10/01/2013
Sylviane Agacinski contre le mariage gay et son inéluctable extension : PMA + mères porteuses
La philosophe socialiste,
face à "un discours
ultralibéral et cynique..." :
Dans Le Nouvel Observateur de cette semaine (couverture + 15 pages LGBT), une seule voix non-conformiste : celle de la philosophe. Extraits :
« Deux personnes se mariaient en raison de leur volonté de lier leurs familles et de procréer. En ce domaine, les deux sexes ne sont pas interchangeables. L'égalité n'est pas l'identité... Le mariage gay ne peut pas construire la filiation, et il faut dissocier les deux. »
« La différence sexuelle, ou asymétrie, reste fondamentale dans la construction de la filiation. L'adoption elle-même garde une structure asymétrique, avec deux parents possibles, non identiques – père et mère. Sinon, pourquoi deux, plutôt que trois ou plus ? »
« Etre père ou mère dépend du sexe, non de l'orientation sexuelle... »
« En excluant a priori de la filiation soit le père, soit la mère, l'homoparentalité créerait une inégalité institutionnelle entre les enfants. »
« Bien des enfants nés de dons anonymes de sperme veulent connaître leur histoire et se révoltent contre le secret organisé de leur naissance. Ce problème serait aggravé, pour les enfants nés de l'insémination d'une lesbienne, par l'effacement complet du père. De plus, si des couples d'hommes demandaient également l'accès à la PMA, le recours aux mères porteuses s'imposerait. Or cette pratique est inacceptable... »
« Ne méprisons pas ces questions au nom d'une bonne conscience soi-disant progressiste et forcément de gauche. Ne courons pas derrière le système californien de fabrication d'enfants à la demande selon une tarification précise. Un discours ultralibéral et cynique prétend que tout se vend dans le monde, y compris les ventres et les enfants. Ce n'est pas ma conception du socialisme.»
19:32 Publié dans Idées, Social, Société | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : mariage, agacinski
Commentaires
UNE GRANDE FEMME
> Bravo à Mme Agacinski pour sa liberté de penser! Il reste des socialistes qui ne s'achètent pas. Une grande femme, défenseure courageuse des enfants face à trop d'élus et d'intellectuels lâches qui les ont vendus, souvent contre leur reliquat de conscience, pour protéger leur carrière pitoyable et leur image affligeante.
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Écrit par : Anne Josnin / | 10/01/2013
SOLIDE
> Elle a des bases solides en psychologie, psychanalyse et philosophie ... Ce qui change tout. En plus elle est "d'avant " les études sur le genre.
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Écrit par : Roque / | 10/01/2013
DIMANCHE
> C’est clair et net. Merci à Sylviane Agacinski.
D’accord avec vous, Anne… Nous manquons cruellement d’hommes ou de femmes politiques de premier plan capables d’une pensée et d’une parole aussi limpides, et d’un engagement aussi direct contre ce projet de loi !
Je constate d’ailleurs autour de moi que cette crise du personnel politique est l’un des principaux motifs de déprime…
Apportons dimanche à ces hommes et ces femmes l’onction qui leur manque : manifestante (et épiphanique) à défaut d’être celle du suffrage universel. Réveillons-les !
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Écrit par : Denis / | 10/01/2013
CE QUE LE MARIAGE EST DEVENU
> Peu importe ce qu'a été le mariage. L'important, c'est ce qu'il est devenu, à savoir un accès à un certain nombre de droits impliquant, cela va de soi, un certain nombre de devoirs.
Droits et devoirs vis-à-vis de son conjoint, de la société et des enfants du couple.
Par contre, quel que soit le type de mariage, homo ou hetero, le mariage ne donne plus depuis longtemps qu'un indice de probable filiation. Ne serait-il pas judicieux de réfléchir à une entité séparée relative à la filiation, susceptible d'être accessible aux enfants et dont l'élaboration mérite une très profonde réflexion des philosophes, politiques, médecins, civils...
