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05/03/2014

"L'écologie, de la Bible à nos jours" [2]

"Pour en finir avec les idées reçues" - Seconde partie :

 


 

 

2ème partie – Pour en finir avec les idées reçues

 

 

 

L'écologie cherche son âme

 

Les biotechnologies promettent, non seulement de forcer la nature jusqu'à la trame, mais d'en faire autant avec l'homme. Pilotée par l'argent devenu seul pouvoir, cette promesse est le problème, et il est inouï. Le marché colonise tous les domaines du vivant, privatise même les gènes, devient l'arbitre de tout ; c'est lui qui prétend dire ce qu'il en est de la nature et où commence l'humain.

Si le marché a pris le pouvoir, c'est que rien ne le lui disputait plus. 

De son côté, le citoyen-consommateur de base est pris dans ce paradoxe : une partie de lui-même est sous la pression des turbines publicitaires. Une autre partie souffre en voyant les effets pervers du système... Cette contradiction ne demande qu'à venir au jour. Si cela se produisait, le centre nerveux du consumérisme serait atteint. Le monde économique met donc tout en œuvre pour que cela ne se produise pas, pour nous empêcher de penser ce que nous vivons. Ce brouillage mental embrume tout.

Dès le tournant des années 1990, on voit les grandes entreprises se repeindre en vert, créant des groupes environnementaux bidons. Le business s'empare du terme «développement durable», et le mot «durable» fleurit dans les rayons d'hypermarché. 

La société du marketing n'enferme pas seulement le consommateur dans l'hyper-individualisme : elle l'encage dans le relativisme, le « tout égale tout ». Le ressort du système étant «tout le monde a droit à tout, tout de suite », il est nécessaire que ce tout puisse être n'importe quoi. Il faut donc effacer les «vieux interdits», les «derniers tabous» comme dit le journal télévisé.

Nombre d'écologistes, en France, se croient héritiers de 1968. D'autres écologistes leur disent qu'ils font une erreur. Le relativisme ambiant est contraire à l'écologie, qui cherche un sens à la vie et défend un bien commun planétaire. Mais dans le brouillard ambiant, les écologistes sont divisés. La pensée écologique est née aux antipodes du mythe darwinien du struggle for life  : elle voit la biosphère, non comme une arène, mais comme une communauté de destin. Elle s'intéresse à l'ensemble, qui est autre chose que la somme de ses parties : définition, soit dit en passant, qui est aussi celle du bien commun dans la théologie catholique. Il y a là plus qu'une coïncidence.

L'écologie a son «dogme» : la solidarité de l'homme et de la biosphère. Le christianisme a ses dogmes, en un sens différents, mais qui aboutissent à un art de vivre très proche de l'écologie...

Mais le brouillard du relativisme permet de prolonger l'expérience suicidaire de notre civilisation. Les enjeux sont désormais à un niveau de gravité inouï, parce que l'expérience est menée sur la totalité du monde vivant : la nature et l'homme à la fois. Le saccage des modes de vie humains et celui des écosystèmes sont les deux faces d'un même processus.

L'écologie doit donc s'étendre à l'homme aussi. Sa vision de l'humain doit être complète : l'homme lui apparaît singulier et irremplaçable comme toutes les espèces animales. De son côté la technoscience affirme que les repères éthiques et l'essence de l'homme n'ont plus de substance stable, la vie et l'humain étant «ce que l'on pourra bientôt fabriquer».

L'homme fait partie de la biosphère, disent les écologistes : mais il est porteur d'une «énigme» que les écologistes n'ont pas le droit de zapper, s'ils veulent éviter le réductionnisme qu'ils condamnent chez les autres. La pensée écologique est conduite à l'anthropologie. Et de là, plus loin... L'homme est responsable de la planète : soit, mais devant qui?

 

L'heure des «papes verts»

L'ignorance est générale quant aux positions de l'Eglise catholique sur l'économie. Entre l'image que les Européens ont de cette Eglise, et le contenu de ce qu'elle dit, il y a un hiatus. Dans le domaine écologique, c'est pire : ce qu'en dit l'Eglise est à peu près inconnu du public (et même d'une foule de catholiques). Tout se passe comme si un écran rendait inaudibles les propos des papes.

