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21/12/2014

Le message-clé du P. Cantalamessa

 raniero_cantalamessa.jpg

...qui dissipe les mirages "conservateurs" :


 

Je republie ici le texte (transcrit par Isabelle) de l'entretien du P. Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, à KTO :


<< Nous vivons dans un monde post-chrétien au point de vue culturel. Il faut revenir à la méthode des apôtres qui avaient 'devant soi' un monde pré-chrétien. Nous sommes dans une situation plus semblable à la leur qu'à celle des siècles qui nous ont précédés. Et comment les apôtres ont changé le monde ? avec le kérygme (...) qui mettait les gens face à la décision : il fallait décider, se laisser entraîner par ce kérygme. Après il y avait toute la morale ; la morale venait après. Malheureusement pendant des siècles, comme la morale était acquise (...) on ne se préoccupait plus de faire naître la foi. Le kérygme ce n'est pas seulement une formule, le pape François le dit bien dans son exhortation apostolique : c'est une atmosphère, c'est un arrière-fond qu'il faut toujours tenir présent ;  autrement la morale, l'éthique chrétienne n'a plus de poids, elle peut être changée pour une autre éthique... >>


http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/les-15-ans-de-kto-entretien-avec-le-pere-cantalamessa/00089750

 

 

Commentaires

LES LIVRES

> Sur Amazon le livre de Cantalamessa intitulé "La Pauvreté" est à exactement 496,74 €. Je viens de vérifier. Je vous rassure, les autres ouvrages du Révérend Père se négocient à des tarifs normaux. J'aimerais bien en lire un, du reste. Et vraiment, "La Pauvreté" m'aurait tenté... Sinon, lequel nous conseillez-vous, à défaut ?

jem


[ PP à jem - Nous parlerons bientôt des livres du P. Cantalamessa. Quant aux prix de vente, les auteurs n'y sont pour rien ! ce sont les éditeurs qui les fixent... ]

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Écrit par : jem / | 21/12/2014

AUCUN DOUTE

> Aucun doute sur ce qui est dit dans ce texte. Du reste, une seule proposition du kerygme omise, et on obtient immédiatement une "idée chrétienne devenue folle".
Quant à l'aspect 1ers siècles, c'est à la fois vrai (nous vivons parmi des païens la plupart du temps) et faux. Pour ce qui concerne un passé chrétien qui n'existait pas par définition aux débuts de l'Eglise, et rien que pour la seule France, les "pierres crient" : les noms de lieux, les édifices, les oeuvres d'art, ou encore les lettres sont des témoins. A nous de les convoquer, car ils sont nombreux.
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Écrit par : Fernand Naudin / | 21/12/2014

GÉRONTOLOGIE

> Si c'est cela, alors vraiment le service des communications papales a un énorme problème d'efficience. Lu hier dans un journal québécois, les propos d'un dominicain centenaire qui se réjouit de se trouver enfin en phase avec un pape; mais ce religieux aimé et respecté de tous (parce qu'il s'accommode de tout) raconte qu'il fréquente "plusieurs groupes bouddhistes" avec lesquels il paraît bien se trouver plus d'affinités qu'avec ses co-religionnaires, et parle vaguement de l'espérance en un au-delà que partagent toutes les religions, alors qu'il est à la veille de quitter cette vie, au lieu de dire sa foi au Christ ressuscité...
Un bon père comme notre société effectivement post-chrétienne les aime, c'est-à-dire dont la "pastorale" (sic) justifie de se déconnecter en douceur avec un christianisme culturel qu'on garde par habitude (à l'approche de Noel, c'est réconfortant), au lieu d'avoir le courage d'une rupture franche: bref, une sorte d'anglican avec l'habit blanc, autrement dit tous les rites avec un credo sans substance. Je ne vois rien d'apostolique là-dedans (or c'est bien de nouvelle évangélisation qu'on est censé parler, n'est-ce pas?). Et cela me gêne que ce soit ce genre de "prêcheur" qui se réclame de François. Conversion, vous disiez conversion à propos du kérygme?

http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/201412/20/01-4829921-le-100e-noel-de-benoit-lacroix.php

