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21/01/2015

Tollé contre le mot de Valls sur un "apartheid" en France

 Notre pays vu par son Premier ministre ? 

apartheid.jpg

.Arrêter d'urgence le dérapage du vocabulaire :


  

 

Comment « vivre ensemble » (autre formule creuse) si les mots n'ont plus le sens commun ? M. Valls vient de proférer* une énormité : il y a en France, a-t-il dit, « un apartheid territorial, social, ethnique ».  Se servir du mot apartheid dans la France de 2015 est non seulement dangereux, mais absurde :  

> Inventé dans l'Afrique du Sud de 1935 par le Pr van Biljoens, de la Ligue afrikaans pour les études raciales, le mot apartheid allait désigner de 1948 à 1991 la politique d'Etat dite de « développement séparé ». Cette politique consistait à assigner des zones géographiques déterminées à diverses populations, définies selon des critères raciaux ou ethniques : des îlots de tiers-monde dans un pays appartenant par ailleurs à l'économie moderne. L'apartheid « fut le résultat de l'anxiété historique des Afrikaners obsédés par leur peur d'être engloutis par la masse des peuples environnants **», soulignent les historiens. Les conditions culturelles locales donnèrent à l'apartheid la forme idéologique d'un racisme calviniste (religion de tous les Afrikaners), proche du national-socialisme allemand et hérétique par rapport à la Bible... dont il se réclamait pour théologiser l'infériorité des non-Blancs. Classification raciale de chaque individu, interdiction pénale des mariages et même des relations sexuelles inter-raciaux, ségrégation résidentielle, déplacements massifs de populations, morcellement du pays en enclaves géographiques ethno-linguistiques...  

Voilà donc les images évoquées par M. Valls quand il applique le mot apartheid à la situation française actuelle. En a-t-il conscience ? Peut-être... N'ayant pas fait l'ENA mais des études d'histoire, il devrait avoir quelques notions du passé. Le mot apartheid désigne un système racialiste conscient et organisé : M. Valls en accuse-t-il son propre gouvernement, et tous les autres avant lui ? Evidemment non. Alors pourquoi l'a-t-il dit ? Il n'en sait rien... Se servir de mots contre-indiqués mais « qui sont dans l'air », est un réflexe aujourd'hui. En voici d'autres exemples :  

- le slogan irrationnel « je suis » (ceci ou cela). Appliqué à Charlie, il veut dire inconsciemment : « je partage les phobies de ce journal », et rejette ainsi des pans entiers de la population. Repris par le gouvernement, il fait de ce rejet une posture officielle et déclenche des indignations contre la France.

- Le mot « tolérance ». Il ne veut plus dire « respect des opinions d'autrui », mais « obligation faite à autrui de respecter mes opinions ». 

- Le mot « confrontation » au sens d'« affrontement ». Importé de l'américain et substitué au sens français, qui était tout autre***, il contribue à remplacer l'objectivité par l'émotivité.

Etc : on pourrait citer de nombreux autres exemples. 

En fait M. Valls dit n'importe quoi. Apartheid, explique-t-il, désigne « les discriminations quotidiennes parce que l'on n'a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce qu'on est une femme ». Dans quel pays vit-il ?

Comme la plupart de ses collègues, il est pris dans le dérapage général du vocabulaire. Ce dérapage a des causes multiples. Son facteur-clé est la communication publicitaire dans laquelle nous baignons : elle réduit les idées à des mots et les mots à des slogans, ou plutôt à la sonnette qui faisait saliver le chien dans la vieille expérience de Pavlov. 

Cela dit, « apartheid » appliqué à la France était un cas-limite, vraiment trop spectaculaire, tellement inepte qu'une partie de la classe politico-médiatique s'en est aperçue. Le Point juge ce mot « déplacé ». Le Figaro le trouve « particulièrement maladroit ». Le Monde l'estime « fort, surtout dans la bouche d'un Premier ministre ». Des députés PS disent : « il faut faire attention aux mots ». Des députés Verts disent : « le mot apartheid n'est pas adapté. »  Les citoyens haussent les épaules...

Valls va devoir désavouer « apartheid ». Il a déjà dû rectifier son « je-suis-Charlie ». Constatant trop tard qu'amalgamer l'Etat à ce slogan semble dire que la République vomit la religion de 10 % de ses citoyens, le Premier ministre a déclaré hier : « ce slogan n'est pas le seul message de la France au monde. » C'est donc qu'il avait l'air de l'être ! Et de qui était-ce la faute, sinon des duettistes de l'Elysée-Matignon ? L'irresponsabilité de nos dirigeants est vertigineuse.  A force de s'aligner sur la pub et les médias, à force de perdre de vue la mission du politique, ils ne savent plus ce qu'ils disent. 