En 1979, le pape Wojtyla donne «à ceux qui s'occupent d'écologie» un «patron auprès de Dieu». Ce sera saint François d'Assise : le plus radical des écologistes, puisqu'il invitait l'humanité à se sentir la sœur du reste de la Création. En 1982, Jean-Paul II dira à son sujet : «Ce sens de la fraternité universelle, il l'a étendu à toute créature, même inanimée : soleil, lune, eau, vent, terre, feu, qu'il appelait frères ou sœurs, et auxquels il témoignait une respectueuse affection... L'exemple de François dans ce domaine démontre encore ceci avec force : les créatures et les éléments ne seront protégés de toute violation injuste et nuisible que dans la mesure où, à la lumière de l'enseignement biblique sur la Création et la Rédemption, on les considérera comme des êtres à l'égard desquels l'homme est lié par des devoirs sur lesquels il ne lui est pas permis d'agir à sa guise; comme des créatures qui, avec lui, attendent et désirent «leur libération de l'esclavage de la corruption pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu»».

Jean-Paul II souligne la portée radicale de l'écologie chrétienne, articulant le problème écologique et le problème «éthique et moral». Ainsi s'exprimait-il en 1991 dans son encyclique Centesimus annus : «L'homme, saisi par le désir d'avoir et de jouir plus que par celui d'être et de croître, consomme d'une manière excessive et désordonnée les ressources de la Terre et sa vie même. A l'origine de la destruction insensée du milieu naturel, il y a une erreur anthropologique, malheureusement répandue à notre époque (…) Au lieu de remplir son rôle de collaborateur de Dieu dans l'oeuvre de la Création, l'homme se substitue à Dieu et, ainsi, finit par provoquer la révolte de la nature, plus tyrannisée que gouvernée par lui.» Il faut donc que l'écologie physique se double d'une écologie humaine, insiste Jean-Paul II.

Comment appeler le système qui saccage la Terre ? Jean-Paul II s'est servi du mot «matérialisme mercantile» ou du concept de «structures de péché». En traitant l'homme comme un instrument de production, disait-il déjà en 1981 dans sa toute première encyclique, Laborem exercens, le XIXe siècle a institué «une inversion de l'ordre établi depuis le commencement par les paroles du livre de la Genèse». C'est précisément cette inversion d'ordre qui mériterait le nom de «capitalisme», ajoutait le pape. Il soulignait aussi une différence de fond entre la pensée chrétienne et la théorie capitaliste libérale : «dans le programme du capitalisme pratiqué par le libéralisme», la propriété privée est «un dogme intangible de la vie économique». Au contraire, «dans la tradition chrétienne», la propriété privée doit tenir compte des impératifs de la solidarité et du «droit de tous à utiliser les biens de la Création entière» : c'est le principe catholique de la «destination universelle des biens».

Le 1er janvier 1990, dans son message pour la Journée mondiale de la paix, JPII hausse la voix. Son discours s'intitule La paix avec toute la Création. Remontant à la Genèse, le pape résume la foi biblique : Dieu crée le monde «bon», il charge Adam et Eve de le gérer «avec sagesse et amour», et c'est leur rébellion qui détruit l'harmonie, instaurant «l'aliénation de l'homme par lui-même» et une «révolte de la Terre contre lui» : «(...) lorsqu'il s'écarte du dessein de Dieu créateur, l'homme provoque un désordre qui se répercute inévitablement sur le reste de la Création ; si l'homme n'est pas en paix avec Dieu, la terre elle-même n'est pas en paix». Il cite le prophète Osée : «Voilà pourquoi le pays est en deuil et tous ses habitants dépérissent, jusqu'aux bêtes des champs et aux oiseaux du ciel, et même les poissons de la mer disparaîtront (...)» (Osée 4,3). Et JPII de poursuivre : «C'est maintenant l'ampleur dramatique du désordre écologique qui nous enseigne à quel point la cupidité et l'égoïsme, individuels et collectifs, sont contraires à l'ordre de la Création, dans laquelle est inscrite également l'interdépendance mutuelle.»

Jusqu'à la dernière saison de son pontificat, JPII ne cessera de cultiver l'idée écologique, et d'appeler les chrétiens à s'engager dans ce domaine. A l'audience générale du 17 janvier 2001, il s'adressait ainsi à la foule : «Si le regard parcourt les régions de notre planète, il s'aperçoit que l'humanité a déçu l'attente divine (…) C'est pourquoi il faut encourager et soutenir la «conversion écologique», qui, au cours de ces dernières décennies, a rendu l'humanité plus sensible à l'égard de la catastrophe vers laquelle elle s'acheminait. L'homme n'est plus le «ministre» du Créateur. En despote autonome, il est en train de comprendre qu'il doit finalement s'arrêter devant le gouffre.»

