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10/11/2014

Vérités dérangeantes sur 1914-1918, sur ce qui précéda, et sur ce qui a suivi

 histoire

Jean-Pierre Guéno, ce matin à Radio Notre-Dame :


 

<< Un tiers des 1 500 000 poilus qui ont perdu la vie pendant la Grande Guerre ont été portés disparus. Les familles ne savent toujours pas où se trouve leur corps. Le Soldat inconnu qui dort sous l’Arc de Triomphe est donc emblématique : il est à l’image de 500 000 poilus pulvérisés par une guerre d’artillerie, volatilisés, enterrés à la hâte ou jetés dans les fosses communes. D’une certaine façon, ils ont été tués deux fois : après avoir disparu de la vie, ils ont disparu dans la mort et l’anonymat. Un siècle plus tard, Jean-Pierre Guéno continue d’explorer la guerre de 1914-1918 et raconte le scandale du destin de tous les anonymes disparus pour la France. Il se glisse successivement dans la peau de sept d’entre eux, qui ont existé, et dessine, à travers leurs existences entremêlées, le visage composite d’un Soldat inconnu à l’image des 6 500 000 soldats français qui ont survécu à l’un des plus grands cataclysmes de l’histoire et des 20% qui n’en sont jamais revenus. S’appuyant sur des lettres authentiques et des documents d’époque, il fait revivre, avec réalisme et passion, le quotidien dans la sale guerre de ces poilus... >>

 

Ce résumé du livre appelle l'écoute du Grand témoin de ce matin à Radio Notre-Dame : ici. Fort de sa connaissance exhaustive du contenu des lettres de poilus, Jean-Pierre Guéno réfute dans cet entretien les clichés habituels sur la Première Guerre mondiale. Le poilu moyen, explique-t-il, était positivement patriote (l'amour de la terre natale) mais sans haine envers le Feldgrau d'en face  qui lui ressemblait trop. Ajoutons que les combattants français n'allaient pas tarder à se surnommer eux-mêmes les Pauv'cons du front, et que, dès la fin de 1914, les combattants allemands se donnaient un surnom équivalent : die Frontschweinen. L'incroyable stoïcisme déployé des deux côtés était à base de dignité personnelle et de « solidarité avec les camarades » ; vers 1916, le soldat tenait « pour qu'on n'ait pas subi tout ça pour rien » (et, côté français, « pour qu'ils foutent le camp de chez nous »). Mais non par conviction que le Droit et la Civilisation se tenaient dans un seul camp... Mieux : la plupart se souvenaient qu'avant 1914 aucun des deux hommes de base ne voulait la guerre.

Alors, qui la voulait ? Jean-Pierre Guéno n'hésite pas – c'est dans l'émission – à souligner que les affiches de la mobilisation générale française étaient imprimées et stockées depuis 1904, et que la conflagration était voulue par les milieux financiers et industriels des deux côtés. (Les considérations financières allaient même être déterminantes, ajoute-t-il, pour l'entrée en guerre des Etats-Unis : ayant vendu à la France « tout ce qu'ils pouvaient lui vendre », les industriels US s'inquiétaient de la voir commencer à payer non plus en or, mais en papier ; un papier qui n'aurait plus aucune valeur si la France finissait par perdre la guerre).

Allant plus loin, Guéno explique que ces mêmes considérations industrielles et financières avaient commandé la conquête coloniale française* depuis Jules Ferry ; et que l'idéologie de cette colonisation, transposée dans les concepts allemands, allait jouer un rôle dans la naissance du mythe du « sous-homme ». (Notons que ce mythe est absent des mentalités des simples soldats du front en 1914-1918).

L'entretien Guéno est non moins salubre lorsqu'il dénonce un mythe français récent : celui du « devoir de mémoire », fabriqué à partir des années 1980. La mémoire, dit-il, n'est pas un « devoir » mais un besoin vital, comme le fait de respirer ou de s'alimenter ; sans mémoire l'homme ne va plus nulle part.

Alors : qui donc prétend réduire la mémoire à un devoir ? Les citoyens ? Non : ils ont une autre notion de la mémoire, charnelle et spirituelle, comme le montre le grand élan de commémoration familiale autour des lettres et souvenirs de 14-18...

