10/04/2015
Vers quoi allons-nous, et sous l'emprise de quelle force ?
Guillaume de Prémare
C'est la question que soulève Résistance au Meilleur des Mondes :
Je reproduis ici l'entretien donné par Guillaume de Prémare aux Cahiers libres (ici), à propos de son livre : Résistance au Meilleur des mondes (éd. PGDR). On verra en quoi ses observations recoupent les nôtres – cf. les passages surlignés en gras – et en quoi sa perspective et la nôtre peuvent être différentes :
Reproduction de l'entretien aux Cahiers libres
<< PMA, GPA, séparation de la sexualité et de la procréation, transhumanisme… Et si tout cela nous conduisait vers l’utopie technologique et totalitaire décrite par Aldous Huxley dans son roman Le Meilleur des mondes ? C’est ce que pense Guillaume de Prémare, délégué général d’Ichtus et ancien président de la Manif pour tous, qui vient de publier Résistance au meilleur des mondes avec Eric Letty. Il a répondu aux questions des Cahiers Libres :
► Cahiers Libres (CL) : Vous venez de publier avec Eric Letty, l’essai Résistance au Meilleur des mondes. Pourquoi avoir choisi cette référence au roman d’Aldous Huxley ?
Guillaume de Prémare (GP) : Le meilleur des mondes – Brave new world en anglais – a marqué mon esprit à l’adolescence. Je n’ai jamais été attiré par la science-fiction, mais j’ai été saisi par la notion d’anticipation que revendique Huxley. Les amateurs de prospective ont souvent la tentation de deviner précisément comment l’histoire va tourner. Or, nous pouvons seulement préparer l’avenir en conjuguant l’observation, la raison et l’expérience. Parmi les éléments d’observation, la littérature d’anticipation est particulièrement intéressante pour saisir ce qui est “dans l’air”. Certains auteurs ont par ailleurs une certaine forme d’intuition fondée sur les ressorts éternels de l’âme humaine, qui présentent une remarquable fixité à travers l’histoire. Quand Bernanos écrit La France contre les robots, il ne devine pas l’avenir, il l’anticipe grâce à sa fine connaissance et son intuition exceptionnelle de l’aspect spirituel de la condition humaine ; et il décrit par avance un désastre matérialiste et techniciste, ce qu’il nomme la « conspiration universelle contre toute forme de vie intérieure ». De même, lorsque je lis L’Avarice et l’Envie de Victor Hugo, j’ai l’impression que se dévoile sous mes yeux le processus d’autodestruction programmé de la boulimie de possession du consumérisme et de la finance folle. Dans un tout autre style, la “prophétie houellebecquienne” s’appuie également sur les ressorts de l’âme humaine. Eric Letty et moi ne sommes ni Huxley, ni Hugo, ni Bernanos, ni Houellebecq. Notre essai est bien plus modeste, il vise à mettre en perspective l’évolution du monde moderne avec le « meilleur des mondes » décrit par Huxley. Les personnes qui s’inquiètent de l’homme, de sa chair, de son esprit, de son âme et de sa liberté intérieure trouveront – je l’espère ! – dans cet essai un surcroît de détermination pour résister à la marche vers le « meilleur des mondes ». Je qualifierais cette résistance de résistance à l’emprise progressive de l’Etat, de la technique et du marché sur la chair et l’esprit. Nous pensons que nous avançons vers ce « meilleur des mondes ». Nous n’y sommes pas encore à grande échelle, mais nous montons les barreaux de l’échelle, l’un après l’autre. Par exemple, chez Huxley, l’eugénisme et la grossesse externalisée sont généralisés. Mais ce qui existe déjà aujourd’hui à la marge porte un puissant potentiel de massification, tout simplement parce que, comme le dit Jacques Attali, « il sera très difficile d’y résister » (il parle notamment de la grossesse dans des matrices artificielles). Les puissances d’argent, conjuguées aux idéologies de la déconstruction, veulent laisser l’individu mécanisé seul face l’Etat, à la technique et au marché. Il s’agit de substituer l’individu à la personne.
► CL : La référence au 1984 de George Orwell est-elle moins pertinente que l’œuvre d’Huxley ?
GP : Déjà, Thomas More fut un écrivain d’anticipation avec Utopia – terme qu’il tira du Grec et qui signifie « lieu qui n’existe nulle part ». D’une certaine manière, cela signifie que l’utopie ne peut advenir. C’est à voir. Cependant, ce qui est le plus dangereux dans l’utopie n’est peut-être pas qu’elle advienne en effet, mais que l’homme déploie des moyens et une détermination considérables pour chercher à la réaliser. C’est ici que le « tragique de l’histoire » peut atteindre son degré le plus élevé. Celui qui essaie de mettre en œuvre une utopie n’y parvient pas nécessairement, mais il fait des dégâts considérables. Notre essai ne comporte donc pas une dimension “apocalyptique”, il ne s’agit pas de dire « voici comme tout cela va se terminer ». Il demeure un essai politique. Ceux qui s’intéressent à la dimension apocalyptique pourront se référer plus volontiers à Robert Hugh Benson et son roman Le Maître de la terre, qui est une anticipation du contexte historique concret de l’Apocalypse. C’est d’ailleurs un roman recommandé par le pape François.