L'Eglise révèle le lien entre l'environnement, le social, l'économique et le politique. C'est en cela que sa démarche est « radicale » (« allant à la racine »).

En 2005, le conclave élit Benoît XVI. La gratitude envers la Création fait partie de l'univers spirituel de Joseph Ratzinger. En 1957, à l'âge de trente ans, il a consacré une thèse universitaire à saint Bonaventure, celui pour qui «l'homme et la nature faisaient partie d'un même projet théologique, cosmologique et herméneutique». En 1986, un livre du cardinal Ratzinger s'intitule Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Il y montre que le christianisme ne serait plus lui-même sans la foi en la Création, et pourquoi, devant la Création, l'idée de l'autolimitation humaine (le «repos», le sabbat, le dimanche) fait partie de l'essence même de la foi.

A la Pentecôte 2006, Benoît XVI appelle les catholiques du monde à protéger la Création contre «l'exploitation égoïste». Le 12 novembre 2006 sur la place Saint-Pierre, il appelle à tout changer, le système mondial et notre propre style de vie. Ses paroles sont acclamées par vingt mille pèlerins. Les médias n'en diront rien. Le 1er janvier 2007, dans son message pour la journée de la paix, il dit : «Cela implique pour l'humanité, si la paix lui tient à cœur, d'avoir toujours plus présents à l'esprit les liens qui existent entre l'écologie naturelle et l'écologie humaine (…) Un lien indissoluble apparaît toujours plus clairement entre la paix avec la Création et la paix entre les hommes. L'une et l'autre présupposent la paix avec Dieu (…) Le problème, chaque jour plus grave, des approvisionnements énergétiques nous aide à comprendre combien est étroit le lien entre ces deux écologies».

Le 23 mars 2007, au congrès de la FAO, une lettre de Benoît XVI est lue à la tribune par l'observateur permanent du Saint-Siège. Le pape déclare (en pur style écologique) que le libre accès à l'eau pour tous, et surtout les peuples pauvres, est un «droit inaliénable de tout être humain». L'eau est un «bien commun de la famille humaine», qui devrait échapper à la privatisation et au marché. Le 23 septembre 2007, il franchit encore un pas dans sa critique de la machinerie capitaliste : «A l'échelle mondiale, deux logiques économiques s'affrontent : la logique du profit et celle de la distribution équitable des biens. L'enseignement social catholique a toujours soutenu que la distribution des biens est prioritaire !» Et il conclut : « Que la très sainte Vierge Marie qui proclame dans le Magnificat que le Seigneur «comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides », aide les chrétiens à user des biens terrestres avec une sagesse évangélique ! »

 

Ecologie + social : une véritable théologie de la libération

D'où la libération pourrait-elle venir? D'un changement de regard : une vision plus complète et plus équilibrée de l'activité de l'homme, de ses besoins et de son existence. Beaucoup de chrétiens européens n'en ont pas conscience. Le pape Benoît XVI a été élu pour les réveiller. Il explique que le Credo n'est pas séparable du social et de l'écologie. Le spirituel et le social sont indissociables. C'est le message catholique. Le salut éternel annoncé par le christianisme doit produire ses effets ici et maintenant, dans le «temps de la durée présente», comme le dit la Bible : «sauver», «ouvrir», «libérer» ont d'ailleurs la même racine en hébreu.

Dans Instruction sur la liberté chrétienne et la libération (Téqui, 1986), Joseph Ratzinger ouvrait la voie à une théologie de la libération inspirée du Christ et non de Lénine. Il y affirmait la nécessité de la justice et le devoir de «changer les structures injustes». Sa réflexion en profondeur voit s'ouvrir un boulevard aujourd'hui. 

La volonté de l'écologie de rompre avec tous les Prométhée est aussi l'esprit du christianisme. Les écologistes ont-ils conscience qu'ils doivent beaucoup au message chrétien? En 1972, l'économiste Ernst Friedrich Schumacher publie Small is beautifull, livre-manifeste contre le système titanesque qui s'empare du monde : c'est un appel à une société à la mesure de l'homme. Et ce sera l'un des livres de chevet des premiers écolos. Savent-ils qu'à l'époque où il a composé ce livre, Schumacher venait de se convertir au catholicisme après avoir sillonné le monde et découvert les encycliques sociales? «Il ne nous est pas difficile de discerner quel sens ont pour nous les Béatitudes aujourd'hui : Nous sommes des pauvres, non des demi-dieux. Nous avons bien des raisons de pleurer, et l'âge d'or n'est pas pour demain», écrivait-il.

