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29/06/2016

Opinion Way : 67% des Français interrogés estiment que "l'Eglise n'est pas assez présente aux périphéries"

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Sondage Opinion Way, ponctuant le premier rapport de la Conférence des évêques de France. À méditer en cette fête des saints Pierre et Paul :


 

►  Communiqué de la CEF :


<<  En novembre 2014, l’Assemblée plénière des évêques de France a initié la démarche consacrée à l’évangélisation en monde populaire et l’a défini comme un axe prioritaire d’action pour les trois prochaines années.

Nombreux sont déjà les acteurs d’Église qui œuvrent au quotidien. Signe d’Évangile dans le monde populaire, ils créent ou recréent du lien social et fraternel, ils sont présents et agissent dans les quartiers « difficiles », les « cités », le monde rural…. Ce rapport tend à montrer les attentes vis-à-vis de l’Église d’une part et la diversité des publics que l’Église rejoint d’autre part. Il pointe aussi la nécessité d’une approche globalisée de l’individu et d’un décloisonnement des acteurs.

Le sondage (Opinion Way)

Le sondage a été réalisé auprès de 1000 français

Place de l’Église aux périphéries

  • L’Église est plus attendue par les jeunes français âgés de 18 à 24 ans que par leurs aînés (25-34 ans).

  • Pour 67 % les français interrogés, l’Église n’est pas assez présente en périphéries (surtout en quartiers populaires).


Message du Pape sur les périphéries
Pour les français interrogés, la déclaration du Pape vise à aller plus vers les personnes exclues de la société (SDF, personnes âgées, seules etc.) et globalement à aller plutôt dans les quartiers populaires (67%). Pour 61 % des personnes sondées, l’Église a un rôle à jouer auprès des personnes en souffrance, pour 54 % d’entre elles, l’Eglise doit être présente dans les quartiers populaires, 51 % pensent qu’elle a un rôle à jouer auprès des personnes non croyantes et éloignées de l’Eglise et enfin, 41 % considèrent que l’Eglise doit être présente dans les campagnes.

Les jeunes sont plus sensibles à l’appel du Pape François car ils découvrent l’Église avec lui (nous ne sommes plus dans la génération Jean-Paul II) ; cette nouvelle génération est plus sensible aux messages du Pape François.

Le rôle de l’Église au niveau local
L’Église doit agir en partenariat avec les autres associations présentes sur le terrain (69%). Elle doit être aux côtés des plus en difficulté (68%). Seulement 40% considèrent que les activités en rapport avec la foi et le culte de l’Église sont importantes. Les français attendent de l’Église qu’elle assure prioritairement une mission sociale.



L’enquête sur le terrain
Actions de l’Église
Plus de 50% des activités de l’Église auprès des plus fragiles se déroulent en dehors des paroisses (hôpitaux, prisons, lieux publics, etc.).

Présence auprès des plus fragiles
L’Église est présente auprès des plus fragiles principalement dans les villes (30%) et en cités (28%).
On remarque que les zones rurales ne sont pas oubliées (17%).

Populations concernées par les actions de l’Église

  • 32% migrants et réfugiés

  • 27% familles

  • 26 personnes seules ou isolées

  • 20 % auprès des jeunes

Typologie d’actions associatives sur le terrain

  • 28% aide contre l’exclusion et la précarité

  • 27 % évangélisation

  • 20% accompagnement spirituel

Typologie des bénévoles

  • 60% des bénévoles ont moins de 65 ans (ce sont donc des actifs)

  • 90% des personnes engagées dans des associations sont bénévoles. >>

 

 

 

►  Mon commentaire :

 

Ce sondage dissipe une idée fausse (servie à la fois par les médias et par un courant "conservateur" du catholicisme hexagonal) : l'idée selon laquelle l'Eglise se confondrait par destination avec une certaine fraction de la bourgeoisie, cette fameuse "France bien élevée" que des agité(e)s célébraient il y a trois ans. L'embourgeoisement sociologique de nombreuses paroisses est un fait dû à la raréfaction du catholicisme populaire en France, mais ce phénomène significatif doit nous inquiéter ; en effet l'identification à une seule classe ne correspond pas à la vocation de l'Eglise telle que la définit le Christ... et telle que se la figurent nos concitoyens d'après Opinion Way.

