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11/08/2017

'Big is ugly' ('small is beautiful')

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Les oeufs contaminés au fipronil ne sont qu'un exemple de la nocivité non seulement du productivisme, mais du libre-échangisme et du système euro-global qui leur est acquis :


 

 

Un insecticide "interdit" dans les élevages - mais utilisé massivement par des escrocs pour une méga-usine d'oeufs [*] aux Pays-Bas, qui a contaminé (à elle seule !) un grand nombre de pays : exemple-type de la malfaisance du productivisme agricole et de son corollaire, l'espace commercial "européen" sans contrôle.

Aujourd'hui la Commission fait savoir qu'elle réunit une cellule de crise. Cependant : 1. l'affaire du fipronil n'est pas une crise mais un effet du système ;  2. ce type d'effets est inévitable dans un espace régi par l'idéologie du libre-échangisme ; 3. la Commission n'envisage pas de mettre en cause cette idéologie, au service de laquelle l'Europe a été engrenée à la fin du siècle dernier dans le seul intérêt des actionnaires et conseils d'administration.

Félicitions-nous que des journalistes semblent découvrir - via l'affaire des oeufs - comment le libre-échangisme et l'agro-industrie de masse sont un couple infernal, d'une fragilité proportionnelle à sa nocivité. Mais n'ayons pas d'illusions : demain ils auront oublié, et ce n'est pas le gouvernement qui les aidera à s'en ressouvenir.

Sachons aussi que l'affaire du fipronil n'est qu'un exemple des effets du productivisme libéral.

Les Echos, 8/07 :

<< Les zones de libre-échange sont massivement utilisées par les trafiquants de produits contrefaits. - Parmi les facteurs facilitant le commerce de produits contrefaits, l'OCDE et l'Office européen de la propriété industrielle pointent le développement exponentiel des Free Trade Zones (FTZ), ces zones économiques spéciales créées par les gouvernements pour stimuler les investissements étrangers et les exportations et dans lesquelles a lieu la majorité des opérations de transit des marchandises. Particularité de ces zones de libre-échange : leur statut à part qui leur permet d'être exemptes de certaines procédures douanières. Leurs avantages fiscaux aussi : exonération de l'impôt sur les sociétés, des droits d'importation, absence de contrôle des flux de capitaux. [...] Comme le résume l'étude [...], bien souvent les zones de libre-échange ne demandent que "très peu d'informations, voire pas d'informations du tout", sur les entreprises s'installant chez elles. Leur nombre a littéralement explosé ces dernières décennies. En 1980 on ne comptait que 80 FTZ réparties dans 30 pays, pour plus de 6 milliards de dollars d'échanges. Aujourd'hui c'est plus de 3000, présentes dans près de 135 pays, représentant 500 milliards de dollars d'échanges et 68 millions d'emplois directs. >>

On apprend aussi que le flux de faux médicaments (p. ex. contre le cancer ou la malaria) contribue à la Croissance : en 2013 il rapportait déjà 16,2 milliards de dollars, plus de 3 % de l'ensemble des échanges de médicaments dans le monde. Fabriqués en Inde ou en Chine, ces produits transitent vers l'Europe (notamment) via Hong-Kong, et vers l'Afrique via l'Arabie saoudite et les Emirats. Ils arrivent en conteneurs dans ces "hubs globalisés de la contrefaçon", pour y être reconditionnés en petits colis postaux et expédiés aux malades qui les ont commandés par le Net. Autres "hubs globalisés" : le Maroc, l'Albanie, l'Ukraine, plate-formes mafieuses qui fonctionnent en toute impunité.

 

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[*]   Centaines de milliers de poules entassées dans des cages ou des espaces concentrationnaires : pauvres créatures déplumées auxquels le productivisme impose cette existence atroce. Pour ironiser sur les défenseurs de la vie animale il faut être le christophobe Michel Onfray... (Qu'en pensent nos jeunes écolos de droite, tout fiers il y a peu d'accueillir dans leurs pages M. Onfray ...qui en profita pour écraser Chesterton de son dédain ?).

