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18/06/2015

Notre joie en lisant l'encyclique 'Laudato Si' (4)

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Le pape et l'écologie intégrale (citations) :


 

« L’écologie étudie les relations entre les orga­nismes vivants et l’environnement où ceux-ci se développent. Cela demande de s’asseoir pour pen­ser et pour discuter avec honnêteté des conditions de vie et de survie d’une société, pour remettre en question les modèles de développement, de pro­duction et de consommation. Il n’est pas superflu d’insister sur le fait que tout est lié. »

 

« La culture écologique ne peut pas se réduire à une série de réponses urgentes et partielles aux problèmes qui sont en train d’apparaître par rap­port à la dégradation de l’environnement, à l’épui­sement des réserves naturelles et à la pollution. Elle devrait être un regard différent, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité qui constitueraient une résistance face à l’avancée du paradigme technocratique. »

 

« Un changement dans les styles de vie pour­rait réussir à exercer une pression saine sur ceux qui détiennent le pouvoir politique, économique et social. »

 

« La paix intérieure des personnes tient, dans une large mesure, de la préservation de l’écologie et du bien commun, parce que, au­thentiquement vécue, elle se révèle dans un style de vie équilibré joint à une capacité d’admiration qui mène à la profondeur de la vie. »

 

« L’éducation environnementale devrait nous disposer à faire ce saut vers le Mystère, à partir duquel une éthique écologique acquiert son sens le plus profond. Par ailleurs, des éducateurs sont capables de repenser les itinéraires pédago­giques d’une éthique écologique, de manière à faire grandir effectivement dans la solidarité, dans la responsabilité et dans la protection fondée sur la compassion. »

 

« Toutes les communautés chrétiennes ont un rôle important à jouer dans cette éducation. J’espère aussi que dans nos séminaires et maisons religieuses de formation, on éduque à une austérité responsable, à la contemplation reconnaissante du monde, à la protection de la fragilité des pauvres et de l’environnement. »

 

« Qu’un homme politique assume ces responsabili­tés avec les coûts que cela implique, ne répond pas à la logique d’efficacité et d’immédiateté de l’éco­nomie ni à celle de la politique actuelles ; mais s’il ose le faire, cela le conduira à reconnaître la dignité que Dieu lui a donnée comme homme, et il lais­sera dans l’histoire un témoignage de généreuse responsabilité. Il faut accorder une place prépon­dérante à une saine politique, capable de réformer les institutions, de les coordonner et de les doter de meilleures pratiques qui permettent de vaincre les pressions et les inerties vicieuses. Cependant, il faut ajouter que les meilleurs mécanismes finissent par succomber quand manquent les grandes finalités. »

 

« Avec l’omniprésence du paradigme technocratique et le culte du pouvoir humain sans limites, se déve­loppe chez les personnes ce relativisme dans lequel tout ce qui ne sert pas aux intérêts personnels im­médiats est privé d’importance. Il y a en cela une logique qui permet de comprendre comment cer­taines attitudes, qui provoquent en même temps la dégradation de l’environnement et la dégradation sociale, s’alimentent mutuellement. La culture du relativisme est la même patho­logie qui pousse une personne à exploiter son pro­chain et à le traiter comme un pur objet, l’obligeant aux travaux forcés, ou en faisant de lui un esclave à cause d’une dette. C’est la même logique qui pousse à l’exploitation sexuelle des enfants ou à l’abandon des personnes âgées qui ne servent pas des intérêts personnels. C’est aussi la logique intérieure de celui qui dit : ‛Laissons les forces invisibles du marché réguler l’économie, parce que ses impacts sur la société et sur la nature sont des dommages inévi­tables’. S’il n’existe pas de vérités objectives ni de principes solides hors de la réalisation de projets personnels et de la satisfaction de nécessités immé­diates, quelles limites peuvent alors avoir la traite des êtres humains, la criminalité organisée, le nar­cotrafic, le commerce de diamants ensanglantés et de peaux d’animaux en voie d’extinction ? N'est-ce pas la même logique relativiste qui justifie l’achat d’organes des pauvres dans le but de les vendre ou de les utiliser pour l’expérimentation, ou le rejet d’enfants parce qu’ils ne répondent pas au désir de leurs parents ? C’est la même logique du ‘‘utilise et jette’’, qui engendre tant de résidus, seulement à cause du désir désordonné de consommer plus qu’il n’est réellement nécessaire. »

 

« L’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des res­sources pour une saine croissance en d’autres par­ties. La qualité réelle de vie des personnes diminue souvent – à cause de la détérioration de l’environ­nement, de la mauvaise qualité des produits ali­mentaires eux-mêmes ou de l’épuisement de cer­taines ressources – dans un contexte de croissance économique. Dans ce cadre, le discours de la crois­sance durable devient souvent un moyen de dis­traction et de justification qui enferme les valeurs du discours écologique dans la logique des finances et de la technocratie ; la responsabilité sociale et environnementale des entreprises se réduit d’ordi­naire à une série d’actions de marketing et d’image. »

 

« La li­bération par rapport au paradigme technocratique régnant a lieu, de fait, en certaines occasions, par exemple, quand des communautés de petits pro­ducteurs optent pour des systèmes de production moins polluants, en soutenant un mode de vie, de bonheur et de cohabitation non consumériste ; ou bien quand la technique est orientée prioritairement pour résoudre les problèmes concrets des autres, avec la passion de les aider à vivre avec plus de dignité et moins de souffrances. »

 

« Ce qui arrive en ce moment nous met de­vant l’urgence d’avancer dans une révolution culturelle courageuse.La science et la technologie ne sont pas neutres, mais peuvent impliquer, du début à la fin d’un processus, diverses intentions et possi­bilités, et elles peuvent se configurer de différentes manières. Personne ne prétend vouloir retourner à l’époque des cavernes, cependant il est indispen­sable de ralentir la marche pour regarder la réalité d’une autre manière, recueillir les avancées posi­tives et durables, et en même temps récupérer les valeurs et les grandes finalités qui ont été détruites par une frénésie mégalomane. »

 

« Pour qu’il y ait une liberté économique dont tous puissent effectivement bénéficier, il peut parfois être nécessaire de mettre des limites à ceux qui ont plus de moyens et de pouvoir financier. Une liberté économique seulement déclamée, tandis que les conditions réelles empêchent beaucoup de pouvoir y accéder concrètement et que l’accès au travail se détériore, devient un discours contra­dictoire qui déshonore la politique. L’activité d’entreprise, qui est une vocation noble orientée à produire de la richesse et à améliorer le monde pour tous, peut être une manière très féconde de promouvoir la région où elle installe ses projets ; surtout si on comprend que la création de postes de travail est une partie incontournable de son service du bien commun. »

 

(à suivre)