Mais je reviens à votre question. L’univers d’Orwell est proche de celui d’Huxley mais il est différent. Orwell est dans le chaos et la répression violente quand Huxley voit une société stable et sécurisée où la coercition est beaucoup plus insidieuse, presque invisible. Orwell, décrit un Big Brother brutal, Huxley décrit une Big Mother “maternante”, qui soigne ses petits par l’hédonisme et la prophylaxie psychique (les somma), les sécurise par la stabilité sociale et répond à tous leurs problèmes par la technique et la science. Mais l’un et l’autre ne sont pas incompatibles. D’une certaine manière, Big Mother pourrait succéder à Big Brother, la stabilité déshumanisée au chaos, le Care institutionnel à la violence. Mais je ne sais pas ce qui va arriver… Nous voulons démontrer pourquoi il est nécessaire de résister, ce qui commence par une prise de conscience large, mais nous ne prétendons pas à davantage.
► CL : Le Meilleur des mondes décrit un Super-Etat mondial régissant la vie des hommes dans leurs moindres détails. Pensez-vous que cette structure politique verra le jour ? Et quelles en sont les prémices aujourd’hui ?
GP : Là encore, je ne sais pas si elle verra le jour, je me bats pour qu’elle n’advienne pas. Quand j’ai voté non à Maastricht, c’était en grande partie parce que je refusais la logique d’intégration politique des nations à un empire artificiel, et pas seulement parce que Philippe Séguin m’avait convaincu que l’euro causerait beaucoup de dégâts. Le processus d’intégration européenne est en difficulté, c’est un point positif pour moi. Mais l’histoire n’est pas finie. L’UE est, à mon avis, typiquement le processus d’intégration politique qui constitue une étape vers le super-Etat mondial, avec quatre ou cinq super-régions assujetties à un gouvernement mondial. Par ailleurs, il y a l’ONU. Politiquement, elle n’est pas un gouvernement, mais l’idéologie qu’elle porte et promeut va dans le sens du super-Etat mondial, notamment avec sa «théorie pure du droit » – conception anglo-saxonne du droit qui devient roi pour régir depuis le haut toute une déclinaison de normes appliquées à un ensemble pyramidal. Le droit de l’UE fonctionne aussi comme cela. Par ailleurs, l’idéologie de l’ONU – comme celle de l’UE – porte tous les poisons du « meilleur des mondes », l’eugénisme, le contrôle démographique, la déconstruction familiale etc. Déjà, je pense que nous vivons les structures politiques à une échelle de grandeur où la démocratie n’est pas possible, nous sommes déjà en post-démocratie : « Il n’y a pas de processus démocratique possible contre les traités européens » a dit Juncker. Au moins, c’est clair. Dans le livre, nous citons Tocqueville, qui avait remarquablement pressenti comment pourrait tourner les démocraties libérales, c’est très intéressant de le relire avec le recul de l’histoire. Nous essayons de montrer, dans notre essai, que la nation est l’échelle politique à éradiquer pour les architectes du « meilleur des mondes », parce que seule la nation peut porter une réalité politique incarnée pour un peuple. Or, il n’y a pas de « peuple européen » – il y a une civilisation partagée par plusieurs peuples – et encore moins de « peuple mondial » – il y a une nature et une condition humaines partagées.
► CL : La reproduction artificielle, l’avortement, la contraception sont actuellement autorisés, mais pas imposés à la différence de la dystopie d’Huxley. Une évolution autoritaire est-elle pensable ?
GP : Je crois qu’une dérive autoritaire est possible. Par exemple, concernant l’avortement, la clause de conscience des personnels soignants est potentiellement en danger, tout simplement en raison de la “chute des vocations” : on trouve de moins en moins de personnes pour pratiquer des avortements. Le Planning familial la qualifie « d’obstacle à l’avortement ». Si les différentes assemblées et institutions tiennent tant à promouvoir l’avortement comme un droit fondamental, à l’inscrire en quelque sorte comme un nouveau « droit de l’homme », c’est pour cela. On nous expliquera bientôt que faire jouer sa clause de conscience est contraire aux droits de l’homme, donc à la norme juridique la plus élevée et la plus sacrée dans le monde. Mais je ne vois pas que l’on aille demain chercher les femmes chez elles pour les forcer à avorter ! Dans le « meilleur des mondes », la planification de la reproduction se fait dans le cadre d’une aliénation consentie. Du reste, elle s’opère à travers l’externalisation de la grossesse, dans le cadre d’une dissociation massive de la sexualité et de la procréation. Cette dissociation est l’un des points-clés du « meilleur des mondes ». Paul VI savait ce qu’il faisait quand il a publié Humanae Vitae, dont le pape François loue la « dimension prophétique ». La mentalité contraceptive imprègne les mœurs et dissocie la sexualité de la procréation à un point tel que l’étape suivante décrite par Huxley pourrait être presque mécanique : la procréation serait un acte technique, la sexualité un acte récréatif. N’y sommes-nous pas déjà en partie ? Dans un tel contexte, si la matrice artificielle arrive, pourquoi s’en priver ? Pourquoi faire l’enfant “sous la couette” ? Hadjadj a expliqué dans « Qu’est-ce qu’une famille ? » que la famille est fondée sur l’acte charnel de génération, c’est-à-dire l’acte sexuel dans le couple (son livre est à lire absolument, j’insiste là-dessus). L’aboutissement du processus de dissociation sexualité-procréation serait la fin du couple et de la famille ; et l’autoroute vers la déshumanisation et l’aliénation consenties. Avec la nation, la famille est ainsi la deuxième réalité “charnelle” à éradiquer pour les architectes du « meilleur des mondes ».
