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29/12/2017

"Secours catholique : plongée au coeur de la solidarité"

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Quand le mot "catholique" est aimé par les médias :


 

 

 

 

Un certain type de "catho" croit que ses contemporains le dédaignent, donc qu'ils détestent le catholicisme. Il serait plus exact de dire : 1. que les contemporains ne connaissent pas la foi chrétienne, 2. que notre comportement ne donne pas toujours envie de connaître mieux les catholiques. D'autres comportements, au contraire, suscitent l'intérêt et l'approbation de nos contemporains, voire des médias... Par exemple Libération de ce matin, qui a emmené des collégiens du public et même du privé (catho !) dans un foyer du Secours catholique, et qui en fait une double page intitulée : Secours catholique - Plongée au cœur de la solidarité.  Extraits :

 

 

<< 'Libération' s’est rendu avec des stagiaires de troisième dans un centre d’aide aux démunis. L’occasion de découvrir une double réalité : celle de l’exclusion mais aussi celle de l’entraide.

 

On a décoré la pièce avec des guirlandes et des boules de couleur, des étoiles en papier et des dessins d’enfants. Au fond, il y a une crèche, un sapin orné qui attend ses cadeaux. On a poussé les chaises pour installer un buffet, une table sur tréteaux avec une nappe en papier, des assiettes en carton et des gobelets en plastique. Il y a des parts de cake et du jus d’orange, des pots de confiture maison et des beignets de pomme, qu’une femme prépare dans la cuisine d’à côté. On a mis de la musique et on danse... Le 20 décembre était organisé au local du Secours catholique du XIe arrondissement de Paris un goûter de Noël avec des personnes démunies. Ça tombait pile la semaine pendant laquelle une quinzaine de collégiens de troisième effectuaient un stage d’observation à Libération. Le journal a décidé de les y emmener pour les confronter aux situations de pauvreté des personnes fréquentant ce centre et aux gestes de solidarité des bénévoles du Secours catholique. «Une visite qui les a beaucoup marqués», raconte Tristan Berteloot, journaliste au service politique de Libération, qui a accompagné les élèves. Certains collégiens ont tenu à témoigner de ce qu’ils ont vu. A dire leur ressenti. Impressions :

 

«Une légère odeur d’oranges et de crêpes flotte dans l’air. Dans la pièce, l’ambiance est chaleureuse et fraternelle. On croise des migrants ou des sans-abri, souvent seuls, désocialisés hors des murs. Panini est l’un d’eux. Il a migré du Sri Lanka en 1992, a connu la rue en France pendant douze  ans. Il est aujourd’hui bénévole au Secours catholique. Ses mains, partiellement brûlées, les multiples cicatrices que l’on peut voir sur son visage témoignent d’un passé difficile. Mais lui est souriant. Il y a des enfants. Ils courent au milieu des gens, s’amusent parfois avec les jouets posés au sol, certains devant la rangée d’ordinateur mis à disposition. Une petite fille est endormie sur un canapé, une mère donne le sein à son fils.»  (Pierre-Marie Portal, collège Léon-Gambetta, Paris XXe )

 

 «...Elle n’est pas la seule à pleurer. Beaucoup ici sont émus. Johnny est un migrant originaire d’Algérie. Il raconte que le centre est le seul endroit en France où on l’a accepté et écouté tel qu’il est. Lui aussi a les larmes aux yeux. Il dit qu’il ne voit plus sa famille, que ça lui donne beaucoup de tristesse.»  (Elyes Rouillé, collège Alexandre-Fleming, Orsay 91)

 

«Il y a cet autre homme originaire de la Réunion. Quand il est arrivé en métropole, il y a plusieurs années, ses parents l’ont placé dans un orphelinat. Avant de se retrouver au Secours catholique, il vivait avec sa femme et sa fille, Nina. Un jour, l’entreprise dans laquelle il travaillait a été rachetée par une autre, plus grosse. Il a perdu son emploi et son épouse l’a quitté. Il est venu au centre avec sa fille parce qu’il cherchait un logement. L’homme a l’air démuni et perdu, mais parler semble le libérer d’un poids lourd. Malgré son passé, son visage affiche toujours un large sourire.» (Nina Ducrey, collège François-Couperin, Paris IV)

 

« L’association offre en outre aux plus démunis humanité et solidarité. Il y a ces projets, comme des pièces de théâtre, mais aussi ces groupes de parole, pour raconter ses problèmes. Ici les histoires, les vécus, tous touchants, se partagent. Se créent des liens forts avec des personnes de même condition. Il y a une vraie communication entre tous, mais aussi avec les bénévoles et les animateurs. Eux s’appliquent dans leur devoir d’accompagnement, et au-delà. Car derrière chaque demande se cache toujours quelque chose de plus lourd. Un encadrant raconte l’histoire d’une personne venue un jour demander un logement, mais qui en réalité avait aussi besoin de compagnie pour lutter contre sa solitude. Il y a cette femme originaire de Mayotte. Elle est en France depuis quatre  ans. Quand elle est arrivée en France, elle était sans domicile fixe, dormait dehors avec ses enfants. Pleurait souvent, dans le froid. En novembre, elle a poussé la porte du Secours catholique. La présidente de l’association l’a tout de suite prise en charge, l’a présentée à tout le monde. Aujourd’hui, elle a retrouvé une situation stable. Elle a des papiers et un travail. Ses enfants sont désormais scolarisés. Malgré cela, elle continue de venir au centre, pour rendre visite aux membres de l’équipe. »   (Hnina Zilali, collège Marcel-Pagnol, Saint-Ouen-l’Aumône, 95)