Le soi-disant « devoir de mémoire » a été fabriqué par la classe politico-médiatique. Et dans quelle intention ? Celle « d'élever un mur », dit Guéno, entre les générations d'aujourd'hui et la conscience du passé réel. Précisons que si l'on a décrété que la mémoire devenait un « devoir », c'était pour l'annexer au domaine de l'idéologie : une « pédagogie » culpabilisante mais ne visant à culpabiliser que le peuple, en l'accusant de racisme, et fabriquée par les milieux dirigeants d'aujourd'hui... comme l'idéologie symétrique (et apparemment inverse), celle des «races inférieures à civiliser »,  fut fabriquée, à la fin du XIXe siècle, par les milieux dirigeants d'alors.

Notez que c'est exclusivement à cet alors et à ses suites que se circonscrit aujourd'hui le soi-disant « devoir de mémoire » : il ne vise que la période du capitalisme intermédiaire, entre la colonisation (1880) et la décolonisation (années 1950-1960), via la Seconde Guerre mondiale...

Tout se passe comme si le « devoir de mémoire » décrété à partir des années 1980, était une posture des classes dirigeantes d'aujourd'hui, visant à rendre à la direction-de-classe une virginité aux dépens des dirigeants d'autrefois... tout en évitant de mettre en cause le point commun : aujourd'hui comme autrefois, en 2014 comme en 1914, les classes dirigeantes roulent pour les intérêts économiques et financiers. Ces intérêts avaient dicté la colonisation et ses prétextes ; ils dictent aujourd'hui la mondialisation et ses sous-produits idéologiques. Le « devoir de mémoire » n'est que l'un de ces sous-produits.

Ces intérêts dictent aussi les guerres, d'époque en époque... Décidément, le centenaire de 1914 ouvre des perspectives.

 

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* Guéno proteste au passage contre le mythe (cher à la droite) des « colonies qui ont coûté plus cher qu'elles ne rapportaient ». Il dit aussi des choses redoutables à propos de l'Algérie. Déracinés et envoyés là-bas dans le cadre d'un premier « grand remplacement », ceux qu'on allait appeler « les pieds-noirs » ignoraient quelles haines avaient semé les méthodes de dépopulation de la conquête française sous Bugeaud. En témoignent les lettres de Saint-Arnaud : ce fut « un Oradour par semaine », relate Guéno dans l'émission.

 

 

Commentaires

SI

> Et pourtant si ! la haine des allemands existait bien chez les combattants; elle faisait partie intégrante de la guerre totale que se livraient les grandes puissances. En témoignent les nombreuses lettres de poilus, qui, en 1918, annonçaient vouloir violer des femmes allemandes. Mais il ne s'agit pas de juger. Nous ne pouvons nous mettre à leur place.
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Écrit par : Blaise / | 10/11/2014

EXCELLENTE ÉMISSION

> Excellente émission à écouter !
Selon lui aussi la 3ème guerre mondiale a déjà eu lieu ... puisque la première serait en réalité les guerres coloniales !
Il rappelle aussi que les causes et divers engagements tiennent plus de considérations économiques pour ne pas dire financières, et très peu en fait de considérations nationalistes (celles-ci n'ayant été exaltées que pour engager la masse de ceux envoyés combattre...).
Encore une fois cela montre bien que notre "salut" ne pourra venir que par la sortie d'un système d'enrichissement qui en réalité n'est basé en général que sur la prédation (terres, ressources minières, peuples) et dans quelques cas particuliers sur des sauts énergétiques.
Il ne peut se faire que par une prise de conscience individuelle de la primauté du bien commun (qui n'est qu'une des facette de l'Amour de la religion chrétienne - qui bien évidemment ne résume pas à cela).
[Toute les tentatives de recherche du bien commun par une approche collectiviste ou hiérarchique/totalitaire ont montré leurs limites et écueils et finalement leur échec].
Labourons notre sillon, afin que, comme les addicts, notre système ne soit obligé de toucher le fond avant d'en prendre conscience.
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Écrit par : franz / | 10/11/2014

PAUV'CONS DU FRONT ET CASSE-TOI PAUV'CON

> Décidément, notre classe politique est bien en continuité avec celle du siècle dernier jusque dans les insultes , cf. le "casse-toi pauv'con" de Sarkozy.

