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04/10/2012

Fête de saint François, "patron auprès de Dieu de ceux qui s'occupent d'écologie"

C'est l'occasion de découvrir la radicalité écologique et sociale de l'apostolat de François d'Assise au XIIIe siècle ; de comprendre dans quel esprit Jean-Paul II l'a proclamé saint patron des écologistes (un an et un mois après le conclave de 1978) ; et comment l'esprit de François a inspiré la campagne écologiste ardente menée par le pape polonais durant tout son pontificat :

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L'ordre franciscain s'installe dans les faubourgs des villes à partir des années 1230. Mais à l'origine, François et ses premiers compagnons – citadins – étaient allés chercher l'inspiration au fond des bois de la Porziuncola. Les citadins du Moyen Âge ne sont pas comme ceux d'aujourd'hui : ils connaissent la nature; aucun homme du XIIIe siècle ne la chantera aussi fort que François d'Assise, dans un texte qui passera dans le patrimoine de l'humanité :

Très haut, tout puissant et bon Seigneur,
à toi louange, gloire, honneur,
et toute bénédiction ;

à toi seul ils conviennent, ô Très-Haut,
et nul homme n’est digne de te nommer.

Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement messire frère Soleil.
par qui tu nous donnes le jour, la lumière :

il est beau, rayonnant d’une grande splendeur,
et de toi, le Très-Haut, il nous offre le symbole.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Lune et les étoiles :
dans le ciel tu les as formées,
claires, précieuses et belles.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent,
et pour l’air et pour les nuages,
pour l’azur calme et tous les temps :
grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur Eau
qui est très utile et très humble,
précieuse et chaste.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mère la Terre,
qui nous porte et nous nourrit,
qui produit la diversité des fruits,
avec les fleurs diaprées et les herbes...

C'est le Cantique de frère Soleil (ou des créatures), écrit par François en 1224 à San Damiano après qu'il ait reçu les stigmates. Les Français connaissent ce poème depuis que Frédéric Ozanam, fondateur du catholicisme social en France, l'a commenté en 1852 : « On y sent comme un souffle de ce paradis terrestre de l'Ombrie, où le ciel est si doré et la terre si chargée de fleurs... C'est une mélodie de l'être.»

C'est aussi un outil d'apostolat. Notre « frère » le soleil, notre « soeur » l'eau... Comment un astre, ou un élément, peuvent-ils être frères ou soeur de l'humanité ? La réponse est dans la Genèse : le soleil, l'eau et l'homme ont un même « père », c'est-à-dire un même Créateur. C'est lui qui fait exister le monde à chaque instant. Chanter le monde, c'est chanter Dieu. Le franciscain Bonaventure, futur ministre général de l'ordre (1257), futur saint lui aussi (1482) et futur docteur de l'Eglise (1557), donnera une forme théologique à l'intuition de François. « Toutes les créatures de ce monde sensible conduisent au Dieu éternel l'âme du sage et du contemplatif », écrira-t-il : « elles sont les images de la source, de la lumière, de la Plénitude éternelle, du souverain Archétype. Ce sont des signes qui nous ont été donnés par le Seigneur lui-même. » Les choses sensibles, « qui frappent les regards », élèvent au monde intelligible qu'on ne voit pas : « comme on arrive des signes à la chose signifiée ». En pleine exégèse universitaire du XIIIe siècle, le frère Bonaventure souligne que l'univers et les animaux sont le reflet de l'amour du Créateur. Les théologiens de cette époque connaissent l'Ancien Testament par coeur : leur théologie fleurit sur le terreau de la Bible.

Sitôt écrit son cantique du soleil, François a envoyé les frères mineurs le chanter dans les villes. C'est pour appuyer leur prédication. Car il y a une seconde partie :

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux
qui pardonnent par amour pour toi ;
qui supportent épreuves et maladies :

heureux s’ils conservent la paix
car par toi, le Très-Haut, ils seront couronnés.

Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour notre soeur
la Mort corporelle
à qui nul homme vivant ne peut échapper.

Malheur à ceux qui meurent  en péché mortel ;
heureux ceux qu’elle surprendra faisant ta volonté,
car la seconde mort ne pourra leur nuire.

