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02/10/2016

En politique : ce qui est chrétien et ce qui ne l'est pas...

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La "force de l'amour" (2Tm 1, 6-14) est incompatible avec les forces de haine. La référence chrétienne est incompatible avec  la confusion venimeuse des partisaneries :


 

 

On mélange un peu trop la référence "catho" et les batailles de basse-cour des partis politiques : comme s'il suffisait d'avoir défilé contre la loi Taubira pour être "catholique", alors que la pensée sociale de l'Eglise (notamment depuis Laudato Si') donne des directives autrement plus vastes et plus exigeantes - notamment en économie.

Sortir de la confusion actuelle va demander des efforts. On attend des évêques des positions claires et fortes : des critères de discernement permettant de dire ce qui est chrétien et ce qui ne l'est pas, à partir de données objectives en ce qui concerne les politiques : donc à partir de leurs programmes... Ne pas analyser les programmes serait renoncer à dire quoi que ce soit avant les élections  - donc approuver d'avance tout ce que fait le pays légal (César collectif de la droite et de la gauche confondues), qui tirerait avantage de cette docilité de l'Eglise.

Dans les programmes - juppéiste, sarkozyste, fillonniste, hollandiste (?), lepéniste, mélenchonniste, etc - qu'est-ce qui est christo-compatible  et qu'est-ce qui ne l'est pas ?  Souhaitons que les critères pour y répondre figurent dans la déclaration que prépare la conférence épiscopale.

En attendons, évitons les sur-réactions et les mises en cause prématurées.

Demandons un peu de décence aux partisans : aucun parti ne peut se dire plus catho-friendly que les autres, parce que la pensée de l'Eglise a de quoi déranger tous les partis.

Les partisans voudraient un "catholicisme" qui soit l'aumônerie de leur parti ? Sans doute y a-t-il (à droite) des candidats aumôniers, mais c'est sous leur responsabilité personnelle ; l'Eglise en elle-même ne se laisse pas prendre en otage.

Le label "catholique" ne se laisse pas non plus prendre en otage, et l'on mesure pourquoi en lisant les textes liturgiques de ce dimanche. Voici le commentaire de Hans Urs von Balthasar sur la 2ème lettre de Paul à Timothée, 2 (8-13) :

<< Dieu ne nous a pas donné un esprit de peur. L'élu doit se rappeler l'Esprit qui lui a été conféré par l'imposition des mains. Il doit "raviver" le feu qui est en lui et qui couve peut-être encore, car c'est un "esprit de force, d'amour et de pondération". Ne séparons pas ces trois mots : la force se trouve justement dans l'amour, et celui-ci n'est pas extatique, mais réfléchi et prudent, pour lutter d'une manière sensée ; cette force de l'amour est l'arme du chrétien... Dans la force prodiguée par le Saint-Esprit, on doit persévérer, "demeurer" dans "l'amour" donné, et ceci conformément à l'exemple des saints qui, même en, prison, gardaient la force de souffrir pour l'évangile, ce qui est justement le "bon combat" (2 Tm, 4-7), seul fructueux parce que mené conjointement avec l'Agneau. >>

C'est loin du débat entre politiques ? Oui, mais c'est le coeur du débat du chrétien avec lui-même. S'il s'écarte de l'Evangile il ne peut plus dire qu'il agit en tant que chrétien - y compris sur le terrain politique. "Là où Je Suis, là aussi sera mon serviteur..." (Jean 12,26). Seuls les saints parviennent à suivre le Christ ? Oui, mais ils y parviennent : raison pour laquelle on doit les imiter.

Essayons au moins de ne pas faire le contraire. Si "son arme" devient la force de la haine, le chrétien devient païen. Il se gonfle de mots. Il se perd.

 

"Jésus, le Christ, lumière intérieure

Ne laisse pas nos ténèbres nous parler..."

 

 

16:45 Publié dans Idées, Politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : catholiques

Commentaires

INDÉMONTRABLE

> Si aucun parti ne peut se dire plus catho-friendly que les autres , je pense néanmoins que certains partis le sont beaucoup moins que d'autres et que c'est peut-être là qu'il faut rechercher pour qui voter, le moindre mal ou faut-il s'abstenir ?


JCK


[ PP à JCK :
- Chaque parti a des éléments de programme conformes à la DSE et d'autres incompatibles avec elle et l'Evangile.
- Alors quel discernement opérer sans tomber dans la subjectivité totale, ou dans le vieux mensonge râpé sur les faux "points non négociables" ?
Faut-il réellement dédaigner les questions sociales (contrairement à l'Evangile) et hypertrophier les questions juridico-sexuelles (que l'Evangile n'effleure presque pas) ? et même sur ces dernières, quel est donc le parti qui vous paraîtrait digne de confiance ? Y aurait-il une personnalité politique menant une vie privée conforme à ce genre d'éthique (condition minimum pour pouvoir simplement la prôner en public sans se faire huer) ?
Poser la question, c'est hélas y répondre. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Jean Claude Kill / | 03/10/2016

PRIORITÉ

> Point de vue et d'action strictement personnel: je préfère soutenir en priorité une action visant à rétablir une fonction politique capable de tenir la finance à sa place: utile mais subordonnée, ceci dans un mouvement dont les fondateurs sont honnêtes pour autant que je sache, en tout cas sans vies publiquement scandaleuses.
Dans ce mouvement avant tout patriotique et rassemblant des gens venus d'un peu partout dans un esprit de résistance, les sujets "sociétaux" sont considérés comme facteur de division et donc hors du champ d'action. JCK sait de qui il s'agit.
Cela ne m'empêche pas de soutenir d'autres structures de nature associative sur les questions familiales.
______

Écrit par : Pierre Huet / | 03/10/2016

ÉLÉMENTS

> Bonjour,
les évêques à défaut de critères de discernement ont publié en juin dernier quelques éléments de réflexion : http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/422466-2017-annee-electorale-quelques-elements-de-reflexion/
______

Écrit par : Patrick Pique / | 05/10/2016

Les commentaires sont fermés.