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03/04/2017

Macron, Fillon, Le Pen etc : bien dociles envers la FNSEA

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Six candidats pour conserver ce qu'il faudrait changer :


 

A Brest la semaine dernière, sept des candidats à la présidentielle sont venus parler devant la FNSEA. Sauf François Asselineau, ils ont exprimé - en termes plus ou moins directs - leur allégeance au productivisme agro-industriel : six (sur sept) ont promis de "diminuer les contraintes" environnementales et sanitaires, et de "libérer les entreprises agricoles" pour "doper la compétitivité"

Ils ont donc zappé les questions d'environnement.

Chantre libéral de la "société fluide", M. Macron a biaisé le sujet (comme il biaise tous les sujets).

Mention à M. Fillon, qui a fait le silence total sur la question des circuits courts, et qui a ironisé  - sans les nommer -  sur les associations qui combattent l'abattage industriel.

Mention spéciale à Mme Le Pen qui est allée jusqu'à : 1. condamner les actions de ces associations (en les accusant de "s'en prendre à des hommes qui travaillent dans des conditions difficiles")  ;  2. proposer de retarder (encore plus) les interdictions de pesticides.

L'attitude de M. Fillon est logique : il est le candidat d'un parti du big business qui a opté depuis plus d'un an pour l'écolophobie dans tous les domaines ; il attire ses supporters dans cette impasse, y compris ceux qui faisaient semblant jusqu'ici d'avoir souci de l'environnement ou de la condition animale.

Mais Mme Le Pen, pour sa part, se présente comme "la voix du peuple". Elle ne devrait pas ignorer que les consommateurs - le peuple -  sont de plus en plus exigeants en matière de sécurité sanitaire des aliments, donc de respect de l'environnement. Et qu'ils sont écoeurés de ce qui se passe aujourd'hui dans les abattoirs, enfer de l'élevage industriel... [*]

M. Fillon est libéral :  on ne s'étonne pas qu'il s'aligne sur la FNSEA, tyran libéral de tous les gouvernements français depuis des décennies.

Mais Mme Le Pen use d'éléments de langage anti-libéraux dans certains de ses meetings. Il est donc singulier de la voir parler en sens opposé devant les agro-industriels.

A moins que ce grand écart (dont on devine en faveur de qui il prendrait fin) ne révèle la vraie nature du "populisme" ?  Regardez M. Trump.

 

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[*]  Au cours de son voyage en Bretagne, Mme Le Pen a également condamné les quotas de pêche. Ce n'est pourtant pas à la petite-fille d'un patron de chalutier qu'on devrait avoir à expliquer la destruction de la ressource halieutique par la surpêche industrielle... (Et le fait que des quotas soient établis "par Bruxelles" ne signifie pas toujours qu'ils sont mauvais).

 

Commentaires

> Comme ça c'est clair : on sait pour qui ne pas voter !
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Écrit par : Pema / | 03/04/2017

ASSELINEAU

> "Tous les sept ont exprimé leur allégeance" Cette fois-ci, vous me décevez.
Certes, je n'aime pas employer les commentaires dans votre blog à fin de propagande électorale, mais vous m'y obligez.
Sans être un écologiste pur et dur François Asselineau s'attaque, lui, aux VRAIS mécanismes de pouvoir, ce qui n'est pas le cas de tous les écologistes de notre scène politique qui pérorent donc dans le flou. N’oublions pas, d’abord que l'industrialisation de notre agriculture est due en grande partie à la pression concurrentielle causée par le libre-échange mondial qu'il faut donc nettement dénoncer.
Dans son intervention, il a clairement attaqué l'idéologie productiviste de l'UE, réclamé l'interdiction générale des OGM, rejeté le TAFTA, défendu l'agriculture familiale et les approvisionnements de proximité.
Que veut-on de plus? Les anticapitalistes patentés ne cessent de dire qu'il faut changer de modèle économique. Ils se gardent bien de dire comment.
Asselineau lui, vise l'outil du pouvoir financier qu'est l'UE, au moins, ce n'est pas de la littérature.
Ecoutez complètement, en particulier les réponses aux questions:
https://www.upr.fr/actualite/intervention-de-francois-asselineau-a-fnsea
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Écrit par : Pierre Huet | 03/04/2017

> je suis surpris de voir que vous occultez dans votre article François Asselineau. Pourtant il est intervenu devant la FNSEA et je vous laisse prendre prendre connaissance de ce qu'il a dit, justement sur le sujet qui vous occupe, ici : https://youtu.be/9fGOmpi-_P4?t=209.
François Asselineau explique clairement que pour sortir de l'idéologie productiviste et développer la production locale il faut sortir des traités européens. Non pas les renégocier comme le disent les autres candidats, mais bien en sortir car chacun sait aujourd'hui que pour renégocier les traités il faut l'unanimité des 27 (28) pays européens : ce qui est impossible.
Si vous souhaitez en savoir plus sur son programme concernant l'environnement et l'écologie, c'est par ici : http://m.upr.fr/#!section=17177739&cat=0&item=11412556, mais également là : http://m.upr.fr/#!section=17177739&cat=0&item=11412566.
Je pense qu'il serait intéressant que vous modifiez votre article afin de faire apparaître cette différence...
Bien à vous,
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Écrit par : Guinet / | 03/04/2017

RECTIFICATION

> Réponse à Pierre Huet et Guinet :
- Dans la première version de cette note, je ne parlais en effet que des trois candidats privilégiés par les sondages. L'un des quatre autres, M. Asselineau, tient sur le système économique un langage original. Rendons-lui cette justice. J'ai rectifié ma note en ce sens.
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Écrit par : PP / | 03/04/2017

TROP DE LOIS, MAIS POURQUOI ?