Ils ne sont pas les seuls. Nous sommes tous dans le bain. La dénaturation des mots par les américanismes, l'invasion du langage quotidien par le vocabulaire technico-opérationnel et ses périphrases obscures, les formules creuses amphigouriques (« biscuits LU : élargir le champ des possibles »), la banalisation de références tragiques, la dysorthographie croissante induite par l'école primaire, l'autozapping mental induit par les SMS, la difficulté à se comprendre réciproquement : tout ça forme un ensemble issu de l'économique. Il fallait s'y attendre puisque l'économique est devenu la seule force au monde...

Peut-on encore arrêter la désintégration du langage et du raisonnement par l'irrationalité pavlovienne de la com' ?

Pour l'instant on ne voit pas qui disposerait du charisme nécessaire pour faire surgir un courant de résistance : mais le langage et la culture seront sauvés, le jour où d'autres forces secoueront l'emprise de l'économique.

On dira : « cette emprise n'explique pas le mot 'apartheid' dans la phrase de M. Valls.  »  Mais elle explique la désintégration mentale et linguistique dont la phrase de M. Valls est un symptôme extrême. Le fait que cette phrase choque des gens donne un début d'espoir.

 

_______________ 

* pour la deuxième fois en dix ans. 

** Antoine Bullier, Paris 1. 

*** « CONFRONTATION -  Action de confronter des personnes ou des témoignages en vue d'établir la vérité d'un fait ; rapprocher deux choses pour les comparer ». Le dictionnaire de l'Académie française précise en gras : Ne doit pas être employé pour Affrontement.  C'est pourtant ce que font (tous les jours et en bloc) l'audiovisuel et le gouvernement.

  

11:57 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : politique

Commentaires

KANAKS

> le seul cas d'apartheid que je connaisse, ce sont les "soirées antillaises" où les blancs se font refouler.
Il ne faut pas en exagérer l'ampleur et ce n'est pas d'elles dont M Valls voulait parler.
En revanche le statut de la Nouvelle-Calédonie de 1988, là oui, ça s'apparente à de l'apartheid, notamment pour les femmes qui se retrouvent exclues des organes de décisions, des tribunaux coutumiers (réservés aux hommes dans le droit coutumier)
Pour ceux que ça intéresse : www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=APC_024_0161#re14no14
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Écrit par : E Levavasseur / | 21/01/2015

TERRIBLE ACADÉMIE

> "Le dictionnaire de l'Académie précise" ? Mais mon cher Patrice, ces américanolâtres y prêteront d'autant moins attention que les Anglo-Saxons considèrent notre Académie comme proto-fasciste ! Ils se plaisent à comparer le français, corseté par ses lois de protection et ses règles d'un autre âge, à leur anglais qui épouse les besoins de l'époque (et du business) aussi vite que l'eau ne s'adapte à son contenant ; et ils se plaisent à s'imaginer l'Académie dotée de pouvoirs répressifs et capable de dicter sa loi d'airain aux francophones, enfonçant des portes au petit jour pour un adjectif non-accordé ou un participe présent anglais se croyant en pays conquis...
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Écrit par : Dr. Zurui / | 21/01/2015

MUNICIPAL

> Apartheid? Sans doute voulait-il parler de ségrégation sociale, alors rappelons que celle-ci a été organisée par les différente municipalité de droite ou de gauche, une sorte d'épuration électorale.
La commune de Gennevilliers se vantait de contrôler les 2/3 du foncier, par exemple. L'OPHLM de Paris avait envoyé tous ses cas sociaux aux "4000" de La Courneuve. etc
L'immigration a fait par la suite de ces cloisonnements sociaux des cloisonnements ethniques.
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Écrit par : Pierre Huet / | 21/01/2015

