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19/11/2012

La théorie du genre en classe de philosophie ?

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Un document académique :



D'un inspecteur d'académie aux professeurs (noms et lieux effacés pour éviter les tracas à notre informateur) :

 

<< XYZ (inspecteur d'académie, IPR de philosophie, académie de…) - Chères et chers collègues,je vous remercie de bien vouloir prendre connaissance de l'appel à contribution suivant :

 
APPEL À CONTRIBUTION

Dans son troisième numéro, la revue R... consacrera sa nouvelle rubrique Philosophies d'aujourd'hui à  La question du genre. Revue désormais numérique dont les professeurs de philosophie de l’enseignement secondaire et des CPGE sont à la fois les contributeurs naturels et les premiers destinataires, la revue R... est incluse dans le bouquet de publications philosophiques en ligne du réseau national N.... Elle se donne pour vocation de baliser les territoires des pratiques de l'enseignement philosophique. Il peut s'agir de l'enseignement institutionnel de la discipline, de pratiques non instituées au sein de l'institution, de l'ex-cursion de la philosophie dans d'autres champs sous forme d'enseignement adapté de la philosophie ou en tant que prolongement de l'activité des professeurs.
Objet de recherche universitaire ainsi que de réflexion et d’action politique dans les pays anglo-saxons depuis le milieu des années 1980 (
gender studies notamment) puis en Europe à partir du milieu des années 1990, la question du genre a fait son entrée dans l’espace éducatif français en septembre 2010, au travers de la publication et de l’entrée en vigueur du nouveau programme d’enseignement spécifique de Sciences de la Vie et de la Terre de la classe de première de la série scientifique du baccalauréat général

(http://www.education.gouv.fr/cid53328/mene1019701a.html ;
http://cache.media.education.gouv.fr/file/special_9/21/9/...).

Dans ce contexte se pose notamment la question de savoir en quel sens, dans quelle mesure et sous quelles formes la question du genre a vocation à constituer ou non un objet d’enseignement.
La question du genre peut prendre nombre de chemins, en partie interdisciplinaires, la liste n’étant pas exhaustive :

  • l'histoire de la construction d'un concept, en l’occurrence le concept de genre
  • la référence à une "théorie du genre" : évaluation du terme de théorie, enjeux

  • le complexe sexe/genre, en dépassement du complexe nature/culture

  • les enjeux biopolitiques du genre, les bionormes

  • les enjeux épistémologiques (voire biotechnologiques) que révèle l’étude de genre

  • la différence de genre, et/ou le clivage de genre, en philosophie sociale et/ou civile

  • sexe/genre, race, classe

  • enjeux philopolitiques autour de différences / égalité ; minorités / pouvoir/s etc.

  • genre et religion, genre et laïcité

  • genre et esthétique, naturalisme/artificialisme, élaboration du corps

  • désir et sexualité, contre-nature

  • une approche de genre de la philosophie classique

  • le travail sur des philosophes hors programme comme Butler, Beauvoir...


Les professeurs de philosophie de l’enseignement secondaire et des CPGE qui feraient de la question du genre un objet de recherche et d’enseignement dans le cadre de leurs cours, en interdisciplinarité ou non, ou d'activités diverses au sein de l’institution scolaire ou dans d’autres champs, sont invités à en rendre compte dans un article.

Les propositions de contribution seront soumises au comité de rédaction. D’une page maximum, elles comprendront une présentation de l’auteur et un résumé de l’article. Une fois la proposition retenue, l’article sera à remettre impérativement pour le 31 janvier 2013. D’une dizaine de pages (environ 25.000 caractères, espaces compris), il pourra tirer profit du support numérique par des inserts visuels, voire audiovisuels.

Le comité de rédaction   >>

 


Mon commentaire

 La théorie du genre est... une théorie. Ce n'est pas une théorie scientifique : c'est une philosophie et/ou une idéologie. Sous cet angle, elle a sa place dans un cycle d'enseignement de la philosophie. Mais cet enseignement devra préciser aux élèves que les gender studies ne relèvent pas de la science (ainsi que le soulignent les scientifiques). Il convient donc aussi de les retirer du programme de 1ère Sciences de la vie et de la terre, où elles n'ont rien à faire...


 

Commentaires

SCIENCES ?