► CL : Quelle réponse les catholiques peuvent-ils donner à ce chemin vers le Meilleur des mondes ?
GP : Je citerais plusieurs aspects.
Une réponse spirituelle : je me rappelle avoir lu l’article d’un jeune qui appelait à l’émergence d’une « génération eschatologique », c’est-à-dire qui espère au milieu des troubles de ce temps, parce qu’elle sait que l’histoire se termine bien (la parousie).
Une réponse anthropologique : expliquer ce qu’est l’homme en vérité, y compris dans sa relation verticale avec Dieu (transcendance et sacré) ; articuler une anthropologie sociale réaliste (dire qui est l’homme, c’est dire ce qu’est la société).
Une réponse charnelle : vivre la famille comme chair dans nos familles, et non comme « centre de compétences » (cf. Hadjadj). La famille qui vit comme famille résiste naturellement au « meilleur des mondes ».
Une réponse politique : défendre et promouvoir la nation comme échelle raisonnable de l’organisation politique ; rétablir progressivement la substance politique en commençant par la base et en remontant progressivement vers le sommet, ceci avec une forte implication sociale. De nouvelles solidarités sont à inventer sur le terrain, y compris au plan scolaire et éducatif.
Une réponse écologique : l’écologie fondée sur une juste anthropologie est un puissant levier de résistance au « meilleur des mondes » car elle promeut la notion de « limites » contre le règne de l’illimité [1] (lire Nos limites – Pour une écologie intégrale de Gaultier Bès).
Dans toutes ces « réponses » – qui ne sont pas exhaustives -, il faut mettre la Charité, c’est notre vrai moteur. Et notre vertu de Charité doit s’appuyer sur une vertu qui sera centrale au XXIe siècle : la vertu de force.
► CL : Pensez-vous que la réponse à ces évolutions puisse être politique ? Avons-nous notre place dans le jeu démocratique ?
GP : Défendre la nation et la famille, lutter contre les puissances d’argent, bâtir de nouvelles solidarités dans nos beaux pays de France, tout cela est éminemment politique. La Manif pour tous constitue par exemple, à mon sens, le mouvement réellement politique par excellence. Il n’est pas apolitique, il est non partisan. C’est une métapolitique, comme l’a dit Tugdual Derville dès 2013. Je crois que nous devons articuler une métapolitique au service d’une micro-politique de terrain, là où certains pouvoirs sont encore en place, peut-être pour peu de temps encore. L’échelon politique national a été vidé de sa substance politique et l’échelon local est en train de subir une offensive confiscatoire des libertés et responsabilités. Il y a le démantèlement du département, le passage d’intercommunalités raisonnables à des super-communautés de communes qui aspirent les pouvoirs des maires, les super-régions etc. Aujourd’hui, un préfet de région peut imposer sa volonté à un ensemble de communes, ce n’est pas normal. S’engager au niveau local pour affirmer la valeur de la liberté et de la responsabilité me semble propice à notre temps. Quant au « jeu démocratique », vu comme « jeu des partis », c’est un jeu, en effet…
► CL : Dans le passé, les catholiques ont été présents en politique et des écoles de pensées politiques ont été très actives comme par exemple la démocratie-chrétienne ou la pensée contre-révolutionnaire. Croyez-vous que ces écoles ont encore un avenir ?
