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04/05/2015

Paroisses françaises : se mettre en phase avec le pape

cover_1309_6575.jpg"Dans la société, changer les structures de péché..."  "Sortir de notre confort pour rejoindre les périphéries..." Voici (d'une paroisse de la région parisienne) l'exemple de ce que l'on peut faire partout : "cinq groupes se sont retrouvés tout au long du Carême pour échanger, à partir de l'exhortation apostolique du pape François."  Après quoi ils partagent leur travail avec tous, et invitent la paroisse entière à les faire siennes :


 

Encore un effort, pour dépouiller en nous le vieil homme crispé, et nous mettre en phase avec l'Eglise autour de François ! Après les convulsions "libérales-conservatrices" de 2014, les milieux catholiques français reprennent leurs esprits : ils se souviennent que l'Eglise est dans l'Eglise,  plutôt que dans les journaux (de droite et de gauche). Je me permets de citer en exemple  la feuille hebdomadaire d'une paroisse de  la région parisienne : dans une série intitulée Les fruits de Pâques, elle informe ses lecteurs du travail d'étude mené durant le Carême 2015 sur le document papal La joie de l'Evangile, dont elle donne des extraits pour que chacun puisse les méditer. Je reproduis ci-dessous deux de ces feuillets paroissiaux, en prenant la liberté de surligner en gras certains passages du pape François. 

 

 

►  “Dans la société, changer les structures de péché 

 

<< Je voudrais partager à présent mes préoccupations au sujet de la dimension sociale de l’évangélisation précisément parce que, si cette dimension n’est pas dûment explicitée, on court toujours le risque de défigurer la signification authentique et intégrale de la mission évangélisatrice. >> (§ 176) 

<< En conséquence, personne ne peut exiger de nous que nous reléguions la religion dans la secrète intimité des personnes, sans aucune influence sur la vie sociale et nationale, sans se préoccuper de la santé des institutions de la société civile, sans s’exprimer sur les événements qui intéressent les citoyens. Qui oserait enfermer dans un temple et faire taire le message de saint François d’Assise et de la bienheureuse Teresa de Calcutta ? Ils ne pourraient l’accepter. Une foi authentique – qui n’est jamais confortable et individualiste – implique toujours un profond désir de changer le monde...  Nous aimons cette magnifique planète où Dieu nous a placés, et nous aimons l’humanité qui l’habite, avec tous ses drames et ses lassitudes, avec ses aspirations et ses espérances, avec ses valeurs et ses fragilités. La terre est notre maison commune et nous sommes tous frères. Bien que « l’ordre juste de la société et de l’État soit un devoir essentiel du politique », l’Église « ne peut ni ne doit rester à l’écart dans la lutte pour la justice ».Tous les chrétiens, et aussi les pasteurs, sont appelés à se préoccuper de la construction d’un monde meilleur. >> (§ 183) 

<< Tant que ne seront pas résolus radicalement les problèmes des pauvres, en renonçant à l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière, et en attaquant les causes structurelles de la disparité sociale, les problèmes du monde ne seront pas résolus, ni en définitive aucun problème. La disparité sociale est la racine des maux de la société. >> (§ 202) 

<< Nous ne pouvons plus avoir confiance dans les forces aveugles et dans la main invisible du marché... La croissance dans l’équité [...] demande des décisions, des programmes, des mécanismes et des processus spécifiquement orientés vers une meilleure distribution des revenus, la création d’opportunités d’emplois, une promotion intégrale des pauvres qui dépasse le simple assistanat. >> (§ 204) 

<< À partir de quelques thèmes sociaux, importants en vue de l’avenir de l’humanité, j’ai essayé une fois de plus d’expliquer l’inévitable dimension sociale de l’annonce de l’Évangile, pour encourager tous les chrétiens à la manifester toujours par leurs paroles, leurs attitudes et leurs actions. >> (§ 258) 

 

 

►  “Sortir de notre confort pour rejoindre les périphéries” 

 

<< Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures. Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie. Plus que la peur de se tromper j’espère que nous anime la peur de nous renfermer dans les structures qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles, alors que, dehors, il y a une multitude affamée, et Jésus qui nous répète sans arrêt : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Marc 6, 37) >> (§ 49) 

<< Pour pouvoir soutenir un style de vie qui exclut les autres, ou pour pouvoir s’enthousiasmer avec cet idéal égoïste, on a développé une mondialisation de l’indifférence. Presque sans nous en apercevoir, nous devenons incapables d’éprouver de la compassion devant le cri de douleur des autres, nous ne pleurons plus devant le drame des autres, leur prêter attention ne nous intéresse pas, comme si tout nous était une responsabilité étrangère qui n’est pas de notre ressort. La culture du bien-être nous anesthésie... >> (§ 54) 

<<L’Église doit être le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Évangile. >> (§ 114) 

<< L’Église n’évangélise pas si elle ne se laisse pas continuellement évangéliser. Il est indispensable que la Parole de Dieu « devienne toujours plus le cœur de toute activité ecclésiale ».La Parole de Dieu écoutée et célébrée, surtout dans l’Eucharistie, alimente et fortifie intérieurement les chrétiens et les rend capables d’un authentique témoignage évangélique dans la vie quotidienne. >> (§ 174)

 

Le jour où toutes les paroisses de l'Hexagone auront ces priorités, beaucoup de faux problèmes et de mots d'ordre déformants disparaîtront comme la brume au soleil du matin...

 

 

Commentaires

LES STRUCTURES DE PÉCHÉ

> Bravo à cette paroisse. Il serait temps que les cathos français, dix ans après tout le monde, découvrent enfin la théologie des structures de péché (Joseph Ratzinger dans les années Jean-Paul II) et cessent de croire que vouloir changer les structures c'est du communisme.
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Écrit par : Yves-Marie / | 04/05/2015

SUR LE LONG TERME

> C'est une belle initiative mais elle doit être accompagnée pour porter ses fruits sur le long-terme, à mon avis. Dans ma paroisse nous avons un groupe de lecture de ce texte, qui interpelle bien des paroissiens, positivement, et suscite des discussions libératrices. Cependant sans la prière et sans des guidages encore plus concrets sur la façon dont on peut modifier son comportement de chrétien — souvent aisé —, les interrogations peuvent rester trop vagues.
C'est comme la graine qui tombe sur le chemin pierreux et ne peut prendre racine. Il faut que ça s'encadre dans une démarche spirituelle qui retourne bien profond la terre de nos coeurs ! Autrement, on croit avoir résolu le problème avec deux heures au Secours catholique, ce qui est bien, mais réducteur face à l'ambition du pape, qui touche à tout dans notre vie, et ça sans plus d'abandon à Dieu, on fera la sourde oreille pour le comprendre, on aura peur.
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Écrit par : perlapin / | 06/05/2015

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