Benoît


[ PP à Benoît - Franchement ! aller chercher en gérontologie un cas de déconnection mentale aussi flagrant, c'est un peu limite. Plutôt que de visiter le musée des sixties, je me permets de vous suggérer d'étudier l'enseignement du pape et d'observer ce qui se passe dans l'Eglise universelle. Jetez svp un coup d'œil à mes notes sur l'évangélisation de rue dans Paris depuis un mois, et dites-moi si ça vous paraît bouddhiste...

ps - Vous signez "Benoît" : je vous rappelle que le pape émérite a tenu à faire savoir au monde, il y a quinze jours, sa parfaite entente avec le pape en fonctions. ]

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Écrit par : Benoît / | 21/12/2014

DISCUSSION

> Je ne comprends pas bien le propos mais il me semble ultra réactionnaire . En gros, l'Europe n'étant plus chrétienne, il faut changer de méthode. C'est le discours de tous ceux qui critiquent (par exemple) 'Gaudium et spes' ou la pastorale d'ouverture au monde ou de levain dans la pâte pratiquées depuis 50 ans. La déchristianisation est massive depuis 1965 - alors qu'elle n'aurait été que latente auparavant ?

Philippe


[ PP à Philippe :

Pardonnez-moi, mais, oui, vous ne comprenez pas bien le propos du P. Cantalamessa.
Rien n'est moins "réactionnaire" (et que veut dire aujourd'hui "réactionnaire" ?) que l'idée du recentrage sur le kérygme, qui est l'annonce du noyau de la foi chrétienne : Jésus-Christ Fils
du Père, fait homme, mort et ressuscité pour notre salut éternel !
Recentrer sur le kérygme, c'est :
- désencombrer l'attitude du catholique de son "moralisme",
- remettre la morale catho à sa place de produit dérivé (de la foi) et de simple instrument de l'évangélisation (malheur à elle si elle n'évangélise pas),
- cesser de faire semblant de croire (mentalité de proprio évincé) que "la France est chrétienne" alors qu'elle ne l'est largement plus du tout...

Demandez-vous pourquoi les identitaires, nouvelle hérésie dans le catholicisme, refusent d'entendre parler de nouvelle évangélisation,
et (à l'inverse) pourquoi ceux qui s'engagent dans la nouvelle évangélisation sont les seuls à étudier 'Gaudium et spes' ainsi que les autres constitutions conciliaires, et à les mettre en œuvre !
...alors que les identitaires, seuls vrais "réactionnaires", rêvent de voir l'Eglise mettre Vatican II au placard et le disent en pointillé sur leurs sites.

Cela dit, peut-être considérez-vous que le simple fait d'évangéliser, c à d de diffuser la foi chrétienne, est "réactionnaire" ? mais il faudrait nous expliquer pourquoi. ]

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Écrit par : Philippe / | 21/12/2014

DIFFICULTÉS

> Tout à fait d'accord, nous avons plus que jamais à annoncer le kerygme !
Mais attention, l'attitude du monde pré-chrétien devant le christianisme n'est pas la même que celle du monde post-chrétien. Et pour cause, ce dernier a intégré le refus du christianisme dans son idéologie ambiante - que ce soit l'athéisme d'Etat ou le grand supermarché des religions (si toutes les religions se valent, autant être athée ...).
Difficile d'annoncer Jésus à un monde "formé" pour le refuser !
Comptons cependant sur l'Esprit Saint, je l'ai vu à l'oeuvre lors des missions d'évangélisation conduites en paroisse, à Paris, au cours de ce temps d'avent.