Louez et bénissez mon Seigneur,
rendez-lui grâce et servez-le
en toute humilité !

Le cantique a d'abord célébré le Créateur à travers ses créatures. Ensuite il appelle les humains au pardon et à la paix : tout est lié. Pacifier et pardonner (entre humains), ce n'est pas autre chose que louer Dieu pour sa Création (sans laquelle « nous ne pourrions plus vivre »). C'est une même démarche. La façon dont les hommes se comportent est inséparable de l'harmonie du monde : c'est la voie du salut selon la foi chrétienne.

Et c'est aussi le germe de toute écologie : l'équilibre du monde dépend de nos comportements. L'homme est le gérant du monde par la volonté du Créateur, mais il n'est pas extérieur au monde. Il y joue sa partition privilégiée, mais les autres créatures ont la leur. Tout cela est solidaire. François le proclame dans sa Lettre à tous les fidèles : « Que toute créature qui est dans le ciel et sur la terre, dans la mer et dans les abîmes**, rende à Dieu louange, gloire, honneur et bénédiction, car c'est lui notre vie et notre force... »

Comme le Créateur lui-même, François ne sépare pas le dire et le faire. Toute créature doit louer Dieu ? François prêche à toute créature.

 

 

françois d'assise,jean-paul ii,écologieEn 1979, un an et un mois après avoir été élu chef de l'Eglise catholique, le pape Wojtyla donne « à ceux qui s'occupent d'écologie » un « patron auprès de Dieu ». Ce sera saint François d'Assise : le plus radical des écologistes, puisqu'il invitait l'humanité à se sentir la soeur du reste de la Création. François, déclare Jean-Paul II, est « un modèle d'homme qui a vénéré la nature comme un don merveilleux de Dieu à l'humanité. » Le pape souligne que le Poverello du XIIIe siècle « a pénétré profondément par son sentiment toutes les oeuvres du Créateur, d'une façon particulière ». Tous solidaires, si chaque homme a la paix intérieure ! Le message de François appelle à rompre avec la violence et la possessivité, à changer de regard sur la nature, à ressentir avec elle une familiarité vitale, à déchiffrer le monde comme une parole divine. C'est la « célébration unitive de Dieu avec sa Création », diront les franciscains modernes. Autant dire : une révolution de l'attitude humaine...

En 1982, pour le huitième centenaire de la naissance de François, Jean-Paul II développe l'idée : « Ce sens de la fraternité universelle, il l'a étendu à toute créature, même inanimée : soleil, lune, eau, vent, terre, feu, qu'il appelait frères ou soeurs, et auxquels il témoignait une respectueuse affection... L'exemple de François dans ce domaine démontre encore ceci avec force : les créatures et les éléments ne seront protégés de toute violation injuste ou nuisible que dans la mesure où, à la lumière de l'enseignement biblique sur la Création et la rédemption, on les considèrera comme des êtres à l'égard desquels l'homme est lié par des devoirs sur lesquels il ne lui est pas permis d'agir à sa guise ; comme des créatures qui, avec lui, attendent et désirent ''leur libération de l'esclavage de la corruption pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu''.** »

Jean-Paul II, tout au long de son pontificat, mène un procès contre le système économique qui saccage la planète. Décernant par exemple (en octobre 1991) le prix « Saint François – Cantique des créatures » à la République du Costa-Rica pour sa politique de protection des forêts et de la biodiversité, le pape souligne la portée radicale de l'écologie chrétienne. Le problème écologique est lié au problème « éthique et moral », dit-il. Aux yeux de Dieu, les biens de la Terre sont un patrimoine commun à toute l'humanité, or ils risquent de devenir « le monopole d'un petit nombre »...

 

* Apocalypse 5, 13.

** Romains 8, 21.



 Les textes ci-dessus sont extraits des chapitres II et VII de mon livre

 L'écologie de la Bible à nos jours (L'Oeuvre, rééd. 2011).

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Novus ordo,  nova vita

mundo surgit inaudita !