AM


[ PP à AM - Le terme "PCDF" est un surnom que les poilus de décernaient à eux-mêmes par ressentiment envers une partie des gens de "l'arrière". ]

réponse au commentaire

Écrit par : Aurélien Million / | 10/11/2014

à Blaise

> Il y a eu un courant secondaire et un courant principal.
Qu'il y ait eu dans cette masse de lettres des phrases furieuses parlant de violer des Allemandes, sans doute. Et bien d'autres choses.
Mais reportons-nous aux travaux des chercheurs spécialistes universitaires qui ont la plus vaste connaissance de la matière et sont ainsi en mesure de faire la moyenne : ils ont établi depuis plusieurs années que la dominante dans ces lettres n'était pas la haine mais l'esprit stoïque indiqué par les livres de Guéno et ceux d'Offenstadt, par exemple, dont dérive l'article ci-dessus.
C'était la proportion.

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Écrit par : A. Ancelin / | 10/11/2014

A PP.

> Oui, pardon, j'avais bien compris que les poilus employaient eux-mêmes "pauv'cons" à leur sujet, non pas les élites de l'époque à propos des poilus. Même si n'étais pas très clair, je voulais souligner le fait que nous restons les pauv'cons, en quelques sortes, des élites ultralibérales (peu importe qu'elles emploient ce terme ou non).
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Écrit par : Aurélien Million / | 10/11/2014

LUCIDE

> Je viens de finir d'écouter l'interview : extraordinaire... Une vision à la fois très lucide et très mesurée de ce que fut la Grande Guerre. Terrible et très belle.
Oui, la Première Guerre mondiale a été en grande partie voulue, pour des raisons essentiellement économiques et financières. A ce titre, ce qu'a dit en 1917, au journaliste dont j'ai oublié le nom, un "des 10 hommes les plus puissants es Etats-Unis" sur les raisons de l'entrée en guerre de l'Amérique est proprement ... luciférien.
D'ailleurs, je me demande ce qui peut arriver à ces "initiateurs de guerre", dans l'autre Monde. Ca se trouve, pas grand-chose. Un peu de purgatoire, et puis basta.
Décidément, cette vie est une sinistre farce.
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Écrit par : Feld / | 11/11/2014

RESPONSABILITÉS

> Attention à ne pas caricaturer les choses dans un sens parce qu'on l'a fait auparavant dans un autre. Le "grand capital", comme disaient les marxistes, ne doit pas être désigné comme seul responsable de la guerre de 14. D'abord parce que ce serait exonérer facilement l'Empire allemand, qui a une très lourde responsabilité, ne serait-ce qu'avec sa politique impérialiste depuis Bismarck et avec ses philosophies du surhomme.
De même le colonialisme a des racines anciennes, venues des efforts faits pendant des siècles pour briser l'encerclement hostile des pays musulmans, soutenus par des contes merveilleux promettant de découvrir de riches civilisations qui pourraient nous appuyer. À la fin du XIXe siècle, dans les médias, c'est encore cette vision traditionnelle aujourd'hui oubliée qui prédomine. On y trouve peu de racisme mais plutôt de la déception devant le faible développement des pays abordés. Déception telle que les industriels et les financiers ne sont pas forcément enthousiastes, et que, pour les appâter, les expositions coloniales, contrairement à ce qu'on dit aujourd'hui, montrent plutôt une image dorée des colonies et des cultures indigènes.
Jules Ferry est l'un des grands acteurs de la colonisation parce qu'il veut retrouver l'élan de la Révolution française. Comme autrefois elle l'avait fait pour l'Europe, la France devait libérer l'Afrique et l'Asie. L'Afrique était souvent, au moment de la colonisation, dominée par des trafiquants d'esclaves, ce qui a servi de prétexte d'ingérence.