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Écrit par : G. Obrecht / | 10/01/2013
JERÔME VIGNON
Voir et écouter en ligne son intervention dans le cadre des Semaines sociales de France sur le thème "Métamorphoses de la différence sexuelle"
http://www.dailymotion.com/Les_Semaines_sociales#video=xvcrf8
... remarquable, et implacable.
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Écrit par : Ripoll / | 11/01/2013
MERCI
> Une seule voix "discordante" parmi le chorus de "louanges" Il faut être courageux.
Merci madame pour votre courage.
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Écrit par : Antoine / | 11/01/2013
À SYLVIANE AGACINSKI
> Merci, Madame, pour votre intelligence et votre franchise. J'ai eu la chance de vous rencontrer, de vous écouter, et je vous admire toujours autant. Bravo. Cordialement.
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Écrit par : Christiane / | 11/01/2013
BRAVO MADAME
> Bravo Madame pour la clarté de votre propos et votre courage au milieu de ce concert de politiquement correct et d'hypocrisie. La famille est le socle de notre société et le meilleur endroit pour l'épanouissement des générations futures. Notre responsabilité de parents est de construire un monde libre, avec néanmoins des règles pour que nos enfants prennent un jour une part active dans la société et soient capables de construire un monde toujours plus juste. Continuez, Madame, à faire entendre votre voix pour contrer cet immense gâchis pour les générations futures
Isabelle
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Écrit par : grillon / | 11/01/2013
FEMME DE GAUCHE
Merci madame ,on attend d'une femme de gauche qu'elle ne soit pas inféodée à l'air du temps et qu'elle ose défendre, même extrêmement minoritaire ce qui me semble à moi, féministe et depuis toujours de "gauche " des évidences de bon sens.
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Écrit par : jacqueline tardivel / | 13/01/2013
LE SENS DU MOT
> Madame est un peu homophobe, non?
Vittore
[ De PP à V. - Quel contenu donnez-vous au mot "homophobie" ?
a) "Haïr les personnes homosexuelles" ?
ou
b) "ne pas donner à l'Inter-LGBT tout ce qu'il/elle exige sur le plan politique ?"
Ces deux sens n'ayant rien de commun, les amalgamer serait abusif.
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Écrit par : Vittore / | 13/01/2013
UN ENFANT
> Ce débat est passionnant et nous aimerions avoir dans nos médias des débats de haut niveau afin d'une part nous amener à réfléchir pour dédramatiser ce sujet qui concerne un modèle sociétal de la famille en crise (mariage = divorce = famille décomposée et parfois recomposée avec des enfants paumés et en souffrance...).
Peut-on discuter de la place et du respect des droits de l'enfant que l'on accorde dans notre société ?
J'ai l'impression que l'enfant est un dû (analyser pour comprendre la politique nataliste d'une société comme la nôtre) paradoxalement réduit à un produit de consommation courante qui consomme et fait "tourner " le modèle capitaliste ?
J'ai aussi tendance à croire avant tous hétéros ou homosexuels l'envie d'avoir des enfants est d'abord égoïste et non humaniste !
Les lois sont inventées pour limiter, cadrer, rétablir l'équilibre...
la PMA, mères porteuses = s'offrir un enfant, un objet/doudou pour adultes qui veulent à tout prix être aimés et combler ainsi le vide existentiel de leur vie de frustrés ?
Personnellement, je pense qu'un enfant peut grandir et s’épanouir sans parents biologiques, sans filiation à condition de lui offrir de son vivant qu'il soit convaincu d'avoir été désiré, que lui soit offert un cadre familial rassurant, aimant où il ne manquera ni de confort, ni d'amour, ni d'intelligence.
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Écrit par : Marianne / | 14/01/2013
GATTEGNO
> Le malheureux Hervé Gattegno du Point ferait bien de la lire :
[la manifestation du 13 janvier] était "moins une démonstration de force qu'une manifestation d'intolérance - puisqu'il ne s'agit pas, comme en 1984, de défendre un droit, mais d'en refuser un."
ben non ! on défend un droit justement. Le droit d'un enfant à avoir un père et une mère !
le droit de ne pas fabriquer des orphelins, déboussolés sous prétexte de faire plaisir à des adultes
On défend le droit d'une institution à en rester une : si le droit repose sur le désir individuel donc applicable et révocable à volonté, alors il n'y a plus d'engagement, donc plus d'institution.
