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20/06/2015

Les 18 juin nuisent aux Napoléon

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Dans Paris-Match du 18 juin, le jeune prince Napoléon (financier londonien) parle de la France dans le langage des hedge funds


 

 

S_M__Napol_on_VII_Jean.jpgLe « prince Napoléon » a 29 ans et se prénomme Jean-Christophe. Il descend d'un frère de l'empereur, par son père Charles ; et de Louis XIV, par sa mère Béatrice de Bourbon Siciles. Tout ça pour aboutir – dans le numéro de Paris-Match daté du 18 juin – à ces éléments de langage pour salle de marchés : « On a l'impression qu'en France certains politiques ne réalisent pas qu'on vit dans un monde totalement mondialisé. Je suis convaincu que la France ne réussira qu'en étant compétitive et attractive, en se modernisant sans tomber dans le piège de la démagogie du rétrécissement. » 

Le monde « mondalisé », le slogan « compétitivité-attractivité » (on sait  quelle « modernisation » ça implique), et ce mot de « rétrécissement » qui diabolise la souveraineté des Etats : c'est la novlangue orwellienne des salles de marché.  En effet, Jean-Christophe Bonaparte  est un très lisse exemple des jeunes gens de l'élite atlantique : après avoir travaillé à New York pour la banque d'affaires Morgan Stanley, il travaille à Londres pour le fonds Advent International ;  sa présence en France est, selon la presse, « extrêmement rare ». « Je suis comme tout le monde », déclare-t-il à Paris-Match... Disons plutôt qu'il est comme un certain milieu. 

Généreux en banalités, le prince ajoute : « Pour moi, Napoléon, c'est l'idée de progrès. Si “bonapartiste” veut dire être jeune, se mettre au service d'idées nouvelles et modernes – surtout quand le changement s'impose, comme en France actuellement – alors, oui, je suis bonapartiste ! Mais sans prétendre au trône et dans le strict respect des institutions de la République. »  Pour ce qui est de ne pas respecter la République, c'est-à-dire la notion de souveraineté nationale, la machinerie financière (dont Jean-Christophe est un rouage) y suffit sans que son Altesse impériale ait besoin d'en rajouter.

Quelle ironie a donc voulu que le magazine people parisien publie cette interview le jour même du bicentenaire de Waterloo ?

  

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Commentaires

RÉSISTANCE

> Dans son livre, Zemmour fait de Napoléon un résistance au modèle anglo saxon. Son descendant devrait méditer cela !
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Écrit par : Ludovic / | 20/06/2015

DESCENDANT

> La dérégulation sociale et économique en marche à coups de loi Macron et autres cadeaux des élites technopolitiques à la finance mondialisée – à ce magnifique processus sans sujet qu’est la finance mondialisée, coupée des sain(t)es réalités – doit nous convaincre d’une chose : ces gens-là, pour arriver à leurs fins, sont prêts à pas mal de vilenies (faudrait-il d’ailleurs s’étonner qu’un descendant de Napoléon fût prêt à sacrifier beaucoup de gens à sa quête de la domination et de la puissance ?).
Le monde du trading hyperconnecté que ces élites – qui se prennent pour des dieux – tentent de nous imposer est censé fonctionner avec quelques milliards d’esclaves apeurés et dociles, dans lesquels je ne m’interdis pas d’imaginer ce peuple des derniers temps du livre de l’Apocalypse, composé d’individus marqués du « signe de la Bête », ce signe qui assure le gîte et le couvert, le pain et les jeux… Petites mains de Mammon roulées dans le TAFTA (et le taffetas ?), tenues par le meilleur des mondes en ligne. Chacun, devant ses petits écrans, levant le pouce ou l’abaissant avec César, histoire de ne pas perdre la considération du patron… et éviter la mise au rebut, du jour au lendemain.
Grâce à Dieu nous avons le pape François pour sonner le tocsin !
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Écrit par : Denis / | 20/06/2015

LES PIEDS

> Complètement déconnecté de toutes réalités. Il lui manque très certainement le pragmatisme de son aïeul. Je serais pour qu'on lui envoie un exemplaire de l'encyclique pour qu'il remette les pieds sur terre.
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Écrit par : Arnaud Le Bour | 21/06/2015

