06/08/2012
La Transfiguration du Christ
Mystère de lumière que les catholiques fêtent aujourd'hui :
Ô Toi dont la gloire annonce
Le huitième jour du monde...
Matthieu 17, 1-9 / Marc 9, 2-10 / Luc 9, 28-36
2e lettre de saint Pierre apôtre, ch. 1
<< En effet, pour vous faire connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, nous n'avons pas eu recours aux inventions des récits mythologiques, mais nous l'avons contemplé lui-même dans sa grandeur. Car il a reçu du Père l'honneur et la gloire quand est venue sur lui, de la gloire rayonnante de Dieu, une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé,en lui j'ai mis tout mon amour. Cette voix venant du ciel, nous l'avons entendue nous-mêmes quand nous étions avec lui sur la montagne sainte. Et ainsi se confirme pour nous la parole des prophètes ; vous avez raison de fixer votre attention sur elle, comme sur une lampe brillant dans l'obscurité jusqu'à ce que paraisse le jour et que l'étoile du matin se lève dans vos coeurs. >>
Lettre de saint Paul aux Philippiens 3, 20-21
<< Mais nous, nous sommes citoyens des cieux ; c'est à ce titre que nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l'image de son corps glorieux... >>
Hymne des laudes de la Transfiguration
Ô toi dont les pas conduisent
Le cheminement de l’homme,
Jésus, Maître du temps,
Ton visage d’éternité*
Laisse voir pour un instant
La joie promise.
Dieu parle, invitant les disciples :
« Voici celui que j’aime,
Tenez-vous dans sa clarté*. »
Ô toi dont la gloire* annonce
Le huitième jour du monde,
Jésus, Christ et Seigneur,
Librement, tu t’es engagé
Sur la voie du Serviteur
Mourant dans l’ombre.
L’amour a donné sa réponse :
Ton Corps se transfigure,
Il tient tout dans sa clarté*.
Homélie de la Transfiguration, par un frère de St-Jean
« Epiphanie trinitaire, mystère de lumière où, l'espace d'un instant, le Père donne à son Fils bien-aimé de laisser rayonner* sa gloire* devant les yeux de quelques disciples. En peu de mots nous est révélé le secret qui habite au plus intime** du coeur de Jésus, cette soif brûlante d'accomplir sa passion pour jeter un feu sur la terre. L'Eglise nous propose de contempler aujourd'hui ce qui est comme un écho de l'épiphanie du baptême : ce n'est plus Jean-Baptiste qui devine l'Agneau blessé, mais l'Agneau lui-même qui s'entretient de sa passion. Le Père lui-même commande à Pierre, Jacques et Jean de suivre celui qui ne cesse de les préparer à son sacrifice**. Les disciples n'ont pas compris : face à ce départ, à ce renoncement, ils n'ont souci que de leur efficacité possible. D'abord hébétés de sommeil, ils n'ont pas veillé, ils ne se sont pas associés à la prière ardente du Fils ; puis, hébétés de crainte, ils n'ont pas su puiser à ce qui aurait dû nourrir leur espérance au temps de l'épreuve.
Ce qui a été offert à leur contemplation, le visage rayonnant de Jésus et la parole aimante du Père, tout cela est vécu actuellement par l'Eglise, au plus profond du coeur de ceux qui prient**. Sachons, dans la foi, le reconnaître et sachons nous appuyer sur cette certitude qu'une semence de gloire* est déjà à l'oeuvre en chacun d'entre nous. »
* Le terme « gloire » dans l'Ecriture
Ancien Testament
Le terme hébreu kabôd, « gloire », appartient à la racine kbd (« être lourd ») et signifie « ce qui donne du poids ». La kabôd de Dieu (majesté et sainteté**) se manifeste à l'homme sous l'apparence d'un phénomène lumineux : sur le Sinaï (Exode 24,15 s. ; Deutéronome 5,24), au désert (Exode 16, 7-10)... Quand la « gloire du Seigneur » emplit le Temple, personne ne peut y entrer (1 Rois 8,11). Quand elle apparaît on se voile la face (Exode 33, 22). Ezéchiel aussi (1,3 / 2,2) l'aperçoit comme un phénomène de lumière.
Nouveau Testament
La gloire de Dieu manifestée en lumière : p.ex. Luc 2,9 / 9,31 ; Actes 22,11 ; Apocalypse 18,1 / 15,8 / 21,11. Comme attribut de Dieu elle est mentionnée en de très nombreuses occurrences. Jean (1,1 s.) proclame que le Christ, en tant que Verbe, possédait la gloire (la nature divine) auprès du Père avant le commencement du monde, qu'il l'a révélée à des prophètes (Isaïe 6,3) et à certains de ses disciples, et que Jésus – Verbe incarné – a manifesté sa gloire divine dans son activité terrestre et par sa mort/résurrection salvifique. « En contemplant la gloire du Christ, les chrétiens en reçoivent l'éclat... Ainsi ils sont transformés de manière à ressembler toujours davantage au Christ (Romains 8,18 etc) qui est l'image du Père (Corinthiens 4,4) ».
[D'après P. van Imschoot et M. Lods]
** Le terme « sainteté » :
AT - La sainteté de Dieu est inaccessible à l'homme. Manifestée d'abord au cours des théophanies du Sinaï, elle ne se confond pas avec la transcendance ou la colère divine puisqu'elle se manifeste aussi dans l'amour et le pardon (Osée 11,9). Loin de se réduire à la séparation et à la transcendance, la sainteté divine inclut tout ce que Dieu possède de richesse et de vie, de puissance et de bonté. Au libre choix de Dieu qui veut sa sanctification, Israël doit répondre en se sanctifiant : non seulement purification cultuelle, mais sainteté vécue selon des prescriptions familiales, sociales et économiques. (Lévitique 17-26).
NT – La sainteté du Christ est liée à sa filiation divine et à la présence de l'Esprit en lui. Elle lui fait aimer les siens (les hommes) jusqu'à leur communiquer la gloire* reçue du Père et se sacrifier pour eux. Ressuscité selon l'Esprit de sainteté (Romains 1,4), il peut être appelé « le Saint » comme Dieu le Père (Apocalypse 3,7). A la différence du culte de l'AT qui purifiait extérieurement (Hébreux 9,11-14 ; 10,10), le sacrifice du Christ sanctifie les croyants en profondeur et « en vérité » (Jean 17,19). Les chrétiens sont « saints dans le Christ » (1 Corinthiens 1,2 ; Philippiens 1,1) par la présence de l'Esprit Saint en eux (1Corinthiens 3,16 s. ; Ephésiens 2,22).
[ D'après Jules de Vaulx, Théologie biblique ]
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