JE SUIS GEORGES

> Un grand témoin de l'émission de Radio Notre-Dame, dont j'ai oublié le nom, expliquait qu'il a eu du mal à convaincre ses élèves que ce n'était pas grâce à Nelson Mandela on pouvait en France circuler librement et avoir les mêmes droits quelle que soit l'origine ethnique...
S'il est contredit par le premier ministre lui-même, je ne vois pas quelle tâche il pourra encore mener à bien dans les quartiers "sensibles".
Et quel paradoxe, jouer les prêtres thuriféraires de la déesse Raison en dégainant plus vite que son ombre des réflexes pavloviens, c'est vraiment qu'il y a du mou dans la corde à noeuds.
Mais à bien y réfléchir, dès la période révolutionnaire, on a bien vu ce qu'impliquait la passion de la raison : la passion précède la raison, et jamais l'inverse. On risque de ne pas en sortir...
Et sûrement pas en développant un "messianisme républicain"...
"Depuis tant de grands soirs que tant de têtes tombent, au paradis sur Terre, on y serait déjà". Tiens, je suis Georges !!!
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Écrit par : Fernand Naudin / | 21/01/2015

Navré, mais publier votre commentaire déclencherait le Parquet !
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Écrit par : PP à G. / | 21/01/2015

LE FOND

> "Apartheid ? 'Peu importe les mots', rétorque Manuel Valls"
Nous avons touché le fond, quelqu'un peut-il penser à donner un coup de pied que nous puissions remonter respirer ?
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Écrit par : Manuel de Vasconcelos / | 21/01/2015

PEU IMPORTE

> "Prout prout caca boudin prout" déclare le premier ministre
après :
"Apartheid ? 'Peu importe les mots', rétorque Manuel Valls"
En effet, peu importe les mots...
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Écrit par : Yves de Pierrefons / | 21/01/2015

SIX POINTS DE CONTRADICTION

> Bon, je vais tenter une confrontation sans affrontement.
Je trouve que l'analyse de ce texte est pertinent, sauf les paragraphes depuis "Ils ne sont pas les seuls." jusqu'à l'avant-dernier, qui sont truffés d'arguments simplets.
1) "Ils ne sont pas les seuls, etc." On dirait Rousseau : l'homme est né bon (sous-entendu), c'est l'économie qui le corrompt (ainsi que la culture et le langage, clairement écrits et donc bons). L'économie, cause unique?
2) "La difficulté à se comprendre réciproquement" : Adam et Eve, Caïn, tout ça... c'est un vieux problème.
3) "L'économique est devenue la seule force au monde" : soit, mais c'est sans compter sur l'Esprit-Saint qui oeuvre dans les coeurs, ni sur les petits qui développent des alternatives. De tous ces millions de personnes qui agissent dans le secret. Sans cet élargissement du regard, ce texte s'enveloppe de désespoir.
4) "le langage et la culture seront sauvés, le jour où d'autres forces secoueront l'emprise de l'économique." Une guerre mondiale par exemple, le chaos sauveront-t-ils aussi le langage et la culture ? Est-ce si simple ?
5) "Peut-on encore arrêter la désintégration du langage et du raisonnement par l'irrationalité pavlovienne de la com' ?" Encore une cause unique. L'être humain n'est-il pas très con en lui-même et irrationnel ? A-t-il attendu la capitalisme pour penser faux ?
6) En parlant du conditionnement, si l'on réfléchit à nos actions à partir de notre environnement ou des stimuli (publicitaire ou non, extérieurs ou intérieurs), il y a tout un pan de notre journée où nos actions sont mécaniques. Si on tient compte de nos comportements à la recherche du plaisir immédiat ou la fuite du moindre inconfort, on tombe des nues en voyant le peu de liberté de choix qui nous reste. "Je fais le mal que je ne veux pas." Dans le rosaire : "prie pour nous pauvres pécheurs" est d'un réalisme à toute épreuve, bien plus large qu'une simple conséquence d'un mauvais système économique. La partie rationnelle de l'homme est mise à rude épreuve tous les jours, par mille cause et par nature (déchue dirait-on dans le jargon catholique).
Pour conclure : "nous sommes tous dans le bain." Pour vous c'est l'ambiance post-... actuelle, pour moi c'est la pâte humaine.

