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17/11/2013

Les cathos-libéraux contre l'évêque de Vannes (1) :

Le texte lumineux de Mgr Centène (ici, note du 14/11) déchaîne l'ire des derniers libéraux du milieu catholique hexagonal. Ils révèlent ainsi leur vraie nature. Notre blog a reçu plusieurs de leurs messages, anonymes bien entendu. En voici des échantillons :



 

Libéralisme version fruste

 

1.  De « Bruno » :

 

<< Il est incroyable de constater de manière générale à quel point les fondamentaux de la pensée marxiste ont totalement contaminé l'Eglise, elle qui les a pourtant combattus à une certaine époque. Je lui conseillerais simplement d'étudier d'abord le sujet dont il parle (le libéralisme), au travers par exemple des écrits de penseurs libéraux authentiques tels que Bastiat, Tocqueville, von Mises, Hayek... Il comprendra alors que ce qu'il décrit comme le "libéralisme" n'a absolument rien à voir avec la réalité de ce courant de pensée. Et pour lui donner un peu de motivation dans ses études, qu'il sache que la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui n'a pas grand-chose à voir avec du libéralisme véritable, et que par conséquent celui-ci serait bien en peine d'être la cause des maux qu'il dénonce.>>

 

 

Mon commentaire :

 

> attribuer le texte de Mgr Centène aux « fondamentaux de la pensée marxiste », montre qu'on ne connaît ni le marxisme, ni la pensée sociale de l'Eglise – en particulier les encycliques de Jean-Paul II et Benoît XVI ; et qu'on a appris l'économie en écoutant la radio qui disait non possumus à Benoît XVI – autre marxiste notoire ? – à cause du « socialisme mondialiste » de Caritas in Veritate... Si Bruno avait lu « Bastiat, Tocqueville, von Mises, Hayek » dont il nous copie-colle les noms, il saurait que l'évêque de Vannes n'a pas parlé à la légère. Par ailleurs, invoquer un  « libéralisme véritable » (celui des slogans) pour esquiver le libéralisme réalisé (celui de la dérégulation et de la mondialisation), c'est reproduire l'attitude des intellectuels gauchistes des années 1970 qui invoquaient un « marxisme véritable » pour esquiver les réalités de l'URSS et de la Chine.

 

 

 

2.  De « F. » :

 [en italiques, les points que je commente plus bas]

 

<< On ne peut pas appeler "libéralisme" n'importe quoi ! -

 Mgr Centène aboutit au contresens total d'attribuer au libéralisme les atteintes actuelles au respect de la vie ou à l’institution du mariage : François Hollande, Vincent Peillon, et Christiane Taubira, suppôts du libéralisme ??!?!? -

 S'il y a une chose que les démolisseurs de la famille haïssent autant que le christianisme, c'est bien le libéralisme ! -

 Mais dans quel monde vivent ces chrétiens qui embrassent le socialisme qui combat le christianisme, et honnissent le libéralisme qui ne lui a jamais rien fait ? Qui font cause commune avec la franc-maçonnerie, le relativisme et le constructivisme ?

 ...Le relativisme, le nihilisme, le matérialisme n'ont rien à voir avec le libéralisme.

 Le libéralisme ne présente aucune menace pour le christianisme, et une forte proportion des libéraux sont même conscients que l'anthropologie chrétienne constitue la matrice du libéralisme.

Le libéralisme est entièrement compatible avec la doctrine sociale chrétienne, il nous laisse le champ entièrement libre pour évangéliser. -

Il s’oppose au déterminisme anthropologique. -

Et qu'on cesse de prétendre que le libéralisme est fondé sur l'égoïsme ! Si tel était le cas ce ne serait pas un mouvement politique. -

Les libéraux s’opposent aux contraintes artificielles imposées non pas à eux-mêmes, mais aux autres ! À leurs yeux l’injustice, ce sont ces contraintes, et non pas les inégalités. -

Cela ne signifie pas qu’ils soient indifférents à la misère. Mais ils considèrent que le remède n’en est pas étatique. -

Seule une société libérale peut laisser toute sa place à l’Église. >>

  

Mon commentaire :

> Mgr Centène appelle « libéralisme » ce qui a été réalisé en vertu du libéralisme. C'est du concret. Récuser le concret au nom de théories n'a aucun sens.