@ vittore,
lisez gattegno, c'est fait pour vous.
Oui, je crois même que S Agacinski est partie prenante dans le vaste complot mondial que mène qui vous savez avec la complicité du Grand Schtroumpf, comme le démontre d'ailleurs l'affaire de Roswell et la mort de Lady Di. On le sait depuis le Da Vinci Code.
Il y a des personnes homosexuelles assumées qui pensent comme S Agacinski.
Selon vous ces homosexuels seraient... homophobes ?
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Écrit par : zorglub / | 14/01/2013
LE PROBLÈME
> C'est bien beau de défendre la famille et le mariage hétéro. Ne serait-il pas intéressant de penser à la crise de la famille et du mariage hétéro qui fait que beaucoup d'enfants se retrouvent sur la rue et sur le trottoir.
Camille Welepele
[ De PP à CW :
- Bien d'accord avec vous.
- Mais la question n'est pas "la famille", ou la forme du mariage :de plus en plus de parents (homme+femme) vivent sans mariage civil.
- La question est simplement qu'il faut un homme et une femme pour faire un enfant. Et que l'enfant a droit à son père et sa mère...
- Je ne crois pas que votre argument aille contre ça.
- Quant aux enfants "sur le trottoir", leur malheur ne vient pas de l'hétérosexualité : il vient de la fragilité des couples parentaux aujourd'hui. Fragilité fabriquée par la société économique que nous subissons...]
réponse au commentaire
Écrit par : Camille / | 16/01/2013
REMARQUABLES
> Les propos de Sylviane Agacinski sont remarquables. Il est vrai que cette philosophe est d'une grande constance sur le sujet et propose une réflexion qui change de la promotion des pulsions et du désir comme seule loi guidant l'être humain.
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Écrit par : Mahaut / | 16/01/2013
MARIAGE POUR TOUS ?
> Voilà déjà une expression bien malheureuse, ou plutôt tout à fait révélatrice de notre « culture » consumériste. Mais passons.
A priori, que les homos veuillent se marier, je m’en contrefiche comme je me contrefiche du mariage. Le fond de ma pensée : je trouve que les homos mènent là un combat rétrograde. Paradoxal ? je m’explique :
Il fut un temps (la préhistoire pour les moins de 40 ans) où le combat des homos était vraiment subversif. Pour eux, comme pour beaucoup d’autres, le mariage n’était qu’une institution bourgeoise dont la fonction était avant tout la reproduction de l’ordre social (moral et économique).
Après réflexion, et tout aussi paradoxalement : C’est parce que je suis toujours contre le mariage que je suis pour le mariage pour tous.
À cela deux raisons qui sont liées.
1° Les homos (et autres « minorités ») ont droit aux mêmes âneries et autres mascarades que les autres. C’est cela le libéralisme consumériste : démocratisons le mariage comme on a démocratisé toutes sortes de consommations.
2° Cette « démocratisation » du mariage est le moyen le plus efficace de lutter contre cette institution. Donc, à ceux qui partent en croisade contre le mariage pour tous : je leur dis oui, c’est le sens même du mariage qui est atteint, et c’est tant mieux.
Maintenant pourquoi « tant mieux » ? Parce que l’institution du mariage civil va devoir, à terme, se désacraliser entièrement (ce qui est en route depuis des décennies avec les lois successives qui facilitent le divorce) et devenir un simple contrat d’association, donc, sans passer « devant monsieur le maire », sans protocole officiel et résiliable comme un simple contrat.
N’oublions pas qu’initialement il s’agissait de concurrencer le mariage religieux. Il faudra donc enterrer le fantasme pluriséculaire d’un mariage laïc à la même hauteur de sacré que le mariage religieux.
Voilà l’enjeu profond du slogan « mariage pour tous » : la fin du sacré dans le mariage.