Théophile


[ PP à Théophile :
L'avant-dernier paragraphe ne doit pas être simplet s'il vous inspiré tout ça !
C'était d'ailleurs son but.
Souffrez que je réponde sur vos six points.
1. Où prenez-vous que ''ils ne sont pas les seuls'' signifie : ''l'homme et sa culture sont nés bons'' ? Ça veut simplement dire que nous baignons tous dans le climat qui crée ce délabrement du langage.
1bis. Vous avez raison de mettre un point d'interrogation à ''économie, cause unique ?''. Car nulle part je ne dis : ''unique''.
2. ''La difficulté à se comprendre réciproquement''. Je voulais juste parler de la déperdition du sens partageable des mots dans la société actuelle (problème remarqué par les éducateurs, les cadres d'entreprise, les rédacteurs en chef etc). Je m'étonne que vous n'ayez pas saisi de quoi je parlais, et que vous alliez chercher la Genèse... où précisément aucun problème de compréhension ne se pose entre les protagonistes (ni Adam et Eve, ni le serpent, ni Caïn, ni personne avant les gens de Babel au chapitre 11 ; encore doit-on noter qu'à Babel le sens partageable des mots n'est pas retiré à l'humanité : il est simplement ''décentralisé'' en langages nationaux.
3. Me dire que l'économie n'est pas la seule force dans le monde puisqu'il y a l'Esprit Saint, ce n'est pas très sport. Vous donnez l'impression de ne pas du tout nous connaître. C'est votre droit. Mais ça ne vous autorise pas à faire semblant de ne pas me comprendre pour pouvoir m'accuser de péché contre l'Esprit. Dans un article d'actualité qui ne prétend pas à la métapolitique, si je dis que l'économie est ''seule force'', c'est simplement par rapport à la disparition de la force politique qui lui faisait contrepoids. Vous devriez rougir de transformer ça en négation de la Troisième Personne de la Sainte Trinité !
4. ''Chaos'', ''guerre mondiale'' et ''est-ce si simple'' ne prouvent qu'une chose : vous refusez l'ensemble de ma perspective. C'est votre droit le plus strict, là aussi. Vous avez le droit de croire que l'affaissement de la civilisation occidentale existe aussi peu que le changement climatique, et qu'aucune ''force'' ne sera nécessaire.
5. Ce n'est pas ''encore une cause unique'': c'est toujours la même cause, non pas unique mais déterminante en dernière instance. Et si vous dites que l'être humain est ''con et irrationnel'', je vous laisse en compagnie de Martin Luther : ''l'homme irrémédiablement corrompu'', ''la raison, putain du Diable'', und so weiter.
6. Luther arrive à point : en fait vous me cherchez ce qu'autrefois on appelait une querelle d'Allemand. Vos objections sont hors sujet :
- en quoi l'analyse de l'ambiance de la société et la vie dans la « pâte humaine » seraient-elles deux choses incompatibles ? Au contraire, elles inter-agissent en permanence, elles sont inséparables : nous le disons ici depuis près de dix ans.
- Comment pouvez-vous opposer le ''priez pour nous, pauvres pécheurs'' et la résistance au ''mauvais système économique'' (à laquelle les papes nous appellent en termes de plus en plus frappants) ? Le mauvais système économique est une ''structure de péché'', comme disent les théologiens. Et c'est à l'homme de le changer en employant l'arme du social et du politique, comme l'explique le célèbre document de Joseph Ratzinger sur les théologies de la libération.
Si vous êtes de ceux qui ne peuvent pas admettre le recours à la mobilisation internationale et à la lutte, je comprends que vous jugiez mon texte désespérant... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Théophile / | 21/01/2015

POIDS DES MOTS

> En fait, Valls n'a pas attendu les évènements tragiques de ces derniers jours pour parler d'apartheid en France. Il avait déjà usé de ce terme, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, d'après ses dires.
Je ne suis pas d'accord, non plus, pour utiliser ce mot très fort pour la situation sociale française. Derrière le mot "apartheid", il y a la notion d'exclusion ethnique. Je pense aussi que par cette utilisation, Valls minimise, malgré lui, la situation historique de l'Afrique du Sud et de celle connue, actuellement, par l'oppression israélienne sur la population palestinienne. Que Manuel Valls sache que les mots ont du poids !
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Écrit par : Arnaud Le Bour / | 21/01/2015

2005 ET 2009

> Une petite précision. D'après le maire de Sevran dès 2005 Valls aurait parlé d'apartheid alors qu'il était maire d'Evry et en 2009 dans son livre.
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Écrit par : caillaud / | 21/01/2015

@ Fernand Naudin

> Sauf erreur il s'agissait de Jean-François Chemain pour son livre "Kiffe la France".
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Écrit par : LR / | 21/01/2015

RÉFLEXION

> Petites précisions : je ne suis ni luthérien (malgré mon discours), ni un chercheur de poux (un troll), ni ne vous accuse de pécher contre l'Esprit.
Et non, je ne vous connais pas, seulement à travers des mots depuis 10 ans. Et votre correction m'invite à la réflexion. Merci d'avoir pris du temps de me répondre.
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Écrit par : Théophile / | 21/01/2015

EVRY

> c'est vrai que l'apartheid, pour Valls c'est une vieille préoccupation, puisque à Evry en 2009, il disait que ce n'était "pas très white" et qu'il faudrait "quelques blancos".
www.youtube.com/watch?v=pTZn7aqBVQc
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Écrit par : E Levavasseur / | 21/01/2015

LAPSUS

> Lapsus ? Peut-être que M. Valls voulait parler d'Israël, pays auquel il dit être "lié éternellement" (Radio Judaïca, Strasbourg, 17/06/2011.
En espérant ne pas déclencher le Parquet…
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Écrit par : François Lapierre / | 21/01/2015

@ P.P.