> Les « atteintes au respect de la vie et à l'institution du mariage » sont soutenues à 100 % par de très grandes entreprises ultralibérales aux USA et en France (Goldman Sachs, Monsanto, Microsoft et toutes les autres major companies américaines) ! L'ultralibéralisme est le libéralisme réalisé : « LGBT is good business » est une phrase de l'ultralibéral Lloyd Blankfein. Voilà le concret.

> Si « le libéralisme » n'a jamais rien fait au christianisme, pourquoi l'Eglise a-t-elle toujours condamné le libéralisme symétriquement au collectivisme ?

> « S'il y a une chose que les démolisseurs de la famille haïssent autant que le christianisme, c'est bien le libéralisme ! » Faux : la phrase la plus libérale des dix dernières années est aussi la plus anti-famille... C'est celle de l'homme d'affaires Pierre Bergé célébrant « toutes les libertés » économiques, dont celle (pour les femmes) de louer leur ventre puisque les ouvriers sont « libres » de louer leurs bras... Voir aussi Lloyd Blankfein. Ou le groupe Vinci au tableau d'honneur du lobby LGBT. Etc.

> « Dans quel monde vivent ces chrétiens ?» Dans le monde réel, eux.

> Le « relativisme » est la philosophie même du libéralisme ! Et cela dès son texte fondateur de 1714 : Mandeville, Fable des abeilles, les vices privés censés faire la prospérité publique... C'était la disparition du discernement entre le bien et du mal. Autrement dit : l'apparition du relativisme comme pilier de la pensée économique... Hayek considérait Mandeville comme un père fondateur du libéralisme !  F. ne sait apparemment pas cela.

> Le « constructivisme » ?  Inconnu des gens normaux, ce terme est un mot creux lancé vers 1985 par un cénacle parisien d'idéologues « libéraux conservateurs » (oxymore). Si on tenait tout de même à utiliser ce concept, on pourrait dire que le pire « constructivisme » est l'ultralibéralisme : il dissout l'économie réelle dans le casino financier, et les diversités culturelles populaires dans l'extension illimitée du domaine du marketing.

> « Le libéralisme ne présente aucune menace pour le christianisme, et une forte proportion des libéraux sont même conscients que l'anthropologie chrétienne constitue la matrice du libéralisme. Le libéralisme est entièrement compatible avec la doctrine sociale chrétienne, il nous laisse le champ entièrement libre pour évangéliser... » Affirmations contraires à toute réalité ! L'idéologie libérale réduit l'homme à une fonction de producteur-consommateur, à l'inverse de la vision chrétienne (cf. nombreux textes du Magistère) ; le marketing des comportements, lié au système consumériste de masse issu du capitalisme tardif, pousse l'individu à devenir sourd à tout ce qui n'est pas ses « pulsions ». C'est un étouffement de la dimension spirituelle, donc un obstacle à l'évangélisation. Celle-ci doit contourner le libéralisme : elle ne peut évidemment pas s'appuyer sur lui.


Pourquoi faut-il réexpliquer ces choses en 2013, après les efforts des papes et de tant d'évêques – toutes sensibilités confondues – pour les faire comprendre aux catholiques ?

Parce que nombre de catholiques français n'écoutent pas ce que disent les papes et tant d'évêques.

Admettons, charitablement, qu'ils n'en aient pas eu le temps jusqu'ici...

Conseillons-leur, fraternellement, de se mettre à la tâche. Et de ne pas s'adresser à leur pasteurs sur le ton des deux personnages que nous venons de lire.


Suite tout à l'heure :

(2)  Quand le libéralisme tombe dans l'hérésie religieuse

 

Commentaires

LE PIEGE DU LIBERALISME

> La question n'est pas de savoir si le libéralisme s'oppose au christianisme: l'Eglise ne défend pas ses intérêts. La manière même de dire les choses trahit une vision libérale de l'Eglise, comme entreprise cherchant à défendre ses parts de marché. Non: l'Eglise en tant qu'institution est humble servante de la Vérité, du Christ qui est Vérité, Christ qu'Elle sert amoureusement en chaque homme, et de manière préférentielle le pauvre: étranger, prisonnier, malade, femme en vulnérabilité, enfant.

