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07/05/2013

Premier devoir social dans l'Evangile : servir les pauvres

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1. Bernard Thibaud (Secours catholique) explique l'importance du rassemblement de Lourdes Diaconia 2013 : à écouter  ici

2. L'Evangile est autre chose que la religiosité civile païenne (qu'elle soit de droite ou de gauche) :



Dans le roman de François Fontaine Blandine de Lyon (Julliard 1986), l'avocat chrétien Vettius Epagathus discute avec Numisius Clemens, commandant les prétoriens de la XIIIe cohorte urbaine chargée du maintien de l'ordre dans la province lyonnaise :

 << Soyons sérieux, Numisius, que me reproche-t-on ? »

Les deux jeunes gens étaient des amis. Le tribun militaire avait en charge les problèmes de sécurité et, à ce titre, consultait souvent l'avocat lyonnais sur le droit coutumier. Au-delà des relations professionnelles, Vettius et Numisius se rencontraient dans les maisons de l'aristocratie lyonnaise qui entretenait d'excellents rapports avec les représentants de la puissance dominante, et avait depuis longtemps adopté leur manière de vivre.

   On ne te reproche rien de précis, dit Numisius, mais dans les rapports on trouve ton nom associé à celui de gens dont les agissements ne sont pas clairs. Il ne faudrait pas qu'un jour tu sois mêlé à une de ces affaires de débauche et de crimes rituels dont tes amis sont soupçonnés.

  Comment, tu ne crois tout de même pas à ces calomnies ! Tu me décevrais...

  Non, je n'y crois pas beaucoup, mais je préférerais que tu fréquentes moins ces milieux bizarres. Je ne comprends pas ce que tu y trouves de si fascinant.

Pour la première fois, Vettius sentit une distance s'insinuer entre lui et son ami. Il se souvint qu'il était avocat :

  Numisius, tu es un fidèle de Mithra. Ne me dis pas non, je le sais.

Crois-le si tu veux. D'ailleurs il n'y aurait pas de honte à cela. Et alors ?

Alors, tu cherches la lumière.

Oui, mes camarades et moi aspirons à renaître plus purs, plus fraternels. C'est une terrible discipline.

  Où est ton Dieu ?

   Partout, et en moi si j'en suis digne.

Numisius, alors nous sommes frères.

Peut-être, mais tes frères ne seront jamais les miens. Il ne peut rien y avoir de commun entre les soldats de Mithra qui tirent leur énergie du soleil triomphant, et les disciples de ton prophète juif qui conspirent dans l'ombre. Ce n'est pas la même race d'hommes. Tu te trompes de voie. Viens plutôt avec nous.

–  Toi et tes camarades, vous vous croyez sans doute de grands caractères. Mais vous ignorez deux choses : la faiblesse humaine qui mérite la pitié, et la misère qui appelle la charité. Vous ne vous occupez que des forts pour les rendre plus forts. Nous, nous sommes l'espoir des faibles, des oubliés de ce monde trop dur.

Numisius regarda Vettius avec tristesse :

–  Avec ces idées-là tu vas t'exclure peu à peu de l'ordre, et peut-être du monde des vivants. Attention, je ne serai pas toujours ici pour te protéger et classer les dossiers où je vois ton nom apparaître... >>

 

C'est la perpétuelle opposition entre l'Evangile, flamme de justice, et la religiosité païenne, instinct de pouvoir.

La religiosité païenne s'est infiltrée constamment dans le christianisme au fil des siècles. On a vu cela au XVIIe siècle, quand le culte solaire louisquatorzien frappa d'alignement le catholicisme (avec pour conséquences la déspiritualisation du XVIIIe, puis la déchristianisation de 1793-1794).

C'est l'heure de s'en souvenir, alors que ressurgit la tentation d'une religiosité devenant prétexte politique. Ouvrons l'Evangile : l'idée sociale qu'on y trouve n'est pas de "défendre nos valeurs", mais de secourir les pauvres.