> "...où elles n'ont rien à faire" ? Dans la réalité, oui. Mais justement l'idéologie d'aujourd'hui est de combattre la réalité partout où la technoscience commerciale le permet. Et en particulier dans le domaine sexuel ! C'est tout le problème de la réforme du mariage. Puisque les biotechnologies permettent de transformer un homme en femme et vice-versa, il "faut" détruire la filiation, etc. Cette pression se fait sentir sur les enseignants sommés de s'y plier. C'est là que le business devient terroriste.
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Écrit par : Polo / | 19/11/2012

CONTRE LA REALITE

> En intégrant le "genre" à la science, nous sommes parvenus au stade où la science ne tient pas compte de la réalité !
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Écrit par : zorglub / | 19/11/2012

LE DECLIN DU PÈRE, SYMPTÔME MAJEUR

> Jean-Pierre Lebrun, Malaise dans la subjectivation, extrait :
"La physiologie du désir humain est ainsi faite qu'un renoncement à la jouissance immédiate et absolue est nécessaire pour pouvoir désirer. Le sujet doit consentir à perdre la jouissance de l'objet entièrement satisfaisant, métaphorisé par la mère. C'est la raison de l'Interdit de l'inceste qui organise ce que Lacan appelle le caractère fondamentalement décevant de l'ordre symbolique. (...)
Nous pouvons donc avancer l'hypothèse selon laquelle parler de déclin du père dans la vie sociale est une manière de dire l'ossature des changements auxquels nous assistons. C'est en effet le symptôme majeur de notre social actuel, en ce qu'il fait étroitement cortège tant avec l'évolution de la démocratie qu'avec le progrès de la techno-science et qu'avec le développement du libéralisme économique."
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Écrit par : Serge Lellouche / | 19/11/2012

LE CAS NORVEGIEN

> Je me permets de reposter le même post que précédemment. J'ai "découvert" qu’en Norvège, pays qui a légalisé le mariage homosexuel en 2009, les études sur le genre auraient du plomb dans l’aile.
A la suite d’un documentaire de 2010 de Hérald Eia – un journaliste -, les chercheurs norvégiens se sont montrés si peu scientifiques, si sectaires qu’un débat s’est développé.
A la fin le gouvernement norvégien aurait décidé de stopper le financement de ces études sur le genre. L’institut norvégien gouvernemental sur les études du genre – le bien nommé NIKK – a du fermer ses portes fautes de financement. Est-ce un canular ? Je ne pense pas mes sources se recoupent, mais elle ne remontent pas jusqu’à la source norvégienne … Elles ne disent pas s’il y a un écho de cette décision dans la " communauté scientifique internationale ". Mes sources :
- http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-theorie-du-genre-vole-en-eclat-125590
- http://www.homme-culture-identite.com/article-au-coeur-des-politiques-d-egalite-entre-les-hommes-et-les-femmes-une-ideologie-demasquee-111381483.html
- http://www.atlantico.fr/decryptage/egalite-hommes-femmes-film-norvegien-qui-fait-voler-en-eclat-40-annees-certitudes-arthur-vivien-520300.html
- http://www.lescrutateur.com/article-le-saviez-vous-les-gar-ons-ne-sont-pas-des-filles-les-filles-ne-sont-pas-des-gar-ons-111600485.html
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Écrit par : Roque / | 19/11/2012

Roque,

> Vos références sont délicieuses. Je les recommande à tout lecteur. Sauf, si vous êtes pour cette théorie au point d'en avoir fait un dogme indépassable. Là, vous aurez mal.
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Écrit par : DidierF / | 19/11/2012

