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19/09/2015

Le pape François à Cuba, aux Etats-Unis et à l'ONU

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Trois visites (du 19 au 28) qui s'annoncent fructueuses :  


 

 

Sur la venue du pape à Cuba : joignons-nous à l'affection et à la solidarité des catholiques français envers le peuple cubain – dont on ne doit pas se contenter de dire qu'il a subi une dictature communiste, mais dont il faut dire aussi qu'il fut (et est encore en partie) victime d'un très long, inhumain et contre-productif embargo de la part de Washington ; embargo imposé en 1962, et que des républicains [*] voudraient pérenniser pour cinquante nouvelles années « car l'Amérique ne doit pas baisser la garde devant la Russie » (en 2015 !).

Parlons plutôt de ce qui suivra la visite à Cuba : le pape François aux Etats-Unis.

Comme à la veille du voyage de Benoît XVI en Angleterre, nos médias laissent entendre qu'il sera mal reçu. Comme dans le cas de Benoît XVI en Angleterre, nos médias auront peut-être une surprise.

Il y a certes des gens qui insultent le pape avant son arrivée : tel Paul Gosar, élu de l'Arizona à la Chambre des représentants et membre du Tea Party (mouvement très peu intellectuel qui déclare : « Ce pape n'a pas l'air de savoir que Jésus était un capitaliste »). Dans une tribune publiée avant-hier sur townhall.com, M. Gosar écrit que le pape ne devrait parler que de lutter contre l'avortement et les musulmans - mais qu'au lieu de ça il parle du climat et que c'est honteux, puisque l'idée de réchauffement est un complot contre l'Amérique. D'où l'ire de M. Gosar : « Quand le pape choisit de parler et d'agir comme un politicien gauchiste, il peut s'attendre à être traité comme tel. » Autrement dit M. Gosar n'assistera pas au discours du pape devant le congrès le 24 septembre, et tente de convaincre ses collègues d'en faire autant.

Y réussira-t-il ? C'est peu probable. Il y a beaucoup d'élus catholiques au Congrès. La plupart tiendront à entendre ce pape dont chaque initiative est un événement mondial.

Le problème, bien sûr, est que souvent ces initiatives contredisent de plein fouet les « idées » de la droite républicaine : non seulement sur le climat mais sur l'environnement en général, sur le modèle économique dominant et sur la géopolitique ! (Les élus américains oublient que saint Jean-Paul II avait condamné en termes intransigeants les deux guerres US en Irak).

Parions tout de même que le pape François ne sera pas « mal reçu » aux Etats-Unis, malgré les injures déversées contre lui depuis deux ans par les aboyeurs médiatiques ultralibéraux (Limbaugh, Fox News, Forbes Magazine) y compris catholiques (Santorum, Jeb Bush, Donoghue, les journalistes politico-économiques d'EWTN, etc).

Par qui le pape sera-t-il reçu à bras ouverts ? Par la quasi-totalité des évêques, et par le « pays réel » catholique américain qui agrège la masse des immigrés latinos  à la grande majorité des paroissiens de souche. Ce peuple catholique ne marche pas avec la religious right mais avec le Magistère. Rappelons que certains des plus percutants théologiens et analystes catholiques contemporain (Cavanaugh, Deneen, Malone) sont américains et en communion d'esprit avec le pape Bergoglio.

Quant au discours du pape à l'ONU durant ce voyage, il va confirmer la dimension planétaire de l'action de François.

Et n'oublions pas la Rencontre mondiale des familles à Philadelphie, point d'orgue de cette semaine-là...

Donc : pour cette visite du pape comme pour le synode à venir, notre confiance est pleine et entière.

O Seigneur, envoie ton Esprit

Qu'Il renouvelle la face de la terre !

 

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[*] parmi lesquels les pré-candidats à la présidentielle, tel le catholique (?) Rick Santorum.