GP : Les deux écoles de pensées auxquelles vous vous référez ont un point commun : elles sont éminemment sociales, mais elles s’opposent en quelque sorte sur la vision de la Modernité et le libéralisme politique. Louis de Bonald et Joseph de Maistre disent que « la contre-révolution n’est pas la révolution contraire, mais le contraire de la révolution ». C’est un aspect intéressant de la pensée de la contre-révolution, qui a eu en grande partie raison sur l’analyse de la Révolution (au sens large) et de la Modernité, comme subversion philosophique, politique et anthropologique. La subversion est là pour détruire – ou « déconstruire » comme on dit aujourd’hui -, elle ne peut pas construire. Et nous, nous sommes là pour construire à partir du réel, non à partir de nos grandes lubies politiques, de nos réflexes de « milieu » qui stérilisent l’action dans un ghetto culturellement fermé. Construire est aujourd’hui la véritable Contre-révolution. On ne peut mettre le toit avant les fondations… Nous devons travailler les fondations réelles, là où des solidarités et amitiés politiques, culturelles et sociales doivent vivre pour « construire des processus qui font un peuple » comme le dit remarquablement le pape François dans Evangelii Gaudium. Cette perspective regarde également l’école démocrate-chrétienne, qui a perdu son souffle et a également besoin de se renouveler en profondeur. Elle a mal appréhendé la Modernité philosophique et ses conséquences ; et elle a accordé trop de crédit à la bonne volonté des hommes. La politique consiste aussi à savoir qui est le “patron”, non pas le « patron » forcément comme personne (de bonne volonté ou non, c’est toujours variable), mais comme institution politique véritablement politique, c’est-à-dire capable de favoriser les dynamiques de bien commun (et non de faire à la place des personnes) et capable de protéger la société des prédations, notamment économiques et financières. Les écoles de pensée ont encore un avenir si elles se renouvellent en profondeur et si elles coopèrent à partir de leur point commun : leur vocation profondément sociale.
► CL : L’Eglise possède un riche patrimoine intellectuel sur les questions sociales : la doctrine sociale de l’Eglise. Pensez-vous que cette doctrine est à compléter par un nouveau catholicisme social, comparable aux initiatives des catholiques sociaux au XIXe siècle ?
GP : Sans le catholicisme social, notamment français, il n’y aurait pas de doctrine sociale de l’Eglise. Léon XIII a écrit Rerum Novarum après Le Play ou La Tour du Pin. Albert de Mun et Frédéric Ozanam n’ont pas attendu le magistère pour être des catholiques sociaux en action. C’est parce que ces personnes ont pensé et agi que le magistère a pu, en s’appuyant sur la raison et l’expérience, formaliser la doctrine sociale. Aujourd’hui, la doctrine sociale est trop cléricale parce que les laïcs ne sont pas suffisamment investis dans le catholicisme social comme action politique. Or, la politique est le domaine des laïcs : « Il appartient en particulier aux laïcs d’éclairer les questions temporelles », dit Vatican II. Il est temps d’appliquer Vatican II et de faire émerger un nouveau catholicisme social. C’est par notre action sociale, renouvelée par les réalités contemporaines, notamment cette invraisemblable fragmentation sociale, sociogéographique et socioculturelle causée par la mondialisation sauvage, que nous ferons une véritable politique. Nous devons inventer des solidarités nouvelles qui soient une véritable politique – ou micro-politique. Non pas un simple « sentiment de solidarité », mais une « solidarité » au sens fort et politique du terme : être lié par une responsabilité commune dans les territoires où nous nous trouvons. A côté de cela, il y a l’action caritative, qui est différente et dans laquelle les catholiques sont déjà en première ligne.
► CL : A la fin de sa préface de 1948 au Meilleur des mondes, Aldous Huxley regrette de n’avoir pas envisagé une fin positive à son roman : une alternative au super-Etat, créée par des dissidents sur une île. Cette forme de dissidence, une contre-société au sein de notre monde, est-elle une solution envisageable pour les chrétiens ?
GP : Aux Etats-Unis, les communautés Amish ont décidé d’arrêter le progrès à un temps T de l’histoire, peut-être parce que ces gens considéraient que la technique n’est pas neutre et qu’il valait mieux vivre à l’écart du monde pour garder des valeurs et un mode de vie. De fait, ils les ont gardés et parviennent à les transmettre à leurs enfants. Je respecte cela, c’est tentant, mais les catholiques ne peuvent faire ainsi, ce serait contraire à leur vocation d’être immergés dans le monde. Nous devons rester là où nous avons nos responsabilités ordinaires dans le monde, là où nous avons notre vocation, qui est aussi une vocation politique parce que les catholiques construisent le bien commun, avec d’autres qui ne sont pas forcément catholiques. Partout où nous sommes, nous devons déployer des amitiés et des coopérations avec des personnes de tous horizons et de toutes religions. Sans l’amitié, nous ne construirons rien. Essayons d’imiter le Christ : il n’était pas revêche, crispé et agressif, il était chaleureux, bon, sympathique, attirant. Pour autant, il ne se laissait pas marcher sur les pieds et intimider par les docteurs de la loi et savait même manier le fouet à l’occasion. C’est un beau modèle non ?