Olaf

[ PP à Olaf
Je partage votre avis, à deux nuances près :
1. le paganisme impérial antique était en conflit structurel avec le christianisme pour une seule raison : c'est que le christianisme refusait le paganisme impérial.
2. le paganisme postmoderne est en conflit avec le christianisme catholique pour deux raisons :
- l'une est structurelle, c'est que le catholicisme (quand il est réel et pris au sérieux) conteste radicalement l'idole Argent et le consumérisme, qui sont la clé de notre société comme le culte impérial était la clé du monde antique ;
- l'autre raison n'est pas structurelle mais circonstancielle : la société postmoderne croit savoir (et devoir combattre) "ce qu'est le catholicisme", réduit par l'imagerie à ses "heures les plus sombres" : inquisition, guerres de religion, antijudaïsme etc. Que faire contre ça ? Les livres d'histoire apologétique ne suffisent pas, n'étant lus que par des catholiques ; il est beaucoup plus difficile d'établir le contact avec la majorité de la population, qui regarde l'histoire de façon anachronique et pense que l'Eglise doit se faire pardonner une foule de choses (non imaginaires mais décontextualisées). Cet obstacle au kérygme doit être assumé si l'on veut évangéliser.
Et assumer cet obstacle ne veut surtout pas dire "prouver à l'autre qu'il a tort et que j'ai raison" ! Evangéliser c'est expliquer "les raisons de notre espérance", pas démontrer que les croisades furent une expédition humanitaire... Mais ça, vous le savez bien. ]

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Écrit par : Olaf / | 22/12/2014

LA FOI D'ABORD

> Nous devons remercier le Père Cantalamesa de nous rappeler cette vérité fondamentale : la morale chrétienne découle de la foi, sinon elle est incomprehensible à bien des égards. Elle n'est rien d'autre, en somme, que ce que saint Paul appelle "l'obéissance de la foi" (Romains, 16, 26).
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Écrit par : Alleaume, Jean-Claude / | 22/12/2014

EVANGÉLISATION ?

> Très juste ! C'est bien pourquoi je pense que la nouvelle évangélisation n'est pas affaire d'une meilleure morale à proposer, d'écologie ou de progrès social (non pas que ces choses n'aient pas leur importance). Les chrétiens n'ont qu'une seule chose à annoncer : le Christ mort et ressuscité pour nous sauver. Et la question qui va avec "veux-tu être sauvé ?"
Toutefois, il est bon aussi de mentionner le corollaire immédiat du kérygme et que tant de chrétiens ont oublié : le désir du Ciel. Notre vie ici-bas n'est qu'un pèlerinage dont les plus intenses bonheurs et joies pâliront devant ce qui nous attend au Ciel. Le chrétien est en marche et doit sans cesse se rappeller qu'il n'est pas de ce monde, que "sa Cité se trouve dans le cieux". Nous sommes promis à Dieu, et à Lui seul. Tout le reste doit être secondaire.

Xavier


[ PP à Xavier :
- N'oubliez pas la condition élémentaire, basique, de toute évangélisation : ne pas planer
hors sol, rejoindre les gens là où ils sont dans leurs soucis et leurs luttes.
Le social ou l'écologie ne seraient pas concernés par l'évangélisation ?
Au contraire, ils le sont ! d'entrée de jeu !
comme la santé ou l'éducation !
ce sont des terrains humains de l'évangélisation.
Comment parler du Christ incarné si l'on désincarne le témoignage des chrétiens ?
Comment faire voir au prochain que le Christ est proche de lui, si l'on commence par lui dire de mettre de côté tous les soucis de son existence ?
Jésus dit mot pour mot qu'au jour dernier, nous serons jugés sur le fait d'avoir, ou non, nourri les affamés et vêtu les misérables.
Pas sur la beauté planante de nos discours ni sur la qualité intrinsèque de notre théologie...
Ce n'est pas moi qui le dis : c'est Lui. ]

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Écrit par : Xavier / | 22/12/2014

SORTIR

> Mt 13 (52) : " Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. » ". Tout est dit et plus encore ! Le Royaume des Cieux est déjà présent. Ce trésor caché à rechercher ici et maintenant concrètement (synthétisé dans le kérygme)contient le passé et le présent de l'Eglise, le neuf et l'ancien. Il faut sortir des binômes idéologiques à l'origine des vaines querelles qui nous font perdre tant de temps.
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Écrit par : isabelle / | 22/12/2014

PRIORITÉ

> En tant que converti, je peux témoigner que le sens de la vie fait aussi partie des "soucis de l'existence", et que si un livre n'était pas venu me parler au niveau théologique il y a maintenant une quinzaine d'année je serai toujours athée. Je ne dis pas ça pour mépriser l'engagement social, mais je ne vois pas ce qu'il a de choquant à rappeler que le Kérygme est primordial. Le nom de Jésus est déjà un Kérygme en lui-même. Et c'est le Kérygme qui vivifie tout : notre prière, notre engagement social, notre vie morale, notre évangélisation...

