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19/04/2017

Paris 13-14 mai, ENS : journées Claude Tresmontant

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Un colloque de deux jours (à l'Ecole Normale Supérieure) sur l'un des penseurs catholiques les plus originaux et les plus féconds :


 

communiqué

 "La vérité ne fait pas violence" 

Claude Tresmontant (1925-1997) : pour un réalisme intégral

 

"La vérité ne fait pas violence, elle ne s'impose pas; il faut aller la chercher. Il faut, comme Abraham, accepter de quitter ses présupposés, ses a priori, son confort, pour partir vers l'inconnu..."  Claude Tresmontant a eu le courage de choisir ce chemin escarpé. Dans la lignée d'Aristote, Thomas d'Aquin, Bergson, Blondel et Teilhard de Chardin, il a proposé l'une des pensées les plus originales et fécondes du XXe siècle. Il est temps de redécouvrir sa méthode pour oser continuer à chercher la vérité en s'appuyant sur les seuls fondements qui peuvent faire rempart aux intégrismes et rassembler les personnes de bonne volonté : le réel et la raison. Il est temps également d'oser les décloisonnements, sans confusion, qu'il a su opérer entre les disciplines qui relèvent de l'analyse rationnelle : sciences de l'univers, philosophie, métaphysique, théologie, exégèse - et qui lui ont permis de faire des découvertes extraordinaires, toujours valables aujourd'hui.

Contre les penseurs de son temps, Claude Tresmontant a montré que la métaphysique n'est pas morte mais qu'au contraire elle doit être renouvelée par les révolutions du XXe siècle dans la connaissance de l'univers et du vivant : toutes les métaphysiques ne sont pas compatibles avec le réel découvert par les sciences modernes. Et toutes les anthropologies et toutes les politiques ne sont pas compatibles avec toutes les métaphysiques : il est donc également question de responsabilité et d'action.

A l'occasion du vingtième anniversaire de la disparition de Claude Tresmontant, des "Journées" sont organisées pour étudier l'actualité et la pertinence de ses travaux aujourd'hui, et dessiner des pistes pour des travaux futurs. Les différents aspects de son oeuvre y seront abordés : cosmologie, métaphysique, anthropologie, éthique et politique, écologie, exégèse et théologie.

 

 

PROGRAMME

ENS, amphithéâtre Rataud, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris

 

 Samedi 13 mai 201

13.30  accueil

14.00  introduction (François-Xavier de Guibert)

14.30  famille (Raphaël et Emmanuel Tresmontant)

14.45  Introduction à l'Essai sur la pensée hébraïque (Paul Mirault)

15.40  Le dialogue entre science et foi à l'épreuve de l'observation et de l'expérimentation (Etienne Le Coarer avec Philippe Gagnon)

16.20  Nicolas Berdiaev, Maurice Zundel, Claude Tresmontant, ou l'accord anthropologique parfait (Michel Fromager)

17.15  Pourquoi Tresmontant parle aux jeunes (Brunor)

17.55  Tresmontant et l'école Freinet (Henri-Louis Go)

 

 Dimanche 14 mai 2017 

11.00  mot d'accueil (FX de Guibert)

11.10  La vision informationnelle de Tresmontant, surtout en référence au problème de l'âme (Philippe Gagnon)

12.00  La mystique chez Tresmontant  (Michèle Juin)

14.00  L'imitation du Christ dans la pensée chrétienne : Tresmontant lecteur de Blondel  (Jérémy-Marie Pichon)

14.40  Le P. Teilhard de Chardin et Tresmontant : autour d'une rencontre (Marie-Jeanne Coutagne avec Marie Bayon de la Tour)

15.40  Tresmontant et la pensée allemande  (Edouard Husson)

16.40  Conclusion.

 

 

Contact : journeesclaudetresmontant@gmail.com

Facebook :  @journeesclaudetresmontant

A lire :  Claude Tresmontant, l'honneur de l'intelligence

https://philitt.fr/2017/04/16/claude-tresmontant-lhonneur...

 

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Claude Tresmontant dans son cabinet de travail à Paris (où j'ai eu l'honneur de le rencontrer à la fin des années 1980). Pour réaliser la rétroversion des évangiles, il avait conçu à son seul usage un dictionnaire du grec ancien à l'hébreu ancien.

