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25/10/2012

Mais "la foi", qu'est-ce que c'est ?

À l'audience générale d'hier sur la place St-Pierre, Benoît XVI est revenu sur ce thème...



Les paroles du pape :

« La foi est un acte d’abandon libre à Dieu le Père qui nous aime et s’est fait proche de chacun de nous dans son Fils incarné. Elle n’est pas une simple adhésion intellectuelle à des vérités particulières sur Dieu. Elle offre une certitude différente de celle de la technique et de la science. Croire, c’est rencontrer Dieu et s’abandonner à Lui comme un enfant. La foi est d’abord un don surnaturel. Nous ne pouvons pas croire tout seul, sans la grâce de l’Esprit Saint et sans les autres baptisés. La foi est aussi un acte profondément libre et humain qui implique la liberté et l’intelligence. Dans la foi, Dieu nous indique le vrai chemin qui conduit à la vraie liberté, à notre identité humaine, à la véritable joie du cœur et à la paix avec tous. La foi est un acte par lequel notre esprit et notre cœur disent ‘oui’ à Dieu. Ce ‘oui’ transforme la vie, lui donne une plénitude de sens et la renouvelle. Chers amis, laissons-nous saisir par le Christ ! Faisons croître notre foi grâce à une familiarité avec les Saintes Écritures et les Sacrements. Soyons comme des livres ouverts qui racontent l’expérience de notre vie renouvelée dans l’Esprit Saint... ».

L'époque « a besoin d’une éducation de la foi », a-t-il dit.

Le 17 octobre, il avait indiqué l'une des causes de ce « besoin » : « Souvent le chrétien ne connaît même pas le noyau central de sa propre foi catholique, du Credo, au point de laisser place à un certain syncrétisme et relativisme religieux, sans clarté sur les vérités à croire et sans la particularité salvifique du christianisme... » Il avait précisé : « Nous devons revenir à Dieu, au Dieu de Jésus Christ, nous devons redécouvrir le message de l’Évangile, le faire entrer de manière plus profonde dans nos consciences et dans la vie quotidienne. »

Hier il a développé cette idée comme on le voit ci-dessus, et en ajoutant : « [une éducation de la foi] qui naisse d’une véritable rencontre avec Dieu en Jésus-Christ, d’un amour pour lui, d’une confiance en lui, au point que la vie tout entière en soit impliquée ».

Ce n'est pas du prêchi-prêcha. C'est du Ratzinger. Chaque mot compte. Le pape avertit le public catholique européen : il ne s'agit pas de brandir un « anti-relativisme » qui servirait de prétexte à des postures sectaires ; il s'agit de comprendre que le « noyau central de la foi catholique » est de « rencontrer Dieu » en la personne du Christ, et de « s'abandonner à Lui ».

Autrement dit, de nous dépouiller aussi de nos opinions de milieu ou d'individu, de nos « idéaux », voire de l'idée que nous nous faisons de la religion  et qui aurait souvent besoin d'une éducation de la foi.

La foi a vocation universelle, ce n'est pas un programme de groupuscule. Et l'organe de régulation de la religion catholique est la grande Eglise...


Commentaires

DANS LES PAROISSES ?

> A tout âge, nous pouvons rencontrer la foi. Mais c’est évidemment d’abord la foi d’un autre, ce chrétien proche ou de rencontre qui va nous toucher. Passé les années caté, auxquelles il a ou non participé, l’adulte en quête de Dieu a avant tout besoin de notre témoignage de foi.
Question : que font les curés de paroisse pour que vive ce témoignage de foi des baptisés au sein de leur communauté, et en ses marges ? Quels dispositifs favorisent-ils ou mettent-ils en place ? Initiatives pastorales, accueil de mouvements reconnus par l’Eglise… à tous les étages, le témoignage des baptisés a son importance. Alors, bien sûr, beaucoup de prêtres, un peu cléricaux ou intellos prompts à dénoncer les piétés populaires, craignent ces témoignages de baptisés, lesquels ne sont certes pas toujours bien formés.
Qu’ils surmontent donc leur crainte ! Ce problème du témoignage de foi est crucial et il doit à mon avis être pris à bras le corps dans les paroisses. Après tout, ça n’est pas très difficile d’organiser des soirées « témoins de la foi ». Le curé et/ou les prêtres qui l’assistent sont là pour recadrer le discours si cela s’avère nécessaire !
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Écrit par : Denis / | 25/10/2012

@ Denis,

> je suis très sensible à ce que vous dites : l'évangélisation aussi (d'abord?) par les témoignages de foi des baptisés.
Partout, vraiment partout autour de moi, je vois des personnes en recherche, plus ou moins perdues dans leurs repères spirituels, qui n'osent pas vraiment reconnaitre Dieu comme le coeur de leur quête, moins encore le Christ, mais qui pressentent pourtant bien qu'il est là, qu'il frappe à la porte.
Je suis convaincu qu'être confronté à des témoignages de foi et de conversion, touche le plus intime des êtres. Ce type de témoignages peuvent être des facteurs déclencheurs absolument décisifs, à partir desquels peuvent naître un chemin de foi, et d'ouverture à l'Eglise. Des soirées "témoins de la foi", et pourquoi pas aussi des petits livrets écrits et diffusés largement, où foisonneraient ces témoignages de foi dans toute la si grande diversité des histoires personnelles.
Après, bien sûr, il y a toute l'importance du relais pris par la pédagogie de la foi catholique universelle, incontournable pour que la foi naissante se structure et grandisse en vérité, y compris en ce que cela vient bousculer un certain confort spirituel individuel dans lequel on s'installe forcément si d'une façon ou d'une autre la foi personnelle ne s'enracine pas en Eglise.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 25/10/2012

