences de presse, interdit « tout ajout ou suppression digitale sur toute photographie ».
La polémique a toutefois débordé le milieu journalistique romain, une frange hostile au pape François profitant de ce détournement d’image pour dénoncer une manipulation de la lettre de Benoît XVI par la communication vaticane.
« Surprise » de Benoît XVI face à un des auteurs
Entre règlement de comptes de journalistes à l’encontre de Mgr Vigano et nouvelle opportunité d’attaquer le pape actuel, une campagne s’est alors engagée, accusant le Vatican de diffuser des « fake news », certains n’hésitant pas à affirmer que le pape émérite y critiquait le pontificat de son successeur…
D’autant plus que, quelques jours plus tard, il est apparu qu’un troisième paragraphe de la lettre n’avait pas été rendu public, où Benoît XVI faisait part « accessoirement » de sa « surprise de voir également figurer parmi les auteurs le professeur Hünermann ». Il reprochait notamment à ce théologien allemand, professeur à l’université de Tübingen et coordinateur du Denzinger – le recueil de référence des textes du magistère – de s’être distingué, au cours de son pontificat « pour avoir mené des initiatives anti-papales ».
« Confidentiel-personnel »
Publiant samedi 17 mars l’intégralité de la lettre, le Vatican a expliqué que cette dernière partie, qui contenait donc des attaques ad personam, avait été considérée comme « confidentielle ».
Selon le vaticaniste Andrea Tornielli, la copie de la lettre lue par Mgr Vigano portait même la mention « confidentiel-personnel » en marge du troisième paragraphe, et c’est l’entourage du pape émérite qui aurait conseillé de ne pas en faire état.
La désastreuse gestion de cette affaire par la communication vaticane aboutit, in fine, au succès de ceux qui, depuis plusieurs années, tentent par tous les moyens d’opposer le pape François et son prédécesseur et qui ont ainsi réussi à dénier, chez ceux qui les suivent, toute consistance à la déclaration de Benoît XVI sur la « continuité » des deux pontificats. >>
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Voilà les faits !
Je n'ajoute rien à ce que dit mon confrère
(cette affaire aurait eu sa place au chapitre 2 de mon livre).
Appelons-en à la conscience du lecteur catholique.
10:09 Publié dans AVEC LE PAPE FRANÇOIS | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : pape françois, benoit xvi
Commentaires
MAUVAISE FOI
> La mauvaise foi haineuse des anti-François éclate dans cette affaire :
ils font dire à la lettre ce qu'elle ne dit pas (que Ratzinger désavouerait Bergoglio),
et ils voudraient ainsi caviarder ce qu'elle dit : que Benoît XVI souligne la continuité essentielle et la complémentarité pastorale des deux pontificats, et n'hésite pas à qualifier de "stupide" ou d' "insensée" la prétention de les opposer entre eux.
Cela dit, la communication du Saint-Siège est entre les mains de branquignols. L'incompétence à ce point frise l'irresponsabilité. Un coup de balai chez ces nuls ?
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Écrit par : michel gauvain / | 20/03/2018
FIGARO
> La différence de traitement de l'affaire par le Figaro et La Vie en dit long.
Dans le second, bel article de Mme Kubacki évoquant un étrange imbroglio, ce qui est le cas. Les faits sont relatés avec impartialité, d'autant que la lettre en question était un document privé qui n'avait pas à être reproduit en entier.
Dans le Figaro, les mots fusent : on suspecte une censure. Tout est dit.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/03/2018
GUITRY
> "Figaro ? non, non, c'est Basile... Et comme c'est bien qu'il me parvienne par un judas..."
(Guitry pendant ses 60 jours de prison, quand le maton lui apporte le journal)
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Écrit par : JL Mitault / | 20/03/2018
ÉCHANTILLON
Ci-dessous un échantillon des messages anonymes dont les bergogliophobes bombardent les catholiques marchant avec le pape. Ici l'anonyme vitupère mes notes sur la polémique autour de la lettre de Benoît XVI (embrouille que les paranoïaques attribuent évidemment au pape François) :
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" > Merci de m'avoir bien fait rire avec votre chef d'oeuvre d'inversion des rôle et de mauvaise foi éclatante. Je ne prends pas la peine de soigner la forme. C'est inutile vu qu'il est notoire que tout ce qui déplaît à votre seigneurie n'est pas publié. Alors je fais dans l'efficace: menteur et complice de menteurs ! "
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Mais oui, cher ami. Vous allez suivre ces deux messieurs qui vont vous emmener à la campagne vous reposer dans une grande maison : il y aura des vaches dans les prés, des oiseaux dans les arbres, et dans quelques semaines nous serez rétabli.
Écrit par : PP / | 20/03/2018
ARME NUCLÉAIRE
> Le prochain sujet d'énervement : "Bergoglio" qui veut que que la France renonce à la dissuasion nucléaire.
https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/saint-siege-prepare-encyclique-nucleaire-145273
Le texte sera certainement beaucoup plus mesuré que ce que l'on risquera d'en dire dans la "bonne presse". D'une autre côté, était-ce opportun, au moment où se monte (enfin ! ) le premier déplacement du pape François en France ?
Feld
[ PP à Feld - Si vous pensez à l'opinion publique, elle est indifférente à la question. Ça ne peut irriter que certains cercles parmi les milieux militaires, fort divisés sur la question comme le souligne JD Merchet... En outre une encyclique ne discrimine pas entre les Etats : si celle-ci était réellement en projet, elle ne ferait que reprendre les positions générales et constantes du Saint-Siège contre la course aux armements ; course qui est essentiellement le fait de Washington aujourd'hui, et dont la France n'est qu'un protagoniste mineur... et désargenté. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Feld / | 21/03/2018
MINORITAIRES
> Il me semble que la place faite aux catholiques dans les medias et dans la production de livres (l'Expres de cette semaine par exemple qui vous donne la parole avec C. Delsol à propos du livre d'H. Tincq à paraître le 28 mars) est disproportionnée avec la réalité que le catholicisme représente désormais. Les pratiquants réguliers sont estimés à 2% (chiffre désormais retenu par l'historien G. Cuchet) de la population française soit environ 1.300.000 personnes sur une population totale de 67 millions d'individus. Or, les "commentaires", d'où qu'ils viennent, semblent tenir compte, moins de la réalité sociologique, que d'une supposée influence "culturelle", comme si l'entrée des catholiques dans l'ère communautaire n'était pas encore actée dans les mentalités. On observe que c'est "le mental qui retarde sur le social (et le social sur l'économique)" selon la formule de l'historien de la Sorbonne Ernest Labrousse. Certains veulent pourtant croire qu'une hégémonie culturelle "catho-ultra-droite" à la faveur d'un nouveau "bloc historique", pour reprendre les deux concepts de Gramsci, serait néanmoins possible. Il est vrai alors que le rappel de la doctrine sociale de Rome est pour eux un obstacle.
Martin
[ PP à Martin :
Question de point de vue.
Pour le sociologue, vous avez raison.
Pour le croyant, plus on est minoritaire, plus on est missionnaire : c'est l'ADN du christianisme.
Mais "être missionnaire" est exactement l'inverse de ce que croient les stratèges pseudo-gramsciens (qui n'ont pas lu Gramsci). C'est "être toujours prêt à donner à qui nous les demande les raisons de notre espérance". Encore faut-il que notre façon d'être manifeste une espérance et donne envie à autrui de nous en demander les raisons ! ce qui n'a rien à voir avec les postures d'ultradroite auxquelles aboutissent inexorablement nos pseudo-gramsciens... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Martin / | 22/03/2018
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