Guadet


[ PP à Guadet :
- Les responsabilités de l'Empire allemand (l'empereur) sont indissociables de celles des banquiers et des industriels allemands, qui voulaient la guerre - pour le même genre de raisons que leurs homologues français ou britanniques.
- Le prétexte idéologique de Ferry n'était... qu'un prétexte, et ne correspondait en rien aux réalités sur le terrain comme la suite l'a montré... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Guadet / | 11/11/2014

Mgr RAVEL

> Et ce matin aussi, dans la continuité, l'entretien dans cette même excellente émission, de Mgr Ravel, qui ajoutait: destruction des monarchies, de la société rurale...
Certains historiens ont aussi placé cette guerre dans la volonté anglaise (et américaine) de détruire toute puissance prédominante sur le continent, la puissance à détruire étant l'Allemagne dont le prédominance démographique, industrielle et scientifique était incontestable. L'assassin de l'archiduc était en lien avec des "services" anglais.
Enseignement pour 2014 ou l'on voit certains souffler sur le feu du côté de l'Ukraine !
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Écrit par : Pierre Huet / | 11/11/2014

COLONIAL

> Puisqu'il était question de la première guerre d'Algérie (1830-1902) voici un extrait d'une lettre de Saint-Arnaud :

« (Au bivouac d’Aïn-Méran, le 15 août 1845.) J’ai rejeté Bou-Maza sur les colonnes de Ténès et de Mostaganem… Il a fini par s’échapper… On m’a rapporté trente-quatre têtes, mais c’est la sienne que je voulais. Le même jour je poussais une reconnaissance sur les grottes ou plutôt les cavernes : deux cents mètres de développement, cinq entrées. Nous sommes reçus à coups de fusil… Le 9 commencement des travaux de siège, blocus, mines, pétards, sommations, instances, prières de sortir et de se rendre. Réponses : injures, blasphèmes, coups de fusils… feu allumé. 10, 11, même répétition. Un Arabe sort le 11, engage ses compatriotes à sortir ; ils refusent. Le 12 onze Arabes sortent, les autres tirent des coups de fusil. Alors je fais hermétiquement boucher toutes les issues et je fais un vaste cimetière. La terre couvrira à jamais les cadavres de ces fanatiques. Personne n’est descendu dans les cavernes ; personne à part moi ne sait qu’il y a là cinq cents brigands qui n’égorgeront plus les Français. »

Ce sont des hommes comme lui qui réprimeront la Commune de Paris en 1871. Et plus tard, en 1914, ce seront, pour une large part, des généraux issus de l'armée coloniale qui mèneront la guerre. Joseph Joffre, par exemple. Ou encore Charles Mangin.
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Écrit par : Blaise / | 11/11/2014

14-18

> atterré par ce que je viens de lire à propos de cette boucherie
http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/11/11/guerre-1914-1918-pour-en-finir-avec-la-grande-boucherie_4521873_3232.html
J'espère que ce monsieur ne reflète pas l'état d'esprit de l'armée française.

Tangui


[ PP à Tangui :

- atterrant, en effet.

- Je ne sais pas si ce personnage reflète l'état d'esprit de l'armée française ; si c'était le cas, c'st qu'elle aurait sérieusement régressé (mentalement) depuis l'époque du Bigeard des années 60 qui n'avait pas de mots assez violents contre les chefs de 14-18. Je ne peux pas croire que des officiers de 2014, compétents, ayant étudié la Première Guerre mondiale, ne soient pas saisis d'horreur devant l'ineptie militaire que représenta cette broyeuse à millions d'hommes. Je me souviens d'ailleurs d'une conversation des années 1990 avec un jeune colonel qui voyait très clair sur ce sujet.

- Cela dit, il y a une explication possible. Le passé est en train de devenir un point aveugle dans l'esprit de la droite française. Sous prétexte que "la gauche" (?) privilégie les "heures sombres", la droite a décidé qu'il n'y avait que des heures radieuses. Ainsi 1914 n'a pas failli tourner à la débâcle par l'imbécillité de Joffre, les fusillés de 1917 méritaient ce qui leur est arrivé, etc, etc. Ces gens de droite qui n'ont que l'histoire à la bouche, lui tournent le dos allègrement : les chroniques de leur presse quotidienne et hebdomadaire en font foi. C'est le retour à l'histoire-bidon pour petites filles sages de la bonne société, façon Jacques Bainville.

- Que la guerre de 1914 ait été le suicide de la civilisation européenne, notre brave droite n'en a cure. Elle n'a pas lu Genevoix. Elle n'a pas lu Céline. Elle n'a pas lu Drieu. Elle n'a pas lu ceux qui ont, eux, fait cette guerre !