 

19:28 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : christianisme

Commentaires

URGENCE

> Excellente initiative. Urgence de redécouvrir la vision judéo-chrétienne ample et profonde de Tresmontant, pour remédier au racornissement-recroquevillement du catholicisme français sur des fillonnades et des burkeries.
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Écrit par : girolamo / | 19/04/2017

PRÉCISION

> Il y a divers points à discuter chez Tresmontant : notamment en ce qui concerne le péché originel, mais on débattra du péché originel jusqu'à la fin des temps (croire facile cette question serait un 'wishful thinking').
Par ailleurs :
1. T. ne mettait pas en doute la Résurrection du Christ, malgré son insistance sur l'aspect "information" qui put laisser croire à une négligence quant à l'aspect "rédemption" (mais le 'felix culpa' est l'objet de débats depuis toujours entre théologiens reconnus)  ;
2. L'insistance de T. sur l'impossibilité (notion héritée de la pensée hébraïque ancienne) d'opposer l'âme au corps, était conforme à la pensée chrétienne fondamentale. Inopposabilité corps/âme dont la Résurrection du Fils est la consécration et la "preuve par neuf" divine...  
3. L'entreprise de rétroversion grec > hébreu  (dont T. présentait le résultat comme une hypothèse) se justifiait par :
a) le désir de dissiper le marcionisme latent de catholiques français, marcionisme dont on eut trop de preuves (à l'encontre par exemple de Jean-Marie Lustiger) ;
b) l'enrichissement (re-contextualisation) de la compréhension des textes néotestamentaires, textes compris de travers par des générations françaises successives à cause de "traductions" opaques car héritées du XVIIe siècle ("prévenez-vous d'honneur", était par exemple censé dire saint Paul dans le langage de Bossuet, etc). Langage propre à aggraver un marcionisme inconscient, et surtout à donner l'impression d'un catholicisme-musée...
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Écrit par : PP / | 20/04/2017

SALUBRE

> Redécouvrir Tresmontant est salubre à l'heure où l'identitarisme chrétien menace de subordonner le catholicisme à la "culture française" (version Le Pen) ou à la "culture européenne" (version néopaïenne repeinte en cathophilie pavé de l'ours). Non, non et non,
le catholicisme n'est pas une production du "génie de l'homme blanc européen" après nettoyage de "turbulentes écritures orientales" comme disait Maurras.
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Écrit par : Simon / | 20/04/2017

DÉBAT

> "la compréhension des textes néotestamentaires, textes compris de travers par des générations françaises successives à cause de "traductions" opaques".
Ne dispose-t-on pas aujourd'hui de traductions modernes, plus précises, comme la TOB ou la BJ ? Cette rétroversion exécutée par Tresmontant m'a toujours paru un projet un peu extravagant, et peu fondé. Ce n'est pas en ceci, probablement, qu'il restera le plus important pour les lecteurs d'aujourd'hui. Qu'en pensez-vous ?

Bégand


[ PP à Bégand :
- Peu fondé ? CT était un spécialiste de la philosophie antique. Hellénisant et hébraïsant,
il était à pied d'oeuvre. Et vouloir recontextualiser les origines chrétiennes est l'entreprise la plus légitime qui soit ! Cf la monumentale trilogie de Jean Daniélou (rééd. Desclée-Cerf 1991) : 'Théologie du judéo-christianisme' - 'Message évangélique et culture hellénistique' - 'Les origines du christianisme latin'.
- De toute façon, l'entreprise de CT fait partie de la recherche perpétuelle qui est la marque de l'intelligence chrétienne, et qui n'aura de fin qu'à la fin des temps.
- Comparer aussi avec la rétroversion en hébreu des évangiles par André Chouraqui : même entreprise que celle de CT, mais faite d'un point de vue juif, et aboutissant elle aussi à un résultat très "christophile". ]

