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25/10/2015

Le rapport final du synode, présenté par Radio Vatican

synode,pape françois

 

Selon Romilda Ferrauto (rédactrice en chef ) :


 

 

<< (RV) Le Synode des évêques s’achève dans un climat d'espoir : après un premier synode en 2014 qui avait divisé l’assemblée, les participants repartiront avec le sentiment du devoir accompli, malgré la délicatesse et la complexité de la tâche qui leur avait été demandée. La commission chargée du rapport final est parvenue à élaborer un texte susceptible de satisfaire la majorité des pères du Synode. L'ensemble des 94 articles a été adopté ce samedi en fin d'après-midi avec la majorité qualifiée requise.

265 pères synodaux ont pris part au vote, qui s'est déroulé à bulletin secret. La majorité qualifiée requise était de 177 voix. Un des paragraphes consacré aux divorcés-remariés n'a été adopté que de justesse, avec 178 pour et 80 votes contre pour le paragraphe 85, il concernait la notion de "discernement" dans l'accompagnement des divorcés-remariés et la nécessité de distinguer les cas. 72 pères du Synode ont voté contre le paragraphe 84, également consacré à l'accompagnement pastoral des couples divorcés-remariés, et 64 contre le paragraphe 86, qui évoque la question du "for interne".

Le document est fidèle à la doctrine mais bienveillant à l’égard de toutes les familles sans exclusion, et se situe pleinement dans l’esprit du pontificat du Pape François.

Le rapport final n’offre pas de solutions toutes faites, mais il propose des pistes de réflexion et d’action, sous le signe de l’accompagnement et du discernement pastoral, de l’accueil et de la tendresse, sans toucher à la doctrine sur l’indissolubilité du mariage. Attentif aux familles blessées ou en situation irrégulière, le texte ne manque pas de remercier chaleureusement les nombreuses familles chrétiennes qui répondent à leur vocation et mission, y compris lorsqu’elles sont confrontées à des obstacles, des incompréhensions et des souffrances.

Malgré les différences et les diversités qui n’ont pas manqué de s’exprimer pendant ces trois semaines de travaux, les pères du Synode ont cheminé ensemble, soutenus par la tendresse et la prière de toute l’Église. Ils ont remis le fruit de leur travail au Saint-Père en lui demandant d’écrire un nouveau document sur la famille.

Un texte qui se penche sur la vie réelle des familles

En 94 points et une cinquantaine de pages, le rapport aborde les situations les plus diverses : les mariages mixtes, ou avec disparité de culte, la liberté religieuse, l’éducation des enfants, l’influence des médias, l’importance des écoles catholiques, la protection de la vie à toutes ses étapes, l’avortement, l’euthanasie et la peine de mort, l’adoption, la théorie du genre, la formation des prêtres, la préparation au mariage, l’importance du langage, les migrants, les chrétiens persécutés, les personnes âgées, la pauvreté et l’exclusion sociale, les conflits et les tensions sociales…..

De manière générale, l’Église est invitée à adopter une attitude « sagement différenciée ». Les pasteurs sont encouragés àidentifier les éléments pouvant favoriser l’évangélisation et la croissance humaine et spirituelle de tous leurs fidèles et à déceler les éléments positifs dans les situations qui ne correspondent pas encore ou qui ne correspondent plus au message évangélique. Toutes les situations doivent être abordées de manière constructive en essayant de les transformer en opportunités de conversion vers la plénitude du mariage et de la famille à la lumière de l’Évangile.

En ce qui concerne, en particulier, la question sensible des divorcés-remariés, le rapport propose une voie de sortie, celle du « for interne ». Avec l’aide d’un prêtre, les fidèles sont invités à prendre conscience de leur situation devant Dieu et à suivre un parcours de discernement. S’appuyant sur l’exhortation de Jean Paul II Familiaris Consortio, le texte souligne en effet que les situations sont très différentes entre elles. Les divorcés remariés doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes en évitant tout motif de scandale. Leur participation peut s’exprimer dans différents services ecclésiaux : il faut donc discerner les formes d’exclusion actuellement pratiquées dans le domaine liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel, qui pourront être surmontées. Cette intégration est nécessaire également pour l’éducation chrétienne des enfants. Pour la communauté chrétienne, prendre soin de ces personnes n’est pas un affaiblissement de sa foi et de son témoignage quant à l’indissolubilité du mariage.