(Thomas de Celano, XIIIe siècle)




Commentaires

PP,

> sur votre dernière phrase : « Aux yeux de Dieu, les biens de la Terre sont un patrimoine commun à toute l'humanité, or ils risquent de devenir “le monopole d'un petit nombre”... »
Voulez-vous dire – aussi – que vivre écologiquement est à bien des égards aujourd’hui un luxe de riche ? De fait, si l’on regarde le prix d’une voiture électrique, voire d’un hybride…
L’apartheid économique qui se développe depuis vingt ans ne va-t-il pas de pair avec un apartheid écologique ?
Sœur eau, j’en pince pour elle, moi aussi (tout à l’heure encore, au bénitier), mais vous avez vu ce qu’elle coûte ?

D.


[ De PP à D. -Je ne comprends pas votre approche du problème : cette phrase de Jean-Paul II n'encourage pas, mais dénonce, l'appropriation du monde par le petit nombre ! La pensée sociale catholique prône un modèle économique autre que le système prédateur actuel. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Denis / | 04/10/2012

@ PP

> Je voulais juste observer que l'écologie pratique est un défi pour tout le monde, d'autant plus difficile à relever pour les plus pauvres. Les "lépreux" qui "convertiront" les saint François de demain seront sans doute tout sauf écolos !
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Écrit par : Denis / | 04/10/2012

EN FINIR

> Il faut en finir avec une conception fausse de l'écologie. Être réellement écologiste ne signifie pas se bricoler un petit art de vivre perso, à base de pratiques étranges et de denrées chères. Être réellement écologiste signifie mettre en cause (et combattre si possible) le système économique qui saccage le monde et meurtrit les humains. Un écologiste est politique, ou bien il n'est pas écologiste mais jouisseur excentrique ou illuminé sectaire. Et "écologie politique" ne signifie pas EELV, parce que "politique" et "politicien(ne)" ne sont pas synonymes mais antinomiques.
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Écrit par : Simon Postel / | 04/10/2012

PHILIPPE MEYER

> Dans une chronique récente de France Culture, Philippe Meyer faisait un tableau comique du marché bio du boulevard Raspail à Paris, où les bobos friqués de la rive gauche déguisés en Irlandais de comédie viennent acheter cuir et poil des machins faussement naturels après avoir garé leur 4x4 de luxe au parking souterrain très cher. Là on est vraiment loin de François d'Assise et ses petits frères en loques.
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Écrit par : brisebleu / | 04/10/2012

à Denis,

> Si vivre écologiquement consistait à rouler en voiture électrique ou hybride, alors oui l'écologie serait affaire de riches.
Mais comme chacun sait les tutures post-pétrole sont un désastre écologique et humain (cf le dernier rapport d'oxfam sur le lien entre agrocarburants et crise alimentaire).
Les seules voitures écologiques que l'on ait jamais inventées restent quand même celles que l'on n'a jamais construites! Elles ne seront jamais au goût des riches et les plus pauvres peuvent se les payer sans crédit.
Amitié
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Écrit par : Serge Lellouche / | 04/10/2012

@ Brisebleu :

> C'est comme tout, il faut démocratiser les enjeux importants, pour que chacun puisse agir ...
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Écrit par : Spooner / | 04/10/2012

@ Serge

> Ecologie quand tu nous tiens… Je ne sais pas pourquoi, mais la famille la plus écolo que j’ai jamais rencontrée, ces trente-cinq dernières années, était une famille de dix personnes, donc huit enfants, qui avait loué le bas du chalet – grand chalet (nous occupions le haut), aux vacances d’été. Face au Mont-Blanc… Une famille du Nord ; les parents avaient l’air d’avoir trente ans – ils en avaient dix de plus. Ils étaient arrivés dans un break Peugeot. Qui n’a plus guère bougé. Les courses se faisaient à pied, sac au dos. Tout le monde marchait, sauf le petit dernier, dans le porte-bébé. Les enfants étaient charmants, une majorité de garçons. Scouts, évidemment. Le dimanche, leur séjour ouvrant sur la vallée de Sallanches-Saint-Gervais, se transformait en chapelle tradie ; tout le monde à genoux pour une liturgie certes simplifiée, célébrée par le prêtre ami venu en car puis monté de Combloux à pied. La soutane à peine crottée. L’écologie était semble-t-il inséparable d’un mode de vie chrétien que nous ne comprenions déjà plus. Le scoutisme de grand-papa, passeport pour l’écologie ? (que le lecteur tradi, « anti-réchauffiste » et supporteur des Romney and Co promoteurs des gaz de schiste qui s’égare de temps à autre chez PP en prenne de la graine !)
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Écrit par : Denis / | 04/10/2012

