20/04/2014
Le témoignage des disciples : ''Il est vraiment ressuscité''
Une expérience incontestable pour eux, "quoiqu'absolument unique et dépassant les horizons ordinaires de l'expérience " :
<< Les témoignages néotestamentaires ne nous laissent aucun doute sur le fait que dans la ''Résurrection du Fils de l'homme'' quelque chose de totalement différent se soit produit. La Résurrection de Jésus fut l'évasion vers un genre de vie totalement nouveau, vers une vie qui n'est plus soumise à la loi de la mort et du devenir, mais qui est située au-delà de cela : une vie qui a inauguré une nouvelle dimension de l'être-homme. C'est pourquoi la résurrection de Jésus n'est pas un événement singulier, que nous pourrions négliger et qui appartiendrait seulement au passé, mais elle est une sorte de ''mutation décisive'' […], un saut qualitatif. Dans la Résurrection de Jésus, une nouvelle possibilité d'être homme a été atteinte, une possibilité qui intéresse tous les hommes et ouvre un avenir : un avenir d'un genre nouveau pour les hommes...
Jésus est sorti vers une vie différente, nouvelle, vers l'immensité de Dieu : et, partant de là, il s'est manifesté aux siens. Cela aussi était pour les disciples une chose tout à fait inattendue, face à laquelle ils avaient besoin de temps pour retrouver leurs esprits. […] La lecture nouvelle de l'Écriture ne pouvait commencer, évidemment, qu'après la Résurrection, parce que c'est seulement en raison de celle-ci que Jésus a été accrédité comme envoyé de Dieu. Il fallait alors discerner les deux événements – Croix et Résurrection – dans les Écritures, les comprendre de manière nouvelle, et ainsi arriver à la foi en Jésus comme Fils de Dieu.
Ceci présuppose que pour les disciples la Résurrection soit tout aussi réelle que la Croix. Ceci présuppose qu'ils furent tout simplement dépassés par la réalité ; qu'après toutes les hésitations et la stupéfaction des débuts, ils n'étaient plus capables de s'opposer à la réalité : c'est vraiment lui, il est vivant et il nous a parlé, il nous a permis de le toucher, même s'il n'appartient plus au monde de ce qui est normalement touchable. Le paradoxe était indescriptible : le fait qu'il soit complètement différent, non pas un cadavre réanimé, mais quelqu'un qui, par l'oeuvre de Dieu, vivait de manière nouvelle et pour toujours ; et qu'en même temps, en tant que tel, tout en n'appartenant plus à notre monde, il fût présent de manière réelle, vraiment lui dans la plénitude de son identité...
Il s'agissait d'une expérience absolument unique, qui dépassait les horizons ordinaires de l'expérience et qui, toutefois, demeurait pour les disciples absolument incontestable. Cette expérience unique explique la singularité des témoignages sur la Résurrection. >>
Joseph Ratzinger – Benoît XVI
Jésus de Nazareth : de l'entrée à Jérusalem à la Résurrection
Rocher, 2011
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