C'est le contraire de ce que prétendent les bergogliophobes. Selon eux, les directives "dérangeantes" du successeur de saint Pierre s'écarteraient de la mission de l'Eglise... Mais ils se font une idée radicalement fausse (muséographique) de cette mission. L'Eglise n'est pas la cellule de soutien psy ("spi") d'une arrière-garde de la bourgeoisie ! Sa vocation est de vivre avec le Christ, donc : 1. avec tous les milieux sociaux, y compris les plus "périphériques" ; 2. avec "les personnes non croyantes et éloignées de l'Eglise", comme dit le rapport de la CEF... "Seulement 40 % considèrent que les activités en rapport avec la foi et le culte de l'Eglise sont importantes"," 60 % des Français attendent de l'Eglise qu'elle assure prioritairement une mission sociale" ?  Evidemment : 60 % des Français - voire plus - étant incroyants, on ne voit pas pourquoi ils privilégieraient les activités de foi ; or ces 60 % sont ceux à qui l'Eglise doit faire connaître le Christ. Le chemin de cette découverte (qui est la nouvelle évangélisation) est le témoignage christique indiqué en Matthieu 25 :

<< Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”. Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. >>

 

Et n'oublions pas ce que souligne aussi Opinion Way : l'impact du pape François auprès des 18-24 ans, âge où l'on cherche le sens de l'existence... Le rôle providentiel de ce pape est d'indiquer la priorité : en tête le principe et fondement, qui est le témoignage de vie évangélique comme le Christ nous le demande ! Quant aux "valeurs", ce ne sont que des effets secondaires : elles ne valent que ce que vaut en chacun de nous sa vie évangélique ; perspective qui rend sa juste proportion au rôle de ces "cathophiles mais pas chrétiens" qui donnaient le ton à droite il y a trois ans... et qui diffusent aujourd'hui la bergogliophobie.

En cette fête de saint Paul (la vie spirituelle comme révolution permanente) et de saint Pierre ("c'est une inspiration du ciel qui a instruit Pierre" [1]), j'emprunte ma conclusion à Parole et prière : << Qui est le pape pour moi ? Qu'il s'appelle Pierre, Benoît ou François, il est le roc sur lequel Jésus a fondé son Eglise et à qui il a remis les clefs de son Royaume. Il est le pasteur suprême à qui je dois l'obéissance de ma foi. Elle ne doit pas avoir d'ombre si je ne veux pas blesser l'unité de l'Eglise, corps du Christ. Je lui dois attachement filial. >>

 

_____________

[1]  saint Léon le Grand, Ve siècle.

 

Commentaires

Merci PP

> ...pour ce rappel des périphéries à évangéliser, et merci de nous communiquer ce commentaire de saint Léon le Grand, en cette fête des saints Pierre et Paul : « C'est une inspiration du ciel qui a instruit Pierre ».
De fait, quand j’entends Matthieu 16:16 – « Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !” » –, c‘est immanquable… j’ai le cœur plein de joie et je pleure !
La seule explication que j’ai trouvée à ce phénomène, c’est que cette parole de Pierre, précisément, nous ouvre le ciel…
Bonne fête à tous !
______

Écrit par : Denis / | 29/06/2016

LE VRAI ?

> Quelle tristesse de voir à quel point le langage du "management" et de l'"entreprise" a contaminé jusqu'aux clercs... C'est cette perméabilité au langage du spectacle qui rend ces mêmes clercs de plus en plus imperméables à la vraie vie des vrais gens - ou plus exactement à la vie des gens, à notre vie, dans la mesure où il y subsiste encore un peu de vrai...

BG


[ PP à BG - Au delà des chicanes de vocabulaire, ce rapport indique des faits. La vraie vie des vraies gens, c'est que la majorité des Français de 2016 sont agnostiques et ignorent le contenu de la foi chrétienne... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Benoît Girard / | 29/06/2016

LES FRANÇAIS

> Je suis bien d'accord avec ce sondage mais.... ma seule réserve porte sur les gens qui ont cette opinion: "les Français" sont-ils bien placés pour en juger ?
Car l'Église et particulièrement les chrétiens sociaux (et ceux qui ignorent qu'ils sont chrétiens sociaux) agissent toujours dans la discrétion.
D'ailleurs le reproche porte sur le "pas assez" car pour le reste, les périphéries, elle est quasiment la seule à y aller (non! Pas "gloria mihi" mais "gloria uxori Domini")
En conclusion:
1/dont acte.
2/Mais que les Français nous y accompagnent.
Parce que c'est trop facile sinon !
Même si en tant que chrétien j'accepte parfaitement qu'on soit plus exigeant avec moi ( et Dieu lui-même l'est), j'ai le droit de proposer aux autres de m'accompagner dans une bonne action, c'est même un devoir.
Aller vers les périphéries ce serait y aller avec tous les Français non catholiques et là on aura un vrai mouvement populaire, un vrai enthousiasme (à une époque où l'on parle d'identité nationale ce serait un réel progrès de la faire reposer sur l'entraide locale et au quotidien).
En tous cas, il y a là pour l'Église un bon moyen de retrouver un rôle moteur dans la société et parfaitement conforme à l'Évangile: en se faisant serviteur, en montrant l'exemple.
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Écrit par : E Levavasseur / | 29/06/2016

