15/12/2015
"La course au discours le plus pro-business"
À quoi sert le climat "d'état d'urgence" instauré par l'exécutif :
M. Valls s'attire l'ironie en sonnant la charge (une fois de plus) pour annoncer qu'il va mettre le paquet sur l'emploi – et qu'on va voir ce qu'on va voir, puisque M. Macron doit lui apporter « des idées » d'ici à la fin de cette semaine... On connaît les « idées » de M. Macron, sorte de jeune-giscardien 1975 façon Jurassic Park ; on connaît aussi leur résultat : zéro. Pourquoi M. Valls s'expose-t-il ainsi à la risée, dangereusement après les régionales ? Parce que M. Hollande (avec M. Jouyet) lui a enjoint de proclamer un « état d'urgence économique et social », à la faveur duquel seront activées des mesures ultralibérales que l'on n'osait pas décider avant.
Avant quoi ? Avant le 13 novembre et « l'état d'urgence » anti-jihadistes... Ce climat d'état d'urgence est bien utile ; il sert moins à nous protéger de Daech, qu'à nous faire avaler des violences économiques qui coinceraient en temps normal. Pour se faire la main, le gouvernement avait d'abord perquisitionné des maraîchers bio comme s'il s'agissait de terroristes ; il passe maintenant aux choses sérieuses : ratiboiser le code du travail – et la fiscalité du capital ou ce qui en tenait lieu. M. Jean-Marc Sylvestre exulte chez Atlantico : Matignon, Bercy et l'Elysée sont lancés, se réjouit-il, dans « la course au discours le plus pro-business ». Cette course est présentée comme une réplique au FN. Vous ne voyez pas le rapport ? C'est que vous n'avez pas encore intériorisé l'état d'urgence. Consultez la cellule d'aide psychologique.
10:20 Publié dans Economie- financegestion, Politique, Social | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : valls, état d'urgence, libéralisme
Commentaires
FROID
> à rapprocher de plusieurs des commentaires ici sous la note "appel au calme"... Avec en plus le monstre froid du système néolibéral qui tire profit apparent de tout en attendant de se disloquer.
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Écrit par : dorothy day / | 15/12/2015
TANGENTE
> Tangeanter= s'approcher de, à la manière de la tangente d'un cercle? Encore l'obsession de se croire crédible parce que l'on utilise, ou on pense utiliser, un langage mathématique donc vrai. Et encore heureux, ce n'est pas en anglais.
Je ne sais plus qui a dit que le drame de notre époque, c'est que la bêtise s'est mise à penser...
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Écrit par : VF / | 15/12/2015
FRISER
> Tangenter l'emploi comme hollandiser l'emploi : friser le plein emploi !
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Écrit par : BrunoK / | 15/12/2015
AIDE
> "Consultez la cellule d'aide psychologique":
https://www.youtube.com/watch?v=b-h8WnfksZQ
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Écrit par : Alex / | 15/12/2015
ARCTANGENTONS !
> Belle réplique au FN, en effet, qui permettra peut-être à M. Valls, au premier tour de la prochaine élection, de proclamer la patrie en danger.
Puisque l'ironie semble ici de mise, observons une évolution dans le vocabulaire : nous voici passés de la saison des "pactes" de M. Hollande à celle de l'"état d'urgence" de M. Valls. Sans doute un effet de mode.
Et pour contribuer aux hypothèses sur le mystérieux verbe "tangeanter", peut-être s'agit-il de considérer le plein emploi comme une asymptote dans la représentation graphique du taux d'emploi en fonction du temps. Exprimé ainsi, cela est moins percutant, convenons-en, mais peut avoir une vague signification. Cela rappelle évidemment la désormais célèbre "inversion de la courbe du chômage". Notons que l'inverse d'une tangente est une cotangente (et que la fonction inverse est une arctangente) : peut-être quelque savant chroniqueur d'Atlantico saura nous expliquer ce que pourrait signifier "cotangenter le plein emploi", voire "arctangenter le plein emploi".
Malheureusement, les enseignements des événements récents semblent pouvoir se résumer ainsi pour la "classe politique" : continuons nos gesticulations jusqu'à la prochaine élection ou la prochaine catastrophe.
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Écrit par : sven laval / | 15/12/2015
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