Propos recueillis par Charles Vaugirard >>
Fin de la reproduction de l'entretien aux Cahiers libres
[1] NDPP - Le règne de l'illimité (pour des profits illimités) est l'idéologie du système économique actuel. Né avec le consumérisme de masse, l'illimité s'empare désormais de la vie humaine elle-même, par l'industrie biotechnologique et l'artificialisation marchande. Constater que ce processus est – avec la financiarisation – le stade suprême du capitalisme dérégulé, est le point de passage obligé de toute analyse réaliste : cf. La reproduction artificielle de l'humain, d'Alexis Escudero, éd. Le monde à l'envers, http://lemondealenvers.lautre.net
Ci-dessous, vos (nos) commentaires et la réponse de Guillaume de Prémare :
11:46 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : idées
Commentaires
ALGORITHME
> Cher Guillaume, le "mondialisme politique" est un mirage. L'ONU n'a aucun pouvoir concret (sauf le Conseil de sécurité mais à travers les Etats qui le composent et en un domaine très spécial).
Il y a bien un pouvoir mondial plus fort que les Etats : mais c'est celui de la finance, depuis la prise du pouvoir "global" par l'ultralibéralisme dans les années 1990. Ne pas en convenir serait esquiver le réel.
La "dérive autoritaire" sensible dans les pays riches va s'appliquer de plus en plus à nos vies privées, mais pas par la volonté d'on ne sait quel "super-Etat" : plutôt par celle de la Silicon Valley, outil futuriste des intérêts économiques ! Produire par algorithme la « sortie correcte » de chaque problème de société – et cela en fonction de la façon, obligatoirement réductrice, dont le « problème » aura été posé – , c'est remplacer la démocratie par le sens unique. L'algorithme est un processus, mais il n'est pas neutre : sa logique technoïde et comptable est paramétrée selon des normes écartant toutes les autres.
Ces normes sont censées s'appliquer à tous les « problèmes » auxquels elles s'attaquent, y compris ceux de notre vie physique et psychologique.
Le voilà, le Meilleur des Mondes : produit par l'économie.
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Écrit par : PP / | 10/04/2015
REGRET
> J’adhère à 90% de ce qui est dit ci-dessus, dans le 10% qui reste, je mets mon regret que le mouvement « métapolitique » de 2013 n’ait pas débouché sur un mouvement politique national.
Il y avait la place pour un « Renouveau » de la politique – rien à voir avec telle chapelle royaliste qui porte ce nom – mais tout à voir avec le Souffle de l’Esprit dont a tant besoin notre monde politique ; je l’ai déjà dit, le renouveau dont je parle aurait pu être, par exemple (heureux les pauvres d’esprit !), un mouvement ou parti du « Renouveau éthique et écologique des libertés (Réel) », en phase avec l’esprit franciscain qui traverse le monde chrétien, clairement articulé sur la doctrine sociale de l’Eglise.
La Manif pour tous a révélé – les jeunes « veilleurs » – ou confirmé de nombreux talents, quelle joie aurait été la nôtre, quelle joie serait-elle demain s’ils se réunissaient pour porter aux élections nationales aussi bien que locales une parole politique nouvelle et forte, passant prioritairement par une réflexion sur nos libertés confrontées à ce « libéralisme libertaire » qui conduit le pays à l’abîme !
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Écrit par : Denis / | 10/04/2015
UN OUBLI
> Dans ses "réponses au chemin vers le meilleur des Mondes", GP en oublie une qui est pourtant essentielle : la réponse économique, dont le pape François parle si souvent !
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Écrit par : emmeline / | 10/04/2015
COQUILLE VIDE
> Dans la mesure où, comme vous le rappelez régulièrement sur ce blog, le politique n'est plus qu'un théâtre d'ombres au service de la finance (et même, de la phynance), rien n'empêche sa subsistance sous une forme consolidée à l'échelle mondiale. C'est parce que l'ONU est une coquille vide qu'elle est utilisée pour enrober d'un semblant de légitimité universelle des intérêts très privés.
Dans nos démocraties, les classes politiques se décrédibilisent à vue d'oeil, mais les populations persistent à les incriminer en faisant mine de croire qu'ils sont les vrais responsables.
Même sur les réseaux sociaux alternatifs où les activistes (de salon pour la plupart) ne manquent pas, on poste, on dénonce, on fustige Obama, Cameron, Merkel... mais je n'ai pas encore vu publier une liste nominative d'actionnaires d'une entreprise s'en étant mis plein les poches après liquidation d'icelle. On s'indigne des inégalités, des atteintes à l'environnement, mais dès que le posteur ajoute le mot-dièse #capitalism, les réactions sont vite clivées ("Please define capitalism").
Ce n'est quand même pas pour rien que dans son roman, Huxley donne aux administrateurs mondiaux des patronymes de grands magnats de l'industrie de l'époque (Ford, Mond) !
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Écrit par : Albert Christophe / | 10/04/2015
CELA NE S'INVENTE PAS
> "La CIA veut prendre le contrôle du (mauvais) temps
Le Point - Publié le 10/04/2015
Pourquoi envahir un pays quand on peut l'inonder ou l'assécher pour le ruiner ? Les États-Unis semblent vouloir faire du temps une arme de destruction massive."
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Écrit par : Jean-Christophe / | 10/04/2015
L'O.N.U.