Denis,

> apparemment sans le vouloir, vous soulevez la question primordiale : vous dîtes que vivre de manière écologique est un luxe réservé aux riches. Là en effet est le problème : on voudrait nous faire croire que vivre de manière écologique serait simplement de mettre une couche de vert sur notre mode de vie occidental. On appelle ça du greenwashing, ou, en moins péjoratif et plus politically correct, du développement durable.
Non : vivre de manière réellement écologique dans notre monde occidental demande des sacrifices (devrais-je dire, des libérations, oui !), demande de poser de vrais choix radicaux EN OPPOSITION avec le mode de vie occidental.
Sans toutefois vouloir me donner en exemple, passons à la pratique : je n'ai pas de voiture, fais en ce moment plus de 20 km par jour à vélo, nous vivons en colocation à 3 dans une grande maison de campagne (tarifs imbattables !!!), cultivons notre jardin, faisons quelques petits boulots saisonniers si besoin, chauffage au poêle à bois, coups de mains aux producteurs locaux contre paiement en nature (de toute façon ils n'ont pas les moyens de payer), nous faisons nous-mêmes nos produits ménagers, la lessive au lavoir du village, etc.
Qualité de vie incomparable, au rythme des saisons, au grand air, sans pression, je ne manque absolument de rien, et je suis 3 fois en dessous du seuil de pauvreté... (quand mes potes d'études sup gagnent 5000 euros par mois et ne sont pas forcément plus heureux ; certains avouent m'envier mais ne pas oser franchir le pas...)
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Écrit par : PMalo / | 04/10/2012

> Oui, cher Denis, si le scoutisme pouvait mettre le frein sur le mili-tradi et se convertir à l'écologie !
Article 6 de la loi scoute : le scout voit dans la nature l'oeuvre de Dieu, il aime les plantes et les animaux.
En cette fête de saint François, patron des louveteaux, quelle belle intention de prière !
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Écrit par : PMalo / | 04/10/2012

@ PMalo

> Je comprends que beaucoup t'envient. Mais l'aspect "sacrifices" est bien là; et, de nos jours, beaucoup reculent devant le sacrifice.
Autre aspect des choses : comment faire quand on a une famille à charge ? Et, surtout, quand (comme ton serviteur) on a deux mains gauches ?
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Écrit par : Feld / | 04/10/2012

@ PMalo

> Coloc à 3 ? il semble que vous soyez célibataire. Mais une fois marié avec plusieurs enfants à faire vivre et scolariser, c'est déja plus difficile de vivre à la campagne, et le plus écolo, ce n'est plus de faire son jardin, mais de savoir se passer ou employer le moins possible sa voiture et autres "bricolages perso". Alors la vie en ville ou en banlieue n'est pas si inadaptée que ça.
En fait, je prends conscience de ce que les familles nombreuses sont plus écolos que la la moyenne, même sans rupture aussi radicale, faute de pouvoir de payer à 6 les loisirs coûteux et lointain de type vacance en Thaïlande.
Quant à la mère célibataire femme de ménage ou chômeuse, de toutes façons, elle fait ce qu'elle peut, elle consomme peu mais mal.
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Écrit par : Pierre Huet / | 04/10/2012

TEMOIGNAGE

> Voici mon modeste témoignage, qui rejoint celui de PMalo, bien que nos situations familiales soient différentes. Nous avons 6 enfants dont 4 encore à la maison. Nous avons quitté la campagne pour la ville, afin de nous rapprocher des études des enfants (nous n'avons pas les moyens de payer des permis+voiture ou de leur prendre une chambre en ville) Je regrette beaucoup le calme et mon jardin, mais être en centre ville nous a permis d'abandonner une voiture (mon mari va travailler en métro/vélo)Nous avons un jardin minuscule, mais nous y avons fait un potager et les haies sont au maximum fruitières (framboisiers, noisetiers, sureaux au lieu des cyprès bien taillés) . Je rêve d'un petit poulailler ...Nous glanons dans la nature lorsque nous le pouvons .Nous mangeons bio (depuis 20 ans) mais je passe beaucoup de temps à cuisiner car nous achetons du vrac. Je fais le pain, les yaourts,tous les plats, je n'achète presque rien d'industriel.Nous mangeons de la viande 1 fois par semaine, et la plupart du temps de la volaille. Mes produits ménagers sont faits maison. Je tricote et je couds, je récupère ce qu'on me donne.Nous partons en vacances une semaine par an, plus quelques jours dans la famille. Oui, une famille nombreuse est souvent plus écolo car le budget est limité pour le superflu...Cela dit, nous sommes quand même des extraterrestres pour beaucoup, et surtout dans la paroisse que nous fréquentons...
(Et merci pour ce très beau billet sur saint François)
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Écrit par : cristiana / | 05/10/2012