> La FNSEA veut une agriculture productiviste et dénuée de contrainte. Et après elle va se plaindre d'être étranglée par la grande distribution (ce qui est bien réel).
Alors les ministres de l'économie successifs pondent des lois tous les trois ans en moyenne (NRE, LME, PME, Sapin 2 à qui mieux-mieux...) pour lutter contre les abus de la grande distribution alimentaire.
Mais plutôt que de se saisir du problème par les cornes et de permettre à l'Etat de prendre en main l'économie, on traite le problème à sa surface. On s'invente un dogme selon lequel si les contrats de la grande distribution ne sont pas équitables, c'est parce qu'il n'y a pas assez de négociation. Alors on impose un formalisme dans la rédaction du contrat et les pourparlers qui ne change rien au problème.
Et après on va dire que la France est bardée de lois ubuesques. Il y a toujours un François Baroin dans le coin pour avoir ce trait de génie: "La France est le dernier pays marxiste après la Corée du Nord". Or, je pense que le problème de la législation en France n'est pas tant une tendance marxiste (curieusement les droiteux qui hurlaient à la dictature socialiste en 2012 reprochent aujourd'hui à Macron d'être ultralibéral tout en ajoutant qu'il est le digne héritier d'Hollande).
De mon pauvre point de vue, le problème, c'est plutôt une politique libérale avec un vernis interventionniste complètement étriqué pour sauver les apparences. Cela dit, ce vernis est toujours mieux que rien, je ne suis pas pour le supprimer. Par exemple, en droit du travail, je constate que beaucoup de règles ne traitent pas les problèmes au fond mais imposent un formalisme à l'employeur. Et pourtant il vaut mieux que ce formalisme existe plutôt qu'il n'existe pas. Mais dès lors que l'employeur est bien doté en juristes et qu'il sent que le salarié est plutôt naïf, la loi ne l'empêche en rien de faire ce qu'il veut.
Il est difficile d'énoncer une généralité pour les 20 000 lois en vigueur en France, mais je trouve que cette tendance existe.
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Écrit par : Cyril B / | 03/04/2017

> Et Mélenchon ?
https://www.youtube.com/watch?v=LcTES8fuM1o
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Écrit par : PMalo / | 03/04/2017

LES UNS ET LES AUTRES

> Notons aussi Nicolas Dupont-Aignan qui parle de renégocier les traités européens pour sortir de la concurrence déloyale qui tue à petit feu le monde agricole (sauf les plus gros). Il propose juste d'élaguer certaines normes stupides (se voulant parfois écologiques). Voir son projet http://www.nda-2017.fr/theme/agriculture
Jean Lassalle dans la même idée : http://jeanlassalle2017.fr/2017/03/09/renouveau-de-lagriculture-francaise-passe-projet-de-societe/
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Écrit par : Airault Alain / | 04/04/2017

> Dont acte, je vous remercie pour cette rectification.
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/04/2017

MÉLENCHON

> Je suis étonnée que vous ne parliez pas de Mélenchon. Il a un programme extrêmement détaillé pour sortir du productivisme agricole, et pour revenir à une agriculture paysanne et locale sans intrants chimiques , ce serait absurde qu'il fasse allégeance à la FNSEA . Il est d'ailleurs en accord avec la Confédération Paysanne.

NL


[ PP à NL - Mais si je n'ai pas parlé de Mélenchon, c'est qu'il n'était pas présent lors de cette séance avec la FNSEA... Hamon non plus, d'ailleurs. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Nathalie Larnicol / | 04/04/2017

> Oui mais comme vous parlez de 6 candidats et n'en nommez que 3 puis 4 , on peut supposer que les non nommés sont Hamon et Mélenchon.

NL


[ PP à NL - J'en suis navré. Je supposais connu le fait que ni Hamon ni Mélenchon n'étaient venus à cette réunion. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Nathalie Larnicol / | 04/04/2017

@ Cyril B

> Vous mettez le doigt sur un point très important: la complexité des règlementations crée une charge supportable et contournable pour les structures puissantes, insupportable pour des fermes ou des entreprises familiales.
La question est liée aussi à celle de l'effectif de la fonction publique et de son emploi pertinent.
Un vaste chantier !
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Écrit par : Pierre Huet / | 05/04/2017

Les commentaires sont fermés.