> Il me semble que la conception de l'ONU qu'exprime ici Guillaume de Prémare est outrancièrement négative. Si l'ONU donne prise à des jugements négatifs actuellement, ce n'est pas en vertu de sa nature essentielle, mais parce qu'elle est parasitée par des idéologies et des intérêts incompatibles avec la politique dans son sens véritable et le bien commun.
Et l'on pourrait, toute proportion gardée, lui faire le même reproche pour ce qu'il affirme de l'Union européenne.
Dans sa sagesse et la sagacité du regard qu'elle pose sur le monde, l'Église catholique nous montre une conception très différente des organisations inter-gouvernementales et de l'ONU: " L’Église a accompagné le cheminement vers une «communauté» internationale authentique, qui a pris une direction précise avec l’institution, en 1945, de l’Organisation des Nations Unies (…) La doctrine sociale, en général, considère positivement le rôle des Organisations inter-gouvernementales (…) La sollicitude pour une coexistence ordonnée et pacifique de la famille humaine pousse le Magistère à mettre en relief la nécessité d’instituer «une autorité publique universelle, reconnue par tous, qui jouisse d’une puissance efficace, susceptible d’assurer à tous la sécurité, le respect de la justice et la garantie des droits». (Gaudium et Spes 82) (...) Au cours de l’histoire, malgré les changements de perspective des diverses époques, le besoin d’une telle autorité s’est toujours fait sentir pour répondre aux problèmes de dimension mondiale soulevés par la recherche du bien commun. Il est essentiel que cette autorité soit le fruit d’un accord et non d’une imposition, et qu’elle ne soit pas comprise comme «un super-État mondial »." (Compendium de la doctrine sociale de l’Église #440 et 441)
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Écrit par : Jacques Martineau / | 10/04/2015
L'U.E. PIRE QUE L'O.N.U.
> Question imprégnation idéologique l'UE est pire que l'ONU.
La logique de l'UE est de mépriser les peuples et leur histoire, elle n'a donc aucune légitimité alors que l'ONU représente les Etats.
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Écrit par : André Biguet / | 10/04/2015
SCHUMAN
> En réaction au commentaire précédent -celui d'André Biguet,- je dirais que l'UE à laquelle je pensais dans ma réflexion est celle dont a rêvé un Robert Schuman. Je concéderais bien volontiers que ce dernier, comme on dit, ``doit se retourner dans sa tombe``, devant l'état actuel de l'UE.
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Écrit par : Jacques Martineau / | 10/04/2015
LES RAFALE
> Sans ironie aucune, cette nouvelle m'a comblé de joie :
http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/l-inde-va-acheter-36-rafale-23191
Un deuxième contrat de vente du Rafale à l'export...
Signe du destin ? Un peu comme si le Tout-puissant souhaitait que la France conserve les moyens d'une défense digne de ce nom, et puisse faire entendre sa voix dans le Grand N'importe Quoi globalisé. Dieu ne nous a pas encore abandonnés ; finalement, notre nation bimillénaire ne disparaîtra peut-être pas.
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Écrit par : Feld / | 10/04/2015
@ PP
> Merci cher Patrice de publier ces extraits et d'y ajouter un commentaire constructif et bienveillant !
@ Denis
> Bien sûr ce serait extraordinaire de parvenir à cela. Il est vrai que la traduction de LMPT en force politique plus large constitue la question de stratégie prospective la plus complexe. Merci pour ces pistes.
@ Emmeline
> Bien sûr, dans le livre (notamment dans la conclusion) nous soulignons l'important pôle de résistance que constitue le pape François via sa dénonciation de la machinerie économique globale. Le livre est sans complaisance pour le capitalisme tardif.
@ Albert Christophe
> Tout juste concernant l'identité révélatrice des "administrateurs mondiaux" de Huxley : ce n'est pas un hasard en effet ! D'une certaine manière, ils existent déjà et sont bien ceux imaginés par Huxley. Même s'il n'y a pas d'Etat mondial stricto sensu et qu'il ne verra peut-être jamais le jour, ces gens (ces firmes) ont un pouvoir d'administrateurs mondiaux... Un pouvoir tel qu'il n'ont peut-être pas même besoin de ce super-État (même si nous montrons dans le livre que ce super-État est bien dans les fantasmes de l'hyper-classe).
@ Jacques Martineau
> Si les organisations internationales et les structures supra-nationales ressemblaient à ce que l'Eglise appelle de ses vœux, elles ne poseraient pas de problème en effet. Mais ce n'est pas le cas. La raison doit être éclairée par l'expérience : pour le moment l'expérience est négative. Dans ce contexte d'argent-roi, plus les structures et conventions seront intégrées selon un ensemble pyramidal sur le modèle anglo-saxon de la "théorie pure du droit", plus l'argent dominera. J'ai bien lu ce qu'a écrit BXVI dans CIV, mais je ne vois pas de solution pour le moment. Quand on lit la préface donnée par Ratzinger à Mgr Schooyans dans "La face cachée de l'Onu", on voit bien qu'il n'avait aucun irénisme ni naïveté à ce sujet, contrairement à ce que certains on pu écrire à propos de l'encyclique.