REVIVIFIER LE LANGAGE

> Sur l'évangélisation, à voir ce débat passionnant entre le frère Thierry-Dominique Humbrecht et Fabrice Hadjadj. Ce dernier insiste notamment sur cet élément crucial : la nouvelle évangélisation passe par une revivification du langage, réenraciné à la source de la foi, s'arrachant au piège de la langue morte de la com et du marketing évangélisateur...
http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/la-foi-prise-au-mot/la-foi-prise-au-mot-evangelisation/00069634
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Écrit par : Serge Lellouche / | 25/10/2012

à Serge Lellouche :

> Magnifique émission. Ce que j'ai retenu (du P. Humbrecht) : il sera de plus en plus difficile d'être à la fois chrétien et normalement inséré dans la société.
F.

[ De PP à F. -D'où le partage aujourd'hui entre les deux attitudes catholiques : le réalisme (assumer cette situation nouvelle) ou le déni de réalité (défiler avec des banderoles exigeant le retour à l'an 1612). ]

réponse au commentaire

Écrit par : Feld / | 25/10/2012

Bonjour,

> Je rejoins très largement ce qui est dit ici, d'autant qu'avant de prendre connaissance de ces propos de Benoit XVI, j'ai publié hier ce texte, dans lequel je dis que la nouvelle évangélisation passe d'abord par la conversion des baptisés, "en commençant par les plus vieux" (évangile de la femme adultère), c'est-à-dire en commençant par les plus "sages", les plus "pratiquants". C'est dans ceux qui ont déjà une certaine fermeté dans la foi qu'il faut que se rallume le feu du baptême, puis par contagion, ceux qui le sont moins seront touchés et raffermis, et ainsi de suite... Après, se demander comment parler aux non-chrétiens en 2012 me semble une fausse question : quand viendra l'heure, c'est l'Esprit qui parlera pour vous ! L'urgence, c'est de retourner se confesser régulièrement et sincèrement, et de renouer ainsi avec la grâce qui est l'ingrédient indispensable à la foi, comme dit Benoit XVI, et donc à l'évangélisation.
Bref, voilà que je réécris mon billet ici ! Désolé. Hop, voilà le lien, ce sera plus simple : http://pneumatis.over-blog.com/article-le-sacrement-de-la-nouvelle-evangelisation-111670134.html
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Écrit par : Pneumatis / | 26/10/2012

UN PROJET

> Revenant sur les commentaires de Denis et de Serge Lellouche, mon impression est que nous sommes dans un temps où la transmission de la foi s’est mal faite non seulement par suite d'une crise interne à l’Église, aussi dans beaucoup de familles de tradition chrétienne parce que les parents n’étaient pas suffisamment armés intellectuellement pour neutraliser le "discours" dominant. D'où un projet que je médite d'un livret témoignage de foi qui pourrait s'intituler "la foi catholique pour les nuls". Y serait présenté en quelques pages comment pratiquement croît un laïc catholique : pourquoi croire en Dieu, l'homme créé à l'image de Dieu,la nécessité du Christ envoyé de Dieu, le Christ cet envoyé, les legs du Christ,l'Eglise centrée sur Rome , les miracles, les fruits du message évangélique, la Bible, la prière,etc. Des annexes présenteraient sommairement les dogmes, les sacrements, les apparitions de Notre-Dame de Guadalupe et de Fatima,quelques prières essentielles, enfin quelques livres de lecture conseillés tel le "Jésus" de Petitfils. Ce livret, verra-t-il le jour ? Âgé, je crains fort de ne pas avoir le temps nécessaire. Que d'autres reprennent cette idée, je les soutiendrai. Entre les parcours catéchétiques et le catéchisme de l'Eglise Catholique,il faut un document simple accessible à tout un chacun. Mais peut-être suis-je en train d’enfoncer des portes ouvertes, ce genre de livret
existant déjà.
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Écrit par : Nouaille-Degorce / | 01/11/2012

@ Nouaille-Degorce :

> Quelque chose qui se rapproche de ce que vous proposez (et que j'ai beaucoup apprécié !) :
http://www.editions-salvator.com/A-19108-42-questions-sur-dieu.aspx
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Écrit par : Feld / | 02/11/2012

@ Nouaille-Degorce

> Je crois que le "Youcat" largement diffusé auprès des jeunes, notamment via les JMJ, répond en grande partie au besoin dont vous vous faites heureusement l'expression. Mais la question du témoignage de foi précède et suit l'initiation catéchétique. Et son utilité me semble cruciale, surtout à notre époque d'"internautisme" (autisme-internet). Vous imaginez ? Des personnes en chair et en os invitées à dire en qui et en quoi elles croient dans leurs paroisses, rien de plus, rien de moins ? Apparemment, il faut bien le reconnaître, cela demeure à ce jour, du point de vue l’Eglise, un projet assez audacieux !
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Écrit par : Denis / | 02/11/2012

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