Père Vandenbeusch : la veillée d'hier soir à Sceaux

D'Eric Levavasseur : « Le Père Georges Vandenbeusch a été enlevé au Cameroun avant hier soir. Il est prêtre du diocèse de Nanterre, nous le connaissons, une veillée de prière a été organisée hier soir dans son ancienne paroisse de Sceaux... » :

 

 

 

 

...Belle veillée de prière hier soir dans la jolie petite église St Jean-Baptiste au milieu d'une nuée de journalistes qui nous filmaient "sous le nez" pendant que nous priions. Des chants très doux, beaucoup de confiance, une grande famille : le Père Vandenbeusch est orphelin et comme on l'a dit hier soir à la veillée, "c'est donc nous, sa paroisse, qui formons sa famille."

Plutôt que de s'énerver, très prosaïquement sur le sans-gêne des journalistes pendant toute la veillée, c'est à cette idée qui est bel et bien apparue hier soir, à laquelle il faut s'attacher : un Père Eternel aux Cieux, donc tous frères et sœurs pour toujours, sur terre comme au Ciel.

Le Père Vandenbeusch n'a pas voulu quitter ses paroissiens sous prétexte qu'il y avait du danger. Car comment aurait-il pu continuer à être appelé "mon père" ? Un berger n'abandonne pas son troupeau, alors comment le danger pourrait-il faire partir un prêtre, image du Christ au milieu des hommes, puisque le prêtre est "envoyé au milieu des loups " ? 

Evidemment notre époque qui trouve normal de rompre le mariage sur simple demande, a perdu la notion d'engagement, elle ne connaît que l'abonnement.... Un chrétien ne prie pas tant pour éviter une épreuve mais plutôt, s'il plaît à Dieu, pour l'affronter en fils de Dieu. Et le Père Vandenbeusch en vivant son sacerdoce, évangélise aussi les Français, rendus soudain méditatifs par son exemple.

Le Père Vandenbeusch est parti pour l'Afrique comme beaucoup avant lui. 

Il a tout quitté pour partir pour un autre pays, comme saint Martin venu d'Europe Centrale en Gaule, comme saint Malo, saint Colomban et bien d'autres venus d'Irlande et du Pays de Galles pour apporter l’Évangile à nos ancêtres, comme saint Dominique et saint Vincent Ferrier venus d'Espagne pour ré-évangéliser l'un le Languedoc, l'autre la Bretagne. 

Tout le Cameroun est en prière aux côtés de la France vivant ce parrainage, cette internationale de prière, qu'au Pèlerinage pour la France, nous avons pour objectif, à terme*.

Personne ne se fait tout seul, nous avons tous besoin des autres. La prière et l'évangélisation sont à l'opposé de l'individualisme.

Cette fraternité que nous appelons de nos vœux et qui, grâce aux catholiques en 1848, figure dans la devise de notre pays, cette fraternité doit commencer dans les paroisses avant de rejaillir dans notre pays.

Le sel ne doit pas s'affadir.

Dieu permet des épreuves uniquement parce qu'il peut en faire jaillir un bien.

C'est à nous, grâce une communion spirituelle avec notre Père que nous pouvons vivre par l'adoration, la vie de prière, de lire dans les événements la mission que Dieu nous confie, avec la grâce de faire triompher le Bien.

Alors, il n'y a plus de place pour le découragement : "confiance, j'ai vaincu le monde".

* les séminaristes d'Abidjan, les paroissiens de la cathédrale de Bamako, ceux de Marie Immaculée à Dakar, les religieuses de Ste Jeanne Delanoue à Madagascar, des paroisses vietnamiennes ont déjà rejoint cette internationale de la prière