Le Dieu de la Bible est à la fois justice et miséricorde, il ne ferme pas les yeux sur les crimes des puissants ; la Bible est pleine d'épisodes qui montrent ce lien entre le divin, le juste et l'ordre de la nature. Ainsi au premier livre des Rois, chapitre 21, Dieu dit au prophète Elie : «Achab est dans la vigne de Nabôt, où il est descendu pour se l'approprier. Tu lui diras ceci : ''Ainsi parle Yahvé : tu as assassiné, et maintenant tu hérites? A l'endroit même où les chiens ont lapé le sang de Nabôt, les chiens laperont ton sang à toi aussi!''». L'affaire de la vigne de Nabôt est en quelque sorte le premier cas de résistance à un remembrement injuste de terres agricoles... Cette très ancienne anecdote montre aussi de quel côté est l'Eternel.

Entre l'écologie et la démarche chrétienne, il y a bien des parentés. L'écologie militante et la théologie font passer l'homme avant l'économie. Toutes deux légitiment les luttes pour se libérer de ce système. La conversion chrétienne va plus loin mais dans la même ligne. La gratitude chrétienne va au Créateur à travers sa Création : en ce sens elle est cousine de la gratitude écologique. La gratitude pousse au combat si l'homme et la biosphère sont menacés : les libérer de ce qui les menace fait partie de la théologie comme de l'écologie. L'homme est avant tout un animal «eucharistique» : c'est à dire (littéralement) capable de «gratitude», déclarait le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier au symposium Religion, science et environnement. Il expliquait : «Tel est le fondement de toute éthique de l'environnement. La croix doit être plongée dans les eaux. La croix doit être au centre de notre vision. Sans la croix, sans le sacrifice, il ne peut y avoir de bénédiction, ni de transfiguration du cosmos !»

Les paroles des papes, les résonances quasi-évangéliques des appels écologiques à un mode de vie sobre : tout pousse à une prise de conscience écologique dans l'ensemble du monde chrétien. Catholiques ou protestants, beaucoup de chrétiens s'ouvrent à l'écologie. Des réseaux se forment aux Etats-Unis, comme l'Evangelical Climate Initiative. Beaucoup d'écologistes français considèrent le sociologue-théologien protestant Jacques Ellul (1912-1994) comme le «pédagogue» de leur résistance. Hélène et Jean Bastaire ont proposé une mystique chrétienne de l'écologie. Des colloques oecuméniques s'organisent. Des textes circulent dans les diocèses français. C'est pour le bien commun de l'univers que «Dieu nous a demandé de gérer en bons jardiniers», soulignent les ateliers CCC : «Chrétiens coresponsables de la Création»...

Mais le grain lancé par Jean-Paul II et Benoît XVI a du mal à germer sur d'autres parties de terrain. Ôter les ronces et les cailloux sera un sérieux labeur. Une grande partie des catholiques français restent indifférents à l'enjeu environnemental. Ceci notamment pour des raisons sociologiques, mais aussi politiques : les catholiques français votent majoritairement à droite. Ou parce que des chrétiens prennent l'écologie pour un paganisme... En cela ils se trompent ! La responsabilité de l'homme envers la biodiversité est fixée dès les premières lignes de la Bible (Genèse 2:19-20), et Dieu est le Père de la biodiversité : tout ce qui détruit celle-ci ressemble donc à une «dé-création» ; voilà une évidence que les chrétiens pourraient méditer. On ne peut à la fois combattre le malthusianisme et vouloir le maintien du mode de vie consumériste.

Si l'humain n'était pas solidaire de la biosphère, s'il était «séparé de la nature», la vision de saint-Paul sur le destin commun de l'homme et de la Création (dans le Christ) n'aurait aucun sens. Or elle est inséparable de l'espérance chrétienne. Ou bien on la prend au sérieux : et l'on est conduit aujourd'hui, en tant que chrétiens, à l'écologie. Ou bien on écarte la vision de Paul et avec elle la Genèse, les prophètes, etc. : on aboutit alors à un christianisme privé de son eschatologie cosmique (le Christ réconciliant en lui tout l'univers), et l'on finit dans une mini-religion, recroquevillée sur l'individu et sa morale ; une religiosité fatalement hypocrite (la vertu sans espérance) et finalement non-chrétienne. Car l'essence du christianisme n'est pas la vertu : c'est l'espérance, la confiance et l'amour.

