Surréaliste : Barroso traite Hollande de "réactionnaire"

 

...parce que la France chipote certains aspects de l'emprise américaine sur l'Europe :

 

  

Dans l'International Herald Tribune, José Manuel Barroso vitupère l'attitude de la France et d'autres pays européens qui prétendent exempter l'audiovisuel (ainsi que l'agro-alimentaire) du futur traité de libre-échange : « cela fait partie d'un programme anti-mondialisation que je considère comme totalement réactionnaire », déclare Barroso – l'ami de Monsanto.

Il surenchérit : « Certains disent être de gauche mais ils sont en fait extrêmement réactionnaires... Ils ne comprennent pas les bénéfices qu'apporte la globalisation de la culture pour élargir nos perspectives et avoir le sentiment d'appartenir à la même humanité. »

Ces éléments de langage relèvent de la bouffonnerie, quand on sait que « globalisation » veut dire casino, que « réactionnaire » veut dire ennemis du casino, et que « gauche » ne veut plus rien dire.

Pour savoir de quoi il est question en réalité, il faut écouter l'ambassadeur US auprès de l'UE : William Kennard. Celui-là est plus franc. Il déclare : « Si le mandat de la Commission [européenne] est affaibli, il y aura un prix à payer ! » Autrement dit : 1. la Commission n'est que l'outil des intérêts américains ; 2. si l'UE exempte l'audiovisuel du libre-échangisme, Washington exercera des représailles économiques. Comme ça, c'est clair.

Chaque jour qui passe démasque un peu plus le mensonge ultralibéral installé en 1990, mais les dirigeants occidentaux continuent à utiliser ses slogans.

Combien de temps les peuples supporteront-ils ça ?

M. Hollande le supporte : ou, plus exactement, fait semblant de ne pas y croire. « Je ne veux pas croire que le président de la Commission européenne ait pu tenir des propos sur la France qui seraient ainsi formulés », déclare le président de la République ! Mais si, François, crois-le ; et essaie de comprendre dans quel univers nous sommes.