Et c'est là justement le piège du libéralisme dans lequel sont tombés tant de catholiques, (certains sciemment?):
le libéralisme nous assurait protection tant que nous ne le remettions pas en cause mais au contraire lui livrions la Sainte Ampoule pour en attester l'origine providentielle. Sauf qu'à présent les libéraux n'ont plus besoin des chrétiens. Et qu'ils convoitent par exemple ce que la MPT traite comme Sa part de marché, la famille.

Catholiques libéraux, vous avez vendu nos usines, nos savoir-faire, nos ouvriers, et salariés, nos avantages acquis et notre système social pendant vos heures de travail, avant de redevenir "bons pères de famille" à la maison; ne vous étonnez pas que, maintenant que vous avez participé à la liquidation de la vie économique contre des billets de monopoly, on vous jette pour vous prendre femmes et enfants, marchandises dans la grande loterie mondiale. C'est la loi du marché.

Et ce n'est pas en surenchérissant avec une Eglise plus attractive, qui excite le circuit de la récompense comme enseigne le neuromarketing, en revalorisant la marque 'famille traditionnelle' avec de nouveaux logos et des campagnes publicitaires, que vous garderez les vôtres. Au contraire vous les préparez à aller chercher demain leur dose de jouissance artificielle chez le concurrent le plus violent, donc le plus fort.

Il nous faut au contraire reconquérir à mains nues, territoire par territoire, les zones de nos vies toutes soumises aux radiations mortelles du libéralisme, en pratiquant la simplicité de vie et des relations humaines, la gratuité dans les échanges matériels et spirituels. On peut ainsi échanger, partager en vérité, et que c'est beau! avec des non-chrétiens, à condition de n'avoir pas pour intention cachée de les "récupérer" et leur vendre nos dogmes, en (ser)viles commerciaux d'une foi en isme. Et on peut alors construire ensemble! Quand a été clairement rejetée toute velléité de récupération à sa petite cause.

Et l'évangélisation alors? Là où est vécu le don désintéressé, Dieu a totale liberté d'agir dans l'intime des cœurs selon Son désir à Lui, non le nôtre. Il nous est demandé de pratiquer la désappropriation jusque là. C'est le chemin de sainteté pratiqué par exemple par Mère Teresa.

Enfin il n'est de meilleur détoxifiant que la nature, image première du Créateur. Laissons-là nous enseigner sans peur! Comme le Christ lui-même nous y invite avec ses paraboles pastorales: le lys des champs et les oiseaux du ciel, le grain de Sénevé ou le figuier, la brebis perdue ... laissons-nous réconcilier avec la nature, première victime du libéralisme.
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Écrit par : Anne Josnin / | 17/11/2013

FAISONS EN SORTE

> Il existe un livre qui s'appelle "un libéral nommé Jésus", de Charles Gave, je n'en connais que la couverture et je ne sais plus où je l'ai vu.

Je pense
- qu'il y a confusion chez certains entre appel à la liberté, à la responsabilité individuelle, à la multiplication de ses talents, et libéralisme. Libérateur n'est pas libéral. Ou libéral au sens de généreux n'est pas libéral au sens politique.

- le libéralisme "qui ne lui a rien fait": regrettable confusion entre "rien fait" contre l'Eglise, et "rien fait" contre l'Evangile. Le couple conjointement béatifié, les Beltrame-Quatrocci, ont été pro-Mussolini avant de se rendre compte de la réalité des choses. Ce n'est pas parce qu'un parti protège le culte qu'il protège l'esprit de la religion. (Remarque: dans la parabole des talents, le troisième serviteur "n'a rien fait" à son talent; il l'a juste enterré vivant...)

