13/11/2012
Des insectes OGM bientôt dans la nature
et dans le cycle alimentaire :
http://www.evb.ch/fr/p25020818.html
<< Londres/Lausanne, 08.11.2012 - La société britannique Oxitec, qui est en train de développer des insectes génétiquement modifiés destinés à rendre les insectes nuisibles inoffensifs pour l’agriculture, est étroitement liée au géant agrochimique suisse Syngenta. Afin d’accélérer la commercialisation de ce matériel OGM et d’engranger des profits, les entreprises n’hésitent pas à influencer en leur faveur les réglementations internationales. C’est ce que révèle un rapport publié par les organisations GeneWatch UK, Testbiotech, Corporate Europe Observatory, la Déclaration de Berne et SWISSAID. Grâce à l’appui financier et aux ressources humaines mis à sa disposition par Syngenta, Oxitec développe des insectes parasites génétiquement modifiés destinés à rendre les insectes nuisibles inoffensifs pour les végétaux. L’entreprise, dont les cadres dirigeants sont des ex-collaborateurs de Syngenta, a déjà commencé à disséminer à large échelle des insectes génétiquement manipulés dans les Iles Caïman, en Malaisie ou encore au Brésil. Ces insectes doivent s’accoupler avec les espèces locales et engendrer des descendants non viables, contribuant ainsi à leur extinction progressive. Si le plan de commercialisation de cette lutte contre les insectes nuisibles grâce au génie génétique est mis en œuvre, des millions d’insectes OGM seront introduits dans l’agriculture. Ces larves mortes transgéniques, présentes sur des olives, tomates, agrumes et choux, peuvent ainsi se retrouver dans notre cycle alimentaire.
Ce rapport de plusieurs ONG met également en lumière le lobbying agressif exercé par des (ex-)employés de Syngenta. On peut citer par exemple les graves conflits d’intérêts apparus au sein du groupe de travail de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), chargée d’édicter les directives sur l’évaluation des risques que présentent les insectes génétiquement modifiés. C’est donc sans surprise que le projet relatif à ces directives comporte d’évidentes lacunes. Les conséquences sur la production alimentaire des insectes transgéniques sont ainsi à peine prises en considération. Or les «produits» d’Oxitec sont développés de façon à ce qu’ils meurent déjà au stade larvaire, leurs résidus pouvant parfaitement se retrouver dans les tomates, les olives ou les choux. De plus, les insectes OGM vivants tout comme les plantes auxquelles ils se rattachent pourraient également se répandre de manière incontrôlée dans d’autres domaines agricoles et dans d’autres pays.
Le rapport soulève par ailleurs des questions dérangeantes concernant un projet, financé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), visant à l’élaboration de règles internationales sur l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés. Ce projet a en effet permis à la société Oxitec de contourner les procédures d’autorisation habituelles, notamment au Brésil où les autorités concernées ont approuvé la dissémination de 16 millions d’insectes sans que des critères d’évaluation des risques soient encore en place. C’est pourquoi Helen Wallace, directrice de GeneWatch, met en garde: "L’opinion publique va être choquée lorsqu’elle découvrira que des insectes transgéniques ont pu être lâchés dans la nature sans aucun contrôle. Afin de garantir des directives qui tiennent véritablement compte des risques encourus, il s’agit d’exclure tout conflit d’intérêt lors des processus d’autorisation." >>
http://amisdelaterre40.fr/spip/spip.php?article209
<< La firme brésilienne Moscamed lâche des millions de moustiques transgéniques dans l’état de Bahia. Ces moustiques ont été développés par la firme britannique Oxitec à grand renforts de subventions publiques. Oxitec a déjà procédé à des lâchers de moustiques aux îles Caïman et en Malaisie.
La dengue ou grippe tropicale est une maladie qui est endémique dans une centaine de pays d’Afrique, d’Asie du Sud-Est, d’Amérique. Ses symptômes s’apprentent à ceux d’une grippe classique. Par contre, sa forme hémorragique - encore rare mais en constante augmentation - est bien plus grave et peut entraîner la mort.
Ce lâcher de moustiques s’est fait en présence du ministre de la Santé du Brésil et plusieurs ministres de l’état de Bahia. "Si les essais sont concluants, ils pourront être multipliés, dans tout le Brésil pour éradiquer la dengue."
A première vue, que de bonnes intentions pour lutter contre un fléau...
Mais si les industriels, techniciens et autres scientifiques des OGM nous ont bien prouvé quelque chose depuis 15 ans qu’il y a des cultures de plantes transgéniques à grande échelle, c’est qu’ils ne contrôlent absolument pas la technique : les contaminations, les disséminations et les effets non souhaités se sont multipliés !
Et là, ils se lancent dans le bidouillage génétique d’insectes !
Faut-il rappeler qu’un moustique ce n’est pas un pied de maïs qui reste dans son champ ! Même si le pollen de notre pied de maïs peut être transporté par le vent, ce n’est rien comparé à un moustique qui peut se déplacer, se retrouver dans une voiture, un bus, un avion et parcourir de longues distances, voire se retrouver à l’autre bout de la planète !