Et je m’en réjouis. Ce qui me réjouis moins, c’est
- d’une part, la régression politique que représente la revendication du droit au mariage dans une société moderne du XXIème siècle…
- d’autre part, le consensus mou de la gauche bien-pensante autour d’un vrai faux-débat. On a toujours tellement peur de ne pas être « moderne », qu’on enfourche n’importe quel slogan stupide. Vous vous êtes demandé le sens profond de ce mot d’ordre ?: « le mariage pour tous »… CHICHE !!!
Finalement, les homos qui revendiquent le droit au mariage sont bien subversifs, mais cette subversion n’est pas là où ils le croient. En croyant lutter pour accéder aux mêmes droits que les hétéros ils ne font que précipiter la mort annoncée de cette institution. Alors oui, soutenons-les dans cette bataille. C’est à eux que nous devrons, à terme, la fin de cette institution.
L’ENFANT POUR TOUS… Ou le sacro-saint DROIT À L’ENFANT
Maintenant venons-en à la question des enfants. Parce qu’évidemment, on ne peut imaginer d’accéder au droit au mariage sans accéder du même coup au droit à l’enfant. Puisque l’enfant est ce qui justifie juridiquement le mariage.
Il faudrait d’abord dissiper un malentendu, qui, bien sûr, n’est jamais traité, tellement il est de bon ton de dégouliner dans la sensiblerie bien-pensante, et cela dans les deux camps.
Le mariage n’est pas avant tout une histoire d’amour. L’amour, comme le bonheur, est une affaire privée. Le mariage est une affaire publique qui dit les droits et les devoirs des contractants. Donc, demandons-nous (alors que par ailleurs il est de bon ton de critiquer le TROP d’État en France) pourquoi, dès qu’on parle de droit au mariage, on avance l’argument du droit à l’amour ? Cela me semble non seulement rétrograde (en quoi l’amour a besoin du mariage ?) mais surtout complètement fallacieux. Chacun sait que, si le mariage a encore une fonction, elle est avant tout matérielle. Libre à chacun d’habiller cette trivialité avec les violons du bal…
Pour ce qui concerne le droit à l’enfant pour les couples homosexuels, la question qui revient exclusivement sur le tapis, c’est celle de la qualité de l’éducation d’un enfant au sein de tels couples. Je n’ai pas plus d’informations fiables et généralisables que quiconque sur cela. Mais ce que je peux affirmer c’est cela :
Quand on voit les difficultés et les impasses phénoménales de l’éducation « hétérosexuelle » (mais l’est-elle autant que cela ?) dans nos sociétés ultra-modernes, je ne vois pas à quel modèle peut-on se référer pour avoir le droit de refuser l’éducation d’enfants par des homosexuels.
Sauf à dire tout haut ce que bien sûr les opposants à l’homoparentalité n’osent dire mais pensent bien par devers soi : Les parents homosexuels, à défaut de se reproduire biologiquement, ne transmettraient-ils pas (via l’éducation et l’environnement) leur homosexualité à leurs enfants ?
Deux remarques à ce sujet :
- d’abord, cette question ne peut être posée directement, car elle affirmerait, en creux, que l’homosexualité est une « maladie »… transmissible ou contagieuse.
- - Ensuite, que je sache, les homos, jusqu’ici, sont des enfants d’hétéros.
J’en arrive à la question qui me semble la plus importante car elle pose un problème bien plus général que celui des couples homos, c’est celui du concept même de « droit à l’enfant » . En effet,
- d’une part, je crois que cette revendication du droit au mariage et à l’enfant pour les couples homos, est très minoritaire.
- d’autre part ce droit à l’enfant concerne avant tout (sur le plan quantitatif) les hétéros. Je ne parlerai pas de ce droit pour les couples stériles, mais de ce phénomène de plus en plus significatif des femmes qui veulent faire un enfant en solo. En effet, il me semble pertinent de mettre en parallèle ce second cas et celui de couples homos. Je m’en expliquerai plus loin.
Je la déclinerai sur deux plans différents mais qui s’alimentent l’un l’autre :
- Qui va fournir ces enfants auxquels tant de personnes auraient droit ?