DYNASTES

> Napoléon le Grand en mourrait une seconde fois : un de ses descendants financier, à Londres qui plus est !
Assez amusant également (si l'on peut dire) : l'actuel chef de la Maison de France, Louis de Bourbon, est aussi banquier. Et vit entre New-York et Caracas...
Ces deux personnages me semblent être assez éloignés, à tous points de vue, de la France et de ses réalités...
Paradoxalement, j'ai l'impression que, dans une certaine frange du catholicisme français, l'idée de la nécessité d'une restauration monarchique fait son chemin. Avec cette idée que la République est, en France, un accident de l'Histoire, une réalité contre-nature.
Cela peut apparaître en filigrane, dans les propos de personnes qui ne sont pas des écervelés.
Ainsi, le P. Bonnet, dans un article récent :
"C'est également au même moment que Sarkozy change le nom de son parti pour lui donner celui des " Républicains ", pour bien montrer qu'il l'inscrit dans la mouvance franc-maçonne des cinq Républiques issues de la Révolution Française. Le monde politicien actuel montre bien ainsi sa volonté de ne rien changer à des institutions qui ont fait faillite et il ne faut donc rien attendre de l'échéance de 2017. "
http://www.yannikbonnet.com/Renover-nos-institutions-politiques-Pere-Y-Bonnet_a317.html
Dans sa dernière Chronique des enfants du Mékong (qui par ailleurs m'a bouleversé), Yves Meaudre évoque nos dirigeants actuels, qualifiés d'héritiers des hommes de la Révolution, "qui étaient tous, sans exception, concussionnaires" , (je ne sais pas, mais je pensais que Robespierre était plutôt "clean", de ce point de vue-là ? )
http://radionotredame.net/emission/chronique-les-enfants-du-mekong/19-06-2015/
C'est terrible à dire, mais je partage de plus en plus ce point vue. Je ne vois plus qu'une monarchie héréditaire, à la fois moderne et enracinée dans notre Histoire, pour sauver la France du chaos. Comme j'ai déjà dû l'écrire, mon rêve secret serait que le fondateur de la "quatrième dynastie" soit issu des populations du "Grand Remplacement" (comme l'on dit dans les milieux identitaires".
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Écrit par : Feld / | 21/06/2015

CULOT

> S'il avait pressenti que la progéniture de l'Aigle finirait par pondre un culot* pareil, quelque part entre le coucou et la pie voleuse, sans rêve de grandeur si ce n'est l'indice de confiance des marchés, Victor Hugo aurait écrit ses 'Châtiments' avec encore plus de raffinements de cruauté...

* Dans le sens "dernier à éclore dans une couvée, généralement faiblard".
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Écrit par : Dr. Zurui / | 21/06/2015

L'INEPTIE

> Un Waterloo intellectuel, si j'ose dire !
Et qui, au passage, illustre à merveille l'ineptie du positionnement réactionnaire : le nouveau régime était contenu dans les contradictions de l'Ancien et ce dont rêvait l'aristocratie, la grande bourgeoisie s'est contentée de l'achever au prix de quelques têtes tranchées (mais pas de toutes apparemment...) !
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Écrit par : B. Girard / | 21/06/2015

LOUIS XIV ET LA BANQUE

> à partir du moment où la Belgique fête elle aussi une bataille de Waterloo qui a entraîné son annexion à la Hollande ...
mais ça fait gagner de l'argent : alors l'indépendance nationale...