réponse au commentaire

Écrit par : Bégand / | 20/04/2017

RECONTEXTUALISER LES ORIGINES DU CHRISTIANISME

> Pour recontextualiser les origines du christianisme, on peut également se référer au jésuite Marcel Jousse (1886-1961) et son "anthropologie du geste" (même s'il a un vocabulaire, un peu spécial, bien à lui, comme "bilatéralisme" pour parler du mouvement de balancier que fait toute personne qui récite ou apprend un texte dans une tradition orale). Même si c'est controversé, il s'oriente vers une origine araméenne du texte des évangiles, plutôt qu'hébraïque ( mais dans les deux cas les deux chercheurs penchent pour une origine sémitique; et, deuxième originalité, il pense que les évangiles ont été composés à l'oral et pour l'oral, avant d'être mis par écrit dans un second temps seulement (et traduits en grec dans la foulée), comme l'ont fait d'ailleurs les Juifs rabbiniques avec la Michna, la première partie du Talmud, qui veut dire justement "répétition".
Par ailleurs, pour éclairer les origines du Nouveau Testament, Marcel Jousse paraît avoir été précurseur dans la prise en compte des Targumim araméens, les traductions araméennes glosées de la Bible hébraïque à l'usage des Juifs de langue araméenne qui ne comprenaient plus l'hébreu. On trouve de plus en plus d'articles où il est question de cette source intéressante: St-Paul fait allusion, dans je ne sais plus épître à un certain Jannès et un certain Jambrès qui cherchaient à causer du tort à Moïse. Dans l'Ancien Testament strict, Septante ou hébreu, ces personnages sont totalement absents, mais on les trouve, comme par hasard, dans je ne sais plus quel Targum, dans la glose que le traducteur ajoute aux versets. Ou encore un Targum (entendu dans une émission de RCF) traduit et glose le premier verset de la Genèse (à peu près de mémoire) "Au commencement, Dieu (avec le nom Elohim) créa le Cieux et la Terre" qui devient "Au commencement, la Parole de Dieu (avec le Tétragramme au lieu de Elohim) créa et acheva avec amour les Cieux et la Terre". Ce qui semble être une étape intermédiaire avant l'évangile de St-Jean "Au commencement était le Verbe/la Parole".
Quant à l'apport de Marcel Jousse dans le domaine, il est allé jusqu'à écrire à la fin des années 1940, un livre sur les "Formules targoumiques du Notre Père", où (je ne l'ai pas lu) il affirme que toutes les formules du Notre Père sont tirées de divers passages de l'Ancien Testament, version glosée des Targumim araméens, que Jésus a rassemblé pour composer cette prière.
Sinon, dans le domaine de la lutte contre tout marcionisme ou tout antijudaïsme, il me paraît aussi une référence intéressante : les Juifs étaient si nombreux à certaines de ses conférences que les mauvaises langues disaient, de façon péjorative, que "les conférences de Marcel Jousse, c'est la synagogue"; et certains Juifs ont été impressionnés par "l'anthropologie du geste" qu'il développait, notamment avec le "bilatéralisme" mentionné plus haut, puisque qu'eux même "se balancent" quand ils étudient la Torah écrite ou la Torah orale (orale justement). Grâce à Marcel Jousse, ils déclaraient savoir enfin pourquoi leur tradition demande de "balancer leur Torah", parce que c'est une grande puissance mnémotechnique.
De surcroit, Marcel Jousse est aussi un antidote à tout esprit de suprématie coloniale ou, plus généralement, à tout ethnocentrisme et de sentiment de supériorité sur d'autres cultures, lui qui a étudié, alors qu'il faisait un long séjour aux Etats-Unis, le langage gestuel des Amérindiens (langage qui leur servaient d'abord à communiquer avec les autres tribus parlant des langues très différentes) qu'il rencontraient, ou étudié encore le "bertsularisme" basque, autre tradition orale qui mêle connaissance des textes traditionnels et improvisation de nouveaux récits en respectant des métriques et des rimes imposées à l'improvisateur.
Pour finir, il paraît que Claude Tesmontant a connu Marcel Jousse, et a suivi certains de ses cours, même s'il n'est parti exactement dans la même direction que lui (origine hébraïque des évangiles et écriture directement)..
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Écrit par : Aurélien Million / | 20/04/2017

TRADITION ?

> Merci pour ces précisions. On pourrait ainsi dire, contrairement à ce que je disais au départ, que la rétroversion chez Tresmontant ou l'apport de Marcel Jousse, et de quelques autres qui ont étudié dans cette direction les Ecritures, est de remonter vers l'origine, vers la Parole principielle, pour découvrir ce que l'homme peut du message divin. C'est ainsi je crois qu'il faudrait présenter les choses, pour dire combien il sera nécessaire toujours de pressentir le plus possible la tradition (au sens par exemple de René Guénon), et ceci dans la religion des textes.

Bégand


[ PP à Bégand- Quoiqu'en ce qui concerne Guénon, sa notion ésotériste de "la Tradition" soit profondément discutable ! (Autant que celle de Joseph de Maistre : cf son mémoire au duc de Brunswick sur la FM, et de nombreux passages des 'Soirées'...). ]

réponse au commentaire

Écrit par : Bégand / | 21/04/2017

JOUSE et al.

> " l'apport de Marcel Jousse, et de quelques autres ... " Voir les travaux de Pierre Perrier et Frédéric Guigain sur la récitation orale en araméen ... L'idée de mémorisation et de récitation par " colliers " remonte à Marcel Jousse (après étude sur des traditions orales encore vivantes) et a été systématisée par Pierre Perrier.
Rien à voir avec la retour à une Parole principielle (un fantasme sans consistance).
Mais ayant interrogé plusieurs enseignants du Collège des Bernardins, je constate que ces travaux leurs sont totalement inconnus aujourd'hui.
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Écrit par : Roque / | 22/04/2017

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