La gauche libérale, avant-garde du business biotech

 

Libération réclame que tout cède aux exigences LGBT :

 

> Le manifeste des "343 fraudeuses" de Libération (énième remake des "343 salopes" de 1971 en faveur de l'avortement)  est aussitôt repris et amplifié par le circuit des médias :

"Je déclare avoir eu recours à une insémination avec donneur afin de fonder une famille" : plusieurs centaines de femmes homosexuelles ayant eu recours à une PMA à l'étranger demandent ce droit pour les couples de lesbiennes... Ces femmes réclament "l'égalité entre les homosexuels et hétérosexuels pour l'établissement de la filiation de leurs enfants"... Elles expriment "la colère de devoir faire des milliers de kilomètres pour nous rendre en Belgique où nous avons déjà fait deux inséminations avec donneur, pour l'instant sans succès ; mais la colère aussi, après ce parcours de combattantes de devoir mener un autre combat contre la justice de notre pays..."

C'est la surenchère des droits absolus de l'individu contre toute norme sociale. Et c'est l'esprit même de la société consumériste : un esprit issu du modèle économique, et calibré pour maximiser le fonctionnement de ce modèle. (Le lien entre cette campagne et l'industrie biotechnologique brille comme une enseigne au néon).

Mais cette surenchère se heurte à la lucidité de nombreux scientifiques, peu suspects par ailleurs de pactiser avec la Réaction. Ci-dessous, rappel de notre note du 13/04 :

[  Dans Le Monde diplomatique d'avril, toute la dernière page est consacrée à un article fracassant du biologiste Jacques Testart (pionnier de la fécondation in vitro) : ''Repenser la procréation médicalement assistée''. C'est à lire in extenso. Extraits :

1. << L'eugénisme mou arrive déjà, par exemple quand la biomédecine […] trie les embryons pour retenir le plus conforme à une demande qui n'est pas toujours médicalement justifiée. Ce que l'on peut nommer l'instrumentation consentie, mouture affligeante de la liberté, pourrait conduire insensiblement à un monde biopolitique créé par l'engendrement en laboratoire d'individus programmés. […]  Y suffira l'élargissement de l'assistance médicale à des ''raisons sociétales''. Ces ''raisons sociétales'' mériteraient d'être interrogées : que signifie la revendication d'un ''droit à l'enfant'' grâce à l'assistance médicale, surtout s'il n'est pas justifié par la stérilité ? […] Y aurait-il un rapport entre le ''désir d'enfant'' et la pulsion de consommation d'objets de toutes sortes, caractéristique de notre ère de libéralisme ''épanouissant'' ? >>

2. << La société productiviste est devenue une machine à fabriquer des besoins. […] Le même argument ultra-égalitariste, brandi pour réclamer la parenté pour tous, en légalisant les mères porteuses ou l'assistance médicale à la procréation (AMP) à la demande, permettra de réclamer le droit à un enfant ''convenable''... >>

3. << Qu'en sera-t-il si apparaissent sur le marché de nouvelles possibilités, qui font aujourd'hui l'objet de recherches chez l'animal, telles la fabrication ad libitum de gamètes féminins, et donc d'embryons, à partir de cellules banales (cellules dites ''reprogrammées'') ?[…]Des actes nouveaux s'imposent sous la pression de praticiens, d'individus défendant leurs intérêts propres, et de lobbys industriels. Bien souvent ils rencontrent les préoccupations des assureurs, des responsables de la santé et des partisans de l'économie compétitive – c'est le cas pour la sélection génétique des embryons. Le système néolibéral est capable de toutes les concessions éthiques nécessaires pour que chacun devienne maître de son plaisir comme de ses désirs... >>

C'est ainsi que le libéralisme économique engendre – in vitro – le libéralisme sociétal. Il en sortira, dit Testart, le projet ''transhumaniste'' où l'homme ''augmenté'' sera combiné avec des ''machines intelligentes''.  ]