@ DidierF

> vous vous doutez bien que je ne suis pas du tout partisan de cette hypothèse. Avez-vous eu le temps de visionner la vidéo (malheureusement de 38 minutes) qui montre l'attitude stupide des chercheurs sur le genre après avoir pris connaissance de confrères experts travaillant dans une autre direction qu'eux ?
Si on a vu ça, on comprend facilement comment - de fil en aiguille - les médias s'en mêlant - ils soient parvenus à tarir leur propre financement ... par leur simple obstination obtuse.
Cette hypothèse du genre imprègne tout ce que la science a actuellement de plus élévé intellectuellement, production provenant essentiellement aux Etats Unis (très peu d'études sociologiques en dehors des Etats-Unis et AUCUNE avec de grands échantillons aléatoires sauf celle de Mark Regnerus.
Du fait de la quasi-homonymie, on oublie que c'est l'article de Loren Marks - paru en même temps que celui de Mark Regnerus -, qui démolit la méthode statistique de TOUTES les études du dossier pro-LGBT de l'APA (American Psychlological Association) qui a construit depuis 1993 la légende rose de la brillante homoparentalité avec des enfants brillants d'intelligence, d'ouverture et de réussite.
Mark Regnerus + Loren Marks = un sacré pavé dans la mare LGBT. A eux de relever le défi, maintenant !
Mais beaucoup de réticences à lire Mark Regnerus, à comprendre les questions posées et à les entendre (car effectivement l'étude de Mark Regnerus a quelques défauts et une limite d'interprétation statistique ... causés par la rareté des enfants elévés par des couples homoparentaux stables en comparaison des couples hétérosexuels ... mais là il faudrait lire Regnerus et dans Social Science Research de juillet 2012 et les critiques faites à cet article.)
A force de buter sur les deux bornes de cette hypothèse du genre : le " conditionnement éducatif et social " (EXCLUANT a priori la biologie pour les chercheurs sur le genre) ou le " conditionnement + la biologie " pour les autres chercheurs, il devient tentant d'imaginer un troisième terme : un facteur ni inné, ni environnemental, mais " intérieur" - qui est que l'humain aurait la singularité d'être producteur de sens pour lui-même, que c'est l'homme qui se donne à lui-même le sens de ce qu'il perçoit, ressent et vit (y compris en faisant des erreurs d'interprétation. L'erreur étant précisément le fantasme inconscient). L'importance de la scène primitive n'est pas qu'elle ait vraiment eu lieu, mais qu'elle est éventuellement pathogène INVENTEE ou non. C'est une des découvertes majeures de Freud. Ce facteur interne est inaccessible aux approches fonctionnalistes, comportementalistes et en particulier à la sociologie. C'est pourquoi l'approche - exclusivement - sociologique est aveugle.
Je pense - pour ma part - que trois termes sont en jeu et non deux : la génétique + l'environnement + l'histoire psychologique personnelle (idiosyncrasie personnelle y compris avec les défauts d'interprétation, les fixations et les traumas. Je pense que c'est ce que dit Freud... je l'ai lu, mais j'avoue que je ne sais plus où ? (Trois essais sur la théorie de la sexualité ???)
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Écrit par : Roque / | 20/11/2012

à Roque,

> J'ai vu la vidéo et ai apprécié à sa valeur l'attitude des "chercheurs" excluant par postulat la possibilité d'une influence de la biologie sur le genre.
Cette théorie du genre me fait penser à Lacan qui supposait que l'enfant était une page blanche sur laquelle il était possible d'écrire n'importe quoi.
Je n'ai pas vu les articles de Marks et Regnerus.
Votre idée d'un troisième facteur constitué par la capacité de la personne à donner un sens à ce qu'elle vit me semble une évidence. Quand je vis n'importe quelle situation, je lui donne un sens ou tombe dans l'absurde. Je me sers de mon histoire pour le faire. C'est inévitable et naturel. Tant qu'à faire, je vous suggère d'en mettre un quatrième qui est que nous sommes dépassés par le monde où nous sommes. Cela introduit la terreur de ma faiblesse, la grandeur de la tanscendance, la foi en une cause première et je ne vais pas plus loin. Il y a de la marge, beaucoup de marge pour aller plus loin et je suis dans votre troisième facteur.
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Écrit par : DidierF / | 26/11/2012

Roque,

> Je ne pense pas aller voir les études que vous citez (Marks et Regnerus). Je sais qu'en statistiques on établit une loi de probabilité décrivant le niveau de vérité de l'affirmation examinée. Cela signifie que n'importe quelle affirmation décrite ainsi est toujours critiquable car elle n'est vraie qu'à une partie de l'entier.
Vu la tension idéologique liée à cette question, une certitude à 99% ne suffira pas à convaincre les adeptes de cette théorie. Essayez de penser à tout ce que vous décidez. Vous ne trouverez pas beaucoup de ces décisions où vous êtes sûr à ce niveau. Et même à ce niveau, vous ne convaincrez pas ces gens. Je vous renvoie à la réaction de la dame quand elle voit l'anglais parler de ses recherches. C'est carrément caricatural. Elle pratique ce qu'elle reproche à l'anglais.
______

Écrit par : DidierF / | 27/11/2012

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