Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/07/2014

Les perles du 14 juillet

 cullture

Concours d'âneries ce matin à TF 1 :

 


La classe politico-médiatique patine dans ses éléments de langage. En quelques minutes, ce matin, les téléspectateurs de TF1 ont pu entendre successivement :

- interviewée place de la Concorde après le défilé, Mme Taubira (définitive élève du maire de Champignac), proclamer que dans le monde actuel il fallait « assécher les foyers de chaos ».  Avant d'éteindre l'océan du terrorisme...

- interviewant M. Montebourg, un journaliste de TF1 déclarer sur un ton sagace : « aujourd'hui la nouvelle guerre est économique, pour retrouver la croissance » ;

- commentant le passage de chars Leclerc, un autre journaliste de TF1  affirmer que ces engins lourds, conçus naguère pour faire face à une attaque soviétique, retrouvent aujourd'hui une utilité « au vu de ce qui se passe en Ukraine'' ;

- enfin la journaliste Anne-Claire Coudray (interviewant des reconstitutionnistes de la vie du poilu en 1914), lancer ces deux fusées surréalistes : « comme il n'y avait pas d'hôtels, on logeait les soldats dans des camps », et : «  cette guerre a été en fait une affaire très militaire, sur le front. »

Proférées par des adultes et des professionnels de la parole, ces extravagances relativisent (par comparaison) les bourdes prêtées aux collégiens victimes de l'Education nationale.

 

 

cullture

 

 

13:16 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : cullture

Commentaires

LA PLUS BELLE

> La plus belle bourde, c'est d'avoir infligé à la France comme date de fête nationale ce 14 juillet, commémoration d'une guerre civile avec massacre de pauvres gens dans des conditions abjectes : Launay, Foulon etc. C'est pervers. Les autres pays ont des fêtes nationales qui célèbrent la paix civile.
______

Écrit par : ancelin / | 14/07/2014

PERLES

> Ces professionnels de la parole doivent être les anciens lycéens auteurs des perles d'il y a quelques années, cela promet pour la suite, même si je ne méprise pas les lycéens, puisque j'ai produit mes propres perles, même si elles n'étaient pas tautologiques, ou de la langue de bois.
______

Écrit par : Aurélien Million / | 14/07/2014

@ ANCELIN

> Moi non plus je n'aime pas cette date du 14 juillet, la prise de Bastille, forteresse qui avait peu de prisonniers et où les conditions de détention étaient meilleures qu'au Châtelet par exemple. Bref, un faux symbole de l'oppression royale, prise par une foule que la bourgeoisie avait armée, avant de racheter les fusils donnés à ces pauvres gens (une foule en arme, c'est utile, mais il ne faut pas cela dure trop longtemps).
La Troisième République est allé chercher, sans surprise, ses symboles dans la Révolution. Je sais bien qu'un peuple a besoin de fêtes pour être constitué, Moïse constitue le peuple hébreu autour des fêtes qu'il lui donne, mais dans la Révolution française, pas grand chose de glorieux.
______

Écrit par : Aurélien Million / | 14/07/2014

LA FÊTE DE LA FÉDÉRATION

> Le 14 juillet, on célèbre aussi la fête de la fédération.
Le rapporteur de la loi du 6 juillet 1880, Henri Martin, précisait qu’il s’agit de célébrer deux événements distincts : la prise de la Bastille, « victoire de l’ère nouvelle sur l’ancien régime », et la fête de la fédération, « consécration de l’unité de la France ». Dans cette perspective, les massacres du 14 juillet 1789 sont des « actes déplorables », de cruelles nécessités pour faire avancer le char de l’histoire, mais ils ne constituent pas le contenu substantiel de la fête.
______

Écrit par : Blaise / | 14/07/2014

FAUX SYMBOLE

> Oui, la Bastille est réellement un faux symbole. Il aurait mieux valu prendre comme symbole un fait décisif de la formation de l'unité nationale: bataille de Bouvines ou traité de Picquigny par exemple.
______

Écrit par : Pierre Huet / | 14/07/2014

@ Pierre Huet, Aurélien Million et Ancelin

> Pourquoi cherchez-vous à réduire le 14 juillet à la célébration de la prise de la Bastille?
______

Écrit par : Blaise / | 14/07/2014

@ Pierre Huet

> La bataille de Bouvines (27 juillet 1214) de même que le traité de Picquigny (29 août 1475) sont antérieurs de plusieurs siècles à l'avènement d'un régime démocratique.