Bien entendu, les nombreux fidèles qui ont fait l’expérience d’un échec conjugal seront invités à vérifier la validité de leur mariage. A propos justement des procès en nullité, à la lumière du récent Motu proprio du Pape François, le texte plaide en faveur de la formation de personnes compétentes, clercs et laïcs, qui se consacreraient en priorité à ce service ecclésial

Une invitation à défendre la vie

Le texte encourage les politiques chrétiens à s’engager en faveur de la promotion et de la défense de la vie et de la famille, de la liberté religieuse et du droit à l’objection de conscience. Il rejette de toute ses forces les interventions coercitives des États en faveur de la contraception, de la stérilisation et de l’avortement, et encourage la redécouverte de l’encyclique Humanae vitae du pape Paul VI, et le contrôle naturel des naissances.

Tout en encourageant la rencontre avec les cultures, il souligne que les chrétiens ne peuvent se soustraire au devoir de dénoncer les conditionnements culturels, sociaux, politiques et économiques.

En ce qui concerne les familles ayant parmi leurs membres des personnes à tendance homosexuelle, l’Église réaffirme que toute personne doit être respectée dans sa dignité. En revanche, elle se prononce résolument contre le mariage entre personnes de même sexe. Les pères du Synode jugent inacceptable que les Églises locales subissent des pressions dans ce domaine et que des organisations internationales conditionnent leur aide financière aux pays pauvres à l’introduction de lois instituant le mariage entre personnes de même sexe.

Romilda Ferrauto  >>

Commentaires

L'ACCUEIL

> « Le rapport final n’offre pas de solutions toutes faites, écrit Romilda Ferrauto, mais il propose des pistes de réflexion et d’action, sous le signe de l’accompagnement et du discernement pastoral, de l’accueil et de la tendresse, sans toucher à la doctrine sur l’indissolubilité du mariage. Attentif aux familles blessées ou en situation irrégulière, le texte ne manque pas de remercier chaleureusement les nombreuses familles chrétiennes qui répondent à leur vocation et mission, y compris lorsqu’elles sont confrontées à des obstacles, des incompréhensions et des souffrances. »
Un mot ressort de ce paragraphe, il aura été, me semble-t-il, au cœur de ce synode : l’accueil.
Tout est là. Comment accueillir le futur baptisé, le candidat au mariage, le divorcé-remarié ou la personne homosexuelle désireux de répondre à l’annonce de la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité…
Tout être humain, surtout s’il a été touché par la Parole de Dieu, ressent à un moment ou à un autre le désir d’une vie en plénitude et en vérité. Comment faire en sorte que son désir s’accorde à la volonté du Seigneur ? Et donc, comment renouveler le fonctionnement de nos paroisses pour qu’elles aident l’Eglise à accoucher des futures brebis, en prenant en compte, avant toute chose, leur bonne volonté.
Prenons des exemples. « L’agneau » de Dieu, il est dans cet enfant éclairé par des discussions avec des camarades de classe, puis catéchisé, qui réclame le baptême à 9 ans, goûtant déjà les prémices de sa vie dans la grâce. Mais il est aussi dans ces parents non pratiquants qui demandent le baptême de toute la fratrie, une fois pour toutes, comme s’il s’agissait d’un rituel magique protecteur du foyer, une sorte de culte renouvelé des dieux Lares. Entre ces deux extrêmes, la volonté de Dieu doit tracer son chemin.
A des titres divers, l’Eglise doit prendre le temps d’éclaircir la volonté personnelle sans laquelle il n’est pas d’agneau véritable qui puisse grandir en son sein. Peut-être faudrait-il inscrire au fronton de l’accueil paroissial : « Voulez-vous rejoindre notre berger, le Christ Bon Pasteur, voulez-vous devenir une brebis de son troupeau ? »
Oui, « voulez-vous » ? La volonté est première et primordiale.
On ne fait pas boire un âne – ou une brebis – qui n’a pas soif. Quelle est la volonté des fiancés qui s’inscrivent à la préparation au mariage proposée par le curé ? Quelle est la volonté du divorcé-remarié qui désire participer pleinement à la communion eucharistique ? Quelle est la volonté de la personne homosexuelle qui désire être accueillie et soutenue dans sa foi par une communauté ecclésiale ? Quelle est la volonté du futur baptisé ?
Cette volonté rencontre-t-elle la volonté de Dieu – et de « la sainte Eglise catholique » qui nous rassemble chaque dimanche ? Cette volonté peut-elle enrichir le troupeau d’une nouvelle brebis ?
L’Eglise se bat à juste raison pour « sauver » la brebis perdue. Mais se bat-elle avec assez d’énergie pour « trouver » cette brebis, pour l’accueillir et l’élever ?
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Écrit par : Denis / | 25/10/2015

