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25/11/2016

Avent - Le pape et la 'doctrine sociale' de l'Eglise réelle

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Rien à voir avec le pseudo-catholicisme

dont parlent nos journaux cette semaine :


 

 

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
AU FESTIVAL DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L'EGLISE

Vérone, 24 novembre

 

 

<<  Je vous salue tous cordialement vous qui participez au sixième Festival de la doctrine sociale de l‘Eglise. Le thème de cette année est : "Au milieu des gens", ce qui exprime une grande vérité : nous sommes faits pour être au milieu des autres, comme je le rappelais au lendemain de mon élection comme évêque de Rome.

Notre humanité s’enrichit beaucoup si nous sommes avec tous les autres et en quelque situation qu’ils soient. C’est l’isolement qui fait mal, et non le partage. L’isolement développe la peur et la méfiance et il empêche de jouir de la fraternité. Nous devons bien nous dire que l’on court plus de risques quand nous nous isolons que quand nous nous ouvrons à l’autre : la possibilité de nous faire du mal ne réside pas dans la rencontre mais dans la fermeture et le refus. Cela vaut aussi lorsque nous prenons quelqu’un d’autre en charge : je pense à un malade, un vieux, un immigré, un pauvre, un chômeur. Quand nous prenons soin de l’autre, nous nous compliquons moins la vie que lorsque nous sommes centrés seulement sur nous-mêmes.

Être au milieu des gens ne signifie pas seulement être ouverts et rencontrer les autres mais aussi se laisser rencontrer. C’est nous qui avons besoin d’être regardés, appelés, touchés, interpellés, c’est nous qui avons besoin des autres pour pouvoir participer à tout ce que les autres peuvent donner.

La relation requiert cet échange entre les personnes : l’expérience nous dit qu’habituellement, nous recevons des autres plus que nous ne nous donnons. Au milieu des nôtres, il y a une richesse humaine authentique. Il y a d’innombrables histoires de solidarité, d’aide, de soutien, vécues dans nos familles et dans nos communautés.

C’est impressionnant comme certaines personnes vivent avec dignité les restrictions économiques, la douleur, le travail dur, l’épreuve. En rencontrant ces personnes, tu touches du doigt leur grandeur et tu reçois comme une lumière qui fait voir clairement que l’on peut cultiver une espérance pour l’avenir. On peut croire que le bien est plus fort que le mal parce qu’ils sont là.

En étant au milieu des gens, on a accès à l’enseignement des faits. Je prends un exemple : on m’a raconté qu’une jeune fille de 19 ans est décédée il y a peu de temps. La douleur a été immense, de très nombreuses personnes ont participé à ses obsèques. Ce qui a frappé tout le monde, ce n’est pas seulement l’absence de désespoir, mais la perception d’une certaine sérénité. Après les obsèques, les personnes se disaient leur stupeur d’être sorties de la célébration soulagées d’un poids. La maman de la jeune-fille a dit : "J’ai reçu la grâce de la sérénité."

La vie quotidienne est tissée de ces faits qui marquent notre existence: ils ne perdent jamais leur efficacité même s’ils ne font pas partie des titres des quotidiens. C’est ce qui se passe vraiment : sans discours ou sans explication, on comprend ce qui dans la vie a de la valeur ou pas.

Être au milieu des gens signifie aussi sentir que chacun de nous fait partie d’un peuple. La vie concrète est possible parce qu’elle n’est pas la somme de nombreux d’individus, mais l’articulation de nombreuses personnes qui concourent à la construction du bien commun.

Être ensemble nous aide à voir l’ensemble. Quand nous voyons l’ensemble, notre regard est enrichi et il on trouve évident que les rôles que chacun joue à l’intérieur des dynamiques sociales ne puissent jamais être isolés ou absolutisés.

Quand le peuple est séparé de qui commande, quand on fait des choix en vertu du pouvoir et non du partage populaire, quand qui commande est plus important que le peuple et que les décisions sont prises par un petit nombre, ou sont anonymes, ou sont toujours dictées par des urgences (vraies ou présumées), alors l’harmonie sociale est en danger avec de graves conséquences pour les gens : la pauvreté augmente, la paix est en danger, l’argent commande et les gens vont mal.

Donc être au milieu des gens non seulement fait du bien à la vie des individus, mais c’est un bien pour tous. Être au milieu des gens met en évidence la pluralité des couleurs, des cultures, des races et des religions. Les gens font toucher du doigt la richesse et la beauté de la diversité. On ne pourrait réduire la variété à l’uniformité, la pluralité de pensée et d’actions à un modèle unique d’action et de pensée, que par une grande violence.

Quand on est avec les gens, on touche l’humanité : il n’y a jamais seulement la tête, il y a toujours aussi le cœur,  il y a plus de concrétude et moins d’idéologie.

Pour résoudre les problèmes des gens, il faut partir d’en bas, se salir les mains, avoir du courage, écouter les laissés-pour-compte.

Je pense qu’il nous vient spontanément de nous demander : comment fait-on pour agir ainsi ? Nous pouvons trouver la réponse en regardant Marie. Elle est servante, elle est humble, elle est miséricordieuse, elle est en chemin avec nous, elle est concrète, elle n’est jamais au centre de la scène, mais elle est une présence constante.

Si nous la regardons, nous trouvons la meilleure façon d’être au milieu des gens. En la regardant, nous pouvons parcourir tous les sentiers de l’humain sans peurs ni préjugés, avec elle, nous pouvons devenir capables de n’exclure personne.

Voilà mon souhait pour vous tous.  >>

 

 

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Zenit   (trad. Anita Bourdin)

 

 

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