Comme le dit la lettre pastorale des évêques catholiques du Canada (mars 2008), qui est un véritable manifeste vert : «Les défis écologiques nous offrent l'occasion de nous relancer sur les chemins de l'Evangile. C'est, au sens biblique du terme, un ''moment favorable'' pour affermir nos liens avec Dieu en nous laissant imprégner par la nouveauté de l'Evangile. Notre foi au Christ nous invite à un choix radical : ''Choisir entre la vie et la mort'' (Deuréronome 30:15). Cette invitation ne peut être plus actuelle. Seule une authentique conversion nous permettra de réparer des ruptures et de retisser des liens de vie avec la nature, avec nos sœurs et frères, avec l'Auteur de la Vie...».

 

 Synthèse par Serge Lellouche – Fraternité des chrétiens indignés

 

 

Commentaires

DISPONIBLE

> Le livre est-il toujours disponible ?

E.

[ PP à E. - Encore actuellement à La Procure de Paris. (Mais les autres libraires peuvent le commander au diffuseur). Egalement dans mes conférences. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Emmeline / | 05/03/2014

MERCI

> Merci à Serge lellouche de donner toutes ces "synthèses". Il est nécessaire pour nous catholiques de réfléchir à tout ce qu'il faudrait changer dans le monde actuel, comme notre pape François le dit bien. Il suscite l'intérêt de milliers de gens pas forcément chrétiens.
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Écrit par : Marianne / | 07/03/2014

IMPORTANT

> J'ai lu ce livre quand il est sorti. Je suis allé également aux premières Assises chrétiennes de l'écologie organisées par Mgr Lebrun à Saint-Etienne en 2011. C'est important de faire connaître la vraie pensée du christianisme et de l'Eglise catholique sur ces problématiques si graves, qui engagent notre modèle économique. Devenons responsables !
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Écrit par : Seb Dewalle / | 07/03/2014

MILIEU SOCIAL

> Bravo à SL de son combat d'idées, très utile dans ce pays où le catholicisme a été dominé depuis plusieurs décennies par un milieu social qui rejette toute écologie sous des prétextes souvent religieux. Ne supportons plus que des mandarins enseignent que le capitalisme libéral "incarne les valeurs évangéliques" (???). La doctrine sociale de l'Eglise dit autre chose.
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Écrit par : D. Ansiau / | 07/03/2014

PIÈCES ET MAIN D'OEUVRE

> Dans un entretien intéressant de 'La Décroissance' avec un porte-parole du groupe 'Pièces et main d'oeuvre', navrant de voir l'interviewé faire la bourde habituelle contre la Bible en accusant le livre de la Genèse d'avoir engendré le saccage de la planète.
C'est ce que les écolo-bobos répètent en circuit fermé depuis le mensonge de Lynn White (article de 1967).
Or c'est une erreur reposant sur une mauvaise compréhension des verbes hébreux employés dans ce passage. (Serge Lellouche y fait allusion dans sa synthèse)... "Dominer la terre" doit être pris au sens paysan, et pas au sens industriel que les rédacteurs de la Genèse auraient été bien incapables d'imaginer, et pour cause.

On dira : les traducteurs n'avaient qu'à mieux traduire, ou adapter quand le verbe français "dominer" (la nature) a changé de sens avec les Lumières.
Certes, mais l'erreur de traduction a tout de même été révélée depuis pas mal de temps au public cultivé, dont PMO fait partie en principe.

Une bonne part de la cathophobie des écolos repose sur l'ignorance. C'est la faute aux cathos écolophobes aussi ignorants que les écolos. Mais pas seulement.
Et comme disait Léon Bloy : "Il y a des gens qui non seulement ignorent qu'il y a des choses à connaître, mais qui ne savent même pas que l'ignorance existe."
Ce sont les gens les plus batailleurs et sûrs de leurs certitudes.
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Écrit par : Amicie T. / | 07/03/2014

HEIDEGGER ET LA JUDÉOPHOBIE

> L'accusation injuste et fausse contre la Bible hébraîque fait penser à la judéophobie de Heidegger.
Celui-ci accusait la "Weltjudentum" d'être à l'origine du saccage de la nature par la technoscience, le juif apatride étant censé être "Weltlos" ("dénué de monde") donc replié dans la sphère du pur calcul, donc lié à l'abstraction mathématique et à la technoscience ravageuse !
Cette conviction délirante a mené Heidegger dans l'hitlérisme : ce qui donne une arme lourde aux écolophobes d'aujourd'hui (Luc Ferry).
Bien que rien n'ait été plus destructeur de la nature que le régime hitlérien... sinon le régime stalinien parce qu'il dura plus longtemps.
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Écrit par : Barnabé / | 07/03/2014

@ Amicie T.