 

  Lire aussi :  http://amisdelaterre40.fr/spip/spip.php?article686

 

 

fipronil

Commentaires

> A noter que le Fipronil, qui est un néonicotinoïde est toxique pour les pollinisateurs.
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Écrit par : Pierre Huet / | 11/08/2017

FRIPONIL

> Cette affaire (qui mériterait d'être nommée celle du "friponil", pardon pour ce faible jeu de mots) met en évidence quelques aspects aussi intéressants à relever que consternants :
- l'existence, évidemment, de ces élevages monstrueux, dont sortent des produits de qualité médiocre et où les animaux ainsi enfermés deviennent parfois littéralement fous ;
- le fait que des entreprises dénuées de tout scrupule puissent utiliser des produits proscrits par des normes que j'imagine abondantes, ou bien à l'insu des responsables des susnommés élevages (ou bien avec leur complicité plus ou moins consciente ?) ;
- le libre-échangisme débridé (comme vous le soulignez) qui incite des industries agro-alimentaires et des distributeurs à utiliser des œufs (en l'occurrence) issus d'élevages étrangers plutôt que d'élevages situés à leur proximité.
Et il en existe certainement d'autres.
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Écrit par : Sven Laval / | 11/08/2017

MANQUÉE

> "nos jeunes écolos de droite, tout fiers il y a peu d'accueillir dans leurs pages M. Onfray ...qui en profita pour écraser Chesterton de son dédain ?"... Parlez-vous de 'Limite' ? C'est un peu féroce, quand même : ils ne se réclament ni de droite ni de gauche, que je sache (et je suis abonné à la revue). Quant à Onfray, cet entretien fait par mail est, de l'aveu de la rédaction, une rencontre manquée, et les échanges sur deux petites pages n'ont pas grand intérêt... Franchement, ils font oeuvre utile, mais ailleurs que dans l'interview avec une 'célébrité' du moment.
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Écrit par : Alex / | 11/08/2017

INTOX

> Il est scandaleux que les médias mainstream relaient cet argumentaire clefs-en-main sur toutes les ondes : "la dose est très largement inférieure à la dose létale ou toxique", nous pouvons nous rendormir sans crainte.
Or les analyses d'innocuité postulent toutes que le produit est absorbé en une dose unique et partant de cela il faudrait effectivement des doses très élevées. D'ailleurs j'aimerais savoir qui a conduit l'étude, s'il s'agit du producteur du fipronil.
Mais d'après les défenseurs de l'environnement ces études ne prennent pas en compte d'autres facteurs tels l'accumulation dans le corps, l'effet à long terme d'une faible dose (je me souviens de l'époux d'une viticultrice du chablis qui a tenté de l'assassiner en lui faisant ingérer une faible dose de sulfate de cuivre), les interactions avec d'autres molécules.
Comment ne pas penser à l'existence d'un système avec complicité médiatique dans ces conditions ; s'ils veulent regagner la confiance des lecteurs et auditeurs les journalistes mainstream devraient sérieusement se poser la question de leur distance critique par rapport au lobbies et leurs argumentaires biaisés.
Enfin, au passage le Fipronil est l'ingrédient des pipettes anti puces de nos amis à quatre pattes !
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Écrit par : DV / | 12/08/2017

@ DV

Attention aux pipettes: deux vétérinaires m'ont dit qu'elle ne sont plus efficaces, confirmant le constat fait par mon chat.
Sélection de souches résistantes ?
A quand des humains résistants ?
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Écrit par : Pierre Huet / | 12/08/2017

