27/08/2012
Révoltons-nous contre l'obsolescence programmée
"Pourquoi n’ai-je jamais réussi à faire réparer une imprimante en panne ? Pourquoi la bicyclette de mes grands-parents a-t-elle enterré trois générations de vélos plus récents ? Pourquoi n’ai-je jamais pu remplacer le chargeur cassé de mon ancien téléphone portable pourtant en parfait état de marche ?" Etc !
http://www.mutinerie.org/lobsolescence-programmee-la-face-cachee-de-la-societe-de-consommation
et aussi :
http://www.eteignezvotreordinateur.com/obsolescence-programmee-ou-la-desuetude-planifiee
http://www.nikopik.com/2012/05/obsolescence-programmee-un...
etc
00:49 Publié dans Ecologie, La crise, Société | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : consumérisme, productivisme
Commentaires
POMME
> « Life was much easier when Apple and Blackberry were just fruits », annoncez vous.
Sauf que, pour la pomme, depuis nos « premiers parents », un doute sérieux plane sur le Bien que nous devons en attendre, et ça fait d’ailleurs partie du succès d’Apple, cette idée qu’on devrait se prendre pour un dieu dès lors qu’on est équipé d’un Mac. Je croque, je clique, je me prends pour un dieu… Sans blague, tout cela vient de très loin. Rien que ce dicton de « la pomme de chaque jour qui éloigne le médecin pour toujours » (« an apple a day, the doctor’s away ») va dans le même sens : le sentiment de toute puissance. Dangereuse, inquiétante, la pomme ! Regardez, écoutez plutôt les paroles de « Ma pomme » par Maurice Chevalier : « Ma pomme, c’est moä aah ! j’suis plus heureux qu’un roi… ». Un dieu, un roi, le sentiment de toute puissance… on n’en sort pas !
Et les mûres ! On va les chercher dans les ronces, elles nous collent des grains dans les dents, j’en passe… Le mode d’emploi de la mûre, la vraie, est plus compliqué que celui du Blackberry !
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Écrit par : Denis / | 27/08/2012
ADN
> Mais pour en revenir au sujet (suite à mon dernier post): l’obsolescence programmée. Et nous, avec notre ADN, ne sommes-nous pas des obsolescents programmés ? (ce qui est quand même mieux qu’adolescent attardé).
Enfin, peut-on prôner la décroissance et refuser l’obsolescence – surtout quand l’obsolescent se recycle ? Peut-on aller dans le sens des demandes du Christ – l’humilité, l’esprit d’enfance – et refuser l’obsolescence ? surtout quand la vie éternelle nous est promise ?
Obsolescence contre toute puissance ?
OK, je pousse un peu. Vous réclamez du « durable ».
Or donc, à chacun d’exercer sa responsabilité dans ce domaine, et de faire durer. Mon Mac a déjà cinq ans. Et je vous parle pas de la machine à laver le linge, ni de la voiture… Quand à moi, le compteur affiche 56 ans, et la mécanique tient toujours… à la grâce de Dieu !
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Écrit par : Denis / | 27/08/2012
BOURDE
> Le documentaire "Prêt à jeter" est intéressant au premier abord mais... son "fil rouge" c'est le cas de le dire, est la fameuse ampoule de Livermore, et ça, ce n'est pas pertinent du tout! A l'époque, les ampoules étaient à filament de carbone, abandonné au profit du tungstène car fonctionnant à relativement basse température DONC donnant peu de lumière par rapport à sa consommation. Quand j’étais collégien (années 50) j’en voyais encore dans les cabines de conduite des métros Belle Epoque. Bonjour les économies d’énergie. Leur durée de vie était surtout aléatoire : comment se fait-il qu’il ne reste qu’une ampoule ancienne à Livermore ? Quant à montrer des bancs d'éssais des usines, qu'est-ce que cela prouve? il y en a partout.