- Que signifie cette croissance dans nos sociétés modernes du désir d’enfant déconnecté de la sexualité ?
QUI VA FOURNIR LES ENFANTS AUXQUELS CHACUN « A DROIT » ?
- En premier lieu, on pense évidemment à l’adoption. Mais, quand on voit les difficultés pour adopter en France, on se demande comment les couples homos pourraient y accéder de manière significative. Mais bien sûr, il y a le « Tiers-Monde » d’où nous avons tout le loisir et la bonne conscience d’extirper des enfants de la misère pour assouvir notre besoin et notre droit à l’enfant.
- Ensuite, il y a la solution des mères porteuses et l’on voit toutes les dérives mercantiles auxquelles elle peut donner lieu. Mais cela est une question de droit commun qui peut se traiter dans le cadre des lois existantes même si deux types de légitimité se contredisent ; le droit de disposer de son corps librement et le statut inaliénable de ce corps. Cette question, pour le moins philosophique, du corps humain qui n’est pas un objet mais dont malgré tout je dispose, sera nécessairement et trivialement tranchée, un jour plus ou moins proche, comme dans les pays « les plus avancés » : j’ai le droit de faire ce que je veux de mon corps… (« c’est mon choix ») …
- La dernière solution, et c’est celle-là qui me semble la plus intéressante à analyser parce qu’elle est la solution d’avenir pour chacun de nous, même pour ceux qui peuvent faire des enfants « naturellement », c’est la procréation médicalement assistée, la fameuse, PMA.
La P.MA. illustre le scénario d’une main-mise techno-scientifique (dont la mise en scène est déjà bien avancée) sur les ressorts les plus intimes de la continuation de l’espèce humaine. Par certains côtés, on ne peut que s’en réjouir : comment refuser les bienfaits du diagnostic pré-natal de CERTAINES maladies incurables ?
Mais les frontières sont poreuses
- entre les diagnostics préventifs,
- leurs abus tout à fait prévisibles
- et surtout la perspective elle-même tout à fait prévisible (on y travaille sérieusement) de la fabrication de bébés correspondant aux « attentes » (et autres fantasmes) des parents qui sont déjà préparés à l’idée qu’ils ont droit aux bébés… parfaits, c’est-à-dire répondant à leur… désir ou plutôt à leur envie… Puisque c’est possible, j’ai le droit. Quant à savoir s’il y a un hiatus entre le possible et le souhaitable, c’est une question qui ne peut plus se poser tant il est vrai que
- d’une part l’opinion est en grande majorité acquise à l’idée que la médecine, la science et la technique ont ou auront réponse à TOUT,
- et surtout plus fondamentalement, cette perspective correspond tellement au fantasme de toute-puissance puérile que l‘on voit mal comment l’on peut y résister
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- DÉSIR D’ENFANT DÉCONNECTÉ DE TOUTE SEXUALITÉ
- Tout d’abord remarquons que
- ce désir d’enfant déconnecté de toute sexualité
- et celui d’un enfant fabriqué sur mesure sont en synergie absolue et alimentés au même fantasme de toute-puissance puérile. Vous en avez rêvé ? la technoscience va vous le fabriquer.
L’homme n’est pas plus fou qu’avant, mais maintenant il a les moyens de sa folie et n’a plus de transcendance pour le retenir.
Maintenant que nous n’avons plus de dieu pour contenir nos fantasmes et nos angoisses et que la science au contraire est là pour les alimenter, il nous reste à retrouver le sens profond d’une liberté véritablement humaine, qui est autonomie, c’est-à-dire AUTO-LIMITATION. Mais on ne peut pas s’autolimiter si l’on n’a pas une certaine idée de l’homme au nom de laquelle on peut et on doit s’autolimiter. Et c’est bien là le problème. Quand la seule idée directrice qui mène notre vie c’est « toujours plus » de jouissances et de puissances, et que l’on fait semblant de traiter certains problèmes apparemment inédits avec des comités d’éthique, on ne voit pas comment l’hubris naturelle de l’homme pourra être contenue, si ce n’est par des régressions culturelles majeures. Ainsi, la religion, sous ses formes les plus archaïques, a peut-être encore de beaux jours devant elle.