- Jésus est très peu en-cart-able. Je ne le crois ni de gauche ni de droite, parce qu'il est dans l'Esprit, pas dans la lettre, et qu'il sait qu'il y a la loi, et qu'il y a l'homme (cf la femme adultère). On peut le taxer de relativisme (le sabbat est fait pour l'homme, pas l'homme pour le sabbat) ou de légalisme (pas un iota de la loi ne passera...), de tout et de son contraire, car son point de vue est particulier et qu'il a "écrit", dans sa vie, pas par la plume, une bonne nouvelle, pas un programme politique. Par contre, ce qui est très clair, c'est qu'il appelle à la charité. On ne peut pas imposer la charité, c'est vrai - c'est sans doute la tentation que certains appellent "marxiste". Mais on a le devoir de s'y investir soi-même, et d'en rappeler le devoir, quotidien, multiforme, dérangeant.

- La question sous-jacente est: doit-il y avoir une "charité" d'Etat? oui, dit le modèle social français. Non, mais il doit y avoir beaucoup d'associations dynamiques, beaucoup d'individus qui favorisent l'entraide, comme on le fait aux USA. Dans les deux cas, le bon grain et l'ivraie se mélangent. La charité d'Etat s'use, et à force de vouloir faire plaisir à tout le monde, ne sait plus ce qu'elle a à faire ou pas (je pense qu'il s'agit pour beaucoup de "charité" que de permettre à tout le monde de se marier et d'avoir des enfants, quel qu'en soit le moyen!); et compter sur la seule bonne volonté des individus, c'est être bien naïf. Toute médaille a son revers (je sais, c'est un peu court!).

Il me semble que le cri de Mgr Centène est très à propos, même s'il est particulièrement coloré, ce qui change un peu de la langue de buis que l'Eglise nous sert régulièrement, et l'effet Francesco n'y est pas pour rien (même Mgr Vingt-Trois s'y met, mais c'est un peu neuf, non?).

Ne jetons pas pour autant la pierre à toutes ces personnes qui se sentent brutalisées, qui n'ont pas pris le temps de remettre en question des convictions parfois multiséculaires dans leurs familles, ancrées dans une culture, une sensibilité, un imaginaire, des évidences... Entrons en dialogue les uns avec les autres, et faisons-nous les interprètes de nos évêques... On a bien dû "traduire" pour certains (incroyants... ou croyants) quand il s'agissait de capote ou d'IVG, on peut bien "traduire" pour d'autres quand il s'agit d'entraide...

Etre bousculé, c'est toujours inconfortable; alors faisons en sorte que la secousse soit constructive et édifiante, et pas ferment d'hostilité ou de mépris...
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Écrit par : Ninelene / | 17/11/2013

SYLLABUS

> Parmi les erreurs cataloguées par le Syllabus de Pie IX on trouve celle-ci : « Le pontife romain peut et doit se réconcilier et composer avec le progrès, le libéralisme et la culture moderne. » (prop. 80)

La relation des chrétiens avec les idées libérales, - notamment la question de l'« indifférentisme » ou relativisme -, n'a pas été qu'un long fleuve tranquille.
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Écrit par : Blaise / | 17/11/2013

TOCQUEVILLE

> De mes années de gamin libéral stupide (pléonasme ?), je renie tout, sauf un grand respect pour Tocqueville. Ses analyses économiques (du reste très rares) ne présentent guère d'intérêt aujourd'hui (après tout, il écrit avant que la Révolution Industrielle ait vraiment décollé en France).

Néanmoins, Tocqueville était très intelligent et honnête intellectuellement, deux qualités qui, chez les libéraux actuels, se rencontrent rarement individuellement et jamais toutes les deux : si ils sont intelligents (comme Jacques Attali ou Alain Minc) ils comprennent les conséquences désastreuses du libéralisme réel pour 99% de l'humanité, ce qui les oblige à cacher en permanence leurs véritables intentions ; si ils sont honnêtes intellectuellement (comme beaucoup de cathos-libéraux) il faut qu'ils ne puissent pas comprendre les conséquences pratiques du libéralisme réel (dissolution de toutes les structures humaines (nations, famille, etc) au service du marché).