à Pierre:

> C'est vrai que la ville est assez adaptée à un mode de vie peu polluant, à condition de faire quelques efforts. Mais reste la question du travail : les boulots proposés en ville sont généralement des métiers productivistes, les autres permettent difficilement de supporter les loyers délirants (enfin surtout à Paris). De plus, même s'il était prouvé que la vie citadine était la plus écologique qui soit,je ne suis pas sûre qu'elle soit faite pour l'être humain, en tous cas dans sa forme actuelle (stress, deconnection des cycles naturels, éloignement trop important de la nature...) Reste un gros problème pour quitter la ville : l'exode rural a vidé nos campagnes, et les jeunes sont les plus touchés par ce phénomène. Il faudrait réfléchir aux moyens de recoloniser la France par groupes, parce qu'actuellement, partir seul en campagne lorsqu'on est célibataire s’apparente à un suicide social (je l'ai fait deux ans pour le travail, je ne le referai pas).
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Écrit par : Gilles Texier / | 05/10/2012

CONTRE LE ROUNDUP

> Je viens de signer une pétition protestant contre l'herbicide Roundup de la firme Monsanto. Je vous envoie le lien en pensant que cela pourrait vous intéresser : http://www.change.org/fr/pétitions/gouvernement-français-et-union-européenne-évaluez-les-dangers-de-l-herbicide-roundup?utm_source=action_alert&utm_medium=email&utm_campaign=11574&alert_id=oJmFhLIwtg_GLTTRNDjDv
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Écrit par : A-L P / | 05/10/2012

CHOIX DE VIE

> Oui, j'ai fait CE choix de vie parce que je pouvais le faire ; tout le monde ne peut pas faire CE choix.
Encore que : je connais des couples avec enfants qui l'ont fait et le font encore.
Sur la vie en ville : merci Cristiana pour votre témoignage.
Mais j'aurais une objection (sans du tout vouloir vous froisser, mais poser une question qui me semble importante) : en effet, vous avez moins besoin de voiture pour faire vos courses etc, mais ce que vous achetez (même bio et en vrac) en ville y est venu comment ? Bref, le problème a été déplacé, mais non résolu...

> Gilles : le suicide social ? Tout dépend où tu vas... Je peux t'assurer que pour moi c'est le contraire : ma vie sociale quand je vivais et bossais en ville se limitait à des solitudes qui se rencontrent pour... pas grand chose (le poker et l'alcool, ça ne construit pas de grandes amitiés). Ici, il y a pas mal de jeunes, et nous nous rencontrons non pas pour fuir la solitude, mais pour travailler ensemble, échanger, faire des projets, etc. Tout le contraire d'un suicide social !
Mais là encore, c'est bien sûr à circonstancier.
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Écrit par : PMalo / | 05/10/2012

A NOTRE PORTEE

> Le témoignage de Cristiana pourra paraître à des puristes "bricoler un petit art de vivre" mais c'est ce qui est le plus à notre portée. En particulier, il serait intéressant d'évaluer quantitativement l'économie d'emballage (donc de déchets) qu'entraine le fait de cuisiner au lieu d'acheter des plats préparés. Peut-être est-ce ce qui a le plus d'impact.
Pour la remarque de P Malo sur le transport: il y a davantage de gaspillage à utiliser des voitures pour de multiples achats de détails que pour des livraisons massives, même à longue distance. Mais j'évite autant que possible d'acheter des denrées trop lointaines: fraises espagnole, haricots kenyan, voire ail argentin (oui, ça se trouve, même près d'une région maraîchère).
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Écrit par : Pierre Huet / | 05/10/2012