RELIGION POPULAIRE

> Eh oui cher PdP
On a changé radicalement la liturgie, la catéchèse, la presse catholique, le discours des évêques ...eh bien malgré ces changements radicaux, le moins qu'on puisse dire est que l'opinion n'a rien perçu de très concret...
Il y avait sans doute plus d'ecoute des milieux populaires dans le clergé de 1960..
Curieux n'est ce pas ?

Roger


[ PP à Roger
- Exact.
- Vatican II n'est pour rien dans ce qui fut alors commis en son nom, au contrepied de ce que les pères conciliaires avaient voulu et voté.
- Le pape François souligne souvent le rôle néfaste du dessèchement des années 1970 qui s'est traduit, entre autres, par un rejet de la religion populaire. Avec les effets que l'on a constatés. Dès ces années-là, un dominicain comme Serge Bonnet (que j'ai bien connu) s'insurgeait contre ce rejet ; il dut en payer le prix par un ostracisme qui dura dix ans. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Roger / | 29/06/2016

ABSTRACTIONS

> Durant tout mon ministère, j'ai pensé que la « pastorale » est une abstraction. Et c'est cette abstraction qui produit les structures et les organigrammes.
Ce qui existe -- la réalité -- ce sont les fidèles : ils ont besoin de rencontrer leur curé pour un conseil, une confession particulière, pour baptiser leur enfant, marier leur fille, aller au chevet de leur grand-père qui se meurt, faire les rites d'enterrement de leur grand-mere, se trouver au confessionjal avant la messe, etc.
Et non pas ces « permanences » de 7 h.30 à 9h, après quoi ils ne rencontrent que des secretaires ! Il faut se dire aussi qu'en tout règlement que le prêtre fait, il s'y enferme et y enferme son ministère. C'est cela la réalité. Le reste n'est qu'abstraction. Et l'abstraction n'est pas évangélique, comme il resort du passage de Mt. 25 que vous citez fort à propos.
______

Écrit par : P. Jean-Claude Alleaume / | 30/06/2016

@ P. Jean-Claude Alleaume :

> encore si les permanences étaient de 7h30 à 9h ! Là où je vis, elles sont de 17h à 19 h, voire seulement 18h.
Trouver un prêtre pour une confession, quand on travaille et qu'on est soit encore au travail, soit dans les transports ? C'est impossible.
Rares sont les paroisses qui ont des horaires de confessions hors des heures où les pénitents potentiels sont eux-mêmes au travail. Et après, on s'étonne qu'il y en ait si peu...
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Écrit par : Edel / | 02/07/2016

L'Eglise pas assez présente ?

> L'Eglise c'est des hommes et des femmes. Donc l'Eglise pas assez présente, c'est des hommes et des femmes pas assez présents ; donc peut-être faudrait-il aussi se poser la question de quelle place ces personnes accordent à l'Eglise, et où se situent-ils par rapport à elle, à quels efforts sont-ils prêts à consentir pour que cela change ?
Pourquoi "l'Eglise", cela ne serait-il pas eux-même ?
S'ils sont dedans, à quoi passent-ils leurs temps, s'ils sont en dehors et qu'ils demandent plus à l'Eglise, c'est qu'ils reconnaissent qu'elle apporte un +, pourquoi alors donc n'y entrent-ils pas ?
(Et n'oublions pas qu'en parallèle l'Etat vient assimiler l'église à un lobby).
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Écrit par : franz / | 04/07/2016

IL EST TEMPS

> L'Eglise, c'est aussi nous les fidèles, non? A nous de nous engager pour la servir et servir le Christ.
Il n'y a pas de permanence? Pourquoi ne pas en tenir nous-même? Dans notre diocèse de Moulins, notre évêque à lancé "paroisse en mission" pour évangéliser. Ma paroisse à un curé et , par chance, 4 diacres pour 27 clochers... Pour ma part, j'assure le chapelet et je rempile pour du KT (ça va me changer des mes ados habituels...).
Il est temps que nous, laïcs, comprenions que nous devons aussi évangéliser et mettre les mains à la pâte. Cessons de nous conduire en consommateur de service et témoignons de notre foi et de notre espérance.
______

Écrit par : VF / | 05/07/2016

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