Par conséquent, les analyses politiques de Tocqueville restent passionnantes et souvent prophétiques. Un catholique social fidèle au Magistère de l'Eglise de Léon XIII (au moins) à François peut les utiliser (avec recul), tout comme on peut utiliser les analyses fondées de Karl Marx.
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Écrit par : Thibaud / | 17/11/2013

@ Anne Josnin :

> "Et ce n'est pas en surenchérissant avec une Eglise plus attractive, qui excite le circuit de la récompense comme enseigne le neuromarketing, en revalorisant la marque 'famille traditionnelle' avec de nouveaux logos et des campagnes publicitaires, que vous garderez les vôtres. Au contraire vous les préparez à aller chercher demain leur dose de jouissance artificielle chez le concurrent le plus violent, donc le plus fort. "

Très fin, je trouve. Vraiment très bien vu. Mais accusez plutôt le catho de base que les clercs. J'ai de plus en plus l'impression que beaucoup d'entre eux n'en peuvent mais…

H.

[ PP à H. - Parfaitement d'accord avec vous là-dessus. ]

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Écrit par : Haglund / | 17/11/2013

LIBERALISMES

> Vous avez la partie belle, Patrice de Plunkett, en publiant ces posts assez ridicules. Et il n'y a que vous pour vous y retrouver dans l'avalanche de « ismes » du second post. Au passage, j'ai appris avec intérêt que le constructivisme de l'âge d'or soviétique est à présent recyclé par les libéraux. Rien ne se perd…

Tout de même… si on vous lit, il semble que tout est d'une limpidité parfaite, et que seuls quelques malentendus peuvent expliquer que l'unanimité ne se fasse pas contre le libéralisme, et autour d'une pensée sociale de l'Eglise parfaitement lisible…je crois que c'est un peu plus compliqué que ça.

Je vais réduire le jeu à deux -ismes : le libéralisme économique, et le libéralisme politique. Les prétendre indissociables fait l'affaires de pas mal de gens, qui, je crois, nous le font tous à l'estomac.

Les libéraux, d'abord (ultra et moins ultra) : l'échec de l'Union soviétique leur a permis de poser, sans être discutés pendant 30 ans, que sans une liberté du marché absolue, les libertés publiques, permises par le libéralisme politique, étaient vouées à une mort certaine. C'était le libre échange, le recul de l'Etat, la concurrence pure et parfaite — ou le Goulag.

On peut considérer qu'aujourd'hui vous et d'autres proposez exactement la thèse inverse : si l'on veut voir la fin des ravages du libéralisme économique, de sa ruine des ressources naturelles, de son piétinement de l'humain, il faut AUSSI abjurer le libéralisme politique.

Je partage votre indignation à tous sur ce blog concernant le libéralisme économique. Mais pour le libéralisme politique…séparation des pouvoirs, laïcité, DUDH (là, j'aime les sigles!), bulletin de vote, République, démocratie participative — démocratie tout court, en fait : où en êtes vous par rapport à toutes ces questions ? Je n'ignore pas que beaucoup parmi vous viennent de la droite…disons affirmée. Votre sensibilité sociale ne fait pas de doute, et comme vous êtes de vieux briscards, une vie sobre, voire ascétique, ne vous ferait pas peur. Mais avez vous vraiment dépouillé le vieil homme ? On reparle de Maurras depuis deux ou trois jours…Ça nous rappelle que tous les discours antilibéraux ne se valent pas. Le vingtième siècle nous a même montré les fruits abominables que certains peuvent porter. Je sais bon gré à Blaise d'avoir prononcé le mot qui est dans toutes les têtes : le Syllabus. Le voilà, le discours ecclésial antilibéral stérile, ridicule même, par excellence. Il faut beaucoup de mauvaise foi, ou les exceptionnelles capacités de synthèse de Patrice de Plunkett pour ne pas reconnaître que Vatican II a résolument rompu avec cela. Ce serait gentil de le signaler à Mgr Centène : je crois que son discours n'a rien de « lumineux », et n'est pas une annonciation, mais une résurgence. On ne peut rien fonder sur cet antilibéralisme là.

