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18/08/2015

"La fabrication du mort-vivant"

biotechnologies

Contre l'artificialisation marchande, un communiqué de PMO :


  

http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=744 
<<  Ce n’est pas d’aujourd’hui, hélas, que l’on dénonce la fabrication du mort vivant qui atteint maintenant l’espèce humaine au moyen de la reproduction artificielle, de la marchandisation des gamètes, des embryons, des utérus et de l’eugénisme technologique.
Dans son numéro 2 de l’été 2002, In extremis, éphémère bulletin de critique anti-industrielle, écrivait ainsi : 

« L’exemplarité de la recherche sur les manipulations génétiques tient à ce qu’elles visent directement à rendre impossible la reproduction autonome du vivant (semences agricoles, reproduction animale), tandis que la reproduction humaine est déjà sous le contrôle des appareils de l’ingénierie biologique et de plus en plus finalisée par elle. Réduit au rôle de réceptacle et de porte-greffe de l’industrie médicale, l’individu est sommé d’accepter son statut de créature de la société industrielle : une marchandise produite dans l’usine-laboratoire-monde. Ces menées scientifiques expriment ainsi crûment et en accéléré l’axiome du totalitarisme industriel : la dépendance de tous les aspects de la vie à l’égard de la machine sociale s’accroît en proportion des développements technologiques modernes et ce, quelles que soient les intentions qui président à leur mise en œuvre (profit, idéologie progressiste, contrôle étatique). »

L’année suivante, en 2003, le philosophe André Gorz consacre un chapitre de L’Immatériel  (éd. Galilée) aux progrès de l’inhumain, de l’intelligence artificielle à la vie artificielle, de l’homme-machine aux machines humaines et aux manipulations génétiques : 
« Il s’agit de rien de moins que d’industrialiser la (re)production des humains de la même façon que la biotechnologie industrialise la (re)production des espèces animales et végétales pour finir par substituer des espèces artificielles, créées par ingénierie génétique, aux espèces naturelles. L’abolition de la nature a pour moteur non le projet démiurgique de la science mais le projet du capital de substituer aux richesses premières, que la nature offre gratuitement et qui sont accessibles à tous, des richesses artificielles et marchandes : transformer le monde en marchandises dont le capital monopolise la production, se posant ainsi en maître de l’humanité. »
 
Le temps qui a rendu ces analyses plus vraies que jamais ne les rend pas pour autant audibles aux sourds et aux malentendants possédés du « désir d’enfant ». Qu’ils soient stériles par nature (couples homosexuels), ou victimes de la pollution endémique du milieu.
Leur désir individuel qui s’accorde si bien aux intérêts du techno-capitalisme doit primer sur l’intérêt général quelle que soit la dégradation sociale et humaine qui en résulte. Il est vrai que l’alliance entre libéraux et libertaires, que l’on peut observer ici sur le vif, repose sur un programme en trois points aussi crus qu’impitoyables : mon cul, ma gueule, mon nombril.

 

Merci de faire circuler.

Pièces et main d’œuvre

 

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Pour en lire plus, demandez le catalogue de nos “Pièces détachées” (2000-2015) et de la librairie. En ligne ici : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?rubrique8


PMO

Chez Service compris

BP 27

38172 Seyssinet-Pariset cedex

 

 

Commentaires

CONVERGENCE

> La convergence sur les fondamentaux humains entre pensée catholique et pensée de ces "anticathos" ne se rendant pas compte qu'ils convergent : c'est l'humour de la Providence !
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Écrit par : guerric / | 18/08/2015

RÉALITÉ

> à Guerric - C'est surtout le fait que la réalité est la même pour tout le monde.
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Écrit par : PP / | 18/08/2015

à PP et Guerric

> Pas pour tout le monde : il y a ceux qui rejettent la réalité comme "réactionnaire".
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Écrit par : Léa / | 18/08/2015

@ Léa

> ceux-là sont la classe dominante aujourd'hui
donc contre eux le réalisme est révolutionnaire.
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Écrit par : guillemot / | 18/08/2015

INTIME

> Les efforts pour se libérer des contingences naturelles ne mèneront jamais qu'à une aliénation.
Laudato Si' insiste admirablement sur la relation intime de l'homme et de la nature. Vouloir réduire cette relation à des concepts intellectuels et à des techniques, comme on le fait aujourd'hui, ne peut mener qu'à une dégradation de l'humanité.