Le tungstène permet une température plus élevée, il s’use par évaporation. Celle-ci décroit avec la température, mais la fraction d'énergie rayonnée en lumière visible, doinc utile, décroit encore plus vite. Ainsi vous pouvez avoir un éclairage par incandescence plus durable en montant dans un même luminaire 2 ampoules en série, chacune sera alimentée en 220V/2=110V, la puissance totale sera divisée par 2, la puissance par ampoule par 4. La température des filaments passera de 3000°K à 2500°K, donnant beaucoup moins de lumière visible et plus rouge et éclairant beaucoup moins qu’une seule ampoule alimentée normalement (loi se Stephan) Il faudra plusieurs luminaire pour retrouver le même niveau d'éclairement. Voir si on veut consommer plus en éclairant moins?
Cette bourde majestueuse ne met pas en confiance sur le sérieux du reste du documentaire.
Les lampes à incandescence sont de plus en plus supplantées par les fluorescentes et électroluminescentes. C'est le sujet lui-même qui est devenu…obsolète. Mais ça, c'est l'obsolescence règlementaire qu'il faudrait longuement analyser.
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/08/2012
@ Denis :
> Vous caricaturez légèrement. C'est sans doute une façon de prêcher le faux pour avoir le vrai.
Personne ne prêche une décroissance en tant que récession, en tant qu'acception d'une sorte de crise d'où un Bien sortirait par magie, ce serait faire une fois de plus d'une idée, une science. Non, la décroissance propose de ne plus faire de la croissance un objectif ainsi qu'une condition nécessaire au bonheur, à aller chercher avec les dents, au risque de détruire une partie de la planète, de ses ressources etc.
Si une voiture ne peut être éternelle comme rien de ce qui est sur la planète, en revanche, on peut se permettre de réfléchir à une économie fondée sur plus de qualité, moins de pollution permettant un mieux vivre effectif.
La course effrénée à la nouveauté engendre une société où rien ne dure plus, où tout est obsolète, où il faut s'acheter une voiture tous les 5 ans au risque passer pour un loser.
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Écrit par : Spooner / | 27/08/2012
ENSEIGNEMENT
> Il y a de cela une dizaine d'années, en école d'ingénieur, j'ai eu à subir un cours sur l'obsolescence programmée, bien évidemment pas appelée sous ce vocable.
Les choses n'étaient pas vraiment présentées sous l'angle de cet article...
On nous a parlé d'innovation, de recherche & développement, et surtout d'une immense fatalité, du genre "de toute façon au rythme auquel l'innovation avance, rien ne sert de faire des produits qui durent, les acheteurs n'en voudraient pas", etc.
Bref, les pôvres ingénieurs sont o-bli-gés (si, si, c'est comme ça que voulez-vous, c'est le sens de l'histoire) de se tordre les méninges pour faire des trucs moins performants que ce qu'ils savent faire pour que ça se vende, car le client est roi. Ce que le client veut, Dieu le veut.
Et quelques années plus tard, dans une prestigieuse école de communication à label catho, même topo en cours de "mercatique" (marketing pour les mauvais français) : la fatalité, mes pauvres enfants, c'est comme ça...
Faut-il préférer le cynisme écrit noir sur blanc des citations des théoriciens de l'obsolescence programmée de cet article, ou l'inconsistance aveugle de nos bons professeurs ?
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Écrit par : PMalo / | 27/08/2012
@ Pierre Huet
> (j'aime beaucoup vos précisions techniques, et je suis pour échanger davantage entre spécialistes et citoyens lambda!) : vous avez testé la durée de vie des ampoules à économie d'énergie? Parce que chez moi (mais je n'y connais rien, et peut-être est-ce mon réseau électrique qui est défectueux), elles claquent en moyenne au bout d'un an, alors qu'elles sont garanties... 5 ans je crois?, mais qui va garder un bon d'achat pour se faire rembourser une simple ampoule? Bref, je sniffe l'arnaque, mais comme on me le reproche souvent, peut-être que je vois le mal partout.
@PMalo: on est bien d'accord, la fatalité, on n'y croit pas!