@ André Biguet
Vous avez probablement raison. Pour ma part, je suis favorable à un démantèlement de la super-structure UE, euro inclus... Et reconstruire d'autres formes de coopérations à échelle raisonnable.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 10/04/2015
à Jacques Martineau
> "Robert Schumann doit se retourner dans sa tombe" : mais c'était un homme d'un autre temps, hanté par le désir de la réconciliation franco-allemande puisque lui-même avait été allemand ! Son Europe était essentiellement franco-allemande, elle devait effacer 1870, 1914 et 1939. C'était un rétroviseur.
En 2015 "l'Europe" n'a plus rien à voir avec cela. L'Allemagne n'est plus la demi-Allemagne de Bonn mais une nouvelle Allemagne de Berlin, avec sa géopolitique à l'Est et son imperium économique. Bruxelles n'est plus le lieu d'une "communauté" mais celui de la mondialisation ultralibérale (pour les intérêts de la finance, contre ceux des peuples).
Schumann ne l'avait ni prévu ni envisagé.
Mais Monnet l'avait programmé. C'était son objectif. Derrière Schumann il y avait Monnet. Comme disait de Gaulle, "time is Monnet".
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Écrit par : Wetterlé / | 11/04/2015
A lire, sur le site du P. Yannik Bonnet :
> http://www.yannikbonnet.com/Comment-lutter-efficacement-contre-les-ideologies_a312.html
Extrait :
"Le " miracle " français, c'est que la culture classique ne soit pas morte et que la génération des moins de cinquante ans, jusqu'à ceux de la vingtaine d'années, continue à penser et à écrire, produisant des ouvrages de qualité et faisant preuve d'un esprit critique et d'un discernement admirables.
Aux événements douloureux, dont on peut pressentir l'imminence, le monde des bobos parisiens, de la gauche caviar et des " Charlie ", sera incapable d'apporter la moindre réponse et c'est tant mieux car le renouveau culturel bénéficiera d'un effondrement simultané du matérialisme ordinaire et de toutes les idéologies soixantehuitardes. (...)"
Feld
[ PP à Feld - A ceci près que dénoncer les "idéologies soixantehuitardes" sans dénoncer leur cause (le "nouvel esprit du capitalisme" made in USA), c'est l'impasse intellectuelle de la droite : mirage propre à un milieu social et qui, par exemple, a stérilisé idéologiquement LMPT...]
réponse au commentaire
Écrit par : Feld / | 12/04/2015
@ Guillaume
> "démantèlement de la super-structure UE, euro inclus"
C'est ce que ne comprend pas un Dupont-Aignan qui se dit souverainiste mais veut garder l'euro : il ne comprend pas que sans souveraineté financière, pas de souveraineté tout court.
"On ne fait rien sans argent" disait St Vincent de Paul
d'où la vente des chevaliers du St Sépulcre ce week-end au profit des chrétiens d'orient.
@ Denis
Oui pour le désir de "transformer l'essai" et de renouveau "dans le souffle de l'Esprit" mais en attendant, à part Guillaume et le fiston et la femme de Feld, il n'y avait personne du blog pour prier pour la conversion de la France samedi dernier...
Nos amis vietnamiens et handicapés étaient là, eux.
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Écrit par : E Levavasseur / | 14/04/2015
@ PP :
> Je pense que le P. Bonnet est tout à fait conscient de la cause des idéologies soixante-huitardes :
http://www.yannikbonnet.com/Suicides-en-lien-avec-le-travail-2-P-Y-Bonnet_a163.html
Extrait :
"Pour le financier libéral , pur et dur , le personnel n'a pas de visage humain , c'est une " variable d'ajustement " , dont on dispose pour pouvoir augmenter la rentabilité. Pour y parvenir , il fallait neutraliser la génération des dirigeants d'entreprise que j'ai connus pendant vingt ans . Ils n'étaient pas parfaits certes , mais ils aimaient leur firme : son métier , ses collaborateurs de tous niveaux, ses clients ."
nb : je ne partage pas tout ce que dit le P. Bonnet sur le suicide au travail (surtout là http://www.yannikbonnet.com/Suicides-en-lien-avec-le-travail-3-Pere-Y-Bonnet_a168.html). Mais bon c'est un autre sujet.
@ Eric
> J'aurais bien aimé être des vôtres, mais, comme tu le sais, le devoir m'a retenu dans ma commune...
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Écrit par : Feld / | 14/04/2015
@ Feld
> et tu as bien fait car " le devoir m'a retenu dans ma commune" = amour du prochain = charité de proximité = patriotisme.
Le pélé n'est pas tout, ce n'est pas un aboutissement mais un simple moyen parmi plein d'autres.