Cela se constate déjà par exemple dans l'art contemporain. L'art conceptuel, vu à l'origine comme une libération de la créativité, n'a mené depuis déjà longtemps qu'à une perte de créativité. Claude Monet le sentait bien quand, agacé par un journaliste qui le poussait à produire un discours sur son art, il répondit : "Je peins comme l'oiseau chante".
On enseignait bien dans le temps que l'acceptation des contingences naturelles n'était pas une aliénation mais une libération. Au niveau de l'art, André Gide fait référence à l'évangile :
« Un grand homme n’a qu’un souci : devenir le plus humain possible, - disons mieux : devenir banal. […] Et chose admirable, c’est ainsi qu’il devient le plus personnel. Tandis que celui qui fuit l’humanité pour lui-même, n’arrive qu’à devenir particulier, bizarre, défectueux… Dois-je citer le mot de l’Évangile ? Oui, car je ne pense pas le détourner de son sens : « Celui qui veut sauver sa vie (sa vie personnelle) la perdra ; mais qui veut la perdre la sauvera (ou pour traduire plus exactement le texte grec : « la rendra vraiment vivante »). » (André Gide, De l’influence en littérature, Conférence faite à la Libre Esthétique de Bruxelles le 29 Mars 1900)
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Écrit par : Guadet / | 18/08/2015

"J'en ai rêvé, Sony l'a fait."

> La manière actuelle de traiter le "désir d'enfant" entre dans ce cadre individualiste consumériste. Individualisme, idéalisme et sentimentalisme s'unissent en un mariage monstrueux pour transformer le réel en biens consommables.
La valorisation d'une sensibilité superficielle a déjà conduit notre époque à des horreurs. L'invention de l'extermination par chambre à gaz (Alexis Carrel, "L'homme, cet inconnu") s'appuie doublement sur l'attention à ne pas choquer notre sensibilité : d'abord en nous débarrassant de la vue désagréable de monstres, ensuite en édulcorant leur mise à mort. C'est pour ne pas blesser la sensibilité des soldats allemands que les nazis ont mis au point les camps d'extermination à partir de cette idée. Voyez encore comment, par sensibilité à la souffrance animale, Brigitte Bardot demande qu'on enterre un homme vivant.
Déjà Épictète, pour répondre à l'accusation de dureté de la philosophie stoïcienne, citait l'exemple de ce père si délicatement sensible qu'il avait abandonné son fils malade.
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Écrit par : Guadet / | 18/08/2015

VISIONNAIRES

> Les couples infertiles refusant la PMA sont des héros visionnaires. Ils sont un îlot de résistance à la toute puissance de la machine.
La sagesse de l'Eglise leur avait dit cela dès 1987.
Aujourd'hui la suite des événements montre que seul ce non initial pouvait servir de garde fou au délire technoide. Mais le non n'a pas eu lieu.
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Écrit par : Ludovic / | 18/08/2015

INFÉCONDITÉ

> Les premiers organes touchés par les polluants sont ceux lié à la reproduction (et donc aucune étude d'autorisation de mise sur le marché n'ayant une telle durée n'en pose la question). Dans la course en avant consistant à utiliser la technologie pour s'attaquer non aux causes mais aux effets de nos maux ; il est somme toute logique de promouvoir tout ce qui permet de développer l'artificialisation du vivant. Après- demain cela sera nécessaire pour pérenniser l"espèce humaine devenue inféconde !!!!
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Écrit par : Franz / | 20/08/2015

VERGELY

> Belles réflexions de M. Bertrand Vergely sur l'homme augmenté et le transhumanisme, ce jour sur RCF:
https://rcf.fr/culture/philosophie/la-tentation-de-lhomme-dieu-22
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Écrit par : Aventin / | 07/09/2015

Les commentaires sont fermés.