 

« Le Secours catholique repose sur la solidarité et l’entraide. Cette association compte plus de 69 000 bénévoles dans toute la France. Ils accompagnent des personnes en difficulté sociale et financière au quotidien. Les activités et les actions collectives sont organisées pour créer des liens d’amitié, installer une relation de confiance. Ici on croit à la capacité de chacun à agir. Le choix de Panini de devenir bénévole au Secours catholique n’est pas anodin. Il veut aider des personnes dans sa situation. Faire partie du centre l’a rendu plus heureux, lui a permis de faire de nombreuses rencontres. Le Secours catholique prône l’humanisme et tente d’effacer les différences entre les encadrants et les personnes en difficulté. La chanson d’Henri retrace le parcours des migrants qu’il a croisés ici. Comme lui, les autres bénévoles donnent beaucoup de leur temps pour former cette famille. C’est un beau symbole d’unité et de fraternité.»  (Marcello Fougeirol, collège Massillon, Paris IV)...  >>

 

Mes deux commentaires :

► Dans un encadré, le journal explique : "Un rapport du Secours catholique déconstruit les idées reçues à l'encontre des personnes en difficulté". Exemples de ces slogans que réfute l'enquête de l'organisations catholique : "les pauvres font des enfants afin de toucher les allocations familiales", "les pauvres préfèrent ne pas travailler", "les pauvres sont des assistés et des fraudeurs", "les pauvres ne savent pas gérer leur budget"...Ce sont les mantras en usage chez M. Wauquiez, dans la famille Le Pen, à la cour de Jupiter - et qui président aujourd'hui au détricotage du tissu social français. Or, souligne le Secours catholique, l'Hexagone faisait moins mauvaise figure (avec 14,2% de sa population sous le seuil de pauvreté) que l'Allemagne et ses 16,7% ou le Royaume-Uni avec ses 16,6%... Cet avantage relatif était dû à la politique sociale française : politique que l'Elysée (éperonné par le lobby des grandes entreprises) est en train de dévitaliser, dans une résignation générale qui confine à l'anesthésie.

► Le Secours catholique est un service d'Eglise. Son catholicisme affiché ne suscite que sympathies et approbations. Au foyer du XIe arrondissement, Libération voit une crèche de la Nativité et la regarde avec empathie ; plus d'empathie en tout cas que pour la crèche m'as-tu-vu de M. Wauquiez ou la crèche hargneuse de M. Ménard. Or la crèche du XIe est christique, alors que celles du conseil régional ou de la mairie émettent (comme on disait dans les seventies) de mauvaises vibrations : le plus vicelard sacrilège est celui qui se grime en piété. Au Secours catholique le témoignage évangélique est discret mais profond - et il rend heureux. Chez les deux politiciens, c'est un contre-témoignage [*]...  Pour les croyants le choix est vite fait.

 

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[*]  Autant pour Mme Calmels, ex-patronne d'Endemol (à qui l'on doit des productions spirituelles et morales aussi  profondes que Loft Story) et soudain Défenderesse De Nos Traditions , quand elle prétend  - faussement - qu'on n'a plus le droit de dire "vacances de Noël"... En fait de vacances, demandons-lui plutôt où la pauvre Loana a passé les siennes.

 

 

 

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Commentaires

DIFFÉRENCE

> "Au Secours catholique le témoignage évangélique est discret mais profond" : il faut supposer que ce témoignage rappelle la source de la charité active qui y est pratiquée. Tandis que chez d'autres que vous mentionnez, cela ne semble être qu'un signe détourné à des fins politiques. Bel exemple de cette différence essentielle...

SL


[ PP à SL - Plus qu'un détournement de signe, souvent c'est : pas de signe du tout...
La "défense patrimoniale" au lieu du témoignage évangélique...
Sépulcres blanchis (Mt 23,27) veillés par des vipères (Mt 23, 33). ]

réponse au commentaire

Écrit par : Sven Laval / | 29/12/2017

MEAUDRE

> Tout cela me fait penser à un passage du dernier (et lumineux ! ) article d'Yves Meaudre, déjà évoqué sur le présent blog :

http://conscientia.fr/2017/09/04/le-pape-francois-signe-de-contradiction/
Je cite :
"L’annonce de l’Évangile ne peut plus être comprise par l’adhésion d’une intelligence qui veut savoir, mais par la voie du cœur devant lequel le témoignage perce la conscience. Ensuite le lent travail d’une reconstruction de l’intelligence de la foi se fera par la blessure du cœur. Aujourd’hui François comprend que le cœur peut toucher l’intelligence et non plus l’inverse."
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Écrit par : Feld / | 30/12/2017

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