@ Feld
sur la république accident de l'Histoire : on a dit vers 1875 que c'était "le système qui nous divise le moins".
Je crois que nous sommes surtout devant la nécessité de redécouvrir le vrai sens de "république" le sens que saint Louis donnait au mot, que la Doctrine Sociale lui donne toujours, et que n'avaient ni l'Ancien régime ni la république instaurée depuis 1875 qui est la mise en place d'un régime fondé sur la révolution et par conséquent l'exclusion de ceux qui ne s'y reconnaissent pas c'est-à-dire ceux qui n'en ont pas profité et qui aspirent à autre chose qu'un ordre terrestre et matérialiste; tout a été fait pour que ces derniers se sentent exclus dans les buts de l'Etat et jusques dans les noms des rues, les fêtes officielles,etc.
La route a été ouverte à la mentalité de salle de marché, d'une part par l'instauration d'un Etat qui, rejetant toute transcendance, est obligatoirement matérialiste, et d'autre part par le fait que ceux qui déclaraient combattre cette instauration le faisaient non pas au nom de la nature profonde de l'Homme mais au nom -c'est pitoyable- d'un Ancien Régime sorti de la naphtaline et déjà en son temps largement paganisé.
Qui a commencé à livrer l'Etat aux mercantis ? Louis XIV.
Fêtons la victoire de Patay, le 18 juin 1429, et la "patée" que Jeanne d'Arc y a mis à l'envahisseur trois fois plus nombreux.

EL


[ PP à EL - "Qui a commencé à livrer l'Etat aux mercantis ? Louis XIV".
Cf dans les mémoires de Saint-Simon, le passage où le duc raconte avoir vu, lors d'un Marly, Louis XIV flagorner le banquier (trafiquant) Samuel Bernard pour obtenir un crédit :
" Le roi sur les cinq heures, sortit à pied et passa devant tous les pavillons [...] Au pavillon suivant, le roi s'arrêta. C'était celui de Desmarets qui se présenta avec le fameux banquier Samuel Bernard qu'il avait mandé pour dîner et travailler avec lui. C'était le plus riche d'Europe et qui faisait le plus gros et le plus assuré commerce d'argent. Le roi dit à Desmarets qu'il était bien aise de le voir avec M. Bernard, puis, tout de suite, dit à ce dernier :
– Vous êtes bien homme à n'avoir jamais vu Marly, venez le voir à ma promenade, je vous rendrai après à Desmarets...
J'admirais, et je n'étais pas le seul, cette espèce de prostitution du roi, si avare de ses paroles, à un homme de l'espèce de Bernard." ]
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Écrit par : E Levavasseur / | 22/06/2015

HUGO

> Quand Hugo reproche à Napoléon III de refuser "toute grandeur à la France" il entend par là que Napoléon III ne faisait pas assez la guerre ou bien qu'il ne la déclarait pas assez vite !
Quand Hugo-la-girouette déclame (avec quel mauvais goût de style et de vulgarité d'idées !) :
"Sa grandeur éblouit l'histoire.
Quinze ans, il fut
Le dieu que traînait la victoire
Sur un affût ;
L'Europe sous sa loi guerrière
Se débattit."
... il trouve cela très bien !
Que Napoléon Ier ait fait la guerre pendant 15 ans (pour rien !) ne lui pose aucun problème moral, au contraire, il trouve cela "glori-ieux", le chantre de la paix.
De cette girouette politique on a fait un "républicain de toujours", de ce belliciste on a fait un défenseur de l'amour de l'Humanité, de cet auteur d'Hernani et Ruy Blas, risibles pièces de collégien, on veut faire aussi un grand dramaturge.
Non il était pitoyable dans le drame mais génial dans la poésie.
Il est grand quand il parle comme Job dans "A Villequier" (Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire/Je vous porte, apaisé/Les morceaux de ce cœur tout plein de votre gloire/Que vous avez brisé " etc )
et ce morceau :
"Je ne résiste plus à tout ce qui m’arrive/Par votre volonté/L’âme de deuils en deuils, l’homme de rive en rive/Roule à l’éternité."
A Villequier c'est l'idée de st Bernard et de st Benoit sur la nature qui amène à Dieu.
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Écrit par : E Levavasseur / | 22/06/2015

à Eric Levavasseur

> Sans avoir votre mordant, je vous rejoins assez sur Hugo : politiquement changeant (et spirituellement aussi de ce que j'ai compris), dramartugiquement pas terrible, mais génial dans la poésie. Mais on dérive.
Les petits Bonaparte d'aujourd'hui sont-ils sensibles aux pamphlets? S'ils ne lisent même plus, quel mal cela leur fera?
Une autre solution : en faire une chanson, qui, reprise par tous, ne peut être ignorée.
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Écrit par : Charles-Marie / | 22/06/2015

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