Il n'y a rien de choquant à ne pas venir à ce pélé ou à toute autre initiative ; ce qui est choquant, c'est quand il y a de l'indifférence pour toute initiative surtout quand elle est parallèle à des soupirs continuels sur une situation que cette initiative tend à résoudre.
Comme tout le monde a plein de choses à faire, la seule chose qu'on demande c'est qu'on relaie plus les infos à propos de tout ce qui va dans le bon sens.
Ce qui est regrettable aussi c'est le fait d'attendre qu'une initiative soit parfaite : "quand elle sera digne de mon auguste personne,je viendrai." Ben non mon gars, viens nous aider !
Bcp de gens n'aiment que les vainqueurs, ils veulent tous participer au défilé de la victoire mais pas participer aux batailles ...
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Écrit par : E Levavasseur / | 15/04/2015
HUXLEY
> Pour être honnête, il convient de préciser qu'Huxley, dans son ouvrage, dénonçait les rêves délirants, mais si menaçants, dont il pouvait observer - par l'histoire de sa famille et sa position sociale - la jeunesse dorée londonienne s'enivrer (son frère, Julian Huxley, Virginia Woolf, etc.).
15 ans plus tard, il réunira un ensemble de conférences et d'articles qui seront publiés sous le titre "Brave new world revisited", dans lesquels il alertait ses contemporains de la mise en place imminente de ce monde initialement projeté dans un avenir très lointain (600 après Ford...).
Enfin, en 1962 sera publié son testament spirituel, sous la forme d'un roman - "Island" -, qui est sa réponse au "Meilleur de mondes".
Cette réponse non seulement ne relève pas de la théologie chrétienne, mais elle serait considérée - si ils la connaissait - comme diabolique par les cathos intégristes.
Est-ce la raison qui explique que, de tout ce qui précède, MM. G. de Premare et consorts se gardent bien de souffler mot, préférant laisser accroire que "Le meilleur des mondes" était, comme le répète à chacune de ses conférences P. Hillard, le "programme d'Aldous Huxley" ?
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Écrit par : Flash / | 15/04/2015
@ Eric
> Ces temps-ci, je marche mal… Mais je ne suis pas de ces mécréants (incultes) qui prétendent que patience et longueur de temps valent mieux que force pèlerinages. Et je rêve même pour tout dire d’une petite virée à la Sainte-Baume !
Le fait est que je prie pour la France – et ceux qui sauront la rendre à sa vocation – tous les jours (dur-dur en ce moment), avec nos frères et sœurs de « France fidèle par Marie ».
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Écrit par : Denis / | 15/04/2015
HENRI HUDE
> Sur toutes ces questions, l'ex-libéral H. Hude semble être un guide de plus en plus sûr :
http://www.henrihude.fr
Remarquable papier, daté d'avant-hier : "Considérations sur le Front National et le Front de Gauche"
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Écrit par : Feld / | 15/04/2015
@ Flash
> je connais assez Guillaume de Prémare pour savoir que quand il a quelque chose à dire, il le dit et ne procède pas par raccourcis dignes d'un mythomane comme la dernière phrase de votre commentaire.
Si vous mettez quelqu'un en cause, tâchez de le faire avec votre nom et pas sous pseudo.
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Écrit par : E Levavasseur / | 16/04/2015
@ Flash
> Pour moi le "meilleur des mondes" n'est pas "le programme d'Aldous Huxley" mais bien le programme redouté et dénoncé par celui-ci.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 18/04/2015
@ Feld...
> D'où tenez-vous que Henri Hude soit un ex-libéral ? J'ai lu tous ses livres à leur sortie, je ne vois pas qu'il ait jamais été libéral...
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Écrit par : Hubert Houliez / | 19/04/2015
> sa théorie du "marché subtil" était une tentative de sauvetage du libéralisme, non ?
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Écrit par : angelo rossi / | 19/04/2015
HENRI HUDE
> Angelo Rossi, c'était une application de ce qu'écrivait trois ans auparavant Jean-Paul II dans 'Centesimus annus' ; parlant du capitalisme, Jean-Paul II écrivait par exemple :
"En luttant contre ce système, on ne peut lui opposer, comme modèle de substitution, le système socialiste, qui se trouve être en fait un capitalisme d'Etat, mais on peut opposer une société du travail libre, de l'entreprise et de la participation. Elle ne s'oppose pas au marché, mais demande qu'il soit dûment contrôlé par les forces sociales et par l'Etat, de manière à garantir la satisfaction des besoins fondamentaux de toute la société." (CA n° 35).
C'est exactement cette position d'acceptation critique du rôle du marché qu'a défendue Henri Hude avec ce concept de marché subtil.
J'ai eu l'occasion de parler une fois avec Henri Hude en 1993 à l'époque où il rédigeait sa 'Philosophie de la prospérité', il ne m'a absolument pas fait l'effet d'un libéral mais de quelqu'un qui, honnêtement, cherchait à être fidèle à la doctrine sociale de l'Eglise.
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Écrit par : Hubert Houliez / | 20/04/2015
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