 

Commentaires

EN ESPAGNOL

> Souhaitons au pape d'être bien reçu. Comme Québécois me mettant à la place des Américains, catholiques ou pas, une chose me fait tiquer toutefois: la messe qu'il va célébrer à Washington, la capitale du pays, le sera... en espagnol. Comme 14 des 18 discours qu'il prononcera durant sa visite. Je sais bien que la présence hispanophone est grandissante dans ce pays, mais elle n'est pas majoritaire, et si les autres catholiques de souche italienne, allemande ou autre, sans compter les millions de descendants de Canadiens français ne s'en formalisent pas, c'est bien parce que les USA sont un pays d'immigration. Pas besoin pourtant d'être un admirateur de Donald Trump pour avoir du mal à ne pas voir là un certain manque de courtoisie. Évidemment, nous avions été gâtés avec une succession ininterrompue de papes polyglottes depuis au moins Pie XII. En tous cas, je peux vous dire que dans le Québec déchristianisé de 2015, mais qui a du mal à traiter avec son passé d'ancienne chrétienté, même des catholiques ordinaires francophones auraient du mal à avaler qu'un pape qui vient les visiter fasse les trois quarts de ses discours dans une langue autre que le français. C'est curieux, mais quelque chose me dit que la chose ne passerait pas non plus en France (sauf peut-être si le pape s'exprimait en anglais, justement!).
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Écrit par : Claude / | 19/09/2015

PATHÉTIQUE

> je viens d'entendre Guy Baret sur RND à propos du voyage du pape à Cuba, je ne connaissais pas ce monsieur, un seul mot : Pathétique....
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Écrit par : Tangui / | 21/09/2015

HYPOTHÈSE ?

> L’événement eschatologique rejeté il y a vingt siècles par les principaux leaders religieux légitimes de l’époque, annoncé dans une prophétie très précise citée d’ailleurs par Saint-Augustin, à savoir celle des 70 semaines dans Daniel 9 (ce que les fameux « mages » - vraisemblablement des savants perses -, avaient également pris au sérieux), précède un autre événement eschatologique annoncé lui aussi dans la même prophétie. «La troisième guerre mondiale en morceaux » comme dit le pape, qu’ès aco ? Un langage codé pour ne pas avoir à en dire plus ? Curieux silence en effet sur l’eschatologie, silence vraisemblablement d’origine providentiel (la fameuse « maturité des temps »), dans les encycliques récentes. L’avenir dira, espérons seulement que les leaders actuels – ou ceux qui nous resservent leur message en prétendant en avoir tout compris - n’auront pas la même réaction de rejet que leurs aînés dans la foi. Pendant ce temps là, les chrétiens se « bouffent le nez » sur d’autres sujets, qui ressemblent fort à des leurres, affligeant ! Les uns oublient – ou veulent oublier selon une pulsion néo-marcioniste qui ne veut pas dire son nom - l’origine exclusivement juive de leur foi (rejet de l’Eglise de Jacques – relevant elle de la loi de Moïse irriguée par la foi en Jésus - au cours du troisième siècle, concomitamment à sa montée en puissance politique avec Constantin, la faisant ne se focaliser, jusqu’à ce jour, que sur les « nations » au travers des lois dites de Noé, ce qui transparait d’ailleurs admirablement dans sa liturgie au demeurant légitime), les autres le temps de l’ouverture aux « nations » avec l’incarnation du Verbe, et enfin une troisième catégorie se réjouissant des déboires à venir de la première catégorie (« Les premiers seront les derniers », et inversement, tout le monde en prendra pour son grade en temps utile). Soit en fait, trois mauvaises raisons dans l’approche de la prophétie (le silence chez les uns, l’accentuation sur un de ses aspects pour l’autre). Pendant ce temps là, les heures, les jours, les semaines et les années s’égrènent sur la grande horloge des temps alloués par la providence aux uns et aux autres, tant sur le plan collectif qu’individuel. Comprenne qui pourra ou qui voudra.
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Écrit par : jean / | 21/09/2015

KNOW NOTHING

> En furetant sur internet j'ai découvert l'histoire du "Know nothing" aux états unis et la défiance anti catholique historique des américains protestants au motif si j'en croit wikipédia que les catholiques étaient perçus comme soumis à leur clergé, au pape et donc antilibéraux/antidémocratiques par nature.
C'est peut-être une des raisons qui a poussé historiquement une frange du catholicisme américain à adhérer viscéralement au libéralisme de la façon que vous dénoncez ? Un reniement partiel pour mieux sceller leur appartenance pleine et entière au peuple américain.
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Écrit par : DV / | 22/09/2015