- L'auteur du billet du 'Monde' mérite le surnom que l'on donnait à Barrès : "le rossignol du carnage".
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Écrit par : Tangui / | 24/11/2014

LES MÉDIAS ET 14-18

> Tout ce qui est retenu de Drieu et Céline, c'est ce qu'ils ont fait et dit 25 ans plus tard.
Cependant nous ne sommes pas plus proches pour autant des médias en général et de leur vision de 14/18.
Quand les médias condamnent 14-18, ce n'est pas pour les mêmes raisons que nous ; d'ailleurs ils ne s'indignent guère de ce qui dans l'actualité, ressemble à la situation ante 14.
Les médias notamment répètent ce mot "boucherie" constamment, mais ne savent absolument pas pourquoi, comme le montrent leurs continuelles contradictions.
Ils accusent l'armée (c'est pratique, elle est muette), mais quid des responsabilités de la finance ?
et comment pourraient-ils le dire eux qui ne disent rien aujourd'hui des dessous des guerres coloniales menées par les USA avec la collaboration de l'OTAN...
Le microcosme médiatique encense la Révolution, la guerre jusqu'au-boutiste de Robespierre... et condamne les offensives à outrance de 14 18.
14 18 c'est un résultat.
Ce n'est pas un phénomène isolé dont la IIIème République et ses idées sont totalement innocentes.
Qui a transformé le patriotisme en cocardisme ? développé le populisme républicain ?
Ils condamnent la diplomatie de la canonnière mais encensent le "droit à l'ingérence" de Kouchner.
Pleins d'horreur pour parler du génocide arménien de 1915/16, que disent-ils de la mort de centaines de milliers d'enfants irakiens à cause du blocus ?
Et ce sont les mêmes qui écrivent des tartines sur la boucherie de 14/18 ?
Les médias condamnent la colonisation -du moins maintenant -mais encensent Jules Ferry.
Ils s'indignent de la lutte contre les cultures locales mais ils célèbrent constamment l'actuel culture globish et se montrent méprisants à l'égard de toute tentative pour garder son âme.
Ils encensent à la fois les Communards et Emile Zola qui voulait les fusiller.
Ils parlent avec des trémolos de Jean Jaurès parce qu'il croit qu'il était antimilitariste.
Quelle rigolade ! son rêve c'était le peuple en armes !
Pour qu'ouvriers français et allemands se tendent la main, certes, mais quel rapport avec l'antimilitarisme ?
Ils ne savent absolument rien de ce que pensait Jaurès, ils s'indignent de l'antisémitisme des antidreyfusards mais que savent-ils des déclarations antisémites de Jaurès ?
Passons...
"c'est la faute aux militaires et aux nationalistes" ! ça c'est facile : on accuse les idiots utiles de la finance et de l'industrie de l'époque.
finance et industrie qui ont poussé le monde politique à la guerre étaient les mêmes qui l'avaient poussé à la colonisation : "c'est une bonne affaire et une gloire, une question de grandeur."
la colonisation bcp de militaires étaient contre « avec l’armée allemande qu’on a en face, on a mieux à faire »
Alors on a supprimé le droit de vote aux militaires et on a fait des fiches sur eux.
Au bout d'un temps on s'est bien rendu compte que la colonisation était un gouffre financier et la république s’est débrouillée toute seule car les financiers avaient f… le camp.
On a caché tout ça sous des discours exaltant « la grandeur de la France éternelle », la « république mère des peuples » ( on était en rivalité avec l’Eglise et ses missionnaires), bef la colonisation était « une chance à ne pas laisser passer »
Aujourd'hui c’est le même discours et le même recours aux idiots utiles avec l’immigration ou plutôt le laissez-faire migratoire qui coule les seuls pays qui pourraient aider les pays qu'il vide. On dit que l’immigration massive est « une chance pour la France » que « ça rapporte plus que ça ne coûte » etc. Et comme avec la colonisation, on se garde bien d’aller sur place.
et là encore qui a tiré les ficelles ? qui a poussé à l'absence de tout contrôle pour avoir du personnel pas cher ? virable facilement ?
Là encore : idiots utiles "libéraux -conservateurs" qui refusent "l'immigration-invasion" mais agissent pour le système économique qui l'engendre et vide l'Afrique ou autres idiots utiles qui refusent de comprendre qu'offrir la pauvreté en France au lieu d'aider au développement humain, localement, n'a rien d'un progrès.
là encore stoïcisme admirable des poilus. Ceux de l’entraide sociale.
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Écrit par : E Levavasseur / | 24/11/2014

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