GT


[ PP à GT :
- Veuillez relire le fil de discussion : où avez-vous vu qu'on soit choqué de l'affirmation de la priorité du kérygme ? c'est ce que nous répétons ici depuis 2005.
- ce qui serait choquant, ce serait de s'emparer de cette affirmation de priorité pour déformer l'idée et la "spiritualiser" en la désincarnant (c à d en la coupant des soucis de la vie concrète de chacun - et du bien commun concret de la société). Moyen de transformer l'idée de "nouvelle évangélisation" en nouveau moyen de planer loin des contingences terrestres....
Comment éviter cette dérobade ? Là est l'objet de la discussion. ]

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Écrit par : Gilles Texier / | 22/12/2014

D'ACCORD

> Oui effectivement, nous sommes bien d'accord. Votre réponse à Xavier m'a fait croire que vous faisiez passez l'engagement social avant le Kérygme, ce qui me surprenait effectivement.
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Écrit par : Gilles Texier / | 22/12/2014

MÉDIAS ETC

> Cher Patrice, ce cas de "déconnection mentale" (je suis bien d'accord) a un discours parfaitement adapté au monde qui l'entoure et, n'en doutez pas, il aura droit à de grandes funérailles couvertes par les médias (mais ce n'est pas pour tout de suite, il est encore en assez bonne forme); il a beau ne pas être connu en France, au Québec il l'est (ne pas être centré seulement sur l'hexagone, je crois que c'est ce que vous pensez aussi).
Et ce n'est pas ma faute si c'est ce genre de prêtre que les médias vont chercher et qui professent ainsi leur adhésion à François; ce n'est pas non plus la faute du pape, mais il ne faut pas davantage se voiler la face sur la déformation en direct à laquelle nous assistons; la vaste majorité de nos contemporains ne prennent pas contact avec les sources, ils apprennent ce qui se passe dans l'Église par le biais de personnages appréciés du public.
Un autre exemple québécois: l'abbé Raymond Gravel, décédé cette année et plus jeune que vous (61 ans). Florilège: «On a enfermé le Christ dans une religion, et pourtant il était un Juif qui contestait sa propre religion. Ce n’est pas lui qui a inventé le christianisme, ce sont ses supporters, et ils n’auraient jamais dû le faire.» «Il n’y a rien d’historique dans l’Évangile.» «Je ne sais pas ce qui m’attend après la mort. Je crois que la conscience survit dans l’au-delà, mais j’ignore quelle forme cela pourrait prendre.» "Raymond Gravel ne cache pas son admiration pour le nouveau pape François. Il estime que ce dernier met en branle des réformes importantes qui vont répondre aux aspirations des catholiques. «Regardez-le aller, c’est formidable. (...) Jean-Paul II a fait reculer l’Église de 100 ans et Benoît XVI a privilégié la droite rigide. François travaille délicatement (...) mais il doit faire attention: s’il va trop vite, il va se faire dégommer par les cardinaux les plus traditionnels ou même carrément se faire tuer.»"
Attention, l'abbé Gravel était au plan humain quelqu'un d'attachant et c'était, le croiriez-vous, un converti, mais qui selon moi a été gaspillé (j'oserais dire corrompu) par la "formation" qu'il a dû recevoir pour devenir prêtre; mais lui parlait candidement au lieu d'avancer masqué.

https://www.lebelage.ca/sante-et-mieux-etre/mieux-etre/rencontre-avec-labbe-raymond-gravel?page=all

Benoît


[ PP à Benoît :
- Les cas que vous citez sont typiques : ces prêtres ne cherchent pas à savoir ce que le pape dit et fait réellement ; ils applaudissent l'image déconnectée qu'en donnent certains médias (pas tous). C'est le cercle vicieux des désinformateurs vers les désinformés et vice-versa.
Mais l'enthousiasme des foules pour le pape n'est pas de cette nature. Il tient à des choses très simples, très directes, non falsifiables : la façon d'être du pape et ses gestes symboliques... Rien à voir avec les obsessions des journalistes en matière religieuse.
C'est ce que vérifient tous ceux qui font de l'évangélisation de rue. ]

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Écrit par : Benoît / | 22/12/2014

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