"Sarkozy contre-attaque". Et alors ?

 

Moins le politique actuel a de substance (tous partis confondus), plus il se met en scène à grand fracas :

 

 

Tragi-comédie de Nicolas Sarkozy hier soir. Il faut un véritable tempérament de teigneux pour tenter de transformer un tel revers – la mise en examen pour corruption de magistrat – en argument pour reconquérir un parti, alors même que cette opération comporte des risques... dont le moindre n'est pas d'obliger Copé à se défendre contre Sarkozy, qui impute le problème Bygmalion à la seule UMP.

 

Mais le vrai problème est ailleurs. Plus grand'monde à droite ne semble voir que la  question Sarkozy est celle de son quinquennat, vu sous l'angle d'un bilan pire que discutable : ne serait-ce que sa politique internationale qui a fait de la France le chien couchant de Washington. Et comment oublier la monstrueuse faute de Libye, dont les conséquences gangrènent l'Afrique subsaharienne et permettent le drame des boat people en Méditerranée ?

 

Cet aspect du bilan n'est pas dénoncé par l'Elysée-Hollande, qui a encore aggravé la sujétion de Paris envers Obama. Mais c'est un aspect impardonnable. Les militants UMP que l'on entend crier des ''reviens Nicolas'' devant les pizzerias sont indifférents à la vassalisation de la France, leur idéal étant précisément cette vassalisation qu'ils appellent ''rêve américain''. Partagé avec quelques nuances par les socialistes, un tel néant mental montre ce que sont devenus les partis.

 

C'est le politique tout entier qui est dans le coma. Les engrenages décisionnels sont actionnés par les multinationales et les marchés financiers. De plus en plus dépossédés de toute prise sur les réalités, les gouvernements sont réduits aux mises en scène. La classe politique française nous a enfumés en 2013 avec le mariage gay, elle nous enfume en 2014 avec le psychodrame Sarkozy, et pendant ce temps les engrenages tournent : bientôt le traité de libre-échange placera les Etats européens sous la suzeraineté des multinationales américaines.