De tels évènements ne conviennent donc pas pour signifier l’unité nationale, puisque

– à cette époque c’était le roi de France et non pas la nation française qui était le sujet de l’histoire. Et même si aux XIIIe-XVe siècles les premiers linéaments d’une conscience nationale vont commencer à se cristalliser autour de la figure monarchique, nous en sommes encore loin.

– les guerres médiévales concernaient une partie réduite de la population : il faudra attendre la levée en masse de 1793 et la conscription de 1798 pour que les choses changent (pas forcément en mieux).

– Philippe Auguste et Louis XI n’ont pas aboli la société d’ordres. C’est dans la nuit du 4 août 1789, pas avant, que l’Assemblée constituante mit fin aux privilèges féodaux.

Dans l’idéal, la nuit du 4 août aurait mieux convenu que la prise de la bastille pour signifier le passage de la féodalité à la démocratie ; mais quoi qu’il en soit, le 14 juillet 1789 est indissociablement accompagné de la fête de la fédération – fête d’unité et de réconciliation de tous les français. C’était la volonté du législateur de faire droit à toutes les sensibilités républicaines de son temps en ne privilégiant pas un événement fédérateur plutôt qu’un autre.
______

Écrit par : Blaise / | 14/07/2014

@ Blaise

> Pourquoi vouloir faire commencer l'histoire de France avec la révolution et rejeter tout symbole antérieur au seul fait qu'il ne pourrait s'appuyer sur la force de la démocratie ?
Vous vous appuyez sur l'abolition des privilèges féodaux, mais que n'ont-ils pas été remplacés par d'autres ?
Idem pour la démocratie, de quelle démocratie parlez-vous ? le droit de vote des femmes est beaucoup plus récent (ordonnance de de Gaulle).
Et pourquoi ne pas inclure aussi la fin de l'esclavage ?
Un régime démocratique n'est pas forcément la meilleure garantie Regardons actuellement comment l'argent tient, ou disons influe, nombre de d'élus et de partis.
Napoléon III, autocrate a pris par 3 fois le pas sur l'assemblée démocratiquement élue par référendum gagné haut la main.
Certains historiens datent le premier acte politique qui fait que la France est un pays par la l'acte de Philippe IV, "le Bel", d'arrestation de tout les templiers sur tout le territoire le même jour à la même heure.
La prise de la Bastille est un événement parisien qui n'a rien de national; il ne l'est devenu que par la portée qu'on lui a donné à postériori, n'y n"étaient enfermés essentiellement que des privilégiés, son seul intérêt était les munitions et la poudre qui s'y trouvaient.
En réalité on commémore la prise d'un dépôt de munitions mal défendu ! La belle affaire !
... ce doit être pour cela que l'on fait défiler les armées ce jour là. ;-)
La fête de la fédération est déjà une fête anniversaire de la prise de la Bastille (même si effectivement ce n'était pas là son unique but).
Les anglais ont pour hymne "Dieu sauve la Reine" .., rien de démocratique là dedans, et n'en sont pas moins fiers !

Pourquoi ne prendrait-on pas pour symbole français, la construction de la Basilique de Montmartre, réparation des erreurs commises, grâce à une souscription nationale (qui fait suite à la défaite de 1870).
En passant on remarquera que sous Napoléon III la France et les Français s'étaient suffisamment enrichis pour payer de façon anticipée les 5 de francs or de réparations de guerre, comme quoi sa politique au service des français peu vantée était bien réelle.
Montmartre est aussi une réponse à la répression de la commune.
Voilà donc un symbole à la fois populaire et national (payé par une souscription nationale) qui a par la loi une statut perpétuel ! Après la construction ayant duré on a le choix entre plusieurs dates rattachées à l'édifice !