SAUMON

> L'accord commercial euro-canadien n'est certes pas encore entré en vigueur, mais certaines de ses clauses ont déjà reçu force exécutoire. J'espère qu'aucune ne porte sur le commerce des poissons, car le Canada vient d'annoncer être le premier pays au monde à commercialiser du saumon transgénique. Ces poissons ne devraient théoriquement pas pouvoir entrer légalement en Europe, puisqu'ils ne sont pas conformes à la réglementation communautaire... mais, comme chacun sait, les juristes sont experts en notes de bas de page et alinéas écrits en petites lettres. Une vigilance accrue s'impose.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/08/14/le-canada-premier-pays-a-commercialiser-du-saumon-transgenique_5172160_3244.html
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 15/08/2017

à Philippe de Visieux

> Les "lois" de l'UE sont faites pour être modifiées au gré des traités de libre-échangisme. Elles sont dirigées contre les Etats européens, pas contre les multinationales.
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Écrit par : Olivier Barrot / | 15/08/2017

LES VOLEURS ET LES MENTEURS

> L'analyse de la Confédération Paysanne, version ultra-modérée: https://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=6103&PHPSESSID=14k212nkh7pljes9joevom5n94
Elle est bien en-dessous de la réalité, certes elle fut plus crûment exprimée par l'un des leurs, M. Laurent Pinatel, au micro de France Info ce jour (pas trouvé de podcast disponible). Tout est dans l'extrême différé entre la mise en évidence aux Pays-Bas du "problème" (sic) en juin, et le fait de continuer à écouler jusqu'à ce jour, arguant de l'innocuité du produit contaminateur: comme si l'on voulait protéger un modèle agro-industriel (car, enfin, ce fut-il agit de deux ou trois petits fermiers indépendants, ça fait belle lurette qu'on aurait rappelé les produits et mis au ban lesdits producteurs).
La liste des produits contaminés, dans un univers d'élevage européen normé et dûment traçable (ce qui est censé être un avantage -théorique- pour l'agro-industrie au regard des petits producteurs), est imminent si j'en crois mon moteur de recherches, au...16 août !
Non, nous avons là un scandale exemplaire, mettant en relief les dysfonctionnements de cette Europe agricole tant voulue.
Au passage, c'est un détail mais révélateur, plus d'un, j'ose espérer, aura relevé la tartufferie du label bio, appliqué comme un argument de marketing sur de l'élevage en batterie: l'étiquette bio n'étant pas soumise aux mêmes contraintes selon le pays de l'Union qui la délivre, les gogos ont tout loisir de se faire longtemps berner.

Aventin


[ PP à A. - Au bout de plusieurs années d'esbroufe en grandes surfaces, le label "bio" à lui seul ne garantit plus rien (sauf d'être plus cher). Des poules en batterie peuvent être prétendues "bio"... Il faut désormais exiger un label plus complet : "bio + proximité vérifiable + élevage sur le terrain", etc.
Le capitalisme excelle à tout récupérer en le détournant : y compris ce qui visait à lui résister.... ]

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Écrit par : Aventin / | 16/08/2017

POULES

> Une solution : élever ses propres poules (très à la mode apparemment ...). Evidemment, il faut avoir un peu de terrain (10 à 15 m2 d'"espace vital" herbeux par gallinacé sont recommandés ...pas d'élevage sur un balcon parisien ! ). Mais ce serait moins contraignant que de s'occuper d'un chien qui, lui, en l'état actuel des biotechnologies en tout cas, ne pond pas.

Feld


[ PP à F. :
- Mes voisins ont trois poules (et de la place). Leur caquetage à l'aube m'enchante.
- Oui pour l'adresse. ]

réponse ai commentaire

Écrit par : Feld / | 17/08/2017

A PP et Feld:

> Chers amis, si l'élevage de poule est quelque chose de chouette (lol!), quelques canards sont aussi les bienvenus (ah les oeufs de cane...) mais par contre, évitez les pintades. Quoique délicieuses en cocotte, elles font un de ces vacarmes...(elles concurrencent allègrement les oies côté système d'alarme).

VF


[ PP à VF - Je connais d'expérience bretonne le problème sonore de la pintade. En outre l'animal fait songer à trop de débats télévisés. ]

réponse au commentaire

Écrit par : VF / | 18/08/2017

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