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22/12/2017

La stupidité poussée jusqu'au sacrilège

Propagande "Religious Right" : Jésus-Christ inspirant  les lois Trump16900194_1232492336841551_885352423_n.png

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour hypnotiser les evangelicals,  Donald Trump (non sans un cynisme affiché) attribue à Dieu sa réforme fiscale inique :


 

Quand on dépasse les limites il n'y a plus de bornes  :  le 19 décembre, M. Trump a fait prier son conseil des ministres pour remercier on ne sait quel God (préposé à la US manifest Destiny)  du vote de la réforme fiscale par le Congrès. La prière a été dite par le ministre du Logement, M. Benjamin Carson :  "Our kind Father in Paradise, we’re so thankful for the opportunities and the freedom that you’ve granted us in this country... We thank you, O Lord, for a President and for cabinet members who are willing to face the winds of controversy..." Mains jointes et yeux baissés, l'équipe de milliardaires ultralibéraux (souvent issus de Goldman Sachs)  a sacrifié à l'American rite,  sous les yeux incrédules des journalistes auxquels M. Trump avait lancé juste avant : "Restez pour la prière, vous en avez plus besoin que moi."

Pour quelle opportunity M. Carson (qui  n'est pas révérend mais neurochirurgien)  a-t-il rendu grâces à Dieu sur l'ordre de M. Trump ? Pour la loi de réforme fiscale...

Que contient cette loi ? Des dispositions obscènes. Au contrepied de ce qu'il promettait aux  classes moyennes et aux pauvres en 2016, M. Trump fait un cadeau colossal aux milliardaires  (donc aussi à lui-même) : les 1% les plus riches vont économiser 60 milliards de dollars d'impôts en 2019 ; c'est ce que M. Trump a qualifié de "large, big and good Christmas present". Il n'y aura que 2,2 milliards de dollars pour les plus pauvres (22,5% de la population) - et sans l'intervention de Marco Rubio on leur supprimait le crédit d'impôt par enfant : iniquité à laquelle les plus véhéments pro-life ne trouvaient rien à redire, étant par ailleurs farouches ennemis de l'assistanat...  Des cadeaux sont également faits aux compagnies d'assurance et aux sociétés de capital-risque  ; sans compter les mesures en faveur de l'endettement des particuliers.

Quels seront les effets de cette réforme ? D'après le Wall Street Journal citant le sénateur Charles Schumer, plus de 30 groupes annoncent quelque 80 milliards de dollars de rachat d'actions depuis le vote de la loi par le Sénat. Les économistes soulignent à peu près tous que la réforme Trump va grossir les trésoreries d'entreprise au profit des rachats d'actions et des dividendes aux actionnaires, et non à "investir et embaucher" comme le clament M. Trump et M. Macron.  Philippe Escande rappelle dans Le Monde (Éco & Entreprise) qu'après l'amnistie fiscale de 2004, œuvre de G.W. Bush, 79 % des capitaux revenus sur le sol américain étaient passés en rachats d'actions, et 15% en dividendes. Peanuts pour les salaires.

Toute la réforme fiscale de M. Trump, de même que celle de M. Macron, repose sur le dogme ultralibéral du trickle-down ("ruissellement"), faribole voulant qu'enrichir les plus riches retombe en pluie d'or sur le reste des populations. Cette faribole étant la base de l'idéologie américaine, et l'Amérique étant le Royaume des Élus,  M. Trump (que la religion fait ricaner en privé, y compris celle de M. Carson qui est adventiste) doit attribuer le principe du trickle-down à la Providence divine, au même titre que l'élimination des Amérindiens ou la naturalisation du grand-père Drumpf. Mais on peut douter que la Providence divine y soit pour quelque chose, à en juger par ce que le Vicaire du Christ dit du trickle-down :

<<  Certains défendent encore les théories du ruissellement, qui supposent que chaque croissance économique, favorisée par le libre-marché, réussit à produire en soi une plus grande équité et inclusion sociale dans le monde. Cette opinion, qui n'a jamais été confirmée par les faits, exprime une confiance grossière et naïive dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant... >>  (François, La joie de l'Evangile, § 54).

 

 

 

 

 

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18:27 Publié dans Trump | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : trump, impôts

Commentaires

OBSCÈNE

> Obscène est le mot, oui. Ce type est repoussant.
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Écrit par : Quiniou / | 22/12/2017

AVANTAGE

> Peut-être cette stupidité sacrilège a-t-elle un avantage : celui de mettre en évidence, par la manière caricaturale avec laquelle elle est proclamée, en particulier par M. Trump, la grossièreté des mesures annoncées.
Mais il se peut qu'en avançant cette hypothèse je sois un rien optimiste. M. Trump est en général très drôle dans son rôle d'Ubu, qu'il joue avec un grand naturel, mais c'est si j'ose dire à balles réelles, ce qui est beaucoup moins drôle.
Cela posé, bonne et sainte fête de Noël !

SL


[ PP à SL - Joyeux Noël à vous et à tous les vôtres ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Sven Laval / | 22/12/2017

PAR EXCELLENCE

> On a beaucoup parlé de sacrilèges en tous genres ces dernières années.
Celui-ci est LE sacrilège par excellence : prétendre que Dieu bénit les entreprises de ceux qui oppriment et méprisent leurs frères humains.
______

Écrit par : Bernadette / | 23/12/2017

RELIRE

> Trump et ses ministres devraient relire la parabole du pharisien et du publicain !
______

Écrit par : Nicolas / | 23/12/2017

Les commentaires sont fermés.