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14/07/2014

Les écolophobes mentent au public catholique

...car voici la situation réelle, dont Philippe Conte (Observatoire sociopolitique du diocèse de Toulon) donne un aperçu :

 


(les passages mis en gras le sont par nous)

 

<< Pour bien comprendre l’importance de la question environnementale et évaluer justement ses implications sociales et politiques, il faut en saisir le caractère global. Ce n’est pas le dérèglement climatique seul, ce n’est pas la crise de la biodiversité seule, ce n’est pas la pollution des eaux seule ; c’est l’ensemble de ces facteurs et la multitude des autres sujets environnementaux qui tous ensemble font système.

Cette convergence, cette synergie nous dit précisément quelque chose de notre société ; elle nous dit quelque chose des choix socio-culturels que nous avons collectivement faits ; elle nous dit aussi (et principalement) quelque chose aussi du point de vue spirituel.

Dans sa dimension spirituelle, la crise environnementale nous incite, nous pousse à comprendre un des caractères les plus importants du péché : son aspect collectif ! Ce caractère ne diminue d’ailleurs nullement la responsabilité de chacun, bien au contraire. En effet, pour chacun des actes que nous posons et qui renforce les structures de péché, nous devons assumer également la responsabilité vis-à-vis de nos frères que ces structures de péché vont ultérieurement pousser dans ce même chemin !

Dans cette même perspective, il faut aussi noter le fait qu’une organisation sociale qui produit autant d’effets néfastes sur la création, qui défigure la création doit être regardé comme intrinsèquement étrangère au projet divin ! D’une certaine manière nous coopérons à cet ordre social « en pensée, en parole, par action et par omission », Surtout par omission ; nous avons donc part aux effets délétères qu’il produit. Quels sont-ils ?

 

Petit journal de bord de l’actualité environnementale

 

Le 25 juin l’Assemblée Nationale adoptait un amendement sur l’usage des produits phytosanitaires, ce qui provoquait des manifestations compréhensibles de paysans dont la situation économique est très mauvaise dans la configuration actuelle de « concurrence libre et non faussée » (formule qui est à la fois une antiphrase et un oxymore !). Exemple révélateur des injonctions contradictoires de notre organisation sociale : l’utilisation des produits chimiques extrêmement dangereux est indispensable à la simple survie des exploitations agricoles. Mais ces mêmes produits compromettent la survie des exploitants eux-mêmes et de ceux qui vivent à leurs côtés. En effet une autre étude récente avait montré la présence de ces produits extraordinairement toxiques dans les cheveux des enfants d’écoles situées à proximité des zones cultivées !  

 

Au même moment, presque jour pour jour, l’UICN publiait une méta-étude qui met en évidence la toxicité des pesticides néonicotinoïdes (présents dans le célèbre « Régent » le serial-killer des abeilles) pour l’ensemble de l’écosystème. Le Dr Jean-Marc Bonmatin (un des auteurs de cette étude) déclarait : « Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et (…) l'utilisation des néonicotinoïdes menace (…) les pollinisateurs, les ingénieurs de l'écosystème et les antiparasitaires naturels au cœur du fonctionnement écosystémique ».

 

Si notre modèle agricole actuel, qui est d’une importation récente, en provenance des Etats-Unis, menace d’empoisonner tout notre environnement et de détruire par rétroaction plusieurs secteurs agricoles,  qu’en est-il de nos autres habitudes de consommation inspirées du même modèle ?      

 

Le 23 juin, s’est ouverte à Nairobi la première assemblée des Nations Unies sur l'environnement. Dès le début des travaux, le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) mettait en évidence le rôle néfaste des résidus plastiques présents dans les océans. Leur quantité gigantesque a amené les participants à utiliser le néologisme de « plastisphère ». L’état des lieux est alarmant : « Leur ingestion a été constatée à grande échelle dans les organismes marins, notamment les oiseaux, les poissons, les moules, les vers et le zooplancton (...), devenant au final une source de produits chimiques dans notre nourriture ». Le rapport du PNUE décrit également comment « les micro-plastiques ont également été identifiés comme une menace pour des organismes plus importants, comme la baleine en voie de disparition dans le Nord ». Il note également qu’il « y a aussi des préoccupations au sujet de la contamination chimique des espèces envahissantes propagées par les fragments en plastique et les dommages économiques sur les industries de la pêche et du tourisme dans plusieurs pays ». 

 

Au même moment était publiée en France une étude qui pointait « la perte de compétitivité de l'industrie chimique européenne » du fait de la non-exploitation des gaz de schiste. Les hydrocarbures étant la matière première indispensable à la fabrication de ces mêmes plastiques !

 

Malheureusement pour résoudre ces contradictions notre organisation socio-économique actuelle ne propose que l’approfondissement de ces mêmes solutions. Pour réduire l’utilisation des pesticides, la culture des OGM ; pour limiter la contamination des plastiques, leur réemploi dans la filière chimique. Saint Augustin ne déclarait-il pas  : « Commettre des erreurs est le propre de l’humain, mais il est diabolique de persister dans l’erreur par orgueil » (Sermons 164, 14) ?

 

 

Philippe Conte

responsable environnement et cadre de vie

de l'Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon

 

http://osp.frejus-toulon.fr/dernieres-nouvelles-du-front/

 

 

 

Commentaires

BUSINESS

> Bien dit! Parce que trop souvent, la focalisation sur la question climatique, qui a l'avantage de créer du business vert (éolienne, photovoltaïque etc) occulte les autres sujet qui, eux, mettraient d'autre business en péril, comme la chimie ou le matériel agricole. Merci à l'Observatoire sociopolitique du diocèse de Toulon d'avoir régigé ce texte et à vous de le diffuser.
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Écrit par : Pierre Huet / | 14/07/2014

LES DIOCÈSES

> les diocèses s'emparent de la question écologique au côté d'autres questions sociétales, c'est heureux et nous pouvons que nous en réjouir.
C'est sans doute encore timide et je formule de mes voeux l'institution d'une liturgie sur la question, dans la période où l'église fête St François d'Assise et Ste Hildegarde de Bingen.
L'écologie que nous partageons bien sûr, est un formidable raison d'espérer mais c'est tout à la fois une manière de rendre à l'homme sa responsabilité propre de "création avec devoir de soumettre la création, de la faire fructifier". Nous sommes bien loins du jardin d'Eden, sans le fantasmer ou l'idéaliser, mais nous sommes proches de Dieu dans son jardin de la Création, beau jardin.
J'aime beaucoup la conclusion que j'ai déja du employer sans identifier son auguste auteur! « Commettre des erreurs est le propre de l’humain, mais il est diabolique de persister dans l’erreur par orgueil ».
Par votre article, je découvre ainsi ce qui se travaille sur Toulon, où j'ai habité deux années.
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Écrit par : Didier / | 16/07/2014

VROUM

> Tu es jeune ? Tu as soif d'aventure ? L'injustice, les taxes carbone et les réglementations étatiques te révoltent? Tu en as marre de voir tes libertés individuelles partout menacées par la dictature verte qui domine le monde?
Alors rejoins le grand mouvement de résistance "call rolling". Tu verras, dans les ténèbres de l'écolophobie militante, assumée et décomplexée, emmerder et polluer le monde, c'est la jouissance suprême et le stade ultime du libéralisme.
La liberté d'être un con fini n'a pas de prix! Alors défends là becs et ongles avec nous et ton gros pick-up!
Vroum vroum vroum...
http://www.reporterre.net/spip.php?article6150
www.youtube.com/watch?v=cbAhfThNoco
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Écrit par : Serge Lellouche / | 17/07/2014

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