> "Une bonne part de la cathophobie des écolos repose sur l'ignorance."
Oui. Et réciproquement. Je suis frappé - et profondément peiné- par l'impossibilité apparente du "catholand" et de la "nébuleuse écolo-décroissante" à se rejoindre.

L'an passé, j'ai envoyé deux numéros de "La Décroissance" à des amis catholiques. Des personnes à la foi profonde, pourtant… et très à la pointe pour tout ce qui est bioéthique et morale familiale. Indifférence polie…Pas de réaction pour l'un ; "pas eu le temps de le lire" (sur un an…) pour l'autre.

Parallèlement : une publication alternative, très intéressante à maints points de vue, ne peut s'empêcher de se livrer régulièrement à du "catho bashing", et est très "à la pointe " en matière de nouvelles moeurs, au point de présenter le Planning familial comme un mouvement … décroissant. Sans parler des "clichés du milieu écolo" qui ne peuvent que pousser la majorité des lecteurs catholiques à refermer la revue sitôt l'avoir ouverte (ex : "l'armée, école du crime". Si, si, je l'ai lu ! ). Et là, c'est le pompon :

http://www.revuesilence.net/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=114&cntnt01returnid=15

Certes, il y a des catholiques sensibles aux problématiques écologiques (j'en fais partie… comme la plupart des commentateurs de ce blog, ainsi que le maitre de céans). Mais j'ai l'impression qu'ils sont appelés - tout au moins en France- au "fabuleux destin" des cathos de gauche : minoritaires dans l'Eglise, ultra-minoritaires à gauche…
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Écrit par : Feld / | 07/03/2014

AFFLIGEANT

> Mais les "écolo-bobos" se sont-ils vraiment donné la peine de lire la conférence de Lynn White? Même si je laisse de côté sa conception unilinéaire de l'histoire, qui conduit, par une sorte de pure logique des idées, du livre de la Genèse aux déprédations contemporaines contre la nature, - les arguments avancés sont affligeants de bêtise.

La plus cocasse de ses "preuves", c'est lorsqu'il nous explique que les calendriers du haut moyen âge, en représentant les mois de l'année non plus allégoriquement, mais à travers la vie quotidienne des paysans de l'époque, trahissaient une vision "biblique" de domination de l'homme sur la nature.

Une autre théorie farfelue : l'introduction de la charrue à lame verticale, dans certaines régions de l'Europe médiévale, « causée » par le Christianisme, aurait bouleversé la relation de l'homme à la nature. Elle annoncerait « la technologie moderne, avec son âpreté envers la nature ». Pour un historien des techniques, il n'est pas très sérieux ! j'aurais préféré qu'il nous explique ce que c'était, concrètement, être paysan à l'époque; mais il est littéralement obsédé par la charrue à coutre.

L'universitaire Lynn White s'en prend également à la recherche scientifique - et aux universités médiévales qui ont permis son incubation, à partir du XIIIe siècle. La science moderne étant « une extrapolation de la théologie naturelle », tout est de la faute du christianisme! Un présupposé de taille : la science est par nature perverse.

Et bien sûr, dans cette longue péroraison, Lynn White ne critique jamais le capitalisme. Nous demeurons dans le domaine sublime des idées abstraites, de préférence les plus éloignées des causes objectives de la crise écologique.
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Écrit par : Blaise / | 07/03/2014

RÉVOLUTION PERSONNELLE

> Très heureux de voir ce livre synthétisé ici !
Il a été le point de départ intellectuel de mon itinéraire actuel, intimement lié à un autre point de départ, plus charnel et terre à terre, l'expérience fondatrice, le tour de la Bretagne à pied et à poil (façon de parler) en longeant la côte, de St-Nazaire au Mont St-Michel, l'été 2008.
Puisse cette synthèse donner envie à de nombreuses personnes de le lire, et peut-être ainsi faire leur révolution personnelle !
Encore merci Serge (et PP !)

PMalo


[ PP à PM - Apprendre ça est une grande joie pour moi. ]

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Écrit par : PMalo / | 07/03/2014

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