Le moustique en question a aussi un taux de reproduction qui n’a rien à voir avec notre pied de maïs. Selon le Dr André Yébakima, entomologiste médical au Centre de démoustication, « une femelle adulte peut vivre 1 à 2 mois, livrer en une seule ponte entre 50 et 300 oeufs, et ce en moyenne tous les 4 jours ! Une fois infectée, elle conserve le virus toute sa vie et elle peut le transmettre à sa descendance » !
Aujourd’hui, personne ne peut prédire les conséquences de ces lâchers de moustiques transgéniques. Il y a un monde entre les conditions expérimentales d’un labo et les conditions réelles en milieu naturel. Les interactions dans les écosystèmes où il vit, entre le moustique Aedes aegypti et d’autres espèces de moustiques, leurs prédateurs et leurs proies, le virus de la dengue et les humains qui sont piqués, sont très peu connues et comprises.
De nombreuses questions restent sans réponse :
Est-ce que la baisse du nombre de ce moustique (Aedes aegypti) va favoriser l’apparition d’autres espèces plus dangereuses comme le moustique tigre qui est plus invasif et porteur de plus de maladies ?
Que se passe-t-il avec les 3-4 % de moustiques d’Oxitec qui survivent malgré la modification génétique censée empêcher leur survie ?
Bien qu’Oxitec prévoit de ne relâcher que des moustiques mâles, jusqu’à 0,5% sont des femelles qui peuvent piquer. Quel impact cela peut-il avoir sur la santé humaine ?
D’autre part, la firme Oxitec ne parle plus d’éradication comme le Ministre brésilien. En fait, elle reconnaît que sa technologie ne devrait faire baisser la population de moustiques que d’environs 80%. C’est ce qu’il ressort des résultats non rendus publics d’essais menés sur les îles Caïman. Comme les moustiques se reproduisent en permanence, des lâchers seront nécessaires régulièrement probablement une fois par semaine. Oxitec estime à 100 millions, voire à un milliard, le nombre de moustiques nécessaire pour un projet donné. On peut imaginer le coût de telles opérations...
Tant que ces maladies tropicales ne touchaient que les pays du Sud, les financements pour lutter contre elles étaient insuffisants. Aujourd’hui, la dengue commence à toucher les Etats-Unis. On vient même d’annoncer que le moustique tigre est aux portes de Paris. Un nouveau marché dans des pays aux populations solvables s’ouvre et la "solution" favorisée est celle qui rapporte le plus, même s’il s’agit plutôt d’aventurisme scientifique. La souche de moustiques OX513A est certainement ...brevetée.
Pourtant des épidémiologistes en Amérique du Sud pensent que des mesures de bon sens, comme l’assainissement des eaux usées, l’eau courante, de meilleurs système de santé, la lutte contre l’exode rural et la détérioration des zones urbaines pourraient fortement améliorer la situation.
Mais plutôt que de répartir la richesse mondiale pour lutter contre la pauvreté et les fléaux qui l’accompagnent, on favorise des techniques qui créent des monoples et concentrent la richesse ... Comme pour les OGM agricoles, la "solution" choisie est une solution "high tech", coûteuse, non maîtrisée, mais qui ouvre un marché extrêmement juteux à quelques entreprises. De même que les agriculteurs sont devenus les otages de quelques firmes de biotechnologies, des populations entières pourraient se retrouver dépendantes de ces firmes et de leurs lâchers hebdomadaires de moustiques. >>
22:07 Publié dans Ecologie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : ogm
Commentaires
NO HAPPY END
> Bientôt, Spiderman ne sera plus de la fiction. Et le film ne finira pas bien...
______
Écrit par : PMalo / | 13/11/2012
PRESSE DE NICHE
> ceux qui signalent ce problème se font aboyer dessus par les chiens de garde du bizness biotech, journal 'Le Monde' en tête. (Tu te sens toujours aimé là-bas, Kempf ?)
______
Écrit par : vianney géraud / | 14/11/2012
UNE FOLIE
> Les moustiques et leurs larves servent de nourritures à de nombreux animaux. Éradiquer localement une population de moustique, bien que leurs gestions soit nécessaire, c'est mettre en péril des écosystèmes entier.
Les firmes biotechnologiques regardent le monde par le petit bout de la lorgnette, celui fixé sur la Bourse, et "oublient" de voir l'ensemble du problème. Aucun être vivant qu'il soit plante, bactérie, champignon, animal... n'est isolé dans la nature. Malgré la main de l'homme tous sont intégrés dans des cycles dont l'importance nous échappe.
Prendre un tel risque pour un rapport financier immédiat est une folie qui se payera cher un jour. Après moi le déluge, les générations à venir sauront bien trouver une solution technologique aux problèmes technologiques que nous leur laissons (de même pour les suivants) ainsi pensent les idolâtres du techno-scientistes.
______
Écrit par : Jean-Philippe Bru / | 14/11/2012
LE DEBAT
> Bonjour,
J'aimerai avoir des références, j'ai cherché sur plusieurs sites sans en trouver.
Le débat est important et si l'on veut parer les coups assassins il faut des éléments fiables...
Merci pour ce blog que je découvre.
Cordialement
Patrick R.
[ De PP à PR - Le site des Amis de la terre donne des éléments. De même le film, et la plupart des sites parlant d'agriculture biologique. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Patrick R. / | 12/03/2013
Les commentaires sont fermés.