"« CONFRONTATION - Action de confronter des personnes ou des témoignages en vue d'établir la vérité d'un fait ; rapprocher deux choses pour les comparer ». Le dictionnaire de l'Académie française précise en gras : Ne doit pas être employé pour Affrontement. C'est pourtant ce que font (tous les jours et en bloc) l'audiovisuel et le gouvernement."

Encore faudrait-il qu'ils en aient un, de dictionnaire ! Ne sachant déjà pas utiliser un correcteur orthographique, comment pourraient-ils lire un dictionnaire.
Cette décadence ne frappe pas seulement les milieux politico-médiatiques, même si cela atteint là des proportions épidémiques. J'ai reçu cette semaine un cours d'une université en ligne, cours que j'ai payé 50 euros pour le seul plaisir de pouvoir le lire. J'ai déjà relevé plus d'une dizaine de coquilles sur les 40 premières pages. Mais bien plus grave que la coquille, est la CONFIANCE que l'on peut ou non accorder à ce qui est transmis.
En effet, si le professeur ne prend pas la peine de corriger une boulllette (comme celle-ci), puis-je réellement lui accorder ma confiance pour avoir prêté attention aux faits qui sont donnés ? Comme me le disait souvent mon frère quand j'étais adolescent : "si pour un sujet que je connais, je m'aperçois que le journaliste a commis d'énormes bourdes en l'espace de quelques minutes de reportage, comment suis-je supposé prêter le moindre crédit à ce qu'il dit d'un sujet dont j'ignore tout ?"
Le Trésor de la Langue Française (en ligne) indique :
" Confrontation - En partic. Débat permettant à chacun d'exposer et de défendre son point de vue, face aux points de vue comparés des autres participants; conversation durant laquelle les interlocuteurs s'affrontent. "Les conversations avec Xavière dégénéraient aussitôt en confrontations haineuses" (S. DE BEAUVOIR, 'L'Invitée', 1943, p. 401). "La mauvaise conscience aspire à l'aveu et au pardon, la conscience inquiète à la confrontation et au dialogue" (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 487)"
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Écrit par : Jules / | 22/01/2015

DÉPARTS

> Et dans les zones de non droit? Peut-être y a-t-il là un vrai apartheid par l'insécurité. La ségrégation sociale se fait aussi par les départs de ceux qui le peuvent.
Valls en était conscient quand il n'était que maire d'Evry et trouvait qu'il n'y avait plus assez de Blancs dans sa commune.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/07/31/01016-20100731ARTFIG00004-insecurite-c-etait-intenable-nous-sommes-partis.php
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Écrit par : Pierre Huet / | 22/01/2015

D'ACCORD

> Eh bien, moi, je suis d'accord avec ce terme.
Evidemment, l'apartheid sudafricain légal et appliqué ne l'est pas en régime libéral, puisque en régime libéral ce n'est pas le Léviathan qui opère mais la "liberté du renard dans le poulailler".
Historiquement, c'est sans doute une bêtise mais dans les faits, ça ressemble ...
On m'objectera que tous les musulmans ne sont pas dans des taudis de la cités des 4000. Mais j'objecterai alors que dans la cité des 4000, il y a tout de même pas mal d'immigrés. Alors, ce n'est pas un fait qui découle d'une décision consciente de l'Etat mais c'est un phénomène social qui crée tout de même un certain nombre de déterminismes ...
Après, ce qu'a voulu dire Valls ...
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Écrit par : spooner / | 22/01/2015

YANNARAS

> Voilà une étude sur laquelle nos "politiques" devraient se donner la peine de méditer, si évidemment "ils voient le rapport" ; s'il faut leur expliquer "ce rapport" c'est qu'il n'y a vraiment plus rien à espérer (d'eux) :

"La liberté de la morale naît d’une conviction et d’un pari : pour libérer la morale de l’utilitarisme conventionnel ou d’un légalisme a priori et autoritaire, il faut commencer par dénoncer l’individualisme éthique et sa perversion collectiviste. La morale chrétienne est avant tout une morale ecclésiale: un mode d’existence qui transforme la conservation de soi et la survie individuelle en vie de communion et d’amour, selon la figure trinitaire. La morale devient ainsi liberté à l’égard de toute soumission et échappe à l’obsession égocentrique de la perfection comme à la culpabilité torturante du moi-idéal humilié. Le dynamisme social de cette morale ne s’abreuve pas aux règles et aux canons d’une « amélioration » des individus ou des structures, mais à la présence critique du corps eucharistique, émergence incarnée de communion qui met en cause les mécanismes établis pour conforter l’individu."