 

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Commentaires

REVOLUTION MONTFORTAINE

> A propos de Louis XIV, l'action subversive de saint Louis-Marie Grignon de Montfort est à redécouvrir. On en a fait pour le caté traditionnel un pur spirituel, un mystico éthéré, chapelet pointé et regard éploré, et je n'ai découvert que cette année que lors de ses missions en Bretagne et Vendée il cassait les pierres tombales des familles nobles enterrées dans les églises, effaçait les armoiries de ces mêmes familles qui en ornaient les murs en les couvrant de chaux. J'ai enfin compris pourquoi ces régions, lavées par lui de ce paganisme d'Ancien Régime, avaient pu être contre-révolutionnaires: elles avaient déjà eu leur révolution, c'est-à-dire leur véritable conversion au Christ et aux pauvres (c'est tout un). Compris aussi pourquoi il était craint à Versailles, pourchassé par le pouvoir, interdit de prêcher, son chemin de croix à Pontchateau détruit par les autorités. S'il avait pu continuer son oeuvre, on n'aurait pas eu je crois à en passer par 1789 et ses massacres.
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Écrit par : Anne Josnin / | 07/05/2013

LE DEFI

> Prenons l’exemple de la suite à donner à la Manif pour tous. En matière de pouvoir, donc de politique, le défi est de trouver une place entre les zélotes et les veilleurs. En évitant, évidemment, toute « religiosité politique » grossière, de type partisan. Alors quoi ? Un mouvement citoyen délivrant son expertise en matière d’écologie humaine, et notant les politiques… ? «Standard des pauvres » ?
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Écrit par : Denis / | 07/05/2013

LES EXCLUS AUX PREMIERS RANGS DE NOS EGLISES !

> Nous n'avons pas encore pris dans nos paroisses la dimension des réflexes de JPII qui demandait systématiquement de placer aux 1ers rangs de ses célébrations les personnes ayant un handicap et les personnes considérées, à juste titre, comme "exclues".
Diaconia 2013 vient judicieusement nous rappeler que le service du plus pauvre est consubstantiel à l'eucharistie et à notre intimité avec le Christ.
Comme le soulignait très bien Bernard Thibaud (du Secours Catholique) ce matin ça n'est pas uniquement de "prestations", si généreuses et répétées soient elles, dont ces "exclus" ont besoin, mais de relations d'amitié qui s'inscrivent dans la sincérité et dans le temps.
C'est au contact de véritables amis que ces "exclus" apprécieront de retrouver régulièrement le chemin et les rangs de nos églises dont nous n'aurions jamais du les laisser s'éloigner !
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Écrit par : PH94 / | 07/05/2013

à Anne Josnin

> St Louis-Marie Grignion de Montfort était un peu fou, une sorte de "fol en Christ" !
Petite précision : "son chemin de croix à Pontchateau détruit par les autorités" fut restauré après sa mort... et de nouveau détruit à la Révolution... (et à nouveau restauré au XIXe siècle)
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Écrit par : Michel de Guibert / | 07/05/2013

@ Michel de Guibert

> Fol en Christ, oui, mais aussi au regard de l'Histoire démineur prophétique. Il valait mieux briser des pierres tombales et effacer des armoiries, rendre à Dieu, et donc aussi au peuple, ce qui est à Dieu, que passer à la guillotine moins d'un siècle plus tard une noblesse qui s'attachait à des privilèges qui les avaient tragiquement coupés du peuple, dont ils étaient pourtant à l'origine la fine fleur. La question est: aujourd'hui, comment déminer, avant que le peuple ne se retourne contre une classe dirigeante tout aussi à part que jadis la noblesse? Quand on nous reproche notre dureté de ton envers parfois notre classe sociale d'origine, ces nôtre aussi que nous aimons!, que ne voyons nous le danger qui pèsent sur leurs têtes!Jusqu'où les silencieux de notre monde, qu'on chasse de partout,violemment d'Orange ou d'Orly,insidieusement de nos paroisses trop bien élevées ou des logements impayés, par hygiénisme des poubelles des grandes surfaces, des caravanes, et des centre-ville, jusqu'où sont-il à bout? A défaut de se suicider, reste la révolte tous azimuts.
A moins que nous n'allions à eux, eux ne nous rejoindront plus. Il n'est aujourd'hui d'ascenseur social pour se retrouver entre concitoyens que celui qui descend.
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Écrit par : Anne Josnin / | 07/05/2013

REZ DE JARDIN

> Ascenseur social ? Oui Anne, vive le Rez de chaussée ou encore mieux le Rez de Jardin entre les herbes folles et les incroyables légumes ...
Quant aux étages négatifs , li faut connaître ses limites , apprendre à se connaître et s'entrainer ... pour mieux pouvoir s'entraider !
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Écrit par : escargolibri / | 08/05/2013

DANS NOTRE PAROISSE

> diaconia 2013 nous l'avons vécu dans notre paroisse; le plus beau fut finalement quand des personnes en difficulté ont pu sortir pour la première fois de leur maison, pour se rassembler pour presque une fois unique, à notre presbytère paroissial. Tout était vécu et subit, sans une très grande organisation, mais cela donna de la joie à tous, entre tous, et entre chacun des groupes caritatifs présents.
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Écrit par : jean-christian / | 10/05/2013

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