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05/12/2014

L'écologie, enjeu spirituel

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Guillaume de Prémare parle du colloque du 29 novembre :


 

 

L’écologie, enjeu spirituel

 

J’ai assisté samedi dernier au colloque « L’écologie, enjeu spirituel », organisé par la Conférence des évêques de France. J’y ai entendu des choses simples, qui montrent que l’enjeu écologique est intimement lié à notre condition humaine.

N’étant pas un spécialiste de la question, j’ai tendance à relier cet enjeu à ma propre expérience de père de famille. Existe-t-il des choses plus simples que celles que l’on apprend aux enfants ? Respecter le lieu où ils vivent, ne pas s’accaparer les biens qui sont à l’usage de tous, faire un usage raisonnable de leurs propres biens, prendre soin des objets afin qu’ils durent, ne pas gâcher la nourriture etc. 

Seulement voilà, ces choses simples sont compliquées à mettre en œuvre. Spontanément, l’enfant n’apprécie pas les limites, endure mal la frustration, cherche à posséder pour son usage exclusif, n’est pas naturellement porté à fournir un effort qui ne lui paraît pas directement profitable. Et que dire de l’adulte… Voici notre condition humaine partagée. 

A côté de cette condition, il y a les conditions sociales, économiques, spirituelles et culturelles. Le contexte rend la tâche encore plus ardue : l’appétit de possession et la culture de l’illimitation sont bien ancrés dans nos sociétés.  

A partir de notre expérience humaine, nous pouvons percevoir que la compréhension de l’écologie est d’abord une affaire de juste anthropologie et de bon sens, comme l’est par exemple la famille. Je n’ai donc pas été surpris d’entendre Thierry Jaccaud, rédacteur en chef de la revue L’Ecologiste, raconter que le fondateur de sa revue était venu à l’écologie par l’anthropologie. 

Thierry Jaccaud n’est pas catholique, mais il est un écologiste cohérent, qui s’appuie sur une juste anthropologie. Aussi est-il opposé à la loi Taubira, aux concepts de Genre qui nient la nature humaine, ou encore à la procréation artificielle. Et Thierry Jaccaud dit des choses simples, par exemple « qu’une croissance infinie dans un monde fini n’est pas possible ». Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, comme dit l’adage. 

Rappelons quelques autres évidences : les ressources naturelles, notamment énergétiques, sont limitées ; l’activité économique ultra-productive est facteur de pollution ; l’ultra-production est liée à l’ultra-consommation ; l’être humain ne trouve pas son bonheur dans la satisfaction immédiate de ses appétits illimités. Nulle idéologie là-dedans, mais  simplement le réel. 

Dans ce contexte, il semblerait que l’homme contemporain manque de cette vieille vertu oubliée de tempérance. Je suis désolé, mais en parlant de vertu, je parle un peu de morale. Mais comme le dit Thierry Jaccaud, « si l’on renonce à parler de morale, c’est-à-dire du bien et du mal, il y a un moment où l’on renonce à dire quoi que ce soit ». Et Jaccaud de contester le relativisme, qui veut par exemple que toute technique soit moralement neutre. 

Essayons donc de dire quelque chose. Qu’est-ce qui fait obstacle aujourd’hui à une compréhension partagée des choses simples de l’écologie ? Au fond, je pense que nous n’avons pas vraiment envie de changer nos modes de consommation. Et nous savons qu’au bout du chemin écologique, il y a la remise en cause d’un modèle économique auquel nous nous accrochons comme la bernique à son rocher…   

Il y a ici quelque chose qui ressemble à un chemin de conversion. Bref, un enjeu spirituel…

 

Guillaume de Prémare

 

Chronique Radio Espérance du 5 décembre 2014

 

Commentaires

EMPREINTE

> On évoque souvent mère Thérésa ou l'abbé Pierre, en homme de bonté, en modèle ... mais on oublie en général de parler de leur "modèle" économique : la récupération !
Dans certaines banlieues en 2 ou 3 heures avec une camionnette, on peut facilement meubler un 3 pièces en faisant les trottoirs !
Quelle est la dernière fois où l'on a porté un appareil à réparer ? Le petit électroménager n'est quasiment plus réparé, trop cher relativement au prix de remplacement de l'appareil venu de l'autre bout de la planète. Certe le coût de la main d'oeuvre interveint, mais également la pollution du transport n'est payée par personne ... jusqu'au jour où elle nous retombe dessus.
Notre "empreinte écologique" actuelle est d'une planète et demie, ce qui est déjà beaucoup trop, mais si les habitants consommaient comme les américains, celle-ci serait de 4 fois notre planète. Notre système économique fait-il bien de s'en inspirer ? Ne faut-il pas chercher ailleur ? Est-ce nécessaire de vouloir ouvrir "quelques" dimanches supplémentaires à la consommation ?
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Écrit par : franz / | 08/12/2014

@ Franz

> Hé bien moi, j'ai fait réparer mon grille-pain (c'était un made in france, pas eu le coeur de le jeter). J'ai déjà fait état de cette "aventure" dans une note, sur le présent blog. Aventure, oui, car il a fallu - pardon d'employer un mot un peu dur, qui peut choquer les plus sensibles- ATTENDRE. Oui, attendre : que le réparateur ait reçu la nièce idoine, qu'il la monte, que l'occasion se présente d'aller rechercher le matos en plein Paris. On n'est plus habitués à ça.
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Écrit par : Feld / | 08/12/2014

Bon, je coupe, mais c'est vraiment dommage.
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Écrit par : PP à Feld / | 09/12/2014

"CROISSANCE VERTE"

> Croissance verte chez nous = externalisation des nuisances:
http://partage-le.com/2015/02/eoliennes-terres-rares-et-desastre-environnemental-une-verite-qui-derange/
______

Écrit par : Pierre Huet / | 01/03/2015

Les commentaires sont fermés.