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22/04/2016

Climat : l'accord de Paris n'est encore que du vent

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C'est sa seule contribution aux énergies renouvelables :


 

 

"Moment d'histoire", annonçait tout à l'heure le secrétaire général de l'ONU en ouvrant (à New York) la cérémonie de signature de l'accord de Paris sur le climat. "Jamais un si grand nombre d'Etats n'avaient signé un accord international en une seule journée", constatait-il devant les 176 délégations réunies dans la grande salle des Nations-Unies.

François Hollande s'est avancé le premier pour signer le registre. Barack Obama n'était pas là ; il était à Londres où il organisait le maintien du Royaume-Uni dans l'UE*. Car l'Europe doit être ce que Washington veut qu'elle devienne : une seule zone de chalandise de 500 millions de consommateurs, sous le régime du libre-échange transatlantique...

Le problème est que cette priorité commerciale (la consommation de masse) répond à un impératif économique (le productivisme) incompatible avec les objectifs allégués de la COP 21. Tous les signataires de l'accord de Paris le savent.

"On attend un signal fort des gouvernements", disent les ONG et les climatologues ; mais ce signal passe par la ratification de l'accord, plus qu'hypothétique chez certains acteurs majeurs (p. ex. les Etats-Unis*). Elle passe aussi par la politique que suivront les Etats : or une partie d'entre eux – notamment en Europe et en Amérique – sont résolus à ne rien faire ; l'UE a décidé de ne pas revoir ses engagements à la hausse en 2018, comme ce serait pourtant nécessaire ; etc.

Quant à la machine ultralibérale globale, elle tourne à plein régime dans le mauvais sens : l'OMC vient de casser le dispositif indien de soutien aux énergies renouvelables parce qu'il était "plus favorable aux entreprises locales qu'aux multinationales"... Les Etats "sont coincés par des outils qu'ils ont eux-mêmes créés", déclare à la presse l'économiste Maxime Combes. 

"Les pétroliers, les gaziers font comme s'il n'y avait jamais eu de COP 21", ajoute Célia Gautier du Réseau Action Climat. On pouvait s'y attendre, comme nous l'avions annoncé notamment aux Assises chrétiennes de l'écologie en août 2015 ! Les gouvernements ne bougeront que s'ils n'y sont contraints par un mouvement populaire capable d'exercer "une saine pression sur les dirigeants" (comme dit l'encyclique Laudato Si'), et ce mouvement n'a pu se manifester à Paris lors de la COP 21 – puisque MM. Hollande et Valls ont mis à profit l'état d'urgence pour empêcher la Marche mondiale du 29 novembre. L'important pour eux était de surfer sur le prestige d'une réunion de leaders mondiaux, sorte de Festival de Cannes des politiciens ; puis de la rentabiliser en termes de pré-campagne électorale... comme si les électeurs français s'étaient souciés de la COP, sauf à maudire ses embouteillages s'ils étaient Parisiens.

Résumons : l'accord de Paris n'existera que s'il est ratifié (premier point d'interrogation). Il n'aura d'effets ensuite que si les gouvernements jouent le jeu (deuxième point d'interrogation)... Contrairement à ce que rabâchent les "climato-négationnistes", les COP laissent sceptiques les "climato-lucides" : elles ne seront efficaces qu'éperonnées par un puissant mouvement populaire.

 

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* Hillary Clinton est alignée sur Wall Street. Quant à Donald Trump, il conchie le climat et la communauté scientifique : « Warming is a stinking hoax ! »  (Le warming - "réchauffisme" en VF - est une injure polémique lancé il y a quinze ans par les officines américaines que financent les pétroliers, notamment Koch Industries ; contempteur des subventions des pétro-gaziers à son rival Ted Cruz, Trump n'en emprunte pas moins leur matériel de propagande).

 

 

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Commentaires

HULOT etc

> Le vent, en l’occurrence, souffle de partout. Regardez cette tentative de rapprochement – heureusement avortée – entre Emmanuel Macron et Nicolas Hulot…
( http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2016/04/11/25002-20160411ARTFIG00200-hulot-admet-avoir-des-convergences-avec-macron.php )
Lequel Hulot serait maintenant la proie d’un lobbying d’élus du PC, ardents d’en faire le candidat de la gauche de la gauche à la présidentielle si Pierre Laurent jetait l’éponge ( http://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/presidentielle-2017-si-ce-n-est-pas-laurent-les-communistes-preferent-hulot-19-04-2016-2033340_1897.php#xtor=CS3-194 ). Du vent ?
Reste que si Hulot se lance – clairement, c’est-à-dire en choisissant le partage du fruit du travail et en oubliant donc ses rêves d’union nationale avec cette droite et sa variante gauche maladroite abruties par le libéralisme –, je vote pour lui. Au moins, nous en finirons avec l’EPR et autres gabegies nucléaires et serons assurés du développement des énergies vertes.
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Écrit par : Denis / | 22/04/2016

NOUS FAIRE RIRE

> Ca n'a pas grand chose à voir, mais c'est par rapport à la photo de Trump. Chez nous Sarkozy faisait du vélo. Poutine, lui fait tout: il va à la pêche, il est ex-champion de sambo et remet les médailles, il fait de l'ulm, etc...
Les hommes politiques français sont vraiment nuisibles à leurs concitoyens, il n'y a aucun doute sur la question. Mais si au moins il pouvaient nous faire rire, en se rendant vraiment ridicules. Trump, lui n'a aucun problème pour ça: http://www.directmatin.fr/buzz/2016-03-16/video-quand-donald-trump-sillustrait-sur-un-ring-de-catch-725097
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Écrit par : ND / | 22/04/2016

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