(de l'éditeur Labor et Fides sur 'La Liberté de la Morale' de Christos YANNARAS)
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Écrit par : Jean-Christophe / | 22/01/2015

UNE "RAGE", VRAIMENT ?

> "Apartheid" en France. Au-delà du mot, on n'est plus à une accusation prêt contre la France, c'est rapporter ce que fut l'apartheid en Afrique du Sud à la construction de communautés par elles-mêmes en France et non par une volonté franco-française.
C'est donc ramener ce que vécurent les Noirs d'Afrique du Sud à leur propre volonté de construire leur propre communauté noire, sans se mêler aux Blancs.
Car c'est bien ce qui se passe en France. On construit, en France, son aire géographique selon sa communauté religieuse. Et ce n'est pas à un Valls de montrer du doigt d'hypothétiques racistes blancs, puisque ce sont les partis politiques eux-mêmes qui tendent à remplacer la société laïque où le citoyen est la norme, le citoyen a une base juridique, par une société des communautés religieuses.
Les communautés religieuses n'ont aucune base juridique et dans le cas de la construction d'une société des communautés religieuses, la plus agressive, hostile, remporte la mise sur les autres, on est donc devant une société duale, n'offrant aucune base à l'édification d'un pacte social puisqu'une communauté, par ses dirigeants et non par la volonté des individus qui la composent, verrait aliéner ses droits démocratiques : exemple, la communauté chrétienne qui d'emblée n'offre aucun secours aux victimes dans sa communauté, victimes de la communauté islamique.
La frustration engendrée s'alourdit d'autant que nul chef d'Etat ne semble vouloir attacher la plus petite importance aux ressortissants de la communauté chrétienne qui sont victimes de par le monde des attaques de la communauté islamique.
Les chrétiens ont donc l'impression d'être des animaux puisqu'ils ne sont pas mieux traités (égorgements, décapitations). Ce n'est pas un statu quo car les chrétiens d'Orient ont simplement besoin de la rage, entièrement justifiée des chrétiens d'Occident. Les chrétiens d'Orient vivent depuis trop longtemps sous la férule des islamistes. Ils choisissent entre la valise et le cercueil avec résignation.
En France, l'effet CharlieHeb a provoqué le double des conversions à l'islam, c'est donc la peur qui engendre les conversions, inavouée, et même travestie en tout ce que l'esprit de chaque converti voudra faire croire, le fond est le même : la peur. C'est donc une conversion non pas à des principes, mais une conversion par peur de mourir.
Fatalement, quand le quota des peureux est épuisé, les deux parties en présence clairement identifiées s'affrontent. Ce sont les chrétiens qui devront se montrer les plus forts car ils risquent le plus gros, à l'échelle européenne même.

Menager


[ PP à M. - Permettez-moi deux observations :
- il n'est pas réaliste de transposer à ce point sur la société française ce qui se passe en Irak et en Syrie ;
- la mission des chrétiens en ce monde est l'évangélisation. Le christianisme est une foi au Christ : pas une "rage" ! (Si vous préférez la rage, les néo-païens identitaires vous accueilleront avec plaisir).
- Le Christ lui-même nous annonce les persécutions, qui font partie de la feuille de route depuis deux mille ans. Les refuser d'avance est sortir du christianisme.
- L'histoire des conversions à l'islam après l'attentat du 7 janvier est un bidonnage médiatique de grande envergure : aucune donnée objective ne le confirme. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Menager / | 24/02/2015

EMBELLIR

> Un point de vue intéressant, celui de Roland Castro:
"Pour casser les ghettos urbains, il faut embellir...L'esthétique n'est pas qu'un luxe."
http://tempsreel.nouvelobs.com/attentats-charlie-hebdo-et-maintenant/20150128.OBS1033/pour-casser-les-ghettos-urbains-il-faut-embellir.html
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/03/2015

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