> Il y a eu le même problème en France : la république s'est érigée sur 1789 (donc est-elle une république et pas plutôt une oligarchie ?), donc pour survivre dans ce nouveau système politique, pour y agir, les catholiques ont dû peu à peu se déradicaliser ("déradicaliser" au sens étymologique : se couper de leurs racines).
Dans le monde anglo-saxon, l'adultère-divorce multiple d'Henry VIII a introduit le relativisme ("que l'homme ne se sépare pas de sa femme" ne s'applique pas au roi si celui-ci ne l’admet pas) relativisme devenu protestant ensuite (au début c'était un "simple" schisme).
Comme tout relativisme, il a diminué l'autorité (morale) de celui qui s'y adonne, le roi : "si toi-même tu n'obéis pas , pourquoi peux-tu commander ?"
D'où le recours fatal à la force, à la violence par Henry VIII pour se maintenir, puisqu'il avait perdu son autorité morale.
D’où l’instauration d’une Eglise-religion d’Etat comme dans tous les pays protestants (la « religion d’Etat » est une invention et une notion protestante).
Pour y parvenir, Henry VIII a exécuté à tours de bras et s'est appuyé sur la classe des marchands avides de grimper socialement et qui peu à peu ont fait la loi.
Au point qu'en 1688, les marchands de la City ont créé la monarchie nouvelle en y appelant un roi allemand, docile, ne parlant pas anglais d'où l'institution d'un rôle de tuteur, issu de la City : le premier ministre.
Depuis, dans les pays anglo-saxons, le gouvernement est soumis à l'économie, aux producteurs : "les gens sérieux".
Evidemment il a fallu faire oublier bien des choses comme l'origine peu reluisante du protestantisme (l'adultère) assez ridicule à vrai dire et la violence avec laquelle tout cela s'est imposé.
Pour cela, on a présenté les catholiques bien noirs pour essayer de paraître à peu près gris soi-même.
On a présenté les marchands comme l'incarnation du peuple anglais alors qu'il n'ont jamais été qu'une classe privilégiée
Les catholiques obéissent au pape et pas au roi, chef de l'église d'Angleterre, ce ne sont donc pas vraiment des Anglais voire ce sont des traîtres.
Et tout cela, les Américains en ont hérité.
-la théorie du complot, spécialité américaine, n'est que l'héritière des obsessions anti jésuites de l'Angleterre du XVIIe siècle,
-un certain mépris des latins : des agités qui ne tiennent pas compte des réalités puisque ces catholiques admettent des règles qu’ils n’érigent pas eux-mêmes comme nous le faisons
-le « WASP » (tout américain est comme ça et pas comme ça en l’occurrence il doit être blanc et protestant) est l’héritage de la religion d’Etat créée par Henry VIII
-d’où l’idée qu’il y a des choses qui sont conformes ou non à l’Etat, c’est le fameux "politically correct" qui est aussi l'héritage du puritanisme : on peut dire/on ne peut pas dire.
etc, etc.
L'américanisation est donc inquiétante car elle est le vecteur par lequel se répandent ces idées.
on commence par parler américain puis on pense en américain c'est-à-dire en personne marquée par le relativisme et l'anti-catholicisme.
Les cathos français créent
-une récompense pour les meilleurs groupes de "musique inspirée" et la nomment les "angels music awards" :
-une nuit consacrée au sacrement de réconciliation, ils la nomment la "forgive night"
-un festival à Hautecombe : "Welcome to Paradise"
-un moyen de rencontrer son évèque : "Meetyourbishop.com"
-le pendant d'halloween :"Holly Wins"
-sans oublier "holly fest"
-le "flight to life"

"Ne faites aucune tentative, ni ne cherchez aucunement à persuader ces peuples de changer leurs coutumes, leur façon de vivre, leurs usages, quand ils ne sont pas manifestement contraires à la religion et à la morale.
Il n'y a rien de plus absurde que de vouloir apporter en Chine la France, ou l'Espagne, ou l'Italie, ou quelque autre partie de l'Europe.
N'apportez rien de tout cela, mais la foi, une foi qui ne rejette ni n'offense la façon de vivre et les usages d'aucun peuple, quand il ne s'agit pas de choses mauvaises. Au contraire, la foi veut que ces choses soient conservées et protégées"
Pape Alexandre VII,
Instructions à l'usage des Vicaires Apostoliques en partance pour les Royaumes chinois de Tonkin et de Cochinchine
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Écrit par : E Levavasseur / | 24/09/2015

BURKE

> Je viens d'apprendre la venue à RND lundi 28 du cardinal Burke...
Monsieur Daufresne, pas de langue de bois !
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Écrit par : Tangui / | 25/09/2015

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