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07/07/2013

La croix est le salut universel, non l'insigne d'un parti

Saint Paul le rappelle aujourd'hui :

 


« Que la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ reste mon seul orgueil », dit la lettre aux Galates lue ce dimanche par la planète catholique (6,14-18). « Orgueil » ne veut pas dire : « permission d'être orgueilleux comme les païens si nous arborons une croix », hérésie de princes et de rois du passé (y compris Constantin avec l'In hoc signo vinces de la pseudo-apparition du pont Milvius [1]). L'« orgueil » chrétien selon Paul est autre chose... Par la croix de la Passion et Résurrection du Christ, dit-il, « le monde est à jamais crucifié pour moi, et moi pour le monde » (v.14) : par la mort et résurrection du Christ, le chrétien est libéré du vieux monde et devient « création nouvelle » (v.15). Il n'a donc aucune raison de regretter le vieux monde, celui de l'homme livré à lui-même ; il n'a pas à jalouser cet homme, à entrer en concurrence mimétique avec lui, à lui prouver que – quoique chrétien – il peut être orgueil et narcissisme lui aussi. L'homme chrétien met son « orgueil » (d'autres traductions disent plus exactement « sa fierté ») dans le fait d'être sauvé par le Fils co-éternel du Père, Dieu créateur de l'univers. Ce salut et ce destin dépassent toute imagination humaine ; ils donnent à l'homme chrétien, vis-à-vis des autres hommes et du reste de la création, une mission qui n'a rien à voir avec les parades du vieil orgueil. La croix est le signe du salut universel, c'est le contraire d'un insigne de parti ! Il faut rappeler ces choses aujourd'hui : elles fondent la mission d'évangéliser, qui est « pour tous les croyants un engagement permanent auquel il est impossible de renoncer » [2].

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[1] L'inauthenticité de cette apparition a été expliquée par l'historien catholique Jean-Marie Salamito (spécialiste de l'Antiquité chrétienne) lors d'un Grand Témoin récent à Radio Notre-Dame. L'empereur Constantin lui-même avait commencé par parler d'un « songe » et non d'une apparition. Le mythe d'une intervention surnaturelle au pont Milvius fut un produit de la propagande politique.

[2] Benoît XVI, message pour la Journée mondiale des missions 2006.