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29/04/2013

Dacca : une hécatombe d'ouvrières exploitées au profit de firmes occidentales

Va-t-on demander des comptes à ces firmes, cyniques au point de mettre leur pub sous le signe du "multiculturel" ?

 


À Radio Vatican (RealAudioMP3), Jérémie Codron, politologue spécialiste du Bangladesh, explique la catastrophe du 24 avril : plus de 500 morts et de mille blessés – femmes en majorité – dans l'effondrement d'un immeuble de huit étages servant à des ateliers de confection. Les victimes sont des ouvriers et ouvrières du textile, payé(e)s 40 dollars par mois et travaillant pour des firmes occidentales – aux pubs tapageusement multiculturelles.

L'employeur avait forcé les salarié(e)s à rester à leurs postes de fabrication, alors que les murs se fissuraient depuis plusieurs jours. L'hécatombe est donc une conséquence des conditions de travail imposées par le patronat bangladais, engrené dans une concurrence sans frein avec l'Inde, la Chine et le Vietnam, dans le cadre du « modèle planétaire » généralisé.

Les syndicats du Bangladesh ont riposté par un appel à la grève générale ; les 4500 usines de textile du pays étaient à l'arrêt à la fin de la semaine dernière. Quant aux prolétaires de Dacca, ils sont descendus dans la rue par centaines de milliers pour exiger l'arrestation et l'exécution des propriétaires des ateliers et de l'immeuble, construit à la va-vite et au coût minimum. « Mais ces explosions de colère ne s’attaquent pas vraiment au problème structurel, explique l'invité de Radio Vatican : au bout de quelques jours, le problème est oublié et le gouvernement ne fait rien pour mettre la pression sur les propriétaires d’usine...» En novembre 2012, déjà à Dacca, plus de cent ouvrières étaient mortes dans l'incendie d'une usine de textile fournissant le groupe américain Walmart : après quoi le gouvernement n'avait pris aucune mesure, souligne le politologue à Radio Vatican... « Les partis politiques du Bangladesh sont aux mains des grands industriels du secteur textile, et rien n’est fait par exemple pour que des syndicats puissent émerger et jouer le rôle de contre-pouvoir !» Situation d'un classicisme libéral éblouissant (qui ferait envie à des dadais parisiens). Et finalement apothéose du dogme de Hayek : une main d'oeuvre flexible, jusqu'à la fosse commune.

L'Eglise catholique est aux côtés des Bangladais. Le pape François leur a envoyé un message. Puissent tous les catholiques occidentaux comprendre où est leur devoir intellectuel, moral et commercial : plus un achat aux firmes exploiteuses dès qu'elles seront identifiées ! Boycottons les libéraux esclavagistes ! Demandons des comptes aux dirigeants des multinationales et appliquons la directive de Caritas in Veritate : militons pour un changement de modèle économique !

 

C'est à lire :

http://globalnews.ca/news/511198/bangladesh-garment-factory-collapse-raises-questions-about-consumer-choices/

 

Commentaires

GLOCAL

> Atroce illustration du slogan de la mondialisation : "penser global et réaliser local".
______

Écrit par : captain moonlight / | 29/04/2013

UNE AUTRE ARME ?

> Merci de dénoncer ce scandale.
Que devons-nous faire? Si nous laissons faire, nous cautionnons ces négriers libéraux. Mais si nous boycottons, nous privons leurs esclaves de leur seule source de revenu.
Militons plutôt pour l'instauration d'un label sur les produits des grands distributeurs, garantissant le bon traitement des ouvriers. Car le seul recours aux produits du commerce équitable ne pourra pas changer le système à eux seuls.
Bien à vous,

CC


[ De PP à CC :
- Merci d'abord à Radio Vatican, dont les positions devraient être un peu imitées par les blogs cathos français !
- Le boycott est la seule menace qui puisse convaincre les firmes de pousser leurs sous-traitants à s'humaniser. L'expérience des autres solutions a été faite et a échoué : pour qu'elles fonctionnent il faudrait la coopération des Etats, qui sont aux mains des intérêts économiques... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Clément Cassiens / | 29/04/2013

DES NOMS

> Sait-on pour quelles firmes travaillaient ces personnes ?
On veut des noms !
(Céderiez-vous vous aussi à cette mode de mettre des (e) partout ?)

PM

[ PP à PM :
- Des noms ? vous voulez qu'un cabinet d'avocats new-yorkais me fasse condamner à mille millions de dollars pour atteinte à l'image de la libre entreprise ? (Plus sérieusement : les noms circulent mais "off", attendons qu'ils soient confirmés par l'enquête officielle).
- Sur les "e" : c'est une justice élémentaire à rendre aux victimes, dont les trois quarts sont des femmes. ]

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Écrit par : PMalo / | 29/04/2013

GUANTANAMERA

> Si PP diffame X & C°, il finira à Guantanamo comme "étranger hostile".
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Écrit par : Cormélon / | 29/04/2013

LE BOYCOTT

> Oui, le boycott est bien la solution pour nous, au bas de l'échelle. N'oublions pas l'effet qu'avait eu sur la politique industrielle de Nike, le boycott américain il y a quelques années. Cette solution a des effets et, si elle n'est pas massive, doit d'abord être un acte personnel en refusant de payer des esclaves nous-mêmes !
______

Écrit par : Vincent / | 29/04/2013

@ Clément Cassiens

> Label?
Ne voyons pas les choses à travers nos lunettes. Comme on disait dans les services d'achats de mon ancien employeur: "Dans ces pays là, les certifications, ça s'achète."
Si on veut être sérieux, il n'y a pas 36 procédés: relocaliser. Bien sûr, il y a la question du gagne-pain de ces gens. Justement, il faut aux pays émergents un autre modèle économique, fondé sur les besoins des populations. Ils ne s'y résoudront que si nous coupons ou réduisons notre flux d'achat !
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Écrit par : Pierre Huet / | 29/04/2013

MANTEAU

> Oui, comme le dit Pierre Huet, réduisons notre flux d'achat... mais pour cela il faudrait changer notre façon de vivre "inspirée" par la pub, et revenir à une consommation raisonnable de vêtements...
Petite histoire: remarque d'une camarade de classe à ma fille (7 ans):"Mais tu n'as qu'un seul manteau ??? Tu es toujours habillée pareil !!" ça a beaucoup fait rire l'intéressée (qui n'a rien de Cosette, je vous l'assure...)
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Écrit par : cristiana / | 29/04/2013

Les commentaires sont fermés.