La critique du libéralisme, elle va jusqu'où, pour vous ? Que mettriez vous en question ? Quelles remparts, quelles protections, quelles institutions — quelles libertés enfin demanderiez vous de voir supprimées pour un éventuel assainissement des mentalités ? Aucune ? Alors de quoi parlez vous ?

Tonner contre Monsanto, le travail le dimanche, le pillage des ressources naturelles, l'exploitation du salariat…vous rencontrerez un écho mérité. Mais que proposez vous ? En quoi consiste cette révolution que vous semblez appeler de vos vœux ? Elle semble politique autant que spirituelle. Elle ne peut se limiter, j'imagine à « tonner contre » pendant des décennies ?
Et pour être claire, vous allez vers quoi ? Une révolution ? Ou un 6 février 34 ?
H.

[ PP à H. - Quant à un 6 février, rendez-nous cette justice que, depuis le début du Grand Enervement, nous faisons tout ici pour l'empêcher ! Et ce n'est pas fini. Note à venir demain sur ce qui se cache derrière les bonnets rouges. ]

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Écrit par : Haglund / | 17/11/2013

SUR LA TABLE

> Sur les deux libéralismes, il faudra quand même bien tout mettre sur la table un jour…
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Écrit par : Haglund / | 17/11/2013

PRIONS POUR EUX

> Prions pour nos catho-libéraux, qu'ils cessent de croire que leur liberté se réalisera dans et par un système économique construit de main d'homme ou de "main invisible". La vraie liberté étant celle d'enfant de Dieu, acquise par le baptême, qui nous fait frère de Jésus, Il est le Chemin, la Vérité et la Vie.
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Écrit par : benben / | 17/11/2013

@ Haglund

> merci de préciser ma pensée: oui c'est bien au catho laïc engagé que je pense d'abord, pas à notre clergé.

@ Thibaud:

> merci de sauver Tocqueville, que j'aime tant aussi! Il est inclassable, qu'on ne cherche pas à l'annexer à tel ou tel courant de pensée, ce serait oui trahir sa nature prophétique.

Tout prophète est indomptable, ensauvagé par grâce d'état, regard libre débarrassé des oeillères, du mors et des handicaps de son époque, plongé à corps perdu et âme enfiévrée dans la vision-projection, sans censure, du monde en gestation, en traçant alors les lignes saillantes, image fulgurante, apparition de ce qui nous était caché. N'importe qui peut ensuite la reprendre et l'insérer dans son propre schéma mental, la déformant alors et mutilant nécessairement. Laissons Tocqueville n'être que lui-même, sans chercher à le rattacher à quoi que ce soit, ce serait enchaîner une pensée libre.

@ PP:

j'attends avec impatience votre réponse à Haglund! Qui êtes aussi un peu prophète, non?

AJ


[ PP à AJ - Je n'ai pas cette prétention ! J'essaie juste de dire des choses précises et pas trop inexactes. ]

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Écrit par : Anne Josnin / | 17/11/2013

DEPASSER

> Té ! Anne Josnin aussi, elle attend !

Elle voit du prophétique là où je vois du politique; n'empêche qu'il est temps pour beaucoup que le débat dépasse l'indignation contre Monsanto.

Et je ne vous demande pas un projet de constitution. Mais d'ouvrir un débat — avec ses dangers, parce que sur Monsanto, tout le monde est d'accord. Là…moins ! C'est le risque. Mais comme disait Bernanos, "toute espérance est un risque."
______

Écrit par : Haglund / | 18/11/2013

PROPHETESSE

> Dites donc, Plunkett, à la relecture, je me demande si vous ne rendez pas à César ce qui m'appartient ! Le "Qui êtes aussi un peu prophète, non?" d'Anne Josnin pourrait très bien s'adresser à moi ! Ça fait longtemps que je n'avais pas pris du galon sur votre blog, où j'en étais restée à pape et nonce apostolique.

Au cas où il s'agirait de moi, Anne Josnin, non, je ne suis pas prophète. Mais une femme, oui, j'insiste !

H.


[ PP à H. - Plunkett s'empresse de rendre à Haglund ce titre... dont il ne se sentait d'ailleurs nullement digne !!! ]

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Écrit par : Haglund / | 18/11/2013

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