SAGESSE

> Attitude sagement différenciée : n'était ce pas déjà en vigueur ? La loi ne doit jamais gérer les exceptions, on a vu ce que cela donnait avec l'avortement. J'espère que cette ouverture sera comprise sans abus car j'entends déjà ce matin à Radio Notre Dame que les divorcés remariés pourront communier.

L.

[ PP à L. - Je n'ai pas entendu ce journal de RND. Ce qui a été dit est-ce "les" divorcés, ou "des" divorcés ? ]
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Écrit par : Ludovic / | 26/10/2015

AXE

> C'était dans l'émission "la question du jour", un des intervenants dit bien "les" (j'ai réécouté l'émission). Même si Louis Daufresne essaie un peu plus tard de corriger le propos, il n'est pas vraiment entendu.
Il est vrai qu'ensuite les interventions sont d'un niveau assez moyen, une absence de vue spirituelle et de hauteur de vue , en témoigne un florilège:
* "le pape a négocié avec la frange la plus conservatrice de l'Eglise en particulier la congrégation de la doctrine de la Foi"
* "Il n'y a rien d'intangible, le modèle familial tel que l'on connait est récent dans l'histoire de l'humanité " ; "les gens vivent plus longtemps, les parcours de vie sont différents"; "on est dans une société démocratique : la liberté n'est pas une menace" ; "ce qui est important est d'avoir des structures d'accueil des petits enfants à Paris"
* "ce qui est intangible est la miséricorde et l'Amour de Dieu pas le dogme, prenez l'exemple du dogme de l'Immaculée Conception qui est assez récent".
Sérieusement, on est sur France Inter ou Radio Notre Dame avec de tels propos ?
Heureusement un peu plus tard, excellent éditorial de G. Leclerc qui rappelle qu'on doit regarder au delà des sujets médiatiques, et s'intéresser aux questions clés qui concernent la sainteté de tous, et il cite l'exemple de la difficulté de s'engager, c'est à dire d'Aimer de manière inconditionnelle.
Voilà à mon sens un axe de travail concret pour nos paroisses, au service de la croissance spirituelle de ses membres !
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Écrit par : Ludovic / | 27/10/2015

> En parlant de croissance spirituelle, je pense à un livre que je suis en train de lire : "Divine Renovation" du P. Mallon (prêtre de Halifax).
Patrice, ce livre est pour moi un livre fondamental de la nouvelle évangélisation mise en pratique, dans la suite des textes du pape François (document d'Aparecida et Evangelii Gaudium).
Je ne peux que vous conseiller, ainsi qu'aux lecteurs anglophones de ce blog, de le lire.
Un exemple parmi tant d'autres: dans l'approche de ce prêtre (mise en pratique au Canada), on a dépassé de les problématiques stériles du style "miséricorde vs vérité" signe d'une conception très moraliste (janséniste ?) d'une foi peu vivace, en rappelant tout d'abord que la première chose est l'annonce du kerygme et la rencontre du Christ. C'est seulement quand celui-ci est annoncé que l'on peut comprendre la doctrine et qu'elle est alors vécue comme chemin de bonheur.
Si je devais résumer ce que l'on (re)découvre dans ce livre par une phrase ce serait " Oui, une paroisse peut montrer en pratique que l'Evangile est une Bonne Nouvelle pour tout nos contemporains ! "
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Écrit par : Ludovic / | 27/10/2015

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