AVEC LE TEMPS

> Merci à tous pour ces frais témoignages, et ces questions sans artifice! Au sein des Chrétiens Indignés, nous nous essayons chacun à progresser en ce sens. Avec le temps, ce qui se dessine peu à peu, c'est qu'il n'y a pas de prêt-à-porter mais du sur mesure pour chaque situation,et que l'attitude première n'est pas de se ronger la conscience en se demandant fébrilement que faire, vite vite!, avant que la Terre ne meurt, mais de commencer par entrer dans une attitude d'émerveillement-abandon à la Providence. (D'une certaine manière, humainement parlant la cause, à notre petit niveau, peut sembler perdue, nos gestes les plus héroïques sans effet repérable dans la biosphère. Mais dans le plan de la Grâce,hé hé...). Alors des espaces de liberté insoupçonnés avant apparaissent dans nos vies,et c'est je vous le promets vraiment très puissant, et d'abord sur le plan de l'écologie mentale. C'est toute notre façon de concevoir la direction de nos vies qui est purifiée, dégagée de l'asservissement de la toute-puissance cartésiano-techno-industrielle, pour entrer peu-à -peu dans la simplicité joyeuse de l'oiseau qui chante en ivresse de vie, même sous la pluie,notre soeur!, du lys des champs qui s'ouvre tout en grâce. Concrètement, pour moi,cette année, c'est, à l'occasion d'un nouveau poste inespéré, après 3 ans d'autoroute quotidienne, la possibilité de prendre le train et faire ma demi-heure quotidienne de marche à pied. Et par là-même de sortir de ma bulle auto, rencontrer d'anciens élèves, voisins, etc dans le train, et que j'aime cette convivialité retrouvée! C'est dérisoire? La vie elle-même est ce dérisoire qui confond les puissants, cet enfant rieur qui se moque des faux sages, cette vulnérabilité improbable qui se déploie pourtant sur notre petite planète perdue dans l'océan sans fond de l'univers.La vie est d'abord miracle, que la science atteste, dont l'origine et le sens lui échappent, et c'est en laissant se redéployer en nous cette conscience du miracle quotidien que L'Esprit créateur va selon son plan régénérer toute chose. (dans le Notre Père, si on lui demande notre pain quotidien, c'est aussi pour grandir en conscience que ce n'est pas d'abord nous, notre boulanger, notre maîtrise des éléments,notre savoir-faire, nos propres forces,etc qui le réalisons, à la sueur de notre front, mais que c'est un don du Ciel,et cette conscience que notre pain est cadeau, d'amour!, nous fait entrer dans l'attitude de l'enfant qui se vit aimé du Père, et nous pouvons alors déployer à notre tour tous nos dons, non plus pour survivre, mais en action de grâce. On sort de la logique de la nécessité pour faire face aux aléas du hasard, pour entrer dans la Liberté du Royaume,au coeur de la danse improvisée de la Vie Trinitaire.
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Écrit par : Anne Josnin / | 06/10/2012

@ PMalo

> Votre remarque sur le transport est pertinente ! Cela dit, comme le remarque Pierre Huet, nous avons assez peu de déchets (nous compostons beaucoup) et j'ai remarqué lors d'une grève des éboueurs que nous aurions pu rester 2 ou 3 semaines sans avoir besoin de vider notre poubelle alors que celles du voisinage débordaient !...
Nous pouvons aussi "mutualiser " les déplacements: nous nous sommes récemment rendus chez un producteur de pommes bio à qui nous avons acheté pour nous, mais aussi pour des familles voisines..
Cela dit, nous ne sommes pas des héros de l'écologie ;-) ....
j'utilise ma voiture pour accompagner ma fille (7 ans ) à l'école... C'est trop loin pour y aller à pied, l'école est au sommet d'une pente assez rude (trop pour le vélo), et le bus nous obligerait à partir très tôt, alors, j'utilise la solution de facilité, je l'avoue ...je pense me sortir de ce dilemme en proposant du covoiturage à une autre maman, c'est du "moins pire"...
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Écrit par : cristiana / | 06/10/2012

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