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21/02/2015

Mgr Rey appelle à une "conversion écologique"

"L’écologie nous invite non seulement à ne pas nous enrichir au détriment des générations futures, mais même à nous priver pour eux. On peut l’appeler écologie sociale ou écologie de communion..."  Texte intégral : ici


« ...Manifester à temps et à contretemps la responsabilité qui est la nôtre et la portée morale des renoncements auxquels nous sommes invités : non seulement Dieu a créé l’univers que nous habitons, mais l’a établi dans une fragilité constitutive, de telle sorte qu’il ne soit pas compatible avec n’importe quel mode de vie et cette fragilité nous invite à déchiffrer et à respecter la loi de la nature... »

« ...L’écologie humaine est une révolution copernicienne : elle appelle à changer de perspective sur le monde et soi-même, à s’apercevoir que l’on est à l’avant-garde et non à l’arrière-garde. Les catholiques sont appelés à prendre part au mouvement écologique pour une révolution de la simplicité-sobriété. Ils sont même les seuls à pouvoir lui donner son sens plénier : celui dont l’époque a besoin, un sens à partager avec tous les défenseurs de la condition humaine... »

 

Commentaires

RÉFLEXIONS

> Avec tout le respect, l'admiration et l'affection que je lui porte depuis trente ans, et qu'il connaît bien, je me permets de proposer à Mgr Rey les réflexions suivantes.
1. La critique du facteur économique (déterminant) ne peut se limiter à une critique de ses effets : il faut critiquer la cause, c'est-à-dire nature même du système. Le pape François et ses prédécesseurs (ainsi François dans l'exhortation apostolique, §§ 53 à 63) identifient le système libéral comme cause des ravages humains et environnementaux. C'est aussi ce que fait la CEF dans le document 'Grandir dans la crise', pages 33-34. Le ravage humain et environnemental vient certes du productivisme et du consumérisme. Mais ceux-ci ne sont pas des effets directs d'une erreur "anthropologique" : il y a une cause seconde, déterminante, qui est la nature du système économique.
2. La conversion écologique implique sans aucun doute, pour les catholiques (surtout les catholiques français), de découvrir la théologie de la Création. Le cardinal Ratzinger, dans sa lettre à la revue 'L'Ecologiste" (2003), indique l'autre moitié de la démarche : engager le dialogue avec "tous les courants de l'écologie" (sic). Cela suppose qu'on ne leur tourne pas le dos a priori parce qu'on les juge erronés ou impurs ! Le pape François nous demande d'aller vers les périphéries...
3. Il n'y a jamais deux centres. S'il y a théocentrisme, il n'y a pas anthropocentrisme. Si la Bible est "théocentrique" (ce que de fait elle est), elle est tournée vers Dieu Créateur. Elle ne confie pas à l'homme un rôle de "deuxième centre", ce qui mènerait - anthropologiquement et environnementalement parlant - à la catastrophe postcartésienne. La Bible confie à l'homme la responsabilité de gérer la Création dans le respect de l'intention du Créateur, ce qui n'est pas la même chose que de faire de l'homme un centre. Mgr Rey le dit d'ailleurs très bien... Le mieux serait donc de renoncer à ce mot d' "anthropocentrisme", contradictoire et chargé d'un sens désastreux dans l'esprit de tous les écologistes. Sans quoi discuter avec eux serait très difficile, et le vœu du cardinal Ratzinger ne serait pas suivi d'effet.
4. Il ne faut d'ailleurs pas se contenter de discuter avec eux. Il faut agir avec eux. C'est sur le terrain, au coude à coude dans les luttes, que les chrétiens pourront faire comprendre leurs raisons aux défenseurs de l'environnement. Les anathèmes n'ont jamais évangélisé personne. Quant aux dangers de dérives pour les catholiques français ou américains, ils ne vont vraiment pas vers la "deep ecology" (qui existe surtout dans l'esprit des cathos écolophobes) ; si dérives il y a, c'est vers l'idéologie du Medef (ici) et des Koch brothers (là-bas).
Cela dit (et ces nuances mises à part), on peut féliciter Mgr Rey d'être allé tenir des propos écologiques aux Etats-Unis, base mondiale du ravage et de l'écolophobie !
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Écrit par : PP / | 21/02/2015

ARRIÈRE-GARDE

> Rappel d'autant plus salubre que les préoccupations écologiques sont en train de disparaître du paysage mental catho français (si tant est qu'elles y soient apparues un jour -lol-)
Exemple, sur un site lu par beaucoup de catholiques (et même si ce qui est dit par ce "collectif" n'est pas faux...c'est même le moins que l'on puisse dire ! ) : http://www.libertepolitique.com/Actualite/Tribunes-et-documents/Le-suicide-de-Sarko

Feld


[ PP à Feld :
- Pardon, mais le site en question est une exception. Il est devenu caricatural.
- Ce qu'il raconte n'est pas le signe d'un "recul" de la préoccupation écologique chez les cathos français. La dérive de ce site va en sens contraire de ce qui éclôt : si vous aviez vu par exemple la soirée de débats et de témoignages à l'église ND de la Source (paroisses de Compiègne-sud) avant-hier soir, vous auriez été rasséréné ! Et il y en a beaucoup d'autres au programme...
- Quand l'arrière-garde écolophobe va découvrir l'encyclique, dans quatre mois, elle va crier "non possumus" et se réfugier derrière la cappa magna du cardinal Burke.
- Dernier point : vous avez dû vous tromper de lien, celui que vous indiquez est une tribune lepéniste sans rapport avec l'écologie.

réponse au commentaire

Écrit par : Feld / | 21/02/2015

@ PP

> Non, non, je ne me suis pas trompé de lien. Ce que je voulais dire par là, c'est que, dans un certain milieu catholique, on déplore la "chute" de la "droite fière de ses valeurs", on se sent "orphelin" du "Nouveau Bonaparte" que certains ont cru trouver en la personne de M. Sarkozy.
D'où une dérive identitaire, traduite par un rapprochement de plus en plus net avec la FN, aggravée par une véritable rivalité mimétique avec l'Islam.
Des préoccupations où les appels du pape et de l'épiscopat au respect de la Création, au rapprochement avec ceux des "périphéries" qui luttent pour le respect de l'environnement n'ont que peu de place. Voire semblent être des inepties... Au mieux, des soucis secondaires.
Quoique... ceci n'étant pas incompatible avec cela. Un vieux maréchal de France n'a-t-il pas évoqué "la terre qui..." ? C'est bien ce que l'on reproche souvent, dans les milieux naturalistes, aux catholiques qui s'intéressent à l'écologie : d'être des néo-pétainistes ?
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Écrit par : Feld / | 21/02/2015

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

> Une initiative intéressante, dans une commune au Sud de Paris (de mémoire, le maire est EELV ):
http://www.arcueil.fr/arcueil-ville-comestible/

Autrement, je pensais à une chose : il pourrait être intéressant de parler de ces démarches en terme de ...sécurité nationale. La sécurité alimentaire, n'est-ce pas primordial ? Surtout lorsque la majeure partie des terres agricoles "classiques", boostées par les productions Monsanto et autres, sont des Sahel en puissance ?
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Écrit par : Feld / | 21/02/2015

RAGE

> les lecteurs des sites libéraux-conservateurs (faussement pro-François mais faisant de la pub aux sites anti-François) sont fous de rage contre le texte de Mgr Rey. C'est bon signe.
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Écrit par : angelo rossi / | 22/02/2015

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