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23/09/2012

Où nous ne voulions pas aller

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Deux textes de ce dimanche :



Lettre de saint Jacques, 4, 3 :

« Vous n'obtenez rien parce que vous ne priez pas ; vous priez, mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise : vous demandez des richesses pour satisfaire vos instincts. »

Marc 9, 30 :

« Jésus les instruisait en disant : "Le Fils de l'Homme est livré aux mains des hommes : ils le tueront, et, trois jours après sa mort, il ressuscitera." Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l'interroger. »

Ils ont "peur de l'interroger" parce que sa réponse risque de ne pas être "la restauration de la royauté en Israël".

("Une difficulté constante de la vie spirituelle : la récupération de soi. Quelle que soit son expérience spirituelle, on est tenté de ne pas se donner totalement. On recherche toujours son profit, son intérêt, son avantage." - P. Gontier, 1988).

On a "peur de l'interroger" parce qu'on a peur de la réponse, qui écarte nos idées préconçues* et nous pousse où nous ne voulions pas aller. Invoquer Dieu pour garant de nos préjugés, demander de quoi "satisfaire nos instincts" : c'est "s'avantager de l'autorité divine", disait Saint-Simon (qui s'y connaissait). Donc parader en aveugles. En France comme ailleurs, le christianisme renaît quand les chrétiens ne se regardent pas eux-mêmes mais regardent le Christ, et n'ont pas peur de l'interroger.

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* C'est l'histoire de la réception du concile Vatican II en France, brouillée (sabotée) pendant quarante ans par deux partis antagonistes mais symétriques : l'un ayant largué le spirituel, et l'autre se servant de moulins à prière.