Mais ne doute pas que d'autres aient d'autres propositions intéressantes à faire.
______

Écrit par : franz / | 18/07/2014

MOYEN AGE, ANCIEN REGIME ET REVOLUTION

> Des historiens s'intéressent aux racines médiévales de la démocratie, eh oui ! J. Delarun le fait pour l'histoire des monastères. D'autres médiévistes montrent que l'idée de "des dignités" qui imprègnent le Moyen Age, est certes au pluriel (tous n'ont la même dignité, mais au moins tous ont une dignité minimale) joue un rôle dans la naissance de la démocratie. C'est du Moyen-Âge que sort la démocratie suisse (à côté l'autonomie des communautés étaient beaucoup plus réduite à cause de pouvoirs forts comme le royaume de France ou les Etats de Savoie). Quand le roi de France affranchit tous les serfs du domaine royal, il faut le fait au nom de leur "dignité". Certes, des historiens ont montrés que la vraie raison était économique (l'ancien système du servage devenait obsolète), mais qu'il le fasse au nom de la dignité prouve que cette idée était fortement ancrée dans les consciences médiévales. C'était une époque hantée par la peur de la "tyrannie", des seigneurs se révoltent contre leur suzerains en prétextant lutter contre la tyrannie.
Quand à la Révolution, avec qui on situe souvent la naissance de la démocratie contemporaine, il y a de quoi se poser des questions, et se demander si ce ne sont pas plutôt des histoires à dormir debout :
- 1 Les bourgeois écartent les cahiers de doléances des ouvriers (conte la volonté de Louis XVI) au moment des Etats Généraux (ils ne parviennent pas à écarter ceux des paysans vu leur poids démographique écrasant)).
- 2 Ces révolutionnaires établissent deux classes de citoyens à travers le vote censitaire : les actifs et les passifs. Drôle de démocratie.
- 3 En supprimant les "privilèges" au cours de la fameuse nuit du 4 août, ils font aussi disparaître les corps de métiers, les "corporations," qui certes avaient de gros problèmes et avaient de gros besoin de réformes, mais offraient au moins une protection sociale à leur ouvriers.
- 4 Ils font passer le décret Allarde puis la loi Le Chapelier visant à interdire aux ouvriers à former des organisations.
- 5 A une époque où les langues régionales sont très vivantes, donc les langues du peuple, les révolutionnaires veulent les faire disparaître, parce que le fanatisme "parle breton, basque"...
- 6 Ils imposent, contre la volonté du peuple largement courante dans les cahier de doléance, la liberté du commerce du grain (c'est-à-dire sa soumission aux spéculateurs qui font monter les prix artificiellement).
- 7 Les révolutionnaires ont cru que la société se décrétait, d'où un bain de sang qu'E. Burke avait vu venir à l'avance, justement à cause de l'oubli que la société est trop complexe pour être changée sur quelques décrets pris par des illuminés à cocarde tricolore qui s'imaginent au pouvoir par la volonté du peuple. Chose qui se répètent abondamment avec les totalitarismes du XXe siècle.

D'où que je n'ai aucune admiration pour la Révolution (mais sans enjoliver le Moyen Age et l'Ancien Régime qui ont eu aussi leur part l'ombre).
______

Écrit par : Aurélien Million / | 19/07/2014

ENA

> L'intitulé de l'épreuve de culture générale à l'ENA est assez symptomatique:

"composition portant sur l’évolution générale politique, économique et sociale du monde ainsi que sur le mouvement des idées depuis le milieu du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours" (en 2015, ça deviendra "composition sur une question contemporaine d’ordre général portant sur le rôle des pouvoirs publics et leurs rapports à la société" mais ça ne changera rien sur le fond)

La France est née en 1789, dans la mesure où on n'a commencé à penser qu'avec les Lumières… Et ce postulat est celui de la culture gé' pour TOUS les concours de recrutement dans la fonction publique.
______

Écrit par : Feld / | 20/07/2014

Les commentaires sont fermés.