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15/05/2014

Michael Moore rend un vibrant hommage à son père Frank, décédé à l'âge de 92 ans

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Sur son site, le célèbre cinéaste anticapitaliste évoque en termes émouvants sa famille nombreuse d'ouvriers Irish-American, catholiques, patriotes, pacifistes et militants syndicaux :

 


<< Francis Richard Moore est décédé [1] le 19 avril 2014 à Escondido, Californie. Ceux qui le connaissaient et l'aimaient – ils étaient nombreux – l'appelaient Frank. Il naquit le 23 août 1921, dans un faubourg ouvrier de Flint (Michigan), de Herbert R. Moore et Mary 'Molly' Moore, née Connors. Les Moore et les Connors venaient d'Irlande : les derniers arrivants avaient été le grand-père William Connors et la grand-mère Mary, née Hogan : l'un et l'autre issus du comté de Cork. Toute la famille devait à l'Irlande non seulement la fierté de cette origine, mais le sens de l'humour, le catholicisme et la musique (pas forcément dans cet ordre). Le père de Frank, Herb (1891-1970), imprimeur de presse, était un ancien Marine de la Première Guerre mondiale. Sa mère, Molly (1891-1987), outre le fait qu'elle ait donné la vie à sept enfants, avait été blanchisseuse, employée de bureau, et ouvrière de chaîne de montage pendant la Seconde Guerre mondiale. La Grande Dépression avait gravement frappé la famille, comme toutes les familles de leur quartier : le beau-frère de Frank, Lavern, avait pris part à la grande grève-occupation de Flint en 1936-37, d'où était née le syndicat unifié des travailleurs de l'automobile.

Frank, quatrième des sept enfants, avait été baptisé à la paroisse Ste Marie de Flint et élevé à la High School de St Mary, où avait fait partie en 1939 des équipes de football, de baseball et de basket de championnat... En 1942, Frank s'était engagé dans les Marines, ce qui lui valut de se trouver en première ligne dans toutes les pires batailles du Sud-Pacifique. Après la guerre, il travailla pendant 35 ans comme ouvrier chez General Motors à Flint. Il militait résolument dans le syndicalisme, et rendait hommage à tout ce que le syndicat avait rendu possible pour lui et sa famille. Inutile de préciser sa tristesse de voir que les générations suivantes seraient privées de ce pour quoi lui et les autres avaient si durement lutté.

En 1950, Frank épousa Veronica Wall, de Davison, où ils s'installèrent pour y élever trois enfants. Ils y soutenaient activement la paroisse catholique St-Jean et la Société de St Vincent de Paul, dans laquelle il oeuvrait avec d'autres hommes pour aider les pauvres. Il assistait chaque jour à la messe à St-Jean, où les paroissiens aimaient sa gentillesse et sa bonne humeur. Tout récemment, il avait jubilé de l'élection du nouveau pape, François – et particulièrement de son choix du même prénom que le sien : celui de François d'Assise. Sa foi était la pierre angulaire de sa vie, la règle d'or de son existence : il encourageait ses enfants à faire du bien aux autres.

Frank et Veronica étaient mariés depuis 52 ans quand elle trépassa en 2002. Il était extrêmement fier de ses enfants et petits-enfants et de leurs réussites ; il chérissait qui ils étaient et les nombreuses années passées avec eux. Eux aussi l'aimaient tendrement et n'oublieront jamais ce qu'il a représenté pour eux...

Frank était fier de son pays, mais il croyait farouchement à la paix : « Qui a vu la guerre en direct, disait-il, ne peut pas en vouloir une autre. » Il soutenait ceux qui travaillaient pour l'homme ordinaire (« common man ») et le bien commun («common good »)...

Frank est regretté par son fils Michael Moore, de Traverse City et New York City, sa fille Anne Moore et son gendre John Hardesty de Nevada City, Californie ; sa fille Veronica Moore et son gendre Rock Martineau d'Escondido, Californie ; ses petits-enfants Natalie Rose, Kelsey Binder, Leah Binder, et Molly Hardesty-Moore... […] ses neveux Kelly Moore, Joe Doherty, Neil Doherty, Tom Doherty, Terry Doherty... […] et de nombreux cousins, petites-nièces et petits-neveux... Ont précédé Frank dans la mort son épouse Veronica, ses chers frères Lornie, tué durant la Seconde Guerre mondiale, et Herbie ; ses soeurs chéries Lura, Mary et Marjie ; ses parents Herb et Molly, et tant d'autres, qui sont avec St Patrick et tous les Irlandais du Ciel.

La messe de funérailles sera célébrée le 25 avril à l'église catholique St-Jean-l'Evangéliste de Davison à 11 h. Une veillée et un rosaire auront lieu à 19 h. On peut verser des offrandes en mémoire de Frank à la section 160 des Veterans for Peace (aide aux victimes de l'agent orange au Vietnam) et au Flint Crossover Downtown Ministries (aide aux plus démunis). >>

 

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[1]  Michael Moore emploie la tournure anglaise passed away, qui correspond à la vieille formule française « trépassé » : terme typiquement chrétien.

 

Commentaires

MOORE

> "ses parents Herb et Molly, et tant d'autres, qui sont avec St Patrick et tous les Irlandais du Ciel."
C'est beau.
Moore voit souvent juste mais son style est trop lourd et ne rend pas service à la cause qui elle, est belle. Mais quand l'évidence ne suffit plus, on finit par hurler.
Catholiques donc sociaux, donc patriotes, donc pacifiques.
Amour du prochain, amour du Père, donc désir de paix entre tous les enfants d'un même Père, désir de paix sociale comme de paix des armes.
Amour de cette paix et donc être prêt à la défendre.
"Mon père, ils veulent vivre !" dit, à propos des Guaranis, un missionnaire à son Supérieur dans le film "Mission".
On ne devrait pas opposer l'attachement aux syndicats avec celui envers la police et l'armée. Normalement, ils jouent le même rôle ; la différence est de niveau.
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Écrit par : E Levavasseur / | 16/05/2014

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