Et voilà comment une revendication a priori rétrograde (accéder à une institution archaïque déjà moribonde), couplé avec la revendication qui en découle nécessairement, le droit à l’enfant, (peut) alimente(r) un scénario futuriste ultra-libéral, lui-même alimenté par l’hubris naturelle de l’homme.
Aline JOUY
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Écrit par : Aline Jouy / | 16/01/2013
MERCI
> Sylviane Agacinski merci pour votre défense de la famille et des enfants. Que pouvez-vous faire pour que votre mari Lionel Jospin rejoigne le collectif de la "Manif pour tous"
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Écrit par : Bruno Claret / | 16/01/2013
LA QUESTION VA LOIN
> Il est fort dommage que la voix de cette philosophe et celle de tous ceux qui partagent ses avis ne puissent pas être plus entendues.
Le débat du "mariage pour tous" va beaucoup plus loin que la simple question du mariage ou de l'acceptation de l'homosexualité dans les sociétés. C'est effectivement ce pour quoi le mariage existe qui nécessite une réflexion approfondie : la fondation d'une famille. L'homoparentalité bouleverserait les bases, non pas culturelles, mais naturelles de l'humanité. C'est un point que la majorité de la population nie aujourd'hui. Il faut certes évoluer, accepter le changement des sociétés, mais il existe cependant des limites que l'Homme doit accepter de ne pas franchir. Or, bien trop de personnes s'arrêtent à un "pour" ou un "contre" sans réfléchir à tout ce que cela implique.
Merci à Sylviane Agacinski pour élever un peu ce débat de société en exposant des points jusque là trop ignorés.
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Écrit par : Eva Schwager / | 26/01/2013
LA CREATION
> Mme Agacinski est partie, lors de son intervention aux Semaines Sociales" d'une analyse des récits bibliques de la création. De fait, si on ne se réfère pas à l'intention du Créateur, on risque de ne pas trouver les réponses au objections scientistes:
Qu’est-ce qui empêche l’homme moderne de s’artificialiser davantage encore ? ne maîtrise-t-il pas la moyen de prendre en main sa propre évolution ? Pourquoi rester prisonnier de nos limites biologiques ? Et aussi pourquoi prétendre qu’un embryon inconscient et sans possibilité de communication devrait-il être respecté? Et si, plus encore que dans 'Le Meilleur des Mondes' de Huxley, on pourra de plus en plus affranchir la naissance de la paternité et de la maternité grâce au génie génétique qu’il n’avait pas imaginé, au nom de quoi donner de l’importance à la différence entre les sexes ? Pourquoi s’arrêter en un tel chemin?
Le blogueur Pneumatis exprime, mieux que moi, le limites de l'argumentation purement anthropologique, sans en nier l'intérêt tactique à court terme:
http://pneumatis.over-blog.com/article-qui-va-a-la-chasse-114496393.html
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Écrit par : Pierre Huet / | 26/01/2013
BRAVO MADAME
> Bravo, Madame, mille fois bravo. Comment se fait-il qu'on ne vous entende pas plus souvent, plus précisément: comment se fait-il que les médias ne vous demandent pas de vous exprimer. France Info, par exemple, qui passe son temps à militer, sans vergogne, en faveur de cet absurde "mariage pour tous".
Merci encore, ab imo pectore…
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Écrit par : Paulo de Carvalho / | 26/01/2013
> Bien peu de gens (à gauche surtout) ont eu et votre clairvoyance et votre courage. Ne pas voir les conséquences sur le psychisme de ces enfants à venir (par le truchement de la PMA et de la GPA) relève de l'autisme sectaire...
Quand on entend sur France-Inter Mr Thomas Legrand faire de la propagande éhontée pour ces "techniques" au nom d'un supposé "progrès", il y a de quoi être atterré!!!
Merci Madame d'avoir osé et tenu bon .. Salutations sincères.
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Écrit par : Benvenuti André / | 02/07/2014
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