Pour ma part, je persiste à dire que l'humanité n'a jamais été aussi pauvre sur le plan matériel, parce qu'elle croule sous une tonne d'objets morts-nés, enchaînée à la fabrication-consommation de bidules sans âme. Nous vivons dans un environnement artificiel complètement déshumanisé, où aucun objet ne nous parle, parce qu'on lui a ôté toute histoire. Où est le couteau mille fois aiguisé à la pierre du rémouleur, le préféré de mon arrière-grand-mère pour couper les pommes ? Où est l'horloge que remontait religieusement mon grand-père,avec la clé rangée là? On a lobotomisé notre environnement, et on s'étonne que nos jeunes ne respectent pas ces nouveaux bancs publics dont ils savent bien qu'il y a un budget pour les remplacer bientôt, parce que, vous avez remarqué?, même les rues font du relooking top tendance. Que nos jeunes cherchent leur identité autour d'eux, et un silence iso 9000 leur répond. Alors certains cassent. Hou les racailles! Ils blasphèment en saccageant les symboles de notre veau d'or, nos villes froides comme la mort. (ils font tourner la machine après tout, non?) Les devins du marketing ont compris cela, qui réinjectent artificiellement de l'humain dans leurs produits: et c'est le camembert ben'd'chez nous qui se raconte sur son emballage (les vacances, c'est l'occasion de se cultiver en achetant local), la tête des agriculteurs, version "l'amour est dans le pré", sur grande affiche à l'entrée du Leclerc ( et après vous avez presque la larme à l'oeil en prenant votre barquette de steaks marque repère), bientôt on nous racontera avec des trémolos comment le bébé de celle qui a fait votre polo a été sauvé de la polio grâce à votre achat (bon, la maman a 15 ans, mais on ne communique que ce qui est signifiant pour la marque). J'aimerais qu'on nous en raconte moins sur les objets, qu'ils nous parlent d'eux-mêmes, comme ceux de nos ancêtres. Parce que celui, celle qui l'a fait, y a mis de lui-même, de son savoir-faire, de sa fantaisie, de son amour, de sa sueur. Parce que celui,celle qui nous l'a transmis y a laissé sa patine. Qu'ils participent de cet élan vital, de cet enlacement par l'esprit amoureux de la matière en désir, ce qui fait dire au poète: "objets inanimés, avez-vous donc une âme, qui s'attache à notre âme....",enfin qu'il annoncent à leur manière rien moins que ce grand mystère de l'Incarnation. (J'ai la folie de voir, dans le premier être vivant, cet unicellulaire de la soupe primitive, dans ce miracle de la vie depuis sans cesse renouvelé au point qu'on ne le voit plus, l'annonce naturelle du grand Miracle du matin de Pâques, et, dans l'ostie consacrée, toute la puissance ramassée du Big Bang, pour un monde nouveau...la faute à Bergson) Il ne s'agit donc pas tant, je crois, de faire du durable ou de l'immortel (oui en nous aussi est programmée la mort de nos cellules,et ce serait, cela a été, une volonté démiurgique, que de chercher à s'y soustraire) que d'y mettre une âme. Comment cela? Hé hé: il faut écouter, un peu plus bas sur ce blog!,l'économiste Bruni, et avec lui redécouvrir, au coeur de toute activité humaine, la dimension de la gratuité. Alors, que ce soit une tarte aux pommes programmée pour être dévorée sur l'heure, ou un banc où s'enlaceront des générations d'amoureux, notre humanité renouera avec l'opulence.
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Écrit par : Anne Josnin / | 27/08/2012
A Anne :
> Mille fois d'accord avec ce que vous dîtes, à part le petit passage où vous semblez voir dans les racailles, si je vous comprends bien, des blasphémateurs qui insulteraient les valeurs du consumérisme... J'ai bien peur qu'au contraire ils aient parfaitement intégré les valeurs du capitalisme, et que leur violence ne soit que le reflet brut de la violence libérale-libertaire, la petite couche d'islam qu'ils exhibent parfois ne faisant pas illusion lorsqu'on la gratte un peu.
Un article, un peu ancien,de Daoud Boughezala, qui m'avait réconcilié à l'époque avec la gauche (enfin, une petite partie de la gauche, celle de Michéa, qui n'est pas vraiment majoritaire au PS) , en montrant qu'on pouvait souhaiter la justice sociale sans devenir le défenseur des voyous qui font vivre un enfer à ceux qui les côtoient :
http://www.causeur.fr/libe-prend-le-maquis,6710
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Écrit par : Gilles Texier / | 27/08/2012
@ Gilles,
> Michea frémirait de vous entendre faire de lui un "homme de gauche"... Il ne cesse de répéter combien ce vieux clivage moisi relève de la filiation relative et non pas idéologique et que, à ce titre, il se réclame du "socialisme" (historique) et de l'anarchisme.
Pour le reste, je vous rejoins absolument sur l'excellente opinion que vous avez de ce monsieur.
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Écrit par : blanche / | 27/08/2012
@ Anne,
> sur les ampoules basse consommation et longue vie. Je n'ai pas trop à m'en plaindre (réseau plus stable?) sauf des halogènes mais celles-ci ont l'avantage d'éclairer tout de suite, c'est mieux pour un couloir et ... des toilettes!
Ce qui est du pipeau, c'est le bilan de gain énergétique des nouvelles ampoules dans nos pays: quand a-t-on besoin d'éclairer le plus? en hiver, la déperdition d'énergie participe au chauffage de la maison. Aussi avais-je depuis très longtemps employé ce type de lampe en éclairage extérieur, la c'est une économie réelle, mais il faudrait tenir compte de la complexité de production.
Au passage, il y a un domaine ou l'obsolescence programmée n'existe pas, c'est l'automobile car les conditions d'utilisation et d'entretien sont si diverses qu'on a déjà du mal à faire baisser le nombre de défaillances en garantie! Alors on n'en est pas à limiter la durée des pièces.
Pour le reste,
-votre lien entre le big-bang et le matin de Pâques est un peu aventureux.
-Quant à la théorie de la soupe primitive, elle est fumeuse et assez peu scientifique, car entre un milieu ou des éclairs peuvent produire des acides aminés et l'assemblage de ceux ci protéines complexes et la combinaison de celles-ci en organismes autonomes et auto-reproducteurs, il y a deux abîmes vertigineux d'improbabilité qui restent à explorer. Car c'est là que se situent l'énigme de l'apparition de la vie et celles de ma macro-évolution, qui l'ont renouvelée à chaque saut par l'apparition de nouvelles protéines, de nouveaux tissus et de nouveaux organes.
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/08/2012
@ Gilles
> je ne faisais que jouer avec les contradictions du système. Merci pour votre lien et votre référence à Michéa!
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Écrit par : Anne Josnin / | 27/08/2012
à Denis :
> La pomme de la firme de Cupertino est même une pomme tueuse. Elle représente celle que le mathématicien Alan Turing croqua en 1954, après l'avoir recouverte de cyanure...
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Écrit par : Feld / | 27/08/2012
à Anne Josnin
> Moi aussi, je suis à la recherche des "objets qui nous parlent". Oh, je ne suis pas bien exigeant : quelque chose qui est simplement conçu pour durer...10, 15, 20 ans, ça me va. Même si ça ne va pas au bout du "contrat". Mais un objet qui me respecte, qui n'a pas inscrit une clause de divorce dans le contrat de mariage, si je puis m'exprimer ainsi ! J'en ai quelques-uns chez moi. Ma chaîne hi-fi, d'une marque audiophile britannique, va fêter ses 16 ans en septembre (avec une seule réparation). Notre voiture a 19 ans.
Cette recherche de l'objet qui dure, beau, fabriqué avec le souci du détail et de la postérité: c'est pour moi, une façon d'être à la fois décroissant et raffiné.
Quant aux "jeunes des banlieues" : des esprits chagrins pourraient nous dire que certains d'entre eux adoptent cet état d'esprit. Des objets beaux, inusables et qui font sens circuleraient dans les "quartiers" :
http://fr.wikipedia.org/wiki/AK_47
(les spécialistes considèrent qu'un tel engin est susceptible de fonctionner correctement pendant plus d'un siècle, ce sans entretien particulier...RDV en 2047 pour les premières vérifications donc !)
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Écrit par : Feld / | 28/08/2012
SYSTÈME
> faut cramer ce système de merde, qui nous oppresse nous vole notre vie et nos espoirs !!! piétinons cet ecart entre les sociétés qui brassent des milliard chaques jours et toi pauvre employé avec ton smic. reveillez vous les gens, c'et cette vie que vous voulez ?? etre un bon mouton au service du